(oups j’ai mis deux fois la même photo de l’arche dans deux posts, il faut croire que j’ai bien aimé cet endroit ! ^^)
JOUR 17
Notre parcours étant déjà bouclé et la prochaine nuit réservée, il n’est plus possible pour nous de prendre le temps d’aller à Twyfelfontein pour les peintures murales des bushmen, cela signifierait un trop long retour en arrière, et la route sera longue aujourd’hui. Tant pis, ce sera pour le prochain voyage dans ce superbe pays !
Aujourd’hui, nous entamons la route qui mène à Etosha, et c’en est bientôt fini pour nous des nuits en camping. Ce soir nous dormons dans une tente en dur plutôt luxueuse, dans un endroit appelé Mondjila Safari Camp. La route est longue, donc nous ne traînons pas trop pour ranger nos affaires et nous mettre en route. Notre objectif est d’être au plus tôt à notre logement, et idéalement de faire une première après-midi dans Etosha. Nous ne disposons que de 3 jours sur place, c’est court et nous espérons bien en profiter au maximum.
La matinée se passe bien, les routes sont en meilleur état que dans le sud du pays, on prend désormais vraiment plaisir à rouler, et les passages difficiles sont rares. Lors de notre plein d’essence à Kamanjab, nous sommes les cibles d’une petite arnaque, rien de grave mais on ne se fera plus avoir ! Des types viennent discuter à notre fenêtre pendant qu’un agent de la station essence vient faire le plein. On est heureux d’échanger avec des locaux, on répond à leurs questions et on leur dit d’où on vient, comment on s’appelle, si on a des frères et soeurs… et tout à coup les gars nous montrent qu’ils ont gravé nos noms sur des noix de malakani, et qu’ils les vendent 200 NAD l’unité ! Je m’étrangle un peu, c’est complètement abusé et en même temps je me dis qu’on est un peu bêtes, de se dire que des gens se trouvent là par hasard et s’intéressent à nous et nos vies, alors qu’on est juste là le temps de faire un plein. Je négocie le prix à la baisse et me dis que finalement ça nous fera un petit souvenir. Si j’avais su, j’aurais donné les noms de nos neveux et nièces plutôt que les nôtres; je m’en fiche un peu d’avoir mon propre nom sur une noix très honnêtement. Enfin, les sculptures sont jolies et finement réalisées, ce n’est pas méchant comme arnaque, mais c’est toujours bon à savoir.
Nous passons une matinée à bien rouler, et arrivons à notre logement aux alentours de midi. Le lodge et ses alentours sont joliment décorés, on est installés au restaurant sur un promontoire fait entièrement de bois, celui-ci donne sur la magnifique vallée qui borde le parc d’Etosha au sud d’Okaukuejo, et notre logement pour la nuit s’avère très confortable : une tente énorme construite sur un sol en dur, avec une vraie douche, des toilettes, et 2 petits lits. Les lits sont hélas extrêmement durs et mon mari a les pieds qui dépassent, la nuit ne sera pas excellente mais on trouve le lieu vraiment très agréable et nous y sommes parfaitement au calme.
Nous prenons un déjeuner léger préparé par Macie, la cuisinière du lodge. Elle nous demande ce qu’on va faire aujourd’hui, nous lui expliquons notre intention de faire une première entrée à Etosha, et elle nous donne de nombreux conseils très précieux : quels sont les points d’eau intéressants, quelle boucle elle nous suggère de faire pour voir des animaux, ne pas oublier de regarder le livre des gens qui passent pour indiquer ce qu’ils ont vu, etc. On se dépêche de repartir car le lodge est situé à une demi-heure de l’entrée du parc, et la fermeture est relativement tôt puisque nous sommes en hiver.
On passe sans encombre la première porte et nous nous rendons directement au point d’eau indiqué sur la gauche, avant même d’aller payer notre passage à Okaukuejo. Nous sommes tout de suite ravis et émerveillés : un large troupeau de zèbres et de gnous squatte à proximité, nous nous arrêtons quelques temps pour les admirer, on est super heureux car on a encore vu aucun gnou de près depuis qu’on est dans le pays. Il y a aussi des kudus et des springboks un peu partout, c’est génial cet endroit, nous croisons très peu de voitures ce qui nous donne l’impression que les animaux sont là pour nous tous seuls. Nous allons payer ce qu’on doit à Okaukuejo pour les 3 journées directement, les prix ont explosé visiblement depuis les infos qu’on peut trouver dans les guides (3 jours de passage dans le parc nous a coûté 1050 NAD je crois), au moins nous serons tranquilles lors de nos prochaines journées.
Nous partons aujourd’hui pour une boucle sur la partie nord-ouest d’Okaukuejo, il y a un passage très désagréable à passer avec la route qui est en train d’être refaite, et nous croisons peu d’animaux dans ces parages. Cette journée se termine vite, nous avons pu observer des girafes de loin, des gnous, des zèbres et différentes antilopes, ainsi que des écureuils terrestres qui se sont laissés prendre en photo longtemps sans s’enfuir. Bien évidemment nous voyons différents oiseaux, mais ils sont parfois trop loin pour mon appareil photo qui ne zoome qu’à 400 mm maximum. On est contents de cette première journée mais on aurait aimé voir des félins, ou des éléphants ! On espère avoir plus de chance le lendemain. Nous voyons quand même pas mal d’animaux, des autruches, des impalas (que c’est beau comme animal !), des pintades, des outardes kori, et on se dit que ce n’est que le début.
Au retour, nous repassons par notre premier point d’eau, il ne reste qu’un zèbre et deux springboks qui se désaltèrent. On se demande où sont passés les nombreux animaux observés quelques heures plus tôt. Les autres voitures qui sont venues en observation repartent très vite, pas suffisamment intéressées par ce maigre spectacle. Tout à coup, le zèbre pousse un drôle de cri, et nous voyons débarquer au moins 20 de ses congénères qui étaient jusque là plus loin derrière les arbres. On se dit qu’il les a appelés pour leur dire “allez venez, y’a pas trop de touristes qui nous observent, on est tranquilles”. On est heureux d’avoir patienté un peu pour les voir défiler l’un derrière l’autre jusqu’à se rapprocher de nous.
Nous quittons le parc un peu avant 18h et retournons à notre logement avant la nuit. Avec le recul, j’aurais aimé dormir au moins une fois dans le parc quitte à payer plus cher, donc je sais que lorsqu’on reviendra je réserverai longtemps à l’avance pour pouvoir en profiter davantage. Nous avons une petite surprise qui nous attend au camp : un springbok familier des lieux vient se nourrir juste à côté de notre voiture alors qu’on vient à peine de se garer ! On peut l’admirer de très près, il n’est pas farouche et ne fait pas mine de partir. On en profite car on en voit rarement d’aussi proches, surtout en étant à pied. Nous allons ensuite profiter de notre dîner face à la plaine, et je regarde toutes les photos prises aujourd’hui. Un souci avec le filtre mis sur l’appareil fait que de nombreuses photos sont floues, je suis un peu déçue et je ne comprends pas tout de suite d’où vient le problème. Le lendemain, nous nous débarrasserons du filtre et la magie des photos nettes et très jolies se fera naturellement !
Nous ne sommes pas des couche-tard dans ce pays, je crois qu’à 21h nous éteignons tout et essayons de dormir. Le matelas de notre tente est plus confortable que ces lits, c’est un comble ! On regrette un peu de ne pas avoir un logement plus proche de l’entrée du parc, mais la vue depuis cet endroit est très sympa et le personnel est vraiment gentil. Le vent et les bruits d’animaux accompagneront notre nuit, puis un nouveau jour se lève sur Etosha et sa région.
JOUR 18
Il nous est difficile ce matin d’être prêts pour arriver au parc à son horaire d’ouverture, qui est 7h15 du matin en ce moment. Le petit déjeuner réservé avec le lodge et le temps de route nous retardent, nous sommes à l’entrée vers 7h45. Nous passons à notre petit point d’eau chouchou d’hier, juste après Andersson Gate, rien. Les nombreux animaux observés la veille se sont fait la malle, nous restons quelques minutes mais absolument rien ne vient. Nous reprenons la route et on peut voir une voiture arrêtée un peu maladroitement sur le bas-côté. On se met derrière les gens et on tente d’observer ce qu’ils voient. Il y a une lionne couchée dans la broussaille ! Il est extrêmement difficile de la voir, elle est bien planquée, et la couleur de son pelage se confond avec celle des herbes hautes. Impossible de la prendre en photo, et même parfois de simplement la retrouver des yeux, dès qu’on s’en détache du regard. Après une dizaine de minutes à attendre qu’elle bouge, nous décidons de poursuivre notre route, espérant avoir encore plus de chance plus loin.
Nous voyons de très chouettes animaux ce matin, des girafes très proches de la voiture, des zèbres et leurs mignons bébés, des gnous, des “poupoules” (cf un épisode précédent :)), et on a même vu pas mal de vautours rôder à un endroit, on a supposé qu’il y avait de la charogne pas loin. Nous avons aussi la chance de pouvoir observer un Secretarybird, cet oiseau magnifique et un peu bizarre qui a une allure très majestueuse avec son short noir et sa crinière. Après une longue matinée de balade, nous tombons au détour d’un virage sur un gros groupe d’une vingtaine d’éléphants à un point d’eau, et ils sont en train de se préparer à partir ! Nous les observons aussi longtemps que possible, on venait de passer une longue route sans rien voir du tout, alors ça nous redonne un coup de boost pour notre après-midi. On réalise alors à quel point la chance peut jouer lors de ce genre de self drive : si nous étions arrivés dix minutes plus tard, il n’y aurait plus rien eu.
Les éléphants jouent, s’arrosent d’eau pour se rafraîchir, se font parfois des câlins un peu patauds. Une fois qu’ils sont partis, nous reprenons nous aussi la route, pour partir vers le sud et finir la boucle pour sortir par la même gate que celle de ce matin. En effet, ce soir nous dormons au Etosha Trading Post Camp, qui est cette fois très proche de l’entrée du parc, et il s’agira de notre dernière nuit de camping.
Nous passons par quelques points d’eau fréquentés par des girafes et des oiseaux, nous nous amusons à les observer boire puis se relever très maladroitement avec un soubresaut. A Gemsbokvlakte, nous trouvons à nouveau quelques éléphants. Le groupe côtoie des oryx, des pintades, des zèbres et même un chacal qui traîne pas loin. On se dit qu’on a eu une bonne journée, la chance de voir deux fois des éléphants, et tous ces troupeaux de springboks, oryx, kudus, girafes… c’est quand même exceptionnel de pouvoir observer ça “en vrai” dans sa vie, sans les barricades ou les plexiglas des zoos. Dans leur véritable environnement. J’ai pleuré (un peu) plusieurs fois de joie devant un si beau spectacle, la nature qui offre ce qu’elle a de plus beau. Tout au long du voyage, je me suis dit que je reviendrai ici, et depuis que je suis rentrée une seule pensée m’obsède : quand y retourner, pour profiter davantage de mes endroits préférés, en découvrir d’autres, aller aussi dans d’autres pays d’Afrique. On aura l’occasion d’en reparler sur le forum !
Il y a bien trois animaux différents sur cette photo !
La fin de journée arrive sur Etosha et nous nous rendons à notre campement, situé à côté de la station service qui n’est pas loin de l’entrée du parc. Le camp est franchement très bien, seule la proximité de la route fait qu’il sera bruyant assez tard dans la nuit. Nos voisins francophones aussi ne savent visiblement pas parler autrement que trop fort, merci les bouchons qui nous permettent de dormir quand même tranquillement !
Au camping la piscine est très grande, l’emplacement est très bien équipé (mais il n’y a pas de bloc d’électricité) et les sanitaires communs sont propres. Leur magasin alimentaire permet de se ravitailler et l’étage est plein de souvenirs à acheter. J’ai payé certains objets là-bas plus cher que ce qu’on trouve au craft center de Windhoek, si jamais vous voulez vous laisser tenter par quelques cadeaux il vaut peut-être mieux être patient.
La nourriture “daily” que nous achetons pour manger ce soir sera la seule que nous n’avons vraiment pas aimée de tout notre séjour. Les pains à la viande ont un goût très bizarre, nous n’arrivons pas à manger. On aurait dû se motiver à faire un braai, finalement !
Mais peu importe ce mauvais repas. Nous nous endormons avec des animaux pour peupler nos rêves, demain sera déjà la dernière journée sur Etosha, et je prie secrètement pour avoir encore plus de possibilité d’observer des félins ou des animaux plus rares.
JOUR 19
Levés avant le soleil, nous plions bagage en même temps que nos voisins, on souhaite tous se rendre à la porte dès l’ouverture pour profiter longtemps. C’est déjà notre dernière journée au parc ! Sur 3 jours nous avons fait beaucoup de kilomètres dans Etosha, c’est un peu fatigant d’être toute la journée dans la voiture, mais on a la chance d’être à deux, l’un qui ouvre grand ses yeux pour observer la nature, et l’autre qui roule.
Ce matin, nous ne croisons pas grand chose sur la première portion de route, votre point d’eau chouchou proche de la Andersson Gate est vide, et nous roulons longtemps en direction du nord-est pour croiser enfin quelque chose. Et pas n’importe quoi !! Comme la veille, notre rencontre très marquante se fera avec un lion. Il est hélas assez loin, mais nous avons la chance de le voir se diriger vers un point d’ombre, puis s’asseoir et observer son environnement. Il squatte à l’ombre et tourne à peine la tête. On reste là une dizaine de minutes, puis nous décidons de bouger car il n’a pas l’air décidé à faire quoi que ce soit. Aux jumelles, on peut mieux se rendre compte de sa beauté, mais sur les photos il rend vraiment petit !
Nous avons zoomé au maximum pour l’avoir ainsi, il était vachement loin !
On se dit que cette rencontre augure une bonne journée, et nous voilà repartis sur les points d’eau qui sont recommandés dans le guide : Salvadora, Rietfontein… Aujourd’hui nous sortons à Namutoni, donc une longue journée nous attend. Malheureusement ce matin, les animaux se font rares, on voit très peu de vie sauvage à part quelques springboks. On est un peu tristes car on pensait qu’en venant dès l’ouverture, nos chances d’observer des prédateurs seraient plus nombreuses. A la réflexion, je crois qu’on aurait dû rester observer le lion plus longtemps, il aurait peut-être fini par se passer quelque chose. Ce sera pour une prochaine fois !
Nous prenons des routes aux noms qui donnent envie, comme par exemple la Rhino Drive, mais nous ne verrons malheureusement pas cet animal rare de tout notre séjour, et cette route ne fait pas exception. En discutant au déjeuner avec d’autres personnes qui ont pris le même chemin ce matin-là, ils nous ont dit en avoir aperçu un de loin ! Quelle chance ! Je me dis que c’est chouette aussi, de savoir qu’ils sont là sans forcément qu’on puisse les voir, ils ont aussi droit à leur tranquillité. Nous voyons quand même beaucoup de zèbres et des impalas sur cette route, et on les adore, on voit des bébés, on est contents quand même.
Nous poursuivons la matinée sans voir beaucoup plus d’animaux, et notre repas de midi se fait au restaurant près de Halali Camp. La nourriture est correcte et les prix ne sont pas trop élevés. Je regrette de ne pas rester dans cet endroit ce soir, une réflexion que je me suis déjà faite la veille, car lorsque les gens qui restent dans le parc seront au point d’eau pendant le soleil couchant, nous devrons déjà passer la gate pour rejoindre notre lodge, ne profitant pas assez des animaux qui passent à la nuit tombée. C’est donc noté pour moi les prochaines fois : quitte à y mettre le prix, on dormira DANS le parc !
Cet après-midi, nous avons plus de chance pour l’observation : des éléphants, parfois loin mais parfois très proches, de nombreux zèbres, une girafe qui traverse la route devant nous et ses copines plus loin. On a beau en avoir vu beaucoup depuis trois jours, c’est toujours aussi chouette de pouvoir les observer et les prendre en photo longtemps. De magnifiques impalas sont assemblés à l’ombre des arbres et ne prennent pas peur quand on les approche.
Aujourd’hui j’ai envie de profiter du parc jusqu’au bout et de partir à la fermeture uniquement. J’insiste un peu auprès de Monsieur pour monter jusqu’à Tsumcor, dans l’espoir de voir de jolis animaux une dernière fois. Il me le dira à la fin du voyage seulement, mais à cet instant il est un peu inquiet de l’état des pneus, qui montrent des signes de fatigue par endroits. Ignorant ce problème, je souhaite profiter du parc au maximum, alors nous voilà partis sur notre dernier point d’eau du parc avant que celui-ci ne ferme ses portes. Et quelle joie d’avoir pris cette portion de route ! Nous nous arrêtons derrière un véhicule qui semble observer quelque chose au loin… C’est une maman guépard et ses deux petits qui jouent !! On se dit qu’à sa manière, le parc nous dit “Au revoir” et s’excuse de ne pas nous avoir permis d’observer suffisamment de félins à notre goût.
Nous restons longtemps à les regarder, même s’ils sont assez éloignés de la route. On va finalement jusqu’au point d’eau qui regroupe quelques girafes et antilopes, et en revenant nous repassons doucement vers l’endroit où se trouvaient les guépards, et nous avons de la chance car ils sont encore là. Cette fois nous sommes seuls pour les observer qui s’éloignent en direction du soleil couchant.
Quand ils passent complètement hors de vue, nous reprenons la route et partons pour notre lodge, qui n’est pas loin de la sortie : le Onguma Forest Camp. Ce logement sera de loin le plus cher et luxueux de notre séjour, le luxe de cet endroit nous surprend un peu. Il est interdit de sortir de voiture dans l’enceinte du parc, et nous aurons la chance de pouvoir observer encore quelques animaux sympas, des girafes, des rolliers à long brin (magnifiques couleurs !) ainsi que nos premiers dik diks ! C’est si MIGNON avec leurs longs cils…
On est accueillis au lodge avec un jus de fruit frais et une serviette pour se nettoyer les mains, on nous aide à transporter nos bagages, puis nous découvrons le joli waterhole et son promontoire qui permet d’observer les animaux qui se baladent ici le soir.
Au programme, nous verrons quelques zèbres et de nombreux springboks, ainsi qu’une genette commune et deux blaireaux qui passent très rapidement devant nous, pas le temps de prendre l’appareil photo ! On trouve cet endroit bien joli et veillons tard face au waterhole, mais nous n’aurons pas la chance de voir des animaux plus rares pour ce soir. Nous allons nous coucher avec encore une fois un bon repas et plein de souvenirs à digérer. La fin du voyage approche et une sorte de nostalgie m’envahit, j’aurais aimé profiter bien plus longtemps de cet endroit, et du parc en général. Ce n’est pas grave car je l’ai fait promettre à mon mari : nous reviendrons ici !
JOUR 20
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons plus tard que d’habitude, puisque nous ne retournons pas dans le parc il est inutile d’être prêts à 6h30 du matin.
Beaucoup de route nous attend aujourd’hui, pour changer, car nous logeons dans une ferme au sud d’Etosha, Aloegrove Farm qui se situe à environ 300 kilomètres de là.
Ce matin il fait de l’orage, ce qui nous fait très plaisir pour les animaux et les hommes qui vivent dans la région : la pluie, c’est bon pour la terre ! Nous prenons notre petit déjeuner à l’abri en regardant la pluie s’abattre sur le point d’eau, nous ne voyons ce matin aucun animal. L’orage passe au bout de 30 minutes, nous retournons récupérer nos affaires, et après quelques petits achats de souvenirs à la boutique du lodge, nous reprenons la route en direction du sud.
Sortis de la piste du lodge Onguma, nous regonflons nos pneus : pour nous, les mauvaises portions de route c’est fini (ou presque). Nous avons droit à de la route goudronnée jusqu’à atteindre la gate qui nous mènera à notre logement pour la journée.
Ca roule assez bien ce matin sauf à un long passage où de nombreux camions lourdement chargés n’avancent qu’à 60 à l’heure, on est parfois pris en sandwich au milieu d’une dizaine de gros camions, et nous perdons facilement une demi-heure dans les “bouchons”.
Nous arrivons finalement sur la piste qui nous mènera à la ferme : une piste en assez mauvais état, nous y roulons prudemment, surtout avec nos pneus bien gonflés ! On n’aura aucun problème pour rejoindre la ferme, mais la piste nous paraît très longue, on n’en voit pas le bout ! Les bâtiments sont situés en hauteur et surplombent la vallée environnante, la piste grimpe sec à un moment et lorsque nous arrivons, la vue nous émerveille : d’un côté les montagnes du Waterberg, de l’autre des plaines immenses. On a l’impression de dominer la Namibie depuis cet endroit, on voit si loin, et il fait si beau ! Les nuages ont complètement disparu, on profite bien du soleil sur la jolie terrasse du restaurant en mangeant notre sandwich au fromage. C’est la belle vie !
On a choisi ce lieu pour dormir car il marquait une bonne étape entre Etosha et le retour à Windhoek, et qu’il nous permet via une voie privée de rejoindre le CCF, qui marquera notre dernière étape vraiment intéressante et marquante du voyage. Nous trouvons que ça coûte un peu cher (notamment le repas, que nous trouvons correct mais pas exceptionnel), mais nous ne regrettons pas d’avoir choisi cette étape.
Une très belle surprise nous attend, le fermier a recueilli sur ses terres trois félins, normalement évidemment ces animaux devraient être dans la nature, mais ceux-là ont été abandonnés par leur mère trop jeunes, et ne sauraient pas se débrouiller seuls à la vie sauvage. Du coup, le propriétaire des lieux leur a construit d’énormes enclos sur son terrain, et passe tous les jours pour les nourrir. Il en profite pour proposer un game drive à ses invités d’un soir, et nous serons seuls aujourd’hui pour l’accompagner ! Tous excités à l’idée de voir des félins encore une fois (surtout après Etosha, où nous en avons vu très peu), nous accompagnons Johan sur sa propriété. On croise de nombreuses antilopes, il a plusieurs troupeaux, dont des animaux qu’on avait pas encore vus jusque-là ! C’est génial de pouvoir encore une fois observer la vie sauvage et ne pas quitter Etosha trop vite.
Nous arrivons finalement à un premier enclos, le gars nous dit qu’on peut descendre, et que nous allons faire la rencontre d’Itaba le léopard. Le voilà qui arrive soudain derrière son grillage, il a faim et nous fait quelques “sourires” un peu effrayants, heureusement il ne peut pas s’approcher plus !
Nous adorons ce moment, quelle chance de voir un léopard de si près, le seul et unique de notre voyage en plus ! Johan en profite pour nous montrer les morceaux de viande qu’il lui donne, un léopard n’est pas difficile et peut manger du coeur, du poumon… c’est un peu sanguinolent tout ça. On est contents d’être du bon côté de l’enclos.
Nous reprenons le véhicule pour aller quelques kilomètres plus loin, là où se trouve le second félin. Il s’agit d’une femelle lionne magnifique et très impressionnante, Kiara. Elle n’est pas commode, nous sommes à peine arrivés qu’elle nous rugit dans les oreilles. On croit comprendre ce qu’elle dit “Tu as de la chance d’être de ce côté, crois-moi”. Nous l’observons là aussi de longues minutes pendant qu’elle se nourrit, mais dès qu’elle a fini son bout de viande elle revient nous observer et nous faire comprendre qu’elle n’est pas très contente qu’on soit là.
Le soleil commence à descendre sur l’horizon quand nous rencontrons notre troisième et dernier félin de la journée, le guépard Diego. Johan nous indique qu’on peut rentrer dans l’enclos et d’ailleurs, il y a lui-même !! On est un peu méfiants au début, mais voyant que Diego n’a absolument aucune envie de nous sauter dessus pour nous bouffer, nous rentrons finalement près de lui. Quelle sensation incroyable, d’être si proche d’un félin ! Nous l’admirons de si près, ça donne presque le vertige. Diego se régale pendant que nous le mitraillons de photos, d’ailleurs la lumière est particulièrement jolie à ce moment de la journée. Je mesure encore une fois notre chance de faire cet incroyable voyage, et de se retrouver chez quelqu’un qui prend soin d’animaux qui seraient morts, sans lui. Johan nous explique beaucoup de choses sur les lois qui encadrent la possibilité d’avoir un animal sauvage sur son terrain, c’est très intéressant et démontre que la Namibie fait des efforts pour que sa vie sauvage ne devienne pas n’importe quoi auprès de gens peu scrupuleux.
Diego c’était mon chouchou !
Après notre tour du terrain et avoir dit au revoir aux félins, nous sommes de retour à notre logement pour le soir, et profitons du coucher de soleil avec une bonne Savannah Dry au bord de la piscine. Nous mangeons au restaurant et allons ensuite dans notre chambre (qui est en fait un véritable studio, avec une cuisine et une salle de bain avec baignoire !!).
Nous avons prévu de refaire les valises et de mieux répartir les contenus des sacs, car demain nous devons rendre la voiture à ASCO et on veut être les plus efficaces possibles lorsqu’on sera de nouveau piétons.
Et là nous arrive le plus grand “malheur” de tout notre voyage, à un moment donné mon mari s’assoit brusquement sur le lit en me disant “Je me suis fait piquer !”. Voyant qu’il est en chaussettes, j’imagine qu’il a marché sur une bouliche piquante comme on en trouve parfois sur les herbes ou les fleurs. Sauf que non, en y regardant de plus près il a reçu une piqûre de scorpion !! Celui-ci est minuscule et de la même couleur que le carrelage, il était presque impossible de le voir, surtout à cette heure de la journée. On se demande bien comment il est arrivé là, mais surtout on se demande à quel point c’est grave !! :o
On commence à chercher sur internet, à observer la piqûre : il n’y a presque rien, à part un tout petit point rouge. Nous tuons l’intrus, mais on a du mal à identifier exactement ce que c’est : un pseudo scorpion ? un vrai scorpion ? Dans ma tête les scorpions sont de la taille d’une main d’enfant à peu près, alors que celui-ci ne fait que 3 centimètres de long…
N’arrivant pas à savoir si on doit faire quelque chose de précis (anti-venin ? contacter le propriétaire ?) nous décidons de surveiller l’évolution de la douleur. Mon mari aura mal plusieurs heures, et le lendemain matin il aura un peu de fourmis dans les jambes, mais tout finit par passer en moins de 24 heures. Ca me rend dingue : pendant tout le voyage on a passé plein de nuits en camping, on a marché dans le sable, les cailloux, la poussière et la terre battue, et nous n’avons absolument jamais vu de scorpion. Et là, bien confortablement posés dans notre chambre, il y en avait un !! On l’a peut-être ramené dans nos affaires, on ne saura jamais.
Finalement plus de peur que de mal, heureusement que cet incident n’est pas arrivé au début de notre séjour, cela nous aurait rendu paranos je pense. La Namibie nous aura surpris jusqu’au bout !
Nous nous endormons finalement dans les confortables lits, moi je rêve de Diego et mon mari rêve sans doute de piqûre aux pieds, je ne sais pas !
Le dernier jour intéressant de notre voyage se profile déjà le lendemain, alors nous essayons de bien nous reposer car une fois de plus, il va falloir s’enfiler quelques heures de route.
La prochaine fois que je passe, je raconterai nos deux derniers jours de ce magnifique voyage, et j’essaierai de faire un bilan de quelques infos pratiques, pour aider d’éventuels voyageurs à bien choisir leur trajet ou estimer leur budget.
Bonne soirée en attendant !