Récit de notre road-trip - La Namibie en 22 jours

Forum Namibie

Bonjour à toutes et tous :earth_africa:

C’est après avoir rêvé de l’Afrique depuis toute petite, et de la Namibie en particulier depuis dix ans après le visionnage d’un film - j’y reviendrai -, avoir parcouru des dizaines (centaines ??) de posts sur ce forum et bien d’autres, et avoir lu les avis de quelques membres passionnés de cette communauté que j’ai enfin pris le temps et mis le budget nécessaire de côté pour partir avec mon mari dans ce fabuleux pays.

J’espère lui rendre hommage en rédigeant ce carnet, et permettre à d’autres rêveurs de réaliser leur souhait de pouvoir un jour avoir la chance d’y aller. De notre côté, on s’est déjà mis d’accord qu’on y reviendra, et nous ne sommes rentrés qu’hier matin !

Il se peut que je dise parfois des choses pas tout à fait exactes, la mémoire n’est pas une science exacte surtout quand on ressent tant d’émotions à parcourir ces paysages, découvrir ces animaux, cette beauté, la gentillesse des habitants, le relatif confort des routes. J’espère que le récit intéressera quelques lecteurs de ce forum et surtout, n’hésitez pas à réagir ou poser des questions !

Je vais commencer par poster une longue introduction pour parler des préparatifs, pour vous mettre dans l’ambiance et vous permettre de voir comment ça s’organise dans ma tête. Ce n’est pas le plus passionnant quand on s’intéresse à la Namibie, mais ça peut être utile à quelqu’un, qui sait. ^^

J’avais commencé à me renseigner pour partir en Namibie en mars 2022, à la suite d’une bonne grosse déprime post-Covid qui m’avait fait perdre le goût d’organiser des voyages et de réaliser ses envies. J’avais envie d’y aller “vite” et je tablais au départ pour y aller en Septembre 2022. J’ai contacté quelques TO qui m’ont fait comprendre que c’était relativement tard pour préparer, et j’ai vite réalisé que j’aurais plus de temps et de budget à consacrer à ce voyage si je décalais celui-ci de quelques mois… ce qui m’a amené à choisir de partir entre fin avril et mi-mai 2023. Il a donc fallu une bonne dose de patience pour attendre le jour J, mais ça m’a laissé tout loisir de préparer l’itinéraire et me renseigner au mieux pour ce qu’on pourrait faire et voir là-bas.

Comme j’avais le temps, j’ai tout organisé par moi-même, et mon compagnon m’a laissée faire parce qu’il aime bien les surprises. On s’est mariés juste avant le départ, notre deal était qu’il devait gérer les préparatifs de mariage, et que de mon côté je gérais le voyage ! C’était un bon deal, les deux événements se sont extrêmement bien passés. :slight_smile:

Voici grosso modo les grosses étapes de notre parcours (rien qui sort de l’ordinaire, comme le constateront les habitués) : Windhoek > Keetmanshoop > Fish River Canyon > Aus > Sesriem > Walvis Bay > Spitzkoppe > Uis > Palmwag > Etosha > Otjiwarongo > Windhoek.

Les points en jaune représentent tous les endroits où nous avons dormi. Le symbole “tente” veut dire qu’on a campé, le symbole “lit” veut dire qu’on avait un lit en dur, soit en B&B, soit en lodge. (Je suis un peu précise dans mon organisation…).

Il a hélas fallu faire des choix sur le trajet, j’ai fait l’impasse pour cette fois sur Epupa, la bande de Caprivi, les Victoria Falls, et plein d’autres choses que j’ai notées comme étant indispensables à faire la prochaine fois. Le temps passe trop vite et les jours de congés ne sont pas assez nombreux !! Et comme je l’ai bien remarqué pendant notre périple, il faut savoir voyager lentement, et c’est bien mieux pour profiter de tout ce qu’il y a à voir là-bas.

Niveau budget, les deux plus gros postes de dépense sont de loin l’avion et la voiture.

Nous sommes partis avec Lufthansa / Eurowings Discover pour environ 1800€ à 2. Je pense que ce sont des prix relativement raisonnables, en tout cas je n’avais pas trouvé moins cher avec d’autres compagnies à l’époque où j’ai réservé !

Pour la voiture, nous sommes passés par ASCO Car Hire. J’ai lu sur le forum qu’ils étaient très bien réputés et fiables, mais j’ai trouvé que cela se ressent sur le prix : nous avons payé 250€ de deposit puis 42.000 NAD (2200€~) pour un Hilux automatique (trop bon choix, j’aurais détesté devoir utiliser le levier de vitesse toutes les 30 secondes :D) double cabine avec tente de toit, pour 21 jours de location. Nous n’avons pas pris d’assurance supplémentaire, comptant sur l’assurance de la MasterCard Gold en cas de pépin !

Et ENFIN le jour du départ est arrivé. Après tant d’attente, tant d’impatience, tant de rêves consacrés à ce pays… Et en prime, le printemps dans le Nord de la France était tout bonnement immonde, il faisait froid, il faisait gris. Je m’attendais quasiment à un choc thermique une fois là-bas !

Nous faisons les valises une bonne partie de la journée du 24 avril et nous mettons en route pour CDG le 25.

Etape à Francfort puis vol de nuit pour arriver à 8h du matin à Windhoek. En terme de confort, j’ai trouvé les vols vraiment très bien, assez de place pour les jambes même pour M. Kiael qui fait 1.85m. Mais la nourriture n’est vraiment pas ouf, aïe. Tant pis, on mangera mieux en Namibie !

Et enfin, ENFIN, nous arrivons. Le dépaysement se fait sentir alors qu’on est encore dans l’avion, quand on survole les plaines désertiques aux abords de Windhoek sur lesquelles se lève le soleil. Mon mari et moi n’avons jamais vu un paysage pareil, étant plutôt habitués” à voyager en Asie. Il fait bon sur le tarmac, on a le sourire jusqu’aux oreilles, il fera beau pour cette première journée, et on ne ressent même pas la fatigue d’un long vol. C’est très agréable de n’avoir aucun décalage horaire !!

Les étapes administratives commencent et ne sont pas plus pénibles qu’ailleurs dans le monde. Nous sommes ensuite attendus par un employé de ASCO, on récupère une carte SIM (qui nous aura très peu servi…), du cash au distributeur (5000 NAD maximum sont retirables en une fois), et nous voilà partis à la découverte de notre bolide. On l’a appelé Godzilla car ça change de notre petite voiture de ville. :smiley:

Le montage/démontage de la tente semble clair, Godzilla affiche 175.000 km au compteur et a déjà pas mal de bosses et de petits éclats dans la carrosserie, ce qui me rassure un peu car je me dis que si on se prend quelques cailloux sur la route, ils se mélangeront bien entre eux ! :smiley: J’aurais finalement eu peur de louer une voiture flambant neuve, le loueur aurait été peut-être plus exigeant à notre retour.

Le pick up contient tout le nécessaire pour camper, le frigo sur la 2ème batterie, 2 bouteilles de gaz, une table et des chaises, des couettes et oreillers, un bon matelas installé dans la tente… C’est le camping de luxe, ça change de nos escapades en France avec des matelas Decathlon gonflables à la bouche !

J’avais longtemps hésité entre louer une tente de toit et une tente au sol, pas de regret de ce côté même si le montage est un peu long et qu’on a moins de place. On a parfois vu des petites bébêtes dans les campings qu’on préférait savoir loin de nous et de nos pieds pendant la nuit.

Le souci c’est de devoir tout ranger dès qu’on a besoin de la voiture, mais nous nous sommes bien arrangés en fonction. Et aussi quand on a un petit besoin bio la nuit, il faut éviter de louper une marche. :smiley:

Il est environ 15h quand nous terminons l’inspection du véhicule et qu’on part faire quelques courses avant de rejoindre notre premier dodo, Sarima Krumhuk Farm, qui était à environ 1h de route au sud de Windhoek. Nous passons faire des emplettes au Metro Hyper qui est sur notre route, et on croise notre premier “gardien de parking” non officiel, à qui on filera 10 NAD en repartant. Toutes nos affaires étaient bien sécurisées dans le pick-up fermé par un cadenas, mais bon, ça semble être un peu la coutume là-bas d’avoir des mecs qui se tiennent prêts à surveiller la voiture pour nous, même dans des endroits bien fréquentés et a priori sans danger.

Notre premier animal croisé sur la route était un singe, vision très brève mais ça met tout de suite dans l’ambiance ! La route jusqu’à la ferme Krumhuk est super agréable, on en prend plein la vue avec ces paysages semi plaine et semi montagne, et comme on est sur une route goudronnée, ça roule tout seul. Nous n’aurons pas encore notre premier “namibian massage” ce jour-là.

Le logement à la ferme est très agréable, nous avons une petite maison pour nous tous seuls, la vue depuis la terrasse est déjà superbe, et nous voyons nos premières antilopes le soir tombé. Nous pensons qu’il s’agissait de Waterbucks femelles, mais on n’est pas certains car ils sont loin et nos photos sont hélas un peu floues. On s’améliorera avec le temps. :slight_smile:
krumhuk

waterbuck

On croise aussi quelques jolis oiseaux, pour le plus grand bonheur de M. Kiael qui adore les piou-pious. Nous croisons aussi ce qu’on appellera tout le long du voyage des “poupoules”, ou plus sérieusement des pintades de Numidie.
PIOU

piou12

piourouge

Un bon repas préparé avec des produits de la ferme et nous partons nous coucher, ayant déjà hâte de voir ce que nous prépare ce pays extraordinaire…

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JOUR 2

On se réveille assez tôt le matin, entre 6 et 7h, et on a la chance de pouvoir observer la vue en prenant notre temps, on n’a pas encore eu à utiliser la tente mais ce sera pour ce soir !

Le lever de soleil est superbe, les couleurs ici changent toutes les 3 minutes avec le soleil qui inonde la terre, on est époustouflés et pourtant ce n’est que le début des magnifiques vues que nous aurons tout au long du voyage. Tout de même, c’est pas mal de voir ça quand on ouvre sa fenêtre, non ?

Après un petit déjeuner beaucoup trop copieux (il faudra s’y habituer, c’est la norme ici dans les hébergements), nous décidons de prendre la route pas trop tard afin de bien profiter des paysages qui nous attendent.

Une personne qui n’y connaît rien à ce pays, comme nous quoi, pourrait croire qu’on se trouve au Nevada, ou en Australie, bref dans ces paysages désertiques et aux formations rocheuses fascinantes qu’on voit dans les films, c’est très impressionnant à observer et aucune forme ne ressemble à une autre. On a envie de s’arrêter toutes les dix minutes pour photographier avec nos yeux, notre appareil photo et notre coeur. On passe le Tropique du Capricorne et on s’y arrête dans la chaleur pour quelques photos : on n’a jamais été aussi au Sud de la Terre.


(Mon filtre d’appareil photo déconnait un peu, d’où ces bordures noires qu’on réglera quelques temps plus tard.)

On prend la route de Mariental pour y faire un arrêt “courses d’urgence de trucs qu’on a oubliés à Windhoek” tels que de la crème solaire et des bières (!!). En effet, j’ai pris une trousse de soins assez fournie pour venir ici (la moitié des trucs ne servira heureusement pas du tout) mais j’avais pensé acheter de la crème ici, ce que j’ai complètement zappé de faire à notre premier arrêt. Je trouve de la crème indice 30 (mon compagnon s’inquiète que ce ne soit pas suffisant, mais si !) dans une petite pharmacie paumée, puis nous reprenons la route. Les paysages sont extraordinaires et aident à faire passer les kilomètres de route un peu monotones : des formations rocheuses partout, des plaines de brousse à perte de vue, des dunes se mélangent à l’ensemble et donnent une beauté unique à la nature de ce coin. Je pense que tous les jours, la route m’a émerveillée et m’a paru sublime, mais c’est particulièrement marquant au début du voyage, quand on n’a pas du tout l’habitude de voir tout ça. Ça me change de là où je vis !

Notre second dodo sera au Kalahari Anib Lodge, pour planter notre tente dans leur campsite. Il n’y a que quelques rares emplacements mais ils sont franchement bien : nous avons énormément de place, il y a déjà un banc, une table, et un espace ombragé immense permettant de se reposer et profiter du lieu. La terre battue menant au lodge est correctement entretenue mais nous y expérimentons nos premières bosses namibiennes. On roule tout tranquille pour garder la voiture en bon état, et aussi car beaucoup d’animaux peuvent se cacher dans les environs.

Ce camping nous semble ultra luxueux, on a même un bloc électrique pour laisser tourner le frigo !

Le lodge nous propose une sortie “sunset drive” que nous acceptons avec plaisir, au début du voyage on n’a pas du tout envie de se restreindre. Et on a eu bien raison !! Tous les animaux qu’on nous a “promis” de voir ont pu être approchés… nous avons eu beaucoup de chance. On a circulé à moitié sous l’orage, ce qui donnait une atmosphère très particulière et des couleurs au ciel vraiment magnifiques, tout en recherchant les animaux qui peuplent les lieux. Nous avons croisé nos uniques Marabous du voyage, nos premières autruches, nos premiers Oryx, Elands, Springboks, des phacochères et des gnous de loin… et évidemment plein d’oiseaux aux chants très particuliers. On a vu des zèbres et des girafes comme clous du spectacle et on était franchement ravis, surtout qu’ils étaient accompagnés de jeunes ! Je savais qu’en cette saison, les bébés seraient nés depuis peu, je n’ai pas été déçue. <3

On a bien noté pour notre premier drive nocturne que les vêtements chauds sont indispensables, on a eu plutôt froid pendant cette sortie, entre le véhicule complètement ouvert, la pluie, et le soleil qui se couche très tôt, on se note pour la prochaine fois de prendre des vêtements plus chauds ! Nous avons eu un coucher de soleil MAGNIFIQUE (j’ai presque envie de pleurer en y repensant) en haut d’une dune ocre, moi sirotant mon petit Merlot sud-africain et monsieur avec sa bière locale. Les nuages étaient rose vif, le ciel passe par l’orange, le rose, le jaune doré, et presque le violet par moments très brefs.

On a papoté un peu avec le guide et les autres touristes qui faisaient le tour, on était contents d’échanger sur notre émerveillement pour ce pays, tout en ayant quand même la chance de ne pas être trop nombreux. A cette période de l’année, les lodges ne sont visiblement pas du tout pleins et on a parfois passé des moments entièrement seuls, que ce soit sur la route ou dans certains emplacements pour la nuit. C’est très agréable, et ça aussi on ne connaît pas vraiment !

Le premier montage de tente se passe sans encombre mais avec lenteur, on met environ 1 heure à s’installer. Le matelas et les oreillers fournis sont confortables, la couette est chaude mais on aura quand même un peu froid la nuit. Dormir avec un pyjama, une grosse paire de chaussettes et une polaire nous sera parfois utile. C’est au petit matin qu’on ressent le plus qu’il fait froid.

Après le dîner, on s’émerveille du ciel étoilé. La lune était très grosse et très brillante, mais ça ne nous a pas empêchés de pouvoir observer des myriades d’étoiles, bien plus facilement que chez nous. On s’amuse à deviner où sont les constellations qu’on connait, mais on ne reconnaît pas les formes : Orion est présente mais ne ressemble pas à la forme observable dans l’hémisphère Nord, et on la confond bêtement avec la Croix du Sud. Ursa Major aussi est là, quelque part. Vénus est si brillante !! Et comble de la joie, on peut observer très facilement la Voie Lactée… On la voyait quasiment tous les soirs, sauf quand on était si fatigués qu’on allait se coucher en même temps que le soleil. Notre rythme est bouleversé ici, on se lèvera régulièrement à 6h, pour se coucher à 20h.

JOUR 3

On a passé une nuit correcte dans la tente, elle est plutôt confortable et nous avons de la place (même mon grand mari ^^) mais il faut s’habituer à dormir dans ces conditions, le silence est total à part les nombreux cris d’animaux qu’on identifie pas toujours très bien !

Une longue route nous attend aujourd’hui, après un café au goût pas dingue préparé avec le réchaud à gaz, nous replions tout le matos pour nous mettre en route. J’ai réservé ce soir un campsite sur la route entre Keetmanshoop et le Fish River Canyon, dans un endroit appelé Mesosaurus Fossil Campsite.

Je réalise que nos estimations de temps de trajet étaient complètement foireuses et nous appliquerons une règle de calcul pour tout le reste de notre séjour : quand Google Maps indique un certain temps de route, on peut rajouter entre 30 et 40% à cette indication, dès qu’on ne fait pas de la route goudronnée. En effet, il y a plusieurs raisons pour ça, par défaut Google calcule les temps de trajet avec vitesse max autorisée. Or, on roule rarement à 80 km/h sur des routes en mauvais état, avec une voiture qu’on ne connaît pas, et avec des envies régulières de s’arrêter pour faire des photos ou se détendre un peu les jambes. Du coup, quand le trajet entre le Kalahari Campsite et Mesosaurus indiquait normalement 3h15, nous avons mis entre 5 et 6 heures. La B1 était en travaux sur cette portion, ce qui nous a aussi ralentis un peu. Il faut compter également le temps d’une pause midi pour manger quelques pâtes à un des arrêts de pique-nique disponibles sur le trajet. Pas le meilleur repas du voyage, mais c’était sympa de pouvoir faire une pause ! On est tombés amoureux du sel et du poivre Oryx, on en a racheté plein pour ramener à la maison :smiley:

On filme et prend beaucoup de photos le long de la route, mais je risque de répéter cela pour tous les jours du récit, donc sachez que la route nous paraît magnifique bien que très longue (immenses lignes droites qui s’étendent à l’infini…), et que les paysages nous émerveillent, tout est vide, immense, et si différent de chez nous.

Nous arrivons finalement à la première bifurcation vers une route de type “D”, qui était donc une route de gravillons sur une quarantaine de kilomètres jusqu’au logement. Je conduis prudemment sur cette section, entre 50 et 60 km/h, pas rassurée par la tenue de route et les trous ou les cailloux surprises qu’il y a sur cette partie. On se fait doubler par quelques locaux qui tracent comme si on était sur du bitume ! Je mettrai quelques jours à m’habituer à rouler sur ce type de chemins, ensuite on ira un poil plus rapidement sur ces sections, quand elles ne sont pas trop mauvaises.

Le camp “Mesosaurus Fossil” est tenu par un vieux monsieur (qui nous a ironiquement indiqué être le plus jeune fossile de son domaine :D) qui nous indique notre emplacement de camping. C’est bien plus roots que la veille ! Nous n’avons pas de sanitaires individuels mais ils sont partagés avec le seul autre couple qui a choisi de camper au même endroit cette nuit. Nous avons un grand emplacement dans le sable, avec le nécessaire pour faire un braai et profiter du calme du lieu. Nous sommes entourés de monticules rocheux où squattent des dassies (à cet instant nous ne savons pas ce que c’est, nous les appelons les marmottes ou “les gros culs poilus” c’est selon), et parmi les rochers squattent de très nombreux Quiver Trees, qui ne sont en fait pas des arbres mais des aloes, ce que nous apprendrons plus tard de la part du propriétaire des lieux.

Ouverture du coffre du pick-up, et une petite surprise nous attend, même si on savait que ça arriverait : les affaires sont entièrement recouvertes de poussière, les valises ont pris un peu cher ! Monsieur Kiael avait oublié d’ouvrir la trappe permettant l’évacuation des poussières, du coup on se dit que tant pis, de toute façon ce n’est pas la première ni la dernière fois que nos affaires seront dégoûtantes. Et on avait bien raison. Note pour les futurs voyageurs : n’amenez pas de jolies affaires précieuses (“mon carré Hermès !!”, vous les abîmeriez ici. Nous ça va, on n’a que des fringues ou des valises qui ne nous ont pas coûté un rein et un bras, on accepte les dégâts ! J’avais suivi un conseil (trouvé sur ce forum) d’emballer tous les habits et affaires sensibles à la poussière dans des grands sacs de congélation zippés, et c’était vraiment une excellente idée. Cela a super bien protégé ce qui avait besoin de l’être ! Nous avons aussi toujours roulé avec l’appareil photo et l’ordi à l’arrière de la voiture, pas dans le coffre. On ne les rangeait que lorsqu’on s’éloignait de la voiture dans les villes. Tout est de retour à la maison en parfait état. :slight_smile:

Nous faisons notre premier braai dans le noir, on ne maîtrise pas encore les horaires de coucher de soleil, celui-ci nous quitte précipitamment vers 18h et il fait nuit noire très vite. On apprendra par la suite à préparer les repas à 17h30 et manger avant 19h si on veut encore un peu de lumière naturelle. Cela rend l’expérience vraiment unique, dîner sous les étoiles et la lune très brillante alors que chez nous on n’aurait même pas encore pris l’apéro et qu’il ferait encore grand jour !

On voit pas mal de petits dassies courir et se cacher dans les rochers, et on voit même une hermine très blanche passer furtivement à travers le camp ! On trouve le calme du lieu très agréable, et on part se coucher fatigués de la route mais émerveillés par les paysages qui nous entourent et les sublimes couleurs que le ciel nous a encore offert ce soir.

Suite au prochain post !

7 « J'aime »

Oh …. Un récit de voyage!
On ne se lasse pas de découvrir la Namibie.
On rêve d’y retourner et c’est en préparation.
Merci de nous faire rêver.
Catherine

1 « J'aime »

Je vais vous suivre très attentivement puisque nous partirons 3 semaines sur un parcours quasi identique en mai 2024 :wink:
Merci d’avance pour partager votre expérience. Les premiers jours, déjà, m’enchantent !

Merci à vous deux pour vos gentils messages ! Je poursuis :slight_smile:

JOUR 4

Le jour qui se lève sur les Quiver trees et les rochers est encore une fois sublime, les couleurs n’en finissent pas de nous émerveiller. Beaucoup de dassies ont traîné dans les parages la nuit, on voit leurs petites traces de pattounes partout.

Nous avons une petite activité ce matin, et encore pas mal de route aujourd’hui, donc je n’ai pas la patience de faire le feu nécessaire à faire chauffer l’eau de la douche : du coup pour moi ce sera douche froide et rapide ! Le temps le matin n’est pas très chaud, mais ce n’est pas non plus impossible à supporter. Avoir les pieds propres plus de 15 secondes relève du miracle, à peine sortie de la douche, on remet les pieds dans les tongs et la poussière. Je ne gagnerai pas un concours de propreté dans ce pays, mais ça ne me pose pas beaucoup de problème. ^^

Nous avions prévu de faire une petite sortie au matin avec l’hôte des lieux près des fossiles qu’il garde jalousement sur ses terres. Il nous montre quelques exemplaires assez impressionnants même si pas bien grands de traces très très anciennes du Mesosaurus, une sorte de reptile marin d’un mètre de long maximum ayant vécu sur ces terres il y a grosso modo 280 millions d’années, quand tout était encore un vaste océan. Les fossiles sont hyper bien conservés, et c’est assez fou de voir les ressemblances de ce reptile avec l’anatomie humaine, notamment les 5 longs doigts à plusieurs phalanges comme nous. Le papi nous explique aussi son histoire, nous donne quelques infos sur les Quiver Trees, et nous joue “Frère Jacques” sur des rochers à la sonorité particulière un peu plus loin. Le groupe qui nous accompagne pour cette petite visite est majoritairement composé de français, donc ça fait marrer tout le monde.

Mais la route de graviers et de tôle ondulée nous attend à nouveau, alors on ne tarde pas trop à se remettre en route ! Je reprends le volant et me sens plus à l’aise que la veille, surtout dans les portions pas compliquées qui n’ont pas trop de bosses de l’enfer ou de cailloux de la taille d’une météorite.

Il nous faut reprendre la B4 pour plusieurs heures jusqu’à atteindre notre nouveau campement, le Canyon Roadhouse Campsite, situé d’après Google Maps à 2h de route, et à 3h30 de route d’après Kiael Roadtrip Adventure. Nous traversons (encore !) des paysages époustouflants, heureusement qu’ils sont là car la route paraît très monotone quand on a le volant. Ayant parfois l’impression d’avoir fait 45 minutes de route, je regarde l’horloge sur le tableau de bord et je vois qu’il ne s’en est même pas passé 20 ! Le trajet est fatigant car la voiture et la tente de toit ont une grosse prise au vent, il faut faire assez gaffe et garder ses mains bien accrochées au volant. J’en ai parfois des fourmis dans les doigts ! Quand on croise un camion, la voiture nous fait bien sentir qu’elle aimerait bien s’envoler, alors je prends le coup de main et l’habitude de ralentir un peu quand on en croise.

Nous sommes malgré tout contents de notre choix de destination, on en prend plein les yeux, on voit de magnifiques formations de roches et de sable se détacher sur l’horizon, des plaines à perte de vue aux couleurs jamais vues, encore des paysages de films mais c’est mieux parce que c’est en vrai.

Nous arrivons enfin à l’ancienne station service qui est donc devenue le Canyon Roadhouse Lodge, pour une nouvelle nuit de camping de luxe. Notre emplacement est très proche du restaurant, il y a des chemins de balade tout près, et la déco “anciennes bagnoles rouillées et délabrées” plantée dans tout le site a son petit charme. On reverra ce genre de décor plus tard lors du séjour, ça nous fera un peu moins d’effet.

Ce soir nous décidons de vite installer la tente pour ensuite partir en promenade, pour profiter du soleil couchant depuis le plateau situé derrière le camp. On emmène une petite bière, une bouteille d’eau, et nous voilà partis pour une quinzaine de minutes de promenade pour nous poser en haut du chemin. On profite d’un côté d’une vue dégagée sur la route qui nous a menés là (complètement déserte en cette fin de journée) et sur d’autres jolis rochers sur l’autre versant. Quelle chance de pouvoir observer un coucher de soleil depuis cet endroit !

On ne tarde pas à redescendre car on n’est pas rassurés de marcher dans la nuit, même si on est bien éclairés par la lune. On fait bien gaffe aux éventuels serpents ou autres bébêtes sur les sentiers, mais jusqu’ici on ne croise rien du tout.

On dîne au lodge et on se relaxe jusqu’à retourner à notre campement. Tout en discutant de notre journée et en parlant de ce qu’on allait faire le lendemain, nous croisons un oryx et son pote le lapin en train de tranquillement brouter son herbe entre le resto du lodge et la piscine !! En scrutant mieux la pelouse sombre, on peut apercevoir deux autres oryx un peu plus loin. Ils sont très près de nous, le plus proche est à moins de 3 mètres, donc je fais signe à mon mari de ne pas faire de bruit et on s’éloigne calmement, trop contents de les avoir vus si proches ! Les oryx semblent habitués des lieux et pas effrayés par l’homme, car notre présence les a à peine perturbés.

C’est avec cette vision inattendue et heureuse que nous allons nous coucher, sachant que demain on se lève tôt car on souhaite aller au Fish River Canyon et profiter de la lumière du matin…

JOUR 5

On n’arrive pas à se motiver à être prêts à partir suffisamment tôt, il doit être déjà 8h quand on prend la route pour le parc du canyon. Le temps de ranger la tente, prendre un café, une douche tiède, le soleil est déjà bien levé. Ce n’est pas grave, on a tout de même une chance folle car nous croisons plusieurs animaux très chouettes sur la route : une girafe d’abord, puis un groupe de zèbres des montagnes avec un petit bébé, et enfin une autruche ! On ne sait pas à quel point c’est rare d’en croiser ici, mais on ne pensait pas voir ce genre d’animaux “si facilement” sur la route, alors on est contents ! (Pour résumer notre état d’esprit lors de ce voyage, je dirais qu’on était tout le temps contents, c’est facile à retenir !).

Nous arrivons à l’entrée du parc qu’il faut payer, il est à noter que les prix ont fortement augmenté depuis les dernières éditions des guides, je crois que nous avons payé environ 250 NAD pour deux pour rentrer dans la zone.

La route jusqu’au canyon n’est pas en super état, on fait attention comme d’habitude et on met environ 30 minutes je crois à rejoindre le point de vue principal. Gros moment d’émotion pour moi à la découverte de cet endroit gigantesque et complètement désert. Il faut savoir que la route est déjà très jolie avec ses accidents rocheux peu importe dans quelle direction on regarde, alors on a du mal à s’imaginer à quoi peut ressembler “le” canyon. Le point de vue principal est un peu surélevé par rapport au parking, on se gare en bas d’une pente puis on termine à pieds sur quelques mètres, ce qui permet en fait de découvrir petit à petit à mesure que nos yeux sont à la bonne hauteur à quel point cet endroit est superbe et immense. Je me souviens que dans ma tête ça faisait “Waow ça a l’air beau” puis “WAOW” au fur et à mesure de la petite grimpette jusqu’au point de vue. On reste là, complètement seuls, époustouflés par la beauté du lieu. Les photos ne lui rendent hélas pas hommage, ne pouvant refléter avec précision la profondeur et le gigantisme du lieu.

On reste dix minutes à cet endroit puis rejoignons un autre point de vue en voiture, le plus fréquenté visiblement, le Hiker’s point. Là aussi la vue est incroyable, depuis un autre versant que le premier point de vue, donc on n’a pas l’impression de faire deux fois la même chose. Il existe de nombreux autres points de vue, mais comme d’habitude en ce début de voyage, nous avons prévu beaucoup de route pour rejoindre l’endroit suivant sur notre trajet, alors nous ne pouvons rester plus d’une heure. On profite au maximum du lieu, on tente quelques photos, puis nous repartons d’où nous sommes venus.
A la vue du départ du chemin de trail, moi et mon vertige nous disons qu’on a très bien fait de ne pas envisager de faire la randonnée de plusieurs jours dans le canyon, même s’il semble que c’est la principale raison pour laquelle les gens font tant de kilomètres pour venir jusqu’ici. Pour ma part, voir le canyon, ressentir son immensité et profiter d’être absolument sans touristes suffisent à me rendre heureuse d’être venue. Je pense toutefois que lors d’un prochain voyage en Namibie, nous nous passerons de cette étape.

Retour sur notre route faite de cailloux et de bosses, et direction Aus, à environ 4 heures de route. Il faut faire un bout de chemin en arrière par la même route qui nous a menée du Mesosaurus Camp jusqu’au Canyon Roadhouse campsite, ce qui occasionne un arrêt à un endroit qu’on avait déjà fréquenté deux jours plus tôt : la distillerie Naute Crystal (ils ont aussi un vignoble), près du barrage qui porte le même nom. Nous ne sommes pas amateurs de gin mais le personnel prépare aussi des petits toasts au fromage et du bon café qui nous requinquent pour poursuivre notre trajet ! Je recommande un arrêt à cet endroit si vous ne voulez pas faire la nourriture au réchaud, il fait très chaud et il n’y a quasi aucun coin d’ombre sur la C12, ça fait du bien de s’arrêter dans ce petit écrin de verdure, ce n’est pas cher et le personnel est très sympa ! On a dû payer nos repas + desserts environ 13€ pour 2.

J’ai souvenir que la route qui mène à Aus n’est pas toujours évidente, nous sommes très surpris de croiser des motos et même un gars à VÉLO ! Entre la chaleur et la poussière, ce mec reçoit notre admiration éternelle, quel courage ! La route est très longue, souvent très droite, les paysages sont magnifiques (je dis ça tous les jours, vous avez remarqué) mais on est assez fatigués car ces premiers jours nous font avaler énormément de kilomètres donc quand nous arrivons ENFIN à Aus nous sommes très contents. Le lieu choisi pour notre dodo sera deux fois le même sur les prochaines nuits : Klein Aus Vista. Une première nuit en camping puis une seconde au lodge. Nous avons essayé de ne pas faire que du camping, pour reposer notre dos et profiter un peu du luxe que peuvent offrir les lodges. Après tout, même si on fera (j’espère) plusieurs voyages en Namibie, a priori on ne fera qu’une seule lune de miel ! :slight_smile:

Je réalise aussi depuis la veille qu’on a très bien fait d’emmener un petit objet bien pratique avec nous : du STICK À LÈVRES. Notre peau et nos lèvres, habituées à une plus forte humidité (et pas au même soleil !!) commencent à beaucoup souffrir de notre nouvel environnement. J’ai les mains qui ressemblent à une peau de serpent, et on a les lèvres brûlées comme si on avait mangé le pire piment du monde. De plus, j’ai ramené avec moi un bon rhume de France, que je vais traîner la quasi-totalité du trajet. Donc j’ai aussi le nez complètement défoncé à force de me moucher !
Du coup, nous qui n’utilisons jamais aucun produit de beauté, on se force à avoir une petite routine pour ne pas trop souffrir. On achète de la crème à la plante !Nara trouvée au lodge, ça sent super bon. Note à moi-même pour la prochaine fois : amener plus de crème et de Labello, et ne pas tomber malade !

L’environnement du camping et du lodge est vraiment splendide, malgré la proximité de la route le lieu est entouré de montagnes et reste vraiment très calme. Comme le camping est relativement éloigné du lodge où nous souhaitons dîner, et comme l’expérience commence à porter ses fruits sur le montage de la tente de toit, on décide de ne s’installer que le soir après le dîner, afin de pouvoir faire l’aller-retour entre le camping et le lodge avec la voiture.

Malheureusement, il nous arrive une petite mésaventure dont on ne réalise pas la portée tout de suite…
En me garant sous un arbre pour avoir un peu d’ombre, j’entends un petit choc. Mierda ! C’est la tente qui a tapé une branche basse. Heureusement je ne roulais vraiment pas vite… Je recule aussitôt, a priori il n’y a pas de dégât apparent, on laisse la voiture et on part faire une jolie balade juste derrière le campement, on peut grimper pendant environ 30 minutes jusqu’à un point de vue sur les plaines infinies de Aus. Quel spectacle cette vue, et quelle chance encore une fois d’en profiter complètement seuls ! Pas de bestioles sur le sentier, juste quelques oiseaux sympas qui s’enfuient quand on s’approche.

On redescend avant la nuit tombée et on reprend la voiture pour aller manger au lodge. Le coucher de soleil observé depuis le deck du lodge est SU-BLIME. Les couleurs orange, violet, rose et bleu foncé se mélangent et donnent une atmosphère très particulière à notre dîner. On mange vraiment très bien en plus dans ce resto, et pour peu cher.

Ravis de notre journée jusqu’ici parfaite, nous retournons à notre camp pour monter la tente, à l’aide des lampes frontales. Note aux voyageurs : deux lampes frontales + une lampe classique de camping, ça nous a vraiment été utile !

Monsieur Kiael commence à monter la tente et me signale un problème… un des côtés composé de deux morceaux de métal permettant de correctement ouvrir et fermer le mécanisme de la tente de toit est complètement tordu, créant un mauvais alignement quand la tente est dépliée. On se rend compte assez vite que ça doit être le coup qu’a mis la branche dans la tente quand je me suis garée plus tôt. Dans ma tête tout s’effondre : le voyage est foutu, on ne pourra plus dormir dans la tente, le loueur va nous réclamer une somme astronomique pour réparer, on doit repartir à Windhoek en toute hâte (j’ai une légère tendance à l’exagération !!)… Je regarde le prix d’une tente de ce modèle neuve et je chiale un peu (1800 balles :’D). Mais mon cher mari qui est un peu bricoleur trouve une solution temporaire en forçant un peu dans l’autre sens, à l’aide d’un gentil campeur italien qui est venu nous prêter main forte. Maurizio, encore merci à toi, où que tu sois aujourd’hui !!

La tente semble retrouver une forme normale mais la pièce en métal a pris un peu cher… on se dit qu’on verra dans les jours à venir, si ça s’arrange naturellement ou si nous devons prévenir le loueur. Ce bout de métal est très malléable, on pense que c’est de l’aluminium ou quelque chose d’approchant. En tout cas, nous pouvons dormir dans la tente sans nous inquiéter, et on remet au surlendemain une réparation un peu plus pérenne.

Long story short, la tente a au final parfaitement tenu la route tout au long du trajet, le loueur n’a pas râlé quand on a rendu le véhicule et qu’on a expliqué le souci. Nous avons eu beaucoup de chance de tomber sur un type adorable qui n’a pas fait d’histoire pour ce petit bout de métal, et les réparations de mon mari ont tenu bon ! J’en ai tiré un conseil pour les gens peu habitués comme moi à ce gabarit de véhicule et qui ont tendance à oublier qu’il y a en plus une tente au-dessus : faites-vous aider de votre compagnon de route pour vous garer ! On ne m’y reprendra pas deux fois à vouloir de l’ombre !! :smiley:

Cette petite mésaventure est classée numéro 2 dans le top 3 de nos “soucis” arrivés pendant ce voyage. “Mais quel est le numéro 1 ??” se demandent les lecteurs impatients. Réponse au prochain post… En attendant, nous nous endormons dans le calme d’Aus, ne sommes réveillés par aucun babouin ni oiseau, et la tente ne s’est pas effondrée sur nous en pleine nuit.

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On s’est suivi de très près! Je suis arrivée à Windhoek le 27 et j’ai commencé par le Kalahari Anib lodge et ensuite fish river canyon. Pour la suite, pas mal de lieux sont semblables mais pas tous. Je vais suivre vos aventures avec intérêt et bientôt publier mon carnet aussi.J’ai hate de lire la suite. :slight_smile:

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Bonjour
Vous êtes passé par une agence pour établir l’itinéraire et réserver les hébergements ?
Nous sommes allés 21j en Namibie en 2019.

Bonjour
Nous aussi (4 couples en avril 2024) pour 1 mois… je veux voir les chutes cette fois et passer au Botswana

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Hello Katia, en effet on s’est sans doute ratées de peu !! Ou alors on s’est croisées par endroit sans le savoir… peut-être qu’en lisant le récit tu te diras “ah mais c’est eux les français rencontrés là !!” ahah. On a souvent remarqué qu’on croisait les mêmes groupes de touristes, il est facile de se reconnaître quand on croise toujours la même dizaine de personnes d’un endroit à l’autre :slight_smile:

Bonjour Codu : non j’ai tout organisé par moi-même, en m’inspirant du forum, de différents sites… Ce n’était pas si compliqué à faire et ça permet déjà de se projeter ! Ca prend du temps mais j’adore faire ça. Nous aussi la prochaine fois, on combinera sans doute avec le Botswana et on accordera plus de temps à Etosha et au nord du pays, clairement. :two_hearts:

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Suite du récit !

JOUR 6

Il fait un peu frais la nuit et au petit matin dans ce coin à cette période de l’année. Mais en général on passe un pull et une paire de chaussettes chaudes dans la tente pendant la nuit, et nous dormons plutôt confortablement. J’ai amené des habits qui ne serviront pas du tout pendant le voyage : deux polaires par personne alors qu’une seule aurait suffi, et des sous-vêtements thermiques qui sont restés dans leur pochette de transport. Dire que j’ai failli m’encombrer de duvets 5°, heureusement qu’on ne les a pas emmenés !
Par contre, mon mari a regretté à un moment de ne pas avoir emporté une petite doudoune pour faire une sortie, mais nous y reviendrons…

Après un café réconfortant partagé avec le couple d’italiens de l’emplacement de camping d’à côté qui voyage avec sa Bialetti !! - nous replions la tente (en douceur) et entamons le programme de notre journée : visite de Kolmannskuppe puis de Luderitz. Nous sommes le 1er mai, déjà, et j’avais un peu peur que les visites ne soient impossibles au village ce jour-là, mais renseignements pris, la plupart des lieux touristiques de Namibie sont ouverts toute l’année, ou quasiment. Il y a peut-être des exceptions à Noël ?

Le temps est très beau jusqu’à ce qu’on se rapproche du village fantôme envahi de sable, où nous remarquons très soudainement un phénomène météo qu’on n’est pas habitués à voir par chez nous : des nuages très denses et localisés sur une dizaine de kilomètres carré, juste au-dessus de là où on se rend. Le ciel bleu a complètement disparu, on n’y voit pas à 50 mètres. On se demande s’il s’agit de gros nuages lié aux dunes, s’il y a du brouillard, une tempête de sable en préparation… on n’aura pas vraiment la réponse, mais cela finira par se lever une bonne heure après notre arrivée.

Je fais un petit aparté pour raconter pourquoi nous sommes en Namibie. On arrive à Kolmannskuppe, cet endroit dont j’ai rêvé depuis le visionnage du fameux film dont je parle dans mon premier post. Pour les curieux, le film s’appelle Samsara (réalisateur : Ron Fricke, sorti en 2011). J’ai vu ce film au ciné et j’avais été époustouflée par la qualité de son image et sa bande-son, son propos, et par les incroyables paysages qui y sont montrés. C’est un film un peu à part, on ne suit pas d’acteurs, il n’y a pas de dialogues, il s’agit simplement de montrer la Terre et l’humanité, au travers d’images filmées partout dans le monde, de paysages superbes, de gens, de monuments, de situations de la vie courante, de l’industrie alimentaire… C’est difficile à décrire, le mieux est encore de regarder la bande-annonce pour s’en faire une petite idée. Toujours est-il que dans ce film, on peut voir des images magnifiques entre autres de la Namibie, ses dunes, Deadvlei, et Kolmannskuppe. Quand j’ai vu ce film, j’ai su qu’un jour dans ma vie, je voudrais voir ce pays un jour, et expérimenter sa beauté par moi-même et pas au travers d’un écran. Fin de l’aparté :slight_smile:

A l’arrivée sur place, je dois avouer que je suis un peu déçue par le temps, la lumière va être affreuse pour faire de belles photos. Je crois que nous payons 250 NAD l’entrée pour 2, et on nous indique qu’on ne peut rester que jusqu’à 13h, seul le permis “photographe” permet de rester plus longtemps. On a déjà deux heures et demie disponibles dans cet endroit, on ne pense pas avoir besoin de plus. Un tournage de film est en cours dans un des bâtiments où on ne pourra pas aller (on se dit que c’est dommage, c’est sans doute un des plus beaux !) mais nous avons toute liberté de visiter le site, à part ça.

C’est très grand et les bâtiments sont assez espacés, c’est bel et bien une ancienne petite ville ! On voit toujours énormément de photos de l’intérieur des bâtiments en général sur le net, d’ailleurs je crois reconnaître parfois certains lieux déjà vus en photos. Malheureusement nos talents de photographe sont loin d’égaler ce qu’on peut voir de sublime quand on cherche des photos de cet endroit, mais on est contents quand même de l’explorer. A cause de mon inquiétude pour la tente, ce matin je n’ai pas l’esprit complètement libre, ce qui m’empêche peut-être un peu de profiter du lieu. Mais nous mitraillons quand même le coin, déambulons parmi les ruines en s’étonnant de l’état de conservation de certains murs, des papiers peints et de quelques éléments encore présents de-ci de -là.

L’hôpital est particulièrement impressionnant, un immense bâtiment tout en longueur, inondé de lumière et de sable par toutes les portes et fenêtres… Il y a un peu de visiteurs, qu’on essaie d’éviter pour prendre des photos seuls. On s’imprègne de l’atmosphère du lieu, s’intrigue de la soudaine disparition des habitants en laissant tout en plan presque du jour au lendemain, on s’imagine leur vie là, parmi le sable et le désert, ce devait être une vie éprouvante et solitaire, bien différente de ce qu’ils avaient pu connaître jusqu’ici.

Le temps finit par devenir meilleurs et nous commençons à avoir très chaud dès qu’on est en extérieur. On décide de quitter les lieux et de se rendre sur la côte, à Luderitz, pour prendre un déjeuner. Nous sommes un jour férié et nous voulions faire quelques courses, mais tout ferme à 13h apparemment, et on arrive trop tard pour pouvoir entrer dans le Spar. On finit par trouver des bidons d’eau et quelques trucs à grignoter là où nous faisons le plein.

Avant de partir, j’avais du mal à me rendre compte du prix du gazole, et de combien nous coûterait le voyage en termes d’essence. Du coup, j’avais compté large et pensé qu’on dépenserait 1000€ dans le carburant. Au final, le gazole était en général aux alentours de 20 NAD/L, grosso modo 1€ le litre (parfois un peu plus, parfois moins selon le lieu) et nous avons dépensé environ 650€ de carburant pour faire quasiment 4500 kilomètres. Ce qui est assez raisonnable vu la taille de notre véhicule XXL.
Pour rajouter un mot sur ce sujet “pratique”, nous avions lu qu’il fallait payer en cash dans les stations, mais finalement nous avons pu payer avec notre carte Visa absolument partout, à une ou deux exceptions près. Nous avons trouvé ça extrêmement pratique et intéressant financièrement d’avoir une carte sans frais à l’étranger, je ne veux pas nécessairement faire de pub pour une marque par rapport à une autre mais les frais bancaires des cartes et banques classiques en-dehors de l’UE sont honteux, donc n’hésitez pas à vous renseigner via une banque en ligne pour avoir une carte qui vous servira quasiment partout là-bas et ailleurs dans le monde, à zéro frais. Le taux de change du NAD oscillait entre 16 et 20 NAD pour 1€, c’était régulièrement très intéressant pour nous de payer avec la carte.

On achète du biltong (viande séchée typique de là-bas), mais au final celui-ci restera dans une des caisses de transport et on n’aura même pas eu l’occasion d’y goûter ! On se dit que ça fait partie des éléments à cocher lors de notre prochaine visite. On se balade un peu dans la ville, mais à part quelques bâtiments colorés un peu sympas, on ne voit pas trop quoi y faire. Il semble y avoir une fête près du port, beaucoup de gens ont installé des stands avec de la nourriture, quelques bricoles à vendre… Nous passons en regardant d’un œil un peu distrait, et on en profite pour regarder un peu le petit port. Je cherche un short parce que je n’en ai pris qu’un avec moi (mais j’ai trois pantalons chauds dans la valise… ahem), mais je n’en trouve nulle part. Pas grave, je le lave régulièrement dans des lavabos de camping et ça sèche très vite. ^^

Après avoir fait un arrêt à Keetmanshoop, un arrêt à Luderitz, puis plus tard Walvis Bay et Windhoek, on peut dire sans hésitation que ce n’est pas pour le charme des villes que nous visitons la Namibie. Nous les trouvons relativement peu intéressantes, et en général on n’y va que parce que c’est nécessaire, pour faire une course ou le plein. Aucun problème d’insécurité constaté pour nous, on se sent très à l’aise en déambulant dans les rues, mais cela nous fait juste drôle de voir quasiment toutes les maisons entourées de murets surmontés de barbelés ou de fils électriques, on ne sait pas à quel point les habitants sont paranos, si il y a vraiment beaucoup de vols ou d’entrées par effraction en ville, ou encore si il s’agit plus d’une habitude ancrée parmi les gens plutôt qu’une réelle utilité à ces installations, mais on n’est vraiment pas habitués à voir ça chez nous.

Toujours est-il qu’on ne traîne pas trop longtemps à Luderitz, et qu’on repart en direction de Aus pour passer notre première nuit en lodge. Sur le chemin, nous voyons quelques rares chevaux sauvages dans les plaines, c’est assez chouette de les voir là, mais évidemment moins dépaysant pour nous que des zèbres ou des autruches. Nous nous arrêtons au point d’eau qui sert habituellement de point d’observation pour les chevaux, mais nous n’en voyons qu’un, accompagné de quelques oryx et de 3 ou 4 autruches. Après un petit quart d’heure d’arrêt, nous rentrons à Klein Aus Vista.

La fin de journée est bien agréable et plus “standing” que d’habitude : on prend une bonne douche bien chaude, on peut s’asseoir dans de confortables chaises, profiter du soleil qui se couche tranquillement à l’abri de la poussière, face à notre logement. On peut ouvrir les valises sur un sol dur, quel luxe ! Le lodge est loin d’être plein, on se demande à quel point cela peut être bruyant et fortement fréquenté en haute saison, mais on apprécie ce calme et notre relative isolation du reste du monde. Mon mari fait un saut dans la piscine (l’eau est propre, mais froide), je ne me baignerai personnellement jamais lors du voyage, j’ai ce qu’on appelle “un cul gelé”, si l’eau est à moins de 30 degrés je n’arrive juste pas à me mettre dedans.
Nous dînons à nouveau au lodge, c’est aussi bon que la veille, le coucher de soleil est encore sublime et nous nous endormons en rêvant de sable qui envahit nos maisons, et de chevaux qui courent dans des plaines à perte de vue.

JOUR 7

Ce matin, j’avais noté dans mon petit carnet de route qu’il fallait absolument emprunter la route D707 pour rejoindre notre prochaine destination : un campsite qui permettait de faire une pause entre Aus et Sesriem. Là encore, Google Maps nous a bien eus : pour faire 220 kilomètres, nous pensions mettre environ 3h, et cela a été plutôt 5h de trajet.

Un bon petit déjeuner et une nuit réparatrice dans un vrai lit nous ont requinqué et la route qui nous attend ne nous fait pas peur. Le couple d’italiens croisé quelques temps avant nous avait indiqué que la route était praticable, alors on n’a pas hésité et on s’est mis en route.

Quelle portion de route magnifique ! On en prend plein les yeux, on s’arrête très souvent pour profiter et photographier le paysage, on est émerveillés par les nouveaux paysages qui s’offrent à nous. Mais par moment, le chemin nous a posé problème et on a roulé vraiment lentement, notamment sur une portion de sable très glissante où on s’est fait un peu peur, par manque d’habitude plus que par réel danger. Surtout quand des locaux nous doublent hyper vite, on se demande comment ils font pour se sentir aussi à l’aise sur une route qui paraît si peu sûre. Et au-delà de notre envie évidente de rester en sécurité et de ne pas avoir d’accident, on pense évidemment à la voiture : pas envie de crever un pneu ou de la mettre dans un talus.

Heureusement, le trajet se passe bien mais on est franchement contents d’arriver à notre destination, après une route fatigante comme celle-ci. Encore 10 kilomètres après la “gate” du lodge de chemin relativement bien entretenu, et nous arrivons enfin au “At Kronenhof Lodge”. Cet endroit ouvert en 2019 par des fermiers est parfaitement aménagé pour le camping, nous y passerons un très bon moment. Les sanitaires individuels sont immenses et parfaitement propres, et nous avons un grand espace pour nous installer et nous reposer. Comme on n’arrive pas si tard dans la journée, M. Kiael en profite pour passer du temps à bricoler la tente et remettre en bon état les pièces de métal un peu tordues. Il s’en sort très bien, et la fin de notre séjour ne sera plus préoccupée par cette histoire de collision entre une branche et la tente de toit. A 16h30, le propriétaire du camping vient nous chercher pour un sundowner drive, qu’on est très contents de faire car il est très sympa et qu’on en apprendra beaucoup sur la vie en Namibie, sa famille, ses terres, et aussi sur les animaux qui se promènent sur son gigantesque terrain.

Le campement est quasi désert, il doit y avoir une dizaine d’emplacements de camping ainsi qu’une dizaine de lodges, mais nous ne voyons que 2 autres couples dans le camp, ainsi qu’un groupe de personnes plus âgées qui semble être en lodge. Le gérant nous explique que le covid les a durement frappés car il comptait ouvrir en 2020, cela nous peine pour lui car on sent que ce n’est pas évident d’avoir réalisé tous ces investissements et de voir encore assez peu de touristes. Aux voyageurs qui iront plus tard en Namibie, je vous recommande vraiment ce camping (ou le lodge qui j’imagine est très agréable), si vous passez par cette route pour aller ou revenir de Sesriem, vous ne serez pas déçus, et les alentours sont splendides, la nature y est très belle et on est au calme, loin de la route et de sa vilaine poussière.

Le drive nous permet d’observer pas mal d’animaux et nous sommes ravis, une fois de plus : trois girafes qu’on peut approcher de près, des zèbres des montagnes (qui restent loin, car une naissance vient d’avoir lieu dans le groupe), des oryx et des springboks évidemment, et des phacochères ! Le lieu choisi pour observer le soleil se coucher est splendide, c’est un peu sportif pour le véhicule de monter en haut de cette colline caillouteuse, mais on finit par y arriver. Cette fois nous avons de bons pulls, et on n’aura pas froid une fois la nuit tombée. Nous redescendons dans le noir, ravis de notre journée et enchantés par le lieu et la route qui y a mené. Nous dînons au lodge et le propriétaire nous ramène gentiment à notre campement pour aller dormir. A pieds, le chemin entre le lodge et le campement est faisable, mais c’est un peu loin et on a un peu peur de croiser un serpent. :smiley:

Une bonne nuit de sommeil nous attend, puis un nouveau matin arrive…

J’ajouterai des photos plus tard, je dois retourner bosser T_T

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Quelques photos pour illustrer le post précédent :slight_smile:


La vue depuis les hauteurs de Aus, c’est superbe…


On croise des copains sur la D707…


Oh la belle route et ses dunes rose et ocres au loin


Une bien jolie rencontre pendant le drive


Le coucher de soleil à Kronenhof, quelles couleurs fantastiques !

Je reprendrai le récit dans un jour ou deux :slight_smile: Bonne soirée à tous les amoureux (ou à ceux en devenir) de ce pays !

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JOUR 8

Aujourd’hui, la route sera moins longue jusqu’à notre prochain arrêt : Sesriem. L’état de la route est un peu aléatoire, nous alternons des phrases où ça roule bien et des passages plus chaotiques. On se relaie avec mon mari pour tracer les 2 bonnes heures de route qui nous permettent de rejoindre la porte de Sossusvlei.

Le chemin est bien joli, les dunes et les plaines s’entremêlent comme souvent, et offrent des couleurs pas encore vraiment vues jusqu’à présent, du rose, de l’orange, du doré se marient et forment un paysage unique. Au loin, les Naukluft mountains sont superbes et marquent l’horizon.

Nous avons opté pour le camp le plus proche de l’entrée du parc de Sossusvlei, le Sossus Oasis Campsite. Nous aurions pu dormir à l’intérieur du camp, mais j’avais lu des retours mitigés sur celui tenu par le NWR. On arrive aux alentours de l’heure du déjeuner, ce qui nous laisse une bonne après-midi pour profiter et s’imprégner des lieux.

Le personnel de la station-service gère également le camping, ils n’ont pas vraiment beaucoup de temps à nous accorder, donc on se contente de régler le camping, acheter de quoi faire un braai pour le soir puis nous allons nous installer.
Nous ne serons pas déçus du camp qui ne coûte pas très cher et offre des prestations correctes. Les arrivées et évacuations d’eau sont vétustes, on s’étonne que tout tienne encore debout, mais nous avons de l’eau chaude, de l’électricité, et un espace privatif pour 1000 NAD pour deux nuits. A dix minutes à pied en traversant la route, on peut rejoindre le Sossusvlei Lodge et manger au resto ou y réserver des expéditions.

Nous installons la tente, prenons une bonne douche et mangeons sur le pouce, les petits déjeuners dans certains lodges sont parfois si copieux qu’on ne mange presque rien le midi. Nous avons une bonne après-midi tranquille devant nous. D’après notre guide papier, il est possible de faire une bonne promenade d’une heure pour rejoindre Elim Dunes, donc vers 15h30 nous nous dirigeons à pieds à l’entrée du parc. Là les gardes nous font comprendre que c’est absurde, c’est trop loin et qu’il fait trop chaud pour y aller. Ils se demandent qui sont ces touristes qui n’ont pas de voiture et qui veulent traverser le parc à pieds. On abandonne notre plan devant leur incompréhension, et à la place nous irons squatter la terrasse du lodge pour prendre un verre et observer la nature environnante. Une après-midi à ne pas faire grand-chose, ça fait aussi du bien en vacances ! Nous sommes franchement assez fatigués de la route traversée ces derniers jours, alors ça ne nous dérange pas de ne pas être constamment “occupés”. Nous profitons aussi de la fin de journée pour faire une lessive et laisser sécher les vêtements à l’abri de la poussière. Avec le temps qu’il fait ici, tout est sec en à peine deux heures.

On mange notre barbecue sous la lune (on a encore du mal à gérer les horaires de jour et de nuit !) et partons nous coucher tôt car le lendemain, on se lève avant le soleil.

JOUR 9

N’ayant pas envie de replier la tente à 6h du matin le lendemain, nous décidons de partir avec un guide du lodge pour une sortie matinale dans le parc de Sossusvlei, l’excursion propose différents temps forts que nous avons vraiment hâte de voir (encore une case cochée dans les rêves réalisés) : la dune 45, Big Mamma et Big Daddy, ainsi que Deadvlei, dont on a déjà tellement vu de photos partout sur internet et dans les guides. Il nous faudra être prêts pour 7h15, heure d’ouverture de la gate pour le parc.

L’excursion coûte assez cher, 1100 NAD par personne, mais comprend le déplacement, un très copieux petit déjeuner, différents arrêts aux endroits qu’on a envie de voir et photographier, et le guide nous fournit quelques explications utiles et intéressantes sur les lieux, quand et comment ils se sont formés là. Il est très sympa et parle 6 langues !! C’est courant pour les guides dans ce pays, mais nous sommes franchement impressionnés. Les moments d’échanges avec les guides nous semblent importants, ce sont les fois où on essaie d’en apprendre plus sur eux, savoir d’où ils viennent et comment ils vivent, et demander des infos sur la Namibie, sur les gens, les animaux.

Étant de grands sportifs (non) et accompagnés d’un autre couple avec un garçon de 11 ans, nous décidons conjointement pour cette sortie de plutôt grimper la Dune 45. Et nous aurons bien raison de faire ce choix, car elle aura été un peu difficile à monter pour moi ! Je m’essouffle très vite et profite de mes nombreux arrêts pour faire des photos. Je n’aurais pas été capable de faire Big Daddy qui représente le double de hauteur !! Pour le prochain voyage en Namibie, j’espère être un peu plus préparée physiquement, pour me permettre de repousser un peu plus mes limites. La route menant aux dunes est sublime, j’adore les dunes partout, l’ombre offerte par le soleil du matin qui leur dessine des formes uniques et magnifiques à regarder. On voit de loin quelques montgolfières et quelques avions à touristes (ces sorties sont très très chères !) survoler ces paysages de rêve. On en prend déjà plein les yeux au sol, alors nous ne sommes pas jaloux.

La montée de la Dune 45 est très chouette à faire (à part mes petites difficultés à gérer l’effort) et on admire les couleurs et le soleil qui rend magnifique dans le ciel très peu nuageux ce jour-là. Nous ne souffrons pas de la chaleur car il est encore tôt. Comme on prend bien notre temps, nous laissons les quelques autres touristes monter devant, pour nous retrouver tous seuls et descendre ensuite la pente en courant dans le sable. On se sent tout petits sur la dune, j’ai un peu le vertige en regardant en bas, mais cela ne m’empêche pas d’aller au bout. Après avoir bien profité du sommet en solitaire, nous finissons par redescendre et sommes surpris à quel point le sable freine notre chute et nous empêche de nous retrouver cul par-dessus tête.

On prend le petit déjeuner au pied de la dune, contents de ne pas être entourés de hordes de touristes. Il y aura plus de monde plus loin sur la route, là où se situent les plus hautes dunes.

Nous arrivons ensuite à Deadvlei, et les 5 derniers kilomètres de sable entre le parking classique et le parking de l’arrière de Big Daddy sont très marrants à traverser. Le sable rend la conduite particulièrement sportive, on est très très contents de ne pas avoir pris notre voiture de loc’ pour l’emmener dans cet endroit. On croise d’ailleurs quelques véhicules qui ont été abandonnés là, en plein milieu d’une bande de sable, leurs conducteurs sans doute incapables ou effrayés d’aller plus loin sur cette patinoire sableuse.

Il faut marcher 15 ou 20 minutes pour rejoindre la vallée de la mort, avec ces arbres qui sont figés hors du temps et de toute vie depuis mille ans. C’est un endroit impressionnant, mais que j’imaginais plus grand, comme quoi notre imagination et la réalité, c’est pas tout à fait pareil.

On a la chance de pouvoir prendre des photos pendant une demi-heure, mais il commence à faire très chaud, et nous finissons par rejoindre notre guide après pris le plein de soleil et de clichés qu’on espère jolis ! Nous rentrons en passant d’abord par la partie Sossusvlei avec la voiture, mais on ne s’y arrête pas car il fait vraiment trop chaud pour faire une balade à pied. On n’en revient pas des changements de température dans ce pays, on crève de froid dans le véhicule le matin malgré la couverture fournie par le guide, et on crève de chaud sur le chemin du retour. Mais on est heureux !

Nous rentrons de cette excursion matinale vers 13h, et mangeons au restaurant du lodge. La nourriture sous forme de buffet est bien meilleure qu’on l’aurait pensé, globalement en Namibie nous mangeons très bien et ça nous surprend un peu ! On s’attendait à voir très peu de légumes, et finalement il y a tout ce qu’il faut, il y en a pour tous les goûts. Leur dizaine de desserts proposés finit dans notre estomac et nous partons à notre camp pour une après-midi tranquille à faire des jeux de société et se reposer, de nouveau. J’en profite pour faire un premier tri dans les photos, écrire dans mon carnet de voyage papier (version courte de ce carnet-ci :D), et nous jouons aux cartes tant que le vent n’est pas levé. Un nouveau braai nous attend ce soir, avec une viande différente de la veille mais on ne saura pas ce que c’était, et nous allons nous coucher sous une nuit peu étoilée pour une fois, car le temps est assez nuageux. Demain, nous quittons Sesriem pour aller un poil plus loin, je raconterai ça bientôt !

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JOUR 10

Après notre habituel café au réchaud dans notre camp, nous replions la tente et rangeons le matos pour se mettre en route. On profite de la fraîcheur de la matinée, le temps est couvert, aujourd’hui il fera gris.

Nous avions repéré sur Google Maps la possibilité de voir le canyon de Sesriem sans avoir à rentrer dans le parc de Sossusvlei, donc nous décidons d’aller faire un tour car ce n’est qu’à quelques kilomètres en arrière. On est quand même étonnés car sur le trajet aller nous n’avions vu aucune indication de ce style, mais bon, on ne sait jamais si c’est un chemin caché !
Au final il n’y a rien de tel, là où la carte nous indique qu’il y a un chemin il n’y a rien du tout. On rebrousse chemin en se disant que ce n’est pas grave de ne pas voir le canyon, qu’on ne va pas repayer une entrée de parc “juste pour ça” alors qu’on a déjà vu le Fish River il y a quelques jours. On se met donc en route sur le chemin goudronné pendant quelques kilomètres (ça fait plaisir !) avant de reprendre notre habituelle route de cailloux et graviers. Le chemin emprunté nous fait passer près des magnifiques monts Naukluft, quand on les regarde on croirait qu’une main géante a pris les rochers et les a froissés comme s’il s’agissait d’une vulgaire feuille de papier. Les formes sont très étonnantes et le jeu d’ombres et de lumière fait par les nuages les rend encore plus sublimes à observer.

Aujourd’hui la route sera très courte, ça nous change, mais du coup nous arrivons à notre prochaine étape un peu tôt, il est environ 11h quand on se gare à notre lodge.
J’avais choisi le Agama Lodge pour ce soir, car j’en avais lu beaucoup de bien, et également car ils proposent une expérience un peu unique pour nous pendant ce périple : si on veut, on peut dormir sur le toit de notre hébergement, ils peuvent installer un lit pour qu’on profite des étoiles à ciel ouvert. Mais quand nous arrivons au lodge, le temps est très gris, on se dit qu’il ne se découvrira pas, donc on choisit de patienter un peu avant de choisir ou non d’avoir ce supplément “dodo à la belle étoile” (qui coûte environ 50€ en plus de l’hébergement).

L’endroit est très chouette, leur piscine à débordement est grande et très jolie, et donne sur une vue impayable de la nature environnante. Ils ont aussi des phacochères (!!) qui leur rendent visite tous les jours, et on en voit plusieurs fois passer très près de nous, ils ne sont pas particulièrement farouches. Cette journée est placée sous le signe de la relaxation, on ne fait rien de notre après-midi à part se détendre dans les transats, trier nos photos, faire un point sur nos dépenses, écrire à nos amis et faire un tour dans l’eau (pour monsieur, moi je me contente de regarder). Nous déjeunons et dînons au lodge, qui propose de très bons repas pour des prix corrects.

J’avais noté que nous aurions pu faire une randonnée sur le Naukluft Olive Trail, mais il semble que le sentier se situe de l’autre côté de la montagne, à environ 1h30 de route. Nous renonçons à l’idée de faire plusieurs heures de route et les habituels “massages namibiens” de la tole ondulée pour plutôt profiter du repos que nous offre ce petit paradis.

Le ciel n’étant toujours pas suffisamment dégagé vers 18h, nous renonçons à dormir dehors ce jour-là. Et on ne regrettera pas notre choix, car d’autres personnes qui avaient opté pour cette option nous diront le lendemain qu’ils ont été dévorés par les moustiques et qu’ils sont rentrés au bout d’une heure ! J’aurais pensé que le lodge installerait une moustiquaire, mais ce n’est visiblement pas le cas, c’est bon à savoir si vous êtes intéressés de dormir à ce lodge.

Après notre dîner nous retournons à notre logement et on réalise qu’il est quand même possible de se poser sur le toit et observer les étoiles, le lit et le matelas sont en place, il n’y a juste pas de draps ou de champagne… Franchement on s’en passe ! On regarde les étoiles un petit moment, celles qui sont visibles malgré les nuages du moins, et on profite de la tranquillité des lieux. On rentre pour ne pas attraper froid et nous glissons dans nos draps pour ce qu’on espère une bonne nuit.

… c’était sans compter sur nos potes les moustiques ! Jusqu’à présent, nous avions été assez tranquilles et prudents par rapport à ces petits harceleurs, mais cette nuit-là nous avons eu plusieurs copains qui nous ont bien dévoré. On avait beau avoir du Peaceful Sleep, ça ne les a pas suffisamment fait fuir. Pas de moustiquaire dans la chambre, du coup on passe la nuit tant bien que mal.

JOUR 11

Au réveil, quelques boutons qui grattent, et un beau soleil qui nous attend dehors. Les nuages se sont levés et nous aurons une belle journée pour nous accompagner.

Nous nous levons tôt car le lodge propose une activité très chouette, une balade matinale avec des guides, pour découvrir un peu la faune et la flore du coin, et découvrir éventuellement quelques traces d’animaux. Nous partons donc vers 7h du matin, 3 guides pour 4 touristes, pour cette mini-randonnée d’une heure et demie où on apprendra plein de choses intéressantes sur les différents buissons et arbres, les animaux du coin, les bushmen, les crottes d’oryx et de girafes (oui, c’est important !), et ça nous change un peu de faire une balade à pied, on est très contents et ne regrettons pas de nous être levés tôt.

Au retour, le petit déjeuner nous attend, on se régale en profitant encore un peu de ce lieu qu’on n’a pas envie de quitter, c’est vraiment très luxueux, le personnel y est super sympa et la nature environnante est superbe. Avec en petit bonus, la possibilité d’observer des familles de phacochère pas loin de nous. Hormis nos problèmes de moustiques, tout a été parfait ici !

Nous reprenons le volant vers 10h du matin, avec une nouvelle destination à atteindre : le camp Gecko ! Ce n’est pas si loin et il y en a pour moins d’une heure et demie de route.

On fait une petite escale à Solitaire, pour voir les fameuses carcasses de voitures disséminées un peu partout, mais nous trouvons ce lieu un peu trop touristique et pas très passionnant, on reprend vite la route.
La route nommée D1275, dernière portion pour rejoindre Camp Gecko, est splendide ! Nous nous arrêtons plusieurs fois pour prendre des photos. En plus, nous sommes complètement seuls sur la route, ce qui rajoute un peu à la magie du lieu, et qui change de Solitaire et de ses cars à touristes.

On rejoint le camp vers midi, Ana la propriétaire des lieux nous reçoit très chaleureusement et nous explique comment rejoindre notre emplacement. J’avais choisi le package “braai pack + petit déjeuner” lors de ma réservation, et je ne regretterai pas du tout ce choix ! Il faudra revenir plus tard pour récupérer la nourriture pour le soir, en attendant il est déjà possible d’aller s’installer et profiter des lieux.

Le campement que nous avons, Eagle’s Nest, est tout bonnement excellent : à 10 minutes à pieds de la maison d’Ana (pour retourner chercher la nourriture), à 3 minutes de leur Lapa où nous prendrons le petit déjeuner, mais surtout une vue de DINGUE sur une plaine immense qui s’étend à perte de vue. Nous avons vue sur un point d’eau où viennent s’abreuver des chevaux sauvages, on les observe longtemps avec nos jumelles.

Il fait assez chaud quand on termine de s’installer car c’est le début de l’après-midi, et nous écourtons notre balade dans les environs pour retourner à l’ombre. De plus, les mouches nous harcèlent et ce n’est pas super agréable de se balader sans être tranquilles. Notre passage entre le camp Gecko jusqu’à Etosha nous marquera pour ça : des mouches partout, tout le temps, qui nous sautent dessus dès qu’il fait chaud le matin, et ne nous lâchent que tard le soir. Comme nous n’en avions pas eu jusqu’à présent, on pensait être tranquilles, mais il semble que cela dépend des régions !

Je m’octroie une petite sieste pendant que mon mari fait un peu de lecture face à la magnifique vue que nous offre le camp.

Nous allons récupérer notre dîner auprès de Ana, comme convenu, et quelle bonne surprise ! Il y a bien trop à manger pour nous deux : du steak d’oryx, des saucisses, une courge farcie, de la salade de chou, du pain fait maison et du marbré pour le dessert. On se régale à la nuit tombée, on n’arrive pas à se décider à lancer le braai très tôt pour manger avec la lumière du jour. Merci les lampes frontales !

Nous ne serons pas seuls pour notre repas, on observe à nouveau des dassies (mais on ne sait toujours pas ce que c’est) ainsi que de très nombreux rongeurs avec un grand nez. Après quelques recherches, je pense qu’il s’agit de sengi, mais on n’est pas anthropologues ! En tout cas, ces petites souris sont très mignonnes et pas du tout farouches. Elles se déplacent très vite mais traînent presque dans nos pattes, à la recherche de nourriture sans doute. Je pense à des proches qui ont peur des souris, ils ne seraient sûrement pas trop contents d’être là. De notre côté, on se méfie des serpents, des scorpions, des léopards, mais les souris on tolère !

Après avoir beaucoup trop mangé, comme souvent en Namibie, nous observons un peu le ciel étoilé et partons nous coucher. Il y a eu pas mal de vent dans la journée mais ça se calme, le ciel était assez chargé mais se dégage un peu ce soir. Tant mieux car la tente a pas mal de prise au vent !
Cette nuit, on entendra beaucoup de bruits d’oiseaux et d’autres animaux, mais on ne saura évidemment identifier aucun des cris. Le calme est total, on se sent seuls, isolés au bout du monde, mais ce n’est pas pour nous déplaire.

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c’est drôle, moi j’imaginais ça plus petit justement. :slight_smile: Comme tu dis, on a chacun sa manière de reconstruire la réalité en regardant une photo.

Il faut effectivement se méfier de google map, j’ai eu le même cas un peu plus loin, si j’avais suivi google maps, je me retrouvais bloquée au milieu de nulle part, mais heureusement, j’ai préféré suivre les indications officielles.
Pour Solitaire, j’ai bien aimé moi, mais sans doute parce qu’il n’y avait quasi personne quand j’y suis passée.

C’est un très beau carnet de voyage et très agréable à lire !

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Bonjour kiael
Merci bcp pour ce récit génial!
Une question: je voyage en famille en aout avec des enfants de 7 et 5 ans.
Pour notre première nuit, j’ai réservé à la fois le camping du Anib Lodge dans le Kalahari, ou celui de Mesosaurus. Contrairement à vous, je ne pourrai pas faire deux arrets et doit ensuite filer vers le Fish River Canyon.
Je vois que vous etes passé par les deux campsites. Lequel des deux me conseilleriez vous?
Merci pour vos conseils.

Hello Bastoche,

Je pense que le meilleur choix pour le camping, en terme de confort et de choses à faire (+ la facilité de la route) est le Kalahari Anib Campsite. Il y a différents trails bien balisés pour faire des balades à pieds avec les enfants, et si vous faites le sunset drive les petits (et toi aussi) seront enchantés de voir les animaux ! Et le camping est privatif avec tes sanitaires, l’électricité, déjà une table et des bancs installés, c’est aussi beaucoup plus confortable.

Mesosaurus Campsite c’est très roots, il n’y a rien à part un emplacement caillouteux, après avoir traversé une route pas toujours en super état. L’environnement est très joli mais il n’y a rien de spécial à faire.

Par contre, entre Kalahari Campsite et le Fish River Canyon, tu auras une longue route le lendemain. C’est goudronné sur la majorité du trajet, mais prévois de ne pas partir trop tard le matin pour ne pas arriver la nuit tombée. :slight_smile: Je pense qu’avec une pause déjeuner (et d’éventuels autres arrêts courts), tu mettras entre 7 et 8h pour rejoindre ta prochaine étape.

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Allez ce soir j’ai du temps, je raconte 3 journées ! :smile:

JOUR 11

Le matin se lève sur Camp Gecko et le ciel s’est complètement dégagé cette nuit. C’est agréable de profiter de la vue ce matin, même si nous ne voyons aucun animal au point d’eau, on suppose qu’ils sont plutôt passés se désaltérer pendant la nuit.
Nous avons pour la première fois l’occasion de tester le système qui permet de faire chauffer l’eau à l’aide d’un feu dans une colonne en fonte, jusqu’à ce que l’eau des tuyaux qui passe juste au-dessus se réchauffe.
Impatiente de prendre ma douche, je n’attends pas assez longtemps que l’eau chauffe et me prends une bonne douche glacée (et rapide, du coup). Ce n’est pas la fin du monde, c’est tout de même incroyable de se laver face à la nature, on se demande quand même si les gens qui logent plus bas ne peuvent pas nous observer… Mon mari aura plus de chance, car il est patient, lui. Après 20 minutes de feu, il a eu de l’eau chaude ! Je me note donc pour l’éventuelle prochaine fois, de laisser bien le feu prendre et ne pas me précipiter sous la douche.
Nous avons une assez longue route qui nous attend, donc on ne traîne pas, on remballe le camp après avoir bu notre café et on se met en route.

J’avais noté deux choses pour le trajet, que nous ne ferons pas par lassitude de la route, la première était de voir le Spreetshoogte Pass, qui n’est visiblement pas très loin du camp, mais quand nous nous sommes renseignés sur ce que c’était on s’est dit que la route n’en valait pas forcément le coup. La seconde chose que j’avais notée était d’aller sur Walvis Bay en passant par Gobabeb, ce qui faisait un détour d’une heure et demie sur notre trajet. La fatigue de la route et l’état de celle-ci nous a dissuadés de faire le grand détour, et finalement nous ne l’avons pas regretté. Les 70 derniers kilomètres pour rejoindre Walvis Bay sont particulièrement épuisants, les routes sont droites, monotones et en état aléatoire, on n’aurait pas aimé faire de la piste plus longtemps ce jour-là.

Nous apprécions les premières parties de notre long trajet, le désert est magnifique, immense, vide, et nous avons en tête une petite phrase que m’a glissée Ana avant le départ “c’est ici qu’ils ont tourné Max Max Fury Road”. Comme je les comprends d’avoir fait ce choix ! Ça doit être fou de faire du gros buggy hors piste dans ce décor ! Déjà rouler dans le gros Toyota, c’est pas mal.
Le passage de Kuiseb est assez marquant, la route passe entre des formations rocheuses vraiment jolies, on prend quelques photos dans la gorge avant de reprendre la route. Etonnant paysage après tant de désert et de routes plates et tranquilles !

Notre approche de Walvis Bay nous offre un spectacle étonnant : alors que le ciel est resté bleu tout au long du trajet, nous voyons au loin une réelle barrière de nuages, qui semble marquer la frontière avec l’Atlantique. Nous nous dirigeons évidemment droit sur elle, puisque c’est notre destination. Ce rassemblement épais de nuages nous fait nous demander comment sera la météo là-bas, après avoir eu très chaud et avoir la peau complètement desséchée par des journées dans le désert et la poussière.

Les 5 derniers kilomètres se font donc sous un épais brouillard, le soleil a complètement disparu, le ciel bleu n’existe plus. Notre destination est le Desert Dreams B&B que nous avons réservé pour deux nuits. Pour les gens qui désirent dormir à Walvis, je recommande chaudement ce B&B, les prix sont très corrects, il est bien placé dans la ville, et le petit déjeuner est délicieux ! Je pense que lors de notre prochain séjour, nous essaierons de dormir à Swakopmund, car l’expérience semble légèrement différente entre ces deux villes. Ici, il s’agit plutôt d’une ville où habitent les locaux, les gens qui bossent sur la côte, alors que Swakop semble plutôt balnéaire et faite pour les touristes, avec plus de restaurants par exemple.

En descendant de la voiture, c’est le choc ! Il doit faire 15 degrés, maximum. Il est pourtant environ 15h30, en général à cette heure-ci on a bien trop chaud, et on se réfugie à l’ombre. Pas grave, on sort un pull, et on s’installe tranquillement dans notre immense chambre, refuge bienvenu avec de l’eau bien chaude et de la place pour nos affaires, ainsi qu’un très bon lit. Le bonus de ce B&B : une MACHINE À LAVER. Après avoir passé une dizaine de jours à faire des lessives au savon dans les campings, on en profite pour faire trois lessives d’affilée, contents de pouvoir donner un bon coup de propre à nos affaires pleines de poussière.

On passe la fin de journée sur le front de mer, le ciel s’est dégagé mais la vue depuis cet endroit n’est pas incroyable, disons juste que ça nous change un peu. J’ai sorti la doudoune pour l’occasion car le temps reste bien frais, et on mange au resto recommandé par les locaux : Anchors. Hélas, nous sommes un jour férié (encore !) et il n’y a pas la pêche du jour au menu. On se régale quand même avec notre repas, tout en observant le soleil se coucher sur l’océan et nous offrir encore une fois de jolies couleurs.

Au retour, comme il fait complètement noir, nous prenons un taxi pour rentrer au logement (il y en a partout, on se fait gentiment klaxonner tous les 50 mètres, cela leur permet de signaler leur présence), ça ne coûte rien du tout et on est vite “chez nous”. Demain, on se lève tôt (pour changer) car nous avons une journée d’activités intenses et riches en émotions qui nous attend.

JOUR 12

Cette journée restera parmi celles qui ont le plus marqué notre séjour, car elle est exceptionnelle du début à la fin. Nous avons prévu deux activités sur notre journée : une matinée avec Eco Marine pour faire du kayak parmi les otaries à fourrure, chaudement recommandée par les habitués de ce forum, et une après-midi “Photographies dans les dunes” avec un guide-chauffeur. Le programme est alléchant, mais le vivre est quelque chose de bien plus incroyable encore.

Ce matin est extrêmement gris, le brouillard est de retour et on n’aura pas chaud du tout jusqu’au milieu de la journée. Pas grave, on ne comptait pas faire bronzette sur la plage !
Nous avons rendez-vous avec Eco Marine, tenu désormais par deux frères très sympas, Kevin et Graham, depuis que Jeanne “la légende” a pris sa retraite. On se gare pour la matinée devant le Dolphins café, et nous prenons la route avec un groupe au complet pour partir faire du kayak depuis Pelican Point, à une petite heure de route de Walvis Bay.

Nous sommes avec Kevin qui nous explique plein de choses intéressantes pendant le trajet, sur les flamants rose et les flamants blancs, les pélicans, mais aussi les chacals dont on croisera plusieurs exemplaires sur le trajet. Nous avons même la chance d’observer de loin deux hyènes brunes, qui font la sieste sur une dune au loin. Ce seront les seules hyènes qu’on pourra observer de tout notre séjour, donc on est ravis !


On ne le sait que si le guide nous le dit, mais il y a bien deux hyènes ici.

Arrivés à la plage d’où démarre l’activité, on peut observer des colonies de plusieurs centaines d’otaries qui squattent la plage, certaines sont tranquilles, d’autres se battent, ça fait un boucan pas possible. Un mélange entre bruits de chèvres et de vaches, c’est impressionnant de les entendre et d’avoir tant de mal à identifier leurs cris, on dirait qu’elles ont un panel de vocalises particulièrement vaste.

On nous explique comment approcher en douceur les otaries, ceux qui sont dans l’eau en général sont les jeunes, qui se comportent comme des petits chiots : ils veulent sentir, mordiller, jouer avec nos pagaies ou avec nos mains, et surtout recevoir des gratouilles ! On s’équipe de vêtements imperméables (mais on sera quand même trempés à la fin de la séance) puis nous voilà installés dans les kayaks, avec les guides qui nous accompagnent et prennent quelques photos pour nous. On rejoint rapidement différents groupes d’otaries et on commence à les appeler, leur parler, leur chanter des chansons. J’adore le fait qu’on ait pas besoin de forcer la rencontre, par exemple en leur apportant à manger, là les otaries s’amusent naturellement dans l’eau et c’est à nous de nous approcher et nous faire adopter par elles.

On passe une heure et demie dans l’eau, environ, et on passe un temps exceptionnel. De nombreux petits viennent sous le bateau, réclament de l’attention, des gratouilles, c’est un vrai spectacle ! Plusieurs de nos nouveaux copains ont même envie de s’installer dans le kayak avec nous, il faut les repousser gentiment pour éviter qu’ils ne paniquent. J’en aurais bien ramené avec moi dans mes bagages ! On se fait des copains : Smelly, Scratchy, Sneezy (celui qui sent, qui veut des gratouilles, qui éternue), on leur donne des petits noms et on profite dès que possible de leur caresser leur ventre tout doux et bien rond. Certaines otaries nous offrent un spectacle mieux qu’au cirque, elles font des sortes de danses avec leur queue, font des tonneaux sur elles-mêmes dans l’eau, sautent parfois au-dessus de l’eau pour réclamer de l’attention. Ce moment est exceptionnel, magique, je recommande à toute personne qui passe dans ce coin-là de Namibie de faire ce tour, en réservant à l’avance pour être sûrs d’avoir une place.


“Hey regarde, y’en a une sous le bateau !!”

Il fait froid et nous sommes plutôt bien mouillés, mais on en oublie notre confort pour profiter au maximum de ce moment avec ces animaux si gentils et si drôles. Quand on leur donne notre main pour se faire sentir, ils font des moues dégoûtées du genre “toi tu sens pas le poisson, tu m’intéresses pas” mais réclament quand même des gratouilles ou des jeux avec la pagaie. Certaines se prennent d’amitié avec nous et nous suivent longtemps, tant qu’elles ont une gratouille sur le bidon de temps en temps. On ramènera beaucoup de souvenirs et de belles images dans nos têtes de cette matinée, mais nous évitons de filmer ou photographier nous-mêmes, de peur d’abîmer notre matériel.


“Je mange qui en premier ?”

La balade en kayak prend fin, ce n’était pas du tout sportif ou fatigant, donc on aurait aimé rester bien plus longtemps. Nous savons que si un jour nous revenons dans le coin, nous ferons à nouveau ce tour ! Nous avons adoré la gentillesse des guides, leur regard bienveillant et respectueux de la nature, et évidemment nos potes les otaries qui nous manquent déjà.

Nous revenons à Walvis Bay et mangeons les sandwiches qu’on avait préparés la veille sur le parking de notre RDV de l’après-midi. On a la chance d’avoir beaucoup de flamants rose qui traînent dans le coin, donc on les mitraille avec notre appareil photo, tout en nous reposant de la matinée.

Notre guide JP arrive enfin. Nous avons prévu avec lui une après-midi complète dans les dunes, avec une possibilité faible de rejoindre Sandwich Harbour en fonction de la marée, et l’idée de ce tour est avant tout de s’arrêter à des jolis endroits pour faire des photos, tout en apprenant plein de choses intéressantes sur le désert, les dunes, les animaux. Nous partons jusqu’au soir, où nous avons un dîner léger prévu depuis les hauteurs des dunes, pendant que le soleil se couche sur l’océan.

Nous partons dans sa jeep et très vite, nous nous lions d’amitié avec JP, le gars est adorable, bavard comme moi, et s’intéresse à nos vies autant qu’on s’intéresse à la sienne. Pour ceux qui voudraient réaliser un tour similaire, son agence s’appelle Red Dunes Safari, et je vous recommande chaudement de le contacter pour faire un tour dans le coin, vous ne regretterez pas. Les prix sont assez élevés par contre, pour cet après-midi nous payons 300€ pour 2, mais on a tellement adoré notre journée qu’on ne regrette absolument pas cette dépense.

Le tour dure entre 14 et 19h30 environ, et nous commençons par un arrêt sur le côté de l’immense usine de sel de Walvis, près des lacs artificiels très rose qui contiennent déjà 70% de sel. Je mets la main dans l’eau pour goûter du bout du doigt : c’est immonde ! J’aime le sel, mais là faut pas pousser.
Nous montons au sommet de notre première dune avec le 4x4, et je dois dire que c’est très impressionnant, surtout depuis l’arrière de la voiture, de sentir le véhicule prendre une grosse accélération puis grimper d’un coup sur la pente de sable. On s’arrête et JP nous fait des explications très intéressantes sur cette usine, à quoi sert le sel, le processus de fabrication… On retrouvera donc peut-être du sel namibien sur nos sols gelés cet hiver :two_hearts: ?

Nous avons une assez longue route à faire dans les dunes, nous rentrons dans la réserve naturelle de Sandwich Harbour et faisons de nombreux arrêts pour prendre des photos, chercher un petit lézard “Haribo” que nous rendons ensuite à son trou pour qu’il retourne à la sieste, pour observer les cormorans et les flamants rose. On s’éclate à sillonner ces magnifiques dunes, sous le temps nuageux qui finira par se découvrir par la suite. Les points de vue sont époustouflants, les dunes qui se jettent dans l’océan sont du jamais vu pour nous, on en prend plein les yeux et nous ne sommes pas en reste de sensations fortes lorsqu’on doit descendre ou monter quelques dunes bien raides. JP nous explique que pour descendre, on ne peut pas passer sur des pentes plus importantes que 40°, ce qui nous paraît déjà totalement énorme, on a l’impression en haut d’une crête que la voiture va faire un tonneau, mais il est très professionnel et nous descendons en douceur et avec le coeur en feu les quelques dunes très raides qui jalonnent notre parcours.

Le guide a été honnête avec nous : il n’est pas sûr de pouvoir nous amener jusqu’à Sandwich Harbour. En effet, la marée est montante cet après-midi, donc la bande de sable qui y mène est très fine et peut être dangereuse à traverser. On s’en approche et JP évalue les risques : l’océan est globalement calme, mais si on doit passer c’est maintenant, ou il sera trop tard et la mer recouvrira tout. “No risk no reward” nous dit-il en s’élançant sur la fine bande de sable que la mer vient lécher tandis que le 4x4 avance, puis marque des pauses dès que l’eau vient tranquillement nous caresser les roues. La traversée de ce kilomètre et demi de sable est très intense, on fait bien sûr confiance au guide mais on se demande vraiment comment on va arriver au bout. Comme je suis encore là pour en parler, c’est que nous avons réussi ! On est totalement ravis d’avoir réussi à passer, et émerveillés par la beauté du lieu où il nous emmène. Nous prenons de la hauteur pour observer la magnifique lagune qui borde l’océan, et nous mitraillons cet endroit avec notre appareil photo et nos téléphones. Nous sommes tous seuls tous les 3, dans cette immensité sablonneuse dorée, sous un ciel très bleu car le fort vent a chassé tous les nuages sur la côte. On profite beaucoup de cet endroit, j’en prends plein les yeux et plein le coeur, je garderai à tout jamais le souvenir des sensations que m’a procuré cet endroit. Le vent qui forme et reforme les dunes au gré de ses envies crée de magnifiques formes sur le sable, nous sommes ébahis par tant de beauté. J’insiste beaucoup sur cette journée merveilleuse, mais vraiment… je n’en attendais pas tant, je suis vraiment “sur le cul”.

Nous finissons par repartir et découvrir d’autres endroits superbes d’où on peut faire des photos et admirer la vue, on reconnaît même d’où ont été prises les photos qu’on découvre en cherchant “Sandwich Harbour” sur les moteurs de recherche. Nous croisons aussi quelques animaux, des springboks et des oryx, et un petit oiseau endémique de la région, JP nous a dit son nom mais j’ai totalement oublié. T_T

Nous rejoignons enfin l’endroit d’où nous prendrons notre dîner, quelques mezzés froids et une petite bouteille de vin pétillant d’Afrique du sud, nous nous régalons en trinquant à notre mariage et notre chance exceptionnelle d’avoir découvert ce pays et cet endroit paradisiaque. Il se met tout de même à faire bien froid alors je sors ma doudoune et mon mari regrette beaucoup de ne pas en avoir pris une… Un simple pull ne suffit pas, la température baisse considérablement le soir ici !

Après le coucher de soleil, le temps se couvre à nouveau, un brouillard épais qui empêche de voir à dix mètres devant soi, mais nous rentrons en toute sécurité jusqu’à notre voiture en ville. L’aspect fantomatique de la fin de trajet rend cette journée irréelle, surréaliste même. On a énormément discuté avec JP, de sa vie en Namibie (il vient d’Afrique du sud), de sa famille, son histoire est très touchante et son amour pour son métier est évident. Nous rentrons à notre B&B avec des étoiles plein les yeux (avec ce brouillard il n’y en a pas dans le ciel, de toute façon) et espérons garder pour toujours en nous les sensations de cette journée incroyable et irréelle.

JOUR 13

Ce matin, comme à notre habitude, on se lève tôt ! Mais c’est moins difficile d’être en forme et bien éveillé lorsqu’on prend un bon petit déjeuner à l’allemande ainsi qu’une douche chaude sans bestiole pour nous accueillir !

Nous faisons la route jusqu’à Swakopmund où nous attend une dernière activité dans les dunes de la région : un Little Five Tour. Nous passons un bon moment avec les guides, mais je dois bien avouer qu’après les expériences de la veille, cette activité nous semble moins passionnante, et comme nous n’accrochons pas trop avec le groupe qui nous accompagne, nous passons un bon moment évidemment, mais pas aussi “fou” que je l’avais imaginé. Nous avons quand même la chance d’apprendre plein de choses intéressantes sur les petits animaux du désert, nous découvrons un minuscule bousier noir et blanc (quand je dis minuscule, c’est moins grand qu’un grain de riz !), une vipère des sables, un gecko Haribo de nouveau, un lézard “Ferrari” qui peut courir jusqu’à 20 km/h (!!) et pour finir un adorable bébé caméléon bleu ! Le guide nous apprend qu’à Spitzkoppe, on aura peut-être la chance d’en voir d’autres, on espère que son message est prophétique car nous nous y rendons l’après-midi même !!

Le tour se termine par un petit passage dans les dunes en mode “aventurier” avec des bosses et des phases plus rapides, c’est moins excitant que la veille mais on en profite bien quand même. Nous retournons à notre voiture pour la pause déjeuner, on avale rapidement un sandwich et nous prenons la route de Spitzkoppe, où nous espérons arriver pas trop tard pour pouvoir choisir notre emplacement de camping. Petit détour par le craft center de Swakopmund que j’ai trouvé très sympa, nous achetons quelques souvenirs puis partons faire notre trajet.
La route se passe très bien, le chemin est goudronné quasiment jusqu’au bout alors nous roulons dans de bonnes conditions.

Nous voilà enfin à Spitzkoppe, cet endroit magnifique plein de rochers et de montagnes superbes, et on nous explique qu’il faut simplement trouver un camp libre pour la nuit, on ne nous attribue pas nos places. J’avais lu qu’il fallait idéalement dormir près de l’arche, nous nous y rendons mais des gens sont déjà là ! On fait le tour jusqu’à l’emplacement 7, derrière l’arche, et décidons de poser la voiture pour nous étirer et éventuellement évaluer la taille du camp à pied.

On arrive à notre emplacement en milieu d’après-midi, sans doute vers 15h, ce qui n’est vraiment pas le moment idéal pour tenter une balade en plein soleil, mais comme on est un peu fous, on le fait quand même. Nous faisons demi-tour au bout de 20 minutes, accablés par la chaleur et le manque d’ombre de notre chemin. Après un peu d’hésitation, nous décidons de changer d’emplacement, je n’aime pas trop cet endroit près du grillage qui démarque les limites du camp et de la réserve, et un détail pas très glamour nous pousse aussi à partir : les toilettes sont dans un état immonde ! Jusqu’ici, les campings visités étaient parfois vétustes, mais toujours propres. C’est la première fois qu’on tombe sur un endroit pas entretenu. On espère que tous les campsites ne sont pas dans cet état.

Grâce à la map, nous tournons un peu et découvrons finalement l’emplacement appelé “Secret C” où il n’y a personne. Pour “réserver” la place, nous sortons nos chaises du 4x4 et laissons traîner des fringues dessus. Comme nous comptons manger au petit resto à l’entrée du camp, nous allons réutiliser la voiture d’ici ce soir, pas question qu’on nous pique la place ! Ici les toilettes sont clean et l’emplacement est fort joli, je suis contente qu’on ait changé. Il y a nos amies les mouches qui me rendent folle, mais elles finissent par nous lâcher en fin de journée.

On part vers 17h30 pour un petit apéro puis dîner léger au petit restaurant du coin, nous en profitons pour admirer le soleil qui se couche sur les très jolies roches qui parsèment cet endroit. On aurait pu faire une balade à cette heure-ci, mais on est plutôt fatigués, donc après le dîner, nous rentrons au camp et pour monter notre tente éclairés par nos frontales. Personne ne nous a piqué “Secret C” donc on s’installe tranquillement puis observons les étoiles qui parsèment le ciel, et la lune qui donne une atmosphère toute particulière à ce lieu. Nous avons beaucoup d’émotions à digérer encore, ainsi que des toasts au fromage, donc on se lave les dents près d’un buisson et on part au lit dans la tente… Une nuit très agréable et au calme nous y attend, seulement parsemée de bruits d’oiseaux et de dassies.

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Bonsoir ici :slight_smile: Je reprends le récit, et j’ai encore écrit 3 journées d’un coup ! (on s’approche de la fin… déjà).

JOUR 14

Je me lève en même temps que le soleil et admire la vue, de partout cet endroit est superbe sous le soleil qui se lève. Les ombres et la lumière jouent ensemble pour donner vie à cet endroit, on peut voir très loin à l’horizon depuis certains points de vue, le tout ressemble plus à un rêve qu’à notre réalité. Ce matin, il est bien plus agréable que la veille pour se promener car les températures sont parfaites, alors nous remballons vite nos affaires et décidons d’aller faire un tour à l’arche de pierre. Il faut faire un peu de grimpette, je reste en arrière pour faire des photos et profiter du point de vue, tandis que mon mari se rend sous l’arche. Il me dira qu’il y a beaucoup de vent là-dessous et que ça fait des bruits particuliers.

Sur le chemin du retour, nous croisons un caméléon, un gros cette fois comparé au minuscule de la veille ! Ravis de notre découverte, on remercie silencieusement le guide du tour de nous en avoir parlé, on n’aurait peut-être pas été aussi attentifs sinon. Le caméléon se déplace tout doucement, comme s’il voulait se faire passer pour une pierre, c’est très marrant à regarder. Un énorme dassie décide aussi apparemment de devenir acrobate dans un cirque, on se marre et on a le temps de le prendre en photo avant qu’il se sauve.

Nous prenons un petit déjeuner à nouveau au café-restaurant qui se situe à l’entrée du camp, puis nous allons prendre notre douche (chaude, youpi !!) dans les douches de l’entrée. Contrairement à la plupart des campings, ici il n’y a pas de bloc individuel sur les emplacements, l’accès à l’eau est trop restreint et précieux pour qu’ils se permettent de l’acheminer sur tout le camp.

Les mouches sont vraiment agressives dans ce coin, nous en aurons beaucoup pour nous accompagner dans tout le Damaraland, c’est vraiment le seul truc négatif que j’ai à dire sur cette région. C’est un peu compliqué de se promener et profiter d’un endroit quand on doit en permanence les chasser, mais heureusement en début de matinée et également la nuit, elles se font moins présentes.

On reprend la route aux alentours de 10h du matin pour notre destination suivante : la petite ville de Uis et son camping Daureb Isib qui se trouve juste derrière un restaurant. La route empruntée est splendide, on s’éloigne de Spitzkoppe et ses monts colorés pour découvrir d’autres montagnes qui sculptent le paysage et des routes très jolies à traverser, bien que dans un état qui n’est pas parfait, donc on reste prudents comme toujours. On croise d’ailleurs parfois des véhicules qui refont les routes et tassent le gravier, c’est chouette de voir que le pays prend soin de ses infrastructures.

Arrivés à la station essence de Uis, nous sommes confrontés pour la seconde fois du voyage à des gens qui quémandent à manger ou à boire. Nous avions lu que dans cette région, les gens étaient vraiment pauvres et qu’il y avait peu de boulot, donc on croisera ici jusqu’à Etosha différents endroits où des Himbas ou d’autres personnes (fermiers, chercheurs de pierres précieuses…) nous font de grands gestes depuis le bord de la route pour qu’on s’arrête et leur offre quelque chose. Au début, on ne sait pas trop comment réagir, les personnes qui viennent nous réclamer à manger pendant qu’on fait le plein se tiennent juste à côté d’un panneau qui met en garde les touristes contre la mendicité. Le panneau dit explicitement “ne donnez rien, il ne faut pas encourager ça”, mais évidemment c’est dur de voir ces malheureux et faire comme s’ils n’existaient pas. Nous passons au petit magasin de la station et leur achetons un paquet de pâtes ainsi qu’un bidon d’eau. Nous aurons plusieurs fois l’occasion d’offrir de l’eau à des pauvres gens du bord de la route, qui semblent réellement assoiffés et trop loin de tout pour facilement se ravitailler. Ils nous font mal au coeur, et le plus difficile est de ne pas pouvoir donner à tout le monde, parfois sur quelques centaines de mètres on peut croiser 3 ou 4 groupes de personnes qui demandent tous la même chose : nous vendre une pierre et récupérer à boire ou à manger.

Après le plein, nous allons à notre camping qui se situe dans la ville à l’extrémité Ouest. Notre emplacement est très joli et franchement bien aménagé, nous avons de l’ombre, une table et des chaises, de l’électricité, de la lumière, une grande douche et des sanitaires propres, on est très contents de la place qu’on nous attribue. Au loin on peut voir les montagnes du Brandberg, nous ne montons pas la tente immédiatement car on décide d’aller y faire un tour après, pour faire le chemin qui mène à la peinture de la White Lady.

On laisse passer le pic de chaleur de la journée et nous rendons au parking du site pour 16h. La route est très chouette, les montagnes se rapprochent, et nous croisons nos premiers Himbas du voyage ! Mais on ne s’arrête pas, car j’ai très peur d’une rencontre artificielle et motivée par l’argent, on sent bien qu’ils sont là parce qu’il y a des touristes, ils font des petites danses en agitant des bidons vides, je n’ai pas envie qu’ils se forcent à accepter les photos parce qu’en échange nous leur donnons quelque chose. Avec le recul, je ne sais pas si j’ai bien fait mais je ne voulais pas vivre des rencontres qui sonnaient faux, alors j’ai préféré éviter même si du coup je ne ramène pas avec moi des photos de ces magnifiques femmes ou de leurs villages.

Arrivés au site, on se rend compte que les guichets sont fermés ! Mince, en fait comme il faut compter 2 petites heures de balade pour se rendre à la célèbre peinture puis revenir, le site ferme tôt. Toutefois, nous discutons avec l’un des guides du site, qui nous indique qu’un peu plus loin il existe une peinture accessible en voiture, et qu’il peut nous accompagner pour nous montrer où elle est. Le gars, Arnold, nous inspire confiance, on le prend avec nous en voiture et il nous guide effectivement jusqu’à une peinture d’éléphant, cachée derrière un rocher ! On n’aurait jamais trouvé ça tout seul clairement. Le gars nous dit qu’il comptait aller à Uis en fin de journée, donc nous le ramenons finalement avec nous et en profitons pour discuter avec lui, sur sa vie, sa famille, depuis combien de temps il est guide… Il nous enjoint à revenir demain matin et profiter du tour avec lui, mais on doit y réfléchir car nous pensons à la base aller voir les peintures de Twyfelfontein…

Nous montons la tente avant le dîner et nous dirigeons vers le restaurant du camp.
Le repas est correct sans être exceptionnel, mais on apprécie la décoration du lieu, la fin de journée y est très agréable. Ils ont des fleurs et des cactus partout, et comme ce n’est pas la haute saison, on est quasiment tous seuls ce soir-là et on peut bien en profiter.

La nuit ne sera pas très reposante, car juste aux portes de la ville de Uis se situe une énorme usine d’étain, et toute la nuit nous entendons des travaux, des camions, le bruit des travailleurs qui visiblement ne s’arrêtent jamais. Nous avons des bouchons pour dormir mais je n’arrive pas à les garder ce soir. C’est dommage car sans le bruit, cet endroit aurait été vraiment parfait !

JOUR 15

Réveil matinal, mais nous prenons notre temps car notre prochain camp n’est pas forcément très loin, à moins de 2 heures de route. Nous décidons de ne pas aller faire la balade à la White Lady, un peu par flemme de refaire la même route que la veille, et on découvre via la map “Tracks 4 Africa” qu’il y a des rocks paintings sur notre chemin, si on fait un petit détour. Intrigués de découvrir des peintures par nous-mêmes, nous suivons cette route. On se retrouve un peu au milieu de nulle part, on voit bien des traces de véhicules et une sorte de parking balisé par des gros cailloux, il y a un panneau un peu artisanal indiquant que des peintures sont bel et bien là, mais on ne les trouve pas en commençant à chercher sur les gros rochers qui nous font face. L’endroit est un peu sauvage, on s’inquiète de tomber sur un serpent donc on ne met pas les pieds n’importe où.

Soudain, un groupe de fermiers débarque dans leur pick-up, et l’un d’eux descend et se propose de nous montrer où sont les peintures. On voit que ça fait un moment qu’il ne les a pas cherchées car il galère un peu. Il nous explique (ou on croit comprendre) que certaines peintures qui étaient là ont été retirées par des gens pour ensuite être revendues, on voit des marques de burin par endroit, on se dit que c’est triste que des gens détériorent ainsi leur héritage culturel mais on peut comprendre que par appât du gain, certains puissent se laisser tenter. On fait tout le tour de cet endroit sous une chaleur écrasante quand soudain l’homme se met à escalader les rochers et nous demande de le suivre, il a retrouvé où sont les peintures qui restent ! Mon mari l’accompagne et en effet, on découvre quelques dessins d’humains et d’animaux, fortement effacés par le soleil et le temps qui passe. C’est chouette que tous les endroits où ces peintures existent ne soient pas nécessairement balisés et payants, mais on n’aurait jamais trouvé sans son aide. On lui laisse quelques NAD et un bidon d’eau, puis nous reprenons notre route jusqu’à Madisa Camp.

Nous arrivons en plein milieu de la journée au campement, l’endroit est très joli car bordé naturellement par de gros boulders entassés là par Mère Nature, et je reconnais l’entrée qu’on voit beaucoup en photos quand on se renseigne sur ce camp : un énorme rocher posé au centre de leur piscine toute ronde. On peut directement aller s’installer sur notre emplacement, le plus proche de leur réception et du restaurant où nous dînerons le soir.

Nous installons la tente dans la chaleur, mais nous sommes devenus des experts donc ça va vite. On peut tout faire à pieds ici, ce qui est agréable et permet de nous poser plus tôt. Un arbre nous offre de l’ombre, on se prend un truc à boire (tiède car notre frigo ne marchera plus jusqu’à la fin du voyage) et on profite tranquillement de ce lieu très calme et bien joli. De nombreux lézards nous rendent visite, ils ont de magnifiques couleurs et leur taille est étonnante. Soudain, je fais signe à mon mari de ne plus faire de bruit et de prendre l’appareil photo : un calao à bec rouge s’est posé dans notre arbre et cherche à manger. C’est comme Zazu, l’oiseau iconique du Roi Lion !! Pensant avoir vu un animal rare, on est super contents de le voir, et au bout de quelques minutes il s’envole plus loin. A partir de cet endroit et jusqu’à Etosha, on en verra en fait énormément, et nous en ferons de plus jolies photos, mais c’était marrant de se dire qu’on avait une grosse chance alors qu’en fait il y en a partout. C’est comme si un touriste s’extasiait devant son premier pigeon parisien. :smiley:

zazu

Pendant cet après-midi tranquille, je me renseigne sur notre activité du lendemain. Je cherche depuis 2 jours déjà à quel endroit et de quelle manière on pourrait voir les éléphants du désert et j’avais noté qu’on pouvait se renseigner directement auprès de quelques lodges, entre Madisa Camp et notre prochain, Hoada. En regardant un peu sur la carte de la région, je tombe sur une activité qui me semble avoir ouvert récemment : Twyfelfontein Elephant Drives, eux semblent spécialisés dans le tracking d’éléphants donc je les contacte, en espérant qu’ils aient encore de la disponibilité pour le pistage du lendemain matin. Cela nous arrange de passer par eux car les activités dans les lodges prennent la journée entière, ce qu’on ne peut pas se permettre, ou sont des activités du soir, mais trop loin de notre prochain dodo. Les organisateurs mettent quelques heures à me répondre mais ils me disent OK, rendez-vous le lendemain matin à 8h30 pour une matinée de pistage de ces rares éléphants du désert, qui survivent dans des conditions extrêmes au lieu de profiter de la verdure et des nombreux points d’eau qu’Etosha peut offrir.

Avant que le soleil ne se couche, il est possible de partir grimper dans les boulders derrière le camp, le chemin est bien indiqué mais ça grimpe sec, ayant pas mal peur du vide je ne vais pas très haut et mon mari reste à mes côtés. On profite tout de même de la vue depuis les hauteurs, et on observe le soleil nous quitter doucement derrière l’horizon. On redescend avant qu’il ne fasse trop sombre, car nous devons dîner à 19 heures.

Nous mangeons au resto du camp le soir, la nourriture est très bonne et joliment présentée au coin d’un feu, il y a beaucoup de choix et tout est très copieux. Seulement, le personnel se sent obligé de se tenir à notre disposition à quelques mètres de nous et nous observe en train de manger, ce qui nous met un peu mal à l’aise. Incapables de prendre chacun un dessert, nous prenons un pudding pour deux et retournons ensuite à notre campement au calme. On espère secrètement avoir de la chance et la visite de gros pachydermes cette nuit (ils ont traversé le camp il y a 4 nuits, d’après le gars à la réception) mais nous ne les verrons pas. Il y a juste des dassies qui nous observent pendant notre toilette et qui partent ensuite en se trémoussant dans les rochers.

JOUR 16

Debouts avant le soleil, nous ne voulons absolument pas arriver en retard à notre activité, et il y a un peu de route pour s’y rendre. Le GPS indique une petite heure, mais je compte désormais toujours large, et on mettra environ 1h15. Nous sommes sur la route à 7h du matin, alors que le soleil se lève à peine. On espère ne pas avoir dérangé nos voisins en pliant bagage si tôt, et nous voilà en route.
Nous croisons un petit groupe de singes à un moment sur la route, et nous admirons le joli paysage qui s’offre à nous sur le chemin. On voit très peu de babouins depuis qu’on est là, alors on prend le temps de les observer quelques minutes depuis le bord de piste.

Arrivés en avance à notre destination, nous attendons les deux autres couples qui nous rejoignent pour le “elephant tracking”. On nous annonce que la balade durera environ 3 heures, on nous explique que rien n’est garanti, mais que les guides connaissent bien les habitudes et chemins empruntés par les animaux, alors nous croisons les doigts, nous nous emmitouflons dans notre petite couverture pendant le trajet, et nous nous rendons à une quinzaine de kilomètres de là, où les animaux ont été aperçus la veille près de leur point d’eau habituel en bordure d’un village.


Ce n’est pas un vrai, mais une statue qui indique le point de départ de l’activité !

Notre guide Star trouve très vite des traces fraîches, des excréments, des traces de pattes, ils sont passés il y a peu dans les environs. On est tout excités et on commence à chercher partout parmi les arbres et les hautes herbes qui parsèment le lit de la rivière à sec où on s’engouffre. Nous suivons plusieurs pistes, le guide nous indique à plusieurs reprises de bien chercher, mais on ne voit rien. Le temps passe, on croise différents calaos à bec rouge ou gris, des autruches, des springboks, mais les éléphants ne se montrent pas !

Nous passons ainsi près de 3 heures à les chercher, tournant en rond en croisant quelques autres voitures de guides qui eux aussi, suivent les traces fraîches et essaient de deviner où ils sont. On monte à plusieurs points de vue, on sort les jumelles, on prie… mais rien. On perd tous un peu espoir dans la voiture, on se dit qu’on aura quand même eu une très jolie balade, des “massages namibiens” gratuits, et que ça valait le coup d’essayer. Le guide semble dégoûté lui aussi, il tente une dernière fois de retourner vers la dernière piste fraîche qu’il a vue, il tourne à un moment… et les voilà !! Un groupe de 7 éléphants se dresse devant nous, les premiers éléphants d’Afrique observés dans leur milieu naturel de toute notre vite.

On laisse échapper un petit cri d’excitation dans la voiture, on est très heureux de les avoir finalement trouvés, alors qu’en théorie nous aurions déjà dû faire demi-tour et retourner à la base. Le guide s’approche très près, coupe le moteur, et nous permet pendant un long moment de les admirer ou de les photographier. Il nous en apprend plus sur leur comportement, nous indique où est la matriarche du groupe, nous rapproche quand ils commencent à s’éloigner. Je dois dire que c’est fort impressionnant d’avoir ces gros animaux si près de soi, si pacifiques, ils s’en fichent un peu qu’on soit là, leur préoccupation actuelle c’est de se nourrir dans les arbres ou en arrachant des racines. Quand ils arrachent des branches, ça fait un gros boucan, mais je suis très étonnée de l’absence de bruit lorsqu’ils se déplacent ! Sérieusement, nous avons entendu des insectes volants en Namibie qui étaient bien plus bruyants que ces animaux de plusieurs tonnes !
Il y a également 2 jeunes parmi le groupe, c’est super chouette de les voir de si près. On a envie de leur faire un câlin (mais on se retient…).

Après une petite quinzaine de minutes sur place, nous laissons ces superbes animaux derrière nous, il est temps de rentrer et de reprendre la route pour rejoindre notre prochain camp. On est si heureux d’avoir vu les éléphants que la route passe toute seule, malgré des passages moins évidents. Arrivés à Palmwag, nous faisons le plein. On est très étonnés de cet endroit, on s’attendait à une petite ville, et il s’agit en fait d’un checkpoint avec vérifications par un garde du pourquoi de notre visite et du contenu de notre coffre. Nous passons donc le checkpoint pour remettre du gazole, puis nous ressortons, pour se rendre à Hoada Campsite. Mon mari prend le relais sur la dernière partie de route, qui est la plus difficile avec des passages un peu montagneux à traverser, avec de gros trous sur certaines portions. Le paysage est splendide, mais pour le conducteur c’est difficile d’en profiter. On voit des excréments d’éléphants (on est des experts désormais), nous croisons aussi des girafes <3 mais nous ne verrons pas d’autres éléphants aujourd’hui.

Nous adorons immédiatement notre nouveau campsite, le personnel y est super sympa, nous pouvons acheter un braai pack pour pas cher, et notre emplacement est très confortable. C’est marrant de chercher la douche ou les toilettes, cachées parmi les rochers qui composent notre camp. De nombreux lézards et nos potes les mouches nous accueillent ici comme il se doit. Monsieur Kiael teste la piscine mais n’y restera pas longtemps car elle est froide et peu accueillante, mais nous boirons un coup face au soleil couchant avant de retourner à notre tente, pour trier les photos et noter nos impressions sur cette sublime journée dans notre petit carnet de voyage.

Mon mari fait son dernier braai du voyage, je crois qu’il commence un peu à en avoir marre de s’en occuper, et moi je suis trop maladroite avec des allumettes pour lui être utile ! La nourriture est très bonne et nous allons nous coucher repus, avec des images de trompes, de gros popotins gris et de défenses en ivoire plein la tête.

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C’est tellement ça quand on part pour un drive, on a toujours un espoir particulier, on espère vraiment trouver l’animal qu’on a le plus envie de voir (ou dans votre cas ici, celui pour lequel le drive est organisé!), et si on ne le trouve pas, on est à la fois déçu mais le plus souvent quand même content de ce qu’on a vu d’autre, et quand on est prêts à abandonner, si l’animal en question apparait, on est tellement heureux!
Et pour le Calao, là aussi, je me reconnais cette année quand j’ai vu mon premier springboks, ou au Kruger il y a quelques années face à mon premier impala…et quelques jours après, on joue les blasés (même si en fait, même à la fin, je les trouve toujours aussi gracieux et mignons).
Je suis vraiment intéressée par cette partie de votre carnet aussi, parce que c’est justement des endroits que je n’ai pas fait et que je mettrais bien sur la liste pour une prochaine fois. L’arche me fait penser à certaines autres qu’on peut trouver en Utah ou Arizona, et j’adore ces formes et ces couleurs…

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(oups j’ai mis deux fois la même photo de l’arche dans deux posts, il faut croire que j’ai bien aimé cet endroit ! ^^)

JOUR 17

Notre parcours étant déjà bouclé et la prochaine nuit réservée, il n’est plus possible pour nous de prendre le temps d’aller à Twyfelfontein pour les peintures murales des bushmen, cela signifierait un trop long retour en arrière, et la route sera longue aujourd’hui. Tant pis, ce sera pour le prochain voyage dans ce superbe pays !

Aujourd’hui, nous entamons la route qui mène à Etosha, et c’en est bientôt fini pour nous des nuits en camping. Ce soir nous dormons dans une tente en dur plutôt luxueuse, dans un endroit appelé Mondjila Safari Camp. La route est longue, donc nous ne traînons pas trop pour ranger nos affaires et nous mettre en route. Notre objectif est d’être au plus tôt à notre logement, et idéalement de faire une première après-midi dans Etosha. Nous ne disposons que de 3 jours sur place, c’est court et nous espérons bien en profiter au maximum.

La matinée se passe bien, les routes sont en meilleur état que dans le sud du pays, on prend désormais vraiment plaisir à rouler, et les passages difficiles sont rares. Lors de notre plein d’essence à Kamanjab, nous sommes les cibles d’une petite arnaque, rien de grave mais on ne se fera plus avoir ! Des types viennent discuter à notre fenêtre pendant qu’un agent de la station essence vient faire le plein. On est heureux d’échanger avec des locaux, on répond à leurs questions et on leur dit d’où on vient, comment on s’appelle, si on a des frères et soeurs… et tout à coup les gars nous montrent qu’ils ont gravé nos noms sur des noix de malakani, et qu’ils les vendent 200 NAD l’unité ! Je m’étrangle un peu, c’est complètement abusé et en même temps je me dis qu’on est un peu bêtes, de se dire que des gens se trouvent là par hasard et s’intéressent à nous et nos vies, alors qu’on est juste là le temps de faire un plein. Je négocie le prix à la baisse et me dis que finalement ça nous fera un petit souvenir. Si j’avais su, j’aurais donné les noms de nos neveux et nièces plutôt que les nôtres; je m’en fiche un peu d’avoir mon propre nom sur une noix très honnêtement. Enfin, les sculptures sont jolies et finement réalisées, ce n’est pas méchant comme arnaque, mais c’est toujours bon à savoir.

Nous passons une matinée à bien rouler, et arrivons à notre logement aux alentours de midi. Le lodge et ses alentours sont joliment décorés, on est installés au restaurant sur un promontoire fait entièrement de bois, celui-ci donne sur la magnifique vallée qui borde le parc d’Etosha au sud d’Okaukuejo, et notre logement pour la nuit s’avère très confortable : une tente énorme construite sur un sol en dur, avec une vraie douche, des toilettes, et 2 petits lits. Les lits sont hélas extrêmement durs et mon mari a les pieds qui dépassent, la nuit ne sera pas excellente mais on trouve le lieu vraiment très agréable et nous y sommes parfaitement au calme.

Nous prenons un déjeuner léger préparé par Macie, la cuisinière du lodge. Elle nous demande ce qu’on va faire aujourd’hui, nous lui expliquons notre intention de faire une première entrée à Etosha, et elle nous donne de nombreux conseils très précieux : quels sont les points d’eau intéressants, quelle boucle elle nous suggère de faire pour voir des animaux, ne pas oublier de regarder le livre des gens qui passent pour indiquer ce qu’ils ont vu, etc. On se dépêche de repartir car le lodge est situé à une demi-heure de l’entrée du parc, et la fermeture est relativement tôt puisque nous sommes en hiver.

On passe sans encombre la première porte et nous nous rendons directement au point d’eau indiqué sur la gauche, avant même d’aller payer notre passage à Okaukuejo. Nous sommes tout de suite ravis et émerveillés : un large troupeau de zèbres et de gnous squatte à proximité, nous nous arrêtons quelques temps pour les admirer, on est super heureux car on a encore vu aucun gnou de près depuis qu’on est dans le pays. Il y a aussi des kudus et des springboks un peu partout, c’est génial cet endroit, nous croisons très peu de voitures ce qui nous donne l’impression que les animaux sont là pour nous tous seuls. Nous allons payer ce qu’on doit à Okaukuejo pour les 3 journées directement, les prix ont explosé visiblement depuis les infos qu’on peut trouver dans les guides (3 jours de passage dans le parc nous a coûté 1050 NAD je crois), au moins nous serons tranquilles lors de nos prochaines journées.

Nous partons aujourd’hui pour une boucle sur la partie nord-ouest d’Okaukuejo, il y a un passage très désagréable à passer avec la route qui est en train d’être refaite, et nous croisons peu d’animaux dans ces parages. Cette journée se termine vite, nous avons pu observer des girafes de loin, des gnous, des zèbres et différentes antilopes, ainsi que des écureuils terrestres qui se sont laissés prendre en photo longtemps sans s’enfuir. Bien évidemment nous voyons différents oiseaux, mais ils sont parfois trop loin pour mon appareil photo qui ne zoome qu’à 400 mm maximum. On est contents de cette première journée mais on aurait aimé voir des félins, ou des éléphants ! On espère avoir plus de chance le lendemain. Nous voyons quand même pas mal d’animaux, des autruches, des impalas (que c’est beau comme animal !), des pintades, des outardes kori, et on se dit que ce n’est que le début.

Au retour, nous repassons par notre premier point d’eau, il ne reste qu’un zèbre et deux springboks qui se désaltèrent. On se demande où sont passés les nombreux animaux observés quelques heures plus tôt. Les autres voitures qui sont venues en observation repartent très vite, pas suffisamment intéressées par ce maigre spectacle. Tout à coup, le zèbre pousse un drôle de cri, et nous voyons débarquer au moins 20 de ses congénères qui étaient jusque là plus loin derrière les arbres. On se dit qu’il les a appelés pour leur dire “allez venez, y’a pas trop de touristes qui nous observent, on est tranquilles”. On est heureux d’avoir patienté un peu pour les voir défiler l’un derrière l’autre jusqu’à se rapprocher de nous.

Nous quittons le parc un peu avant 18h et retournons à notre logement avant la nuit. Avec le recul, j’aurais aimé dormir au moins une fois dans le parc quitte à payer plus cher, donc je sais que lorsqu’on reviendra je réserverai longtemps à l’avance pour pouvoir en profiter davantage. Nous avons une petite surprise qui nous attend au camp : un springbok familier des lieux vient se nourrir juste à côté de notre voiture alors qu’on vient à peine de se garer ! On peut l’admirer de très près, il n’est pas farouche et ne fait pas mine de partir. On en profite car on en voit rarement d’aussi proches, surtout en étant à pied. Nous allons ensuite profiter de notre dîner face à la plaine, et je regarde toutes les photos prises aujourd’hui. Un souci avec le filtre mis sur l’appareil fait que de nombreuses photos sont floues, je suis un peu déçue et je ne comprends pas tout de suite d’où vient le problème. Le lendemain, nous nous débarrasserons du filtre et la magie des photos nettes et très jolies se fera naturellement !

Nous ne sommes pas des couche-tard dans ce pays, je crois qu’à 21h nous éteignons tout et essayons de dormir. Le matelas de notre tente est plus confortable que ces lits, c’est un comble ! On regrette un peu de ne pas avoir un logement plus proche de l’entrée du parc, mais la vue depuis cet endroit est très sympa et le personnel est vraiment gentil. Le vent et les bruits d’animaux accompagneront notre nuit, puis un nouveau jour se lève sur Etosha et sa région.

JOUR 18

Il nous est difficile ce matin d’être prêts pour arriver au parc à son horaire d’ouverture, qui est 7h15 du matin en ce moment. Le petit déjeuner réservé avec le lodge et le temps de route nous retardent, nous sommes à l’entrée vers 7h45. Nous passons à notre petit point d’eau chouchou d’hier, juste après Andersson Gate, rien. Les nombreux animaux observés la veille se sont fait la malle, nous restons quelques minutes mais absolument rien ne vient. Nous reprenons la route et on peut voir une voiture arrêtée un peu maladroitement sur le bas-côté. On se met derrière les gens et on tente d’observer ce qu’ils voient. Il y a une lionne couchée dans la broussaille ! Il est extrêmement difficile de la voir, elle est bien planquée, et la couleur de son pelage se confond avec celle des herbes hautes. Impossible de la prendre en photo, et même parfois de simplement la retrouver des yeux, dès qu’on s’en détache du regard. Après une dizaine de minutes à attendre qu’elle bouge, nous décidons de poursuivre notre route, espérant avoir encore plus de chance plus loin.

Nous voyons de très chouettes animaux ce matin, des girafes très proches de la voiture, des zèbres et leurs mignons bébés, des gnous, des “poupoules” (cf un épisode précédent :)), et on a même vu pas mal de vautours rôder à un endroit, on a supposé qu’il y avait de la charogne pas loin. Nous avons aussi la chance de pouvoir observer un Secretarybird, cet oiseau magnifique et un peu bizarre qui a une allure très majestueuse avec son short noir et sa crinière. Après une longue matinée de balade, nous tombons au détour d’un virage sur un gros groupe d’une vingtaine d’éléphants à un point d’eau, et ils sont en train de se préparer à partir ! Nous les observons aussi longtemps que possible, on venait de passer une longue route sans rien voir du tout, alors ça nous redonne un coup de boost pour notre après-midi. On réalise alors à quel point la chance peut jouer lors de ce genre de self drive : si nous étions arrivés dix minutes plus tard, il n’y aurait plus rien eu.

Les éléphants jouent, s’arrosent d’eau pour se rafraîchir, se font parfois des câlins un peu patauds. Une fois qu’ils sont partis, nous reprenons nous aussi la route, pour partir vers le sud et finir la boucle pour sortir par la même gate que celle de ce matin. En effet, ce soir nous dormons au Etosha Trading Post Camp, qui est cette fois très proche de l’entrée du parc, et il s’agira de notre dernière nuit de camping.

Nous passons par quelques points d’eau fréquentés par des girafes et des oiseaux, nous nous amusons à les observer boire puis se relever très maladroitement avec un soubresaut. A Gemsbokvlakte, nous trouvons à nouveau quelques éléphants. Le groupe côtoie des oryx, des pintades, des zèbres et même un chacal qui traîne pas loin. On se dit qu’on a eu une bonne journée, la chance de voir deux fois des éléphants, et tous ces troupeaux de springboks, oryx, kudus, girafes… c’est quand même exceptionnel de pouvoir observer ça “en vrai” dans sa vie, sans les barricades ou les plexiglas des zoos. Dans leur véritable environnement. J’ai pleuré (un peu) plusieurs fois de joie devant un si beau spectacle, la nature qui offre ce qu’elle a de plus beau. Tout au long du voyage, je me suis dit que je reviendrai ici, et depuis que je suis rentrée une seule pensée m’obsède : quand y retourner, pour profiter davantage de mes endroits préférés, en découvrir d’autres, aller aussi dans d’autres pays d’Afrique. On aura l’occasion d’en reparler sur le forum !


Il y a bien trois animaux différents sur cette photo !

La fin de journée arrive sur Etosha et nous nous rendons à notre campement, situé à côté de la station service qui n’est pas loin de l’entrée du parc. Le camp est franchement très bien, seule la proximité de la route fait qu’il sera bruyant assez tard dans la nuit. Nos voisins francophones aussi ne savent visiblement pas parler autrement que trop fort, merci les bouchons qui nous permettent de dormir quand même tranquillement !

Au camping la piscine est très grande, l’emplacement est très bien équipé (mais il n’y a pas de bloc d’électricité) et les sanitaires communs sont propres. Leur magasin alimentaire permet de se ravitailler et l’étage est plein de souvenirs à acheter. J’ai payé certains objets là-bas plus cher que ce qu’on trouve au craft center de Windhoek, si jamais vous voulez vous laisser tenter par quelques cadeaux il vaut peut-être mieux être patient.
La nourriture “daily” que nous achetons pour manger ce soir sera la seule que nous n’avons vraiment pas aimée de tout notre séjour. Les pains à la viande ont un goût très bizarre, nous n’arrivons pas à manger. On aurait dû se motiver à faire un braai, finalement !

Mais peu importe ce mauvais repas. Nous nous endormons avec des animaux pour peupler nos rêves, demain sera déjà la dernière journée sur Etosha, et je prie secrètement pour avoir encore plus de possibilité d’observer des félins ou des animaux plus rares.

JOUR 19

Levés avant le soleil, nous plions bagage en même temps que nos voisins, on souhaite tous se rendre à la porte dès l’ouverture pour profiter longtemps. C’est déjà notre dernière journée au parc ! Sur 3 jours nous avons fait beaucoup de kilomètres dans Etosha, c’est un peu fatigant d’être toute la journée dans la voiture, mais on a la chance d’être à deux, l’un qui ouvre grand ses yeux pour observer la nature, et l’autre qui roule.

Ce matin, nous ne croisons pas grand chose sur la première portion de route, votre point d’eau chouchou proche de la Andersson Gate est vide, et nous roulons longtemps en direction du nord-est pour croiser enfin quelque chose. Et pas n’importe quoi !! Comme la veille, notre rencontre très marquante se fera avec un lion. Il est hélas assez loin, mais nous avons la chance de le voir se diriger vers un point d’ombre, puis s’asseoir et observer son environnement. Il squatte à l’ombre et tourne à peine la tête. On reste là une dizaine de minutes, puis nous décidons de bouger car il n’a pas l’air décidé à faire quoi que ce soit. Aux jumelles, on peut mieux se rendre compte de sa beauté, mais sur les photos il rend vraiment petit !


Nous avons zoomé au maximum pour l’avoir ainsi, il était vachement loin !

On se dit que cette rencontre augure une bonne journée, et nous voilà repartis sur les points d’eau qui sont recommandés dans le guide : Salvadora, Rietfontein… Aujourd’hui nous sortons à Namutoni, donc une longue journée nous attend. Malheureusement ce matin, les animaux se font rares, on voit très peu de vie sauvage à part quelques springboks. On est un peu tristes car on pensait qu’en venant dès l’ouverture, nos chances d’observer des prédateurs seraient plus nombreuses. A la réflexion, je crois qu’on aurait dû rester observer le lion plus longtemps, il aurait peut-être fini par se passer quelque chose. Ce sera pour une prochaine fois !

Nous prenons des routes aux noms qui donnent envie, comme par exemple la Rhino Drive, mais nous ne verrons malheureusement pas cet animal rare de tout notre séjour, et cette route ne fait pas exception. En discutant au déjeuner avec d’autres personnes qui ont pris le même chemin ce matin-là, ils nous ont dit en avoir aperçu un de loin ! Quelle chance ! Je me dis que c’est chouette aussi, de savoir qu’ils sont là sans forcément qu’on puisse les voir, ils ont aussi droit à leur tranquillité. Nous voyons quand même beaucoup de zèbres et des impalas sur cette route, et on les adore, on voit des bébés, on est contents quand même.

Nous poursuivons la matinée sans voir beaucoup plus d’animaux, et notre repas de midi se fait au restaurant près de Halali Camp. La nourriture est correcte et les prix ne sont pas trop élevés. Je regrette de ne pas rester dans cet endroit ce soir, une réflexion que je me suis déjà faite la veille, car lorsque les gens qui restent dans le parc seront au point d’eau pendant le soleil couchant, nous devrons déjà passer la gate pour rejoindre notre lodge, ne profitant pas assez des animaux qui passent à la nuit tombée. C’est donc noté pour moi les prochaines fois : quitte à y mettre le prix, on dormira DANS le parc !

Cet après-midi, nous avons plus de chance pour l’observation : des éléphants, parfois loin mais parfois très proches, de nombreux zèbres, une girafe qui traverse la route devant nous et ses copines plus loin. On a beau en avoir vu beaucoup depuis trois jours, c’est toujours aussi chouette de pouvoir les observer et les prendre en photo longtemps. De magnifiques impalas sont assemblés à l’ombre des arbres et ne prennent pas peur quand on les approche.

Aujourd’hui j’ai envie de profiter du parc jusqu’au bout et de partir à la fermeture uniquement. J’insiste un peu auprès de Monsieur pour monter jusqu’à Tsumcor, dans l’espoir de voir de jolis animaux une dernière fois. Il me le dira à la fin du voyage seulement, mais à cet instant il est un peu inquiet de l’état des pneus, qui montrent des signes de fatigue par endroits. Ignorant ce problème, je souhaite profiter du parc au maximum, alors nous voilà partis sur notre dernier point d’eau du parc avant que celui-ci ne ferme ses portes. Et quelle joie d’avoir pris cette portion de route ! Nous nous arrêtons derrière un véhicule qui semble observer quelque chose au loin… C’est une maman guépard et ses deux petits qui jouent !! On se dit qu’à sa manière, le parc nous dit “Au revoir” et s’excuse de ne pas nous avoir permis d’observer suffisamment de félins à notre goût.
Nous restons longtemps à les regarder, même s’ils sont assez éloignés de la route. On va finalement jusqu’au point d’eau qui regroupe quelques girafes et antilopes, et en revenant nous repassons doucement vers l’endroit où se trouvaient les guépards, et nous avons de la chance car ils sont encore là. Cette fois nous sommes seuls pour les observer qui s’éloignent en direction du soleil couchant.

Quand ils passent complètement hors de vue, nous reprenons la route et partons pour notre lodge, qui n’est pas loin de la sortie : le Onguma Forest Camp. Ce logement sera de loin le plus cher et luxueux de notre séjour, le luxe de cet endroit nous surprend un peu. Il est interdit de sortir de voiture dans l’enceinte du parc, et nous aurons la chance de pouvoir observer encore quelques animaux sympas, des girafes, des rolliers à long brin (magnifiques couleurs !) ainsi que nos premiers dik diks ! C’est si MIGNON avec leurs longs cils…

On est accueillis au lodge avec un jus de fruit frais et une serviette pour se nettoyer les mains, on nous aide à transporter nos bagages, puis nous découvrons le joli waterhole et son promontoire qui permet d’observer les animaux qui se baladent ici le soir.

Au programme, nous verrons quelques zèbres et de nombreux springboks, ainsi qu’une genette commune et deux blaireaux qui passent très rapidement devant nous, pas le temps de prendre l’appareil photo ! On trouve cet endroit bien joli et veillons tard face au waterhole, mais nous n’aurons pas la chance de voir des animaux plus rares pour ce soir. Nous allons nous coucher avec encore une fois un bon repas et plein de souvenirs à digérer. La fin du voyage approche et une sorte de nostalgie m’envahit, j’aurais aimé profiter bien plus longtemps de cet endroit, et du parc en général. Ce n’est pas grave car je l’ai fait promettre à mon mari : nous reviendrons ici !

JOUR 20

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons plus tard que d’habitude, puisque nous ne retournons pas dans le parc il est inutile d’être prêts à 6h30 du matin.

Beaucoup de route nous attend aujourd’hui, pour changer, car nous logeons dans une ferme au sud d’Etosha, Aloegrove Farm qui se situe à environ 300 kilomètres de là.
Ce matin il fait de l’orage, ce qui nous fait très plaisir pour les animaux et les hommes qui vivent dans la région : la pluie, c’est bon pour la terre ! Nous prenons notre petit déjeuner à l’abri en regardant la pluie s’abattre sur le point d’eau, nous ne voyons ce matin aucun animal. L’orage passe au bout de 30 minutes, nous retournons récupérer nos affaires, et après quelques petits achats de souvenirs à la boutique du lodge, nous reprenons la route en direction du sud.

Sortis de la piste du lodge Onguma, nous regonflons nos pneus : pour nous, les mauvaises portions de route c’est fini (ou presque). Nous avons droit à de la route goudronnée jusqu’à atteindre la gate qui nous mènera à notre logement pour la journée.

Ca roule assez bien ce matin sauf à un long passage où de nombreux camions lourdement chargés n’avancent qu’à 60 à l’heure, on est parfois pris en sandwich au milieu d’une dizaine de gros camions, et nous perdons facilement une demi-heure dans les “bouchons”.

Nous arrivons finalement sur la piste qui nous mènera à la ferme : une piste en assez mauvais état, nous y roulons prudemment, surtout avec nos pneus bien gonflés ! On n’aura aucun problème pour rejoindre la ferme, mais la piste nous paraît très longue, on n’en voit pas le bout ! Les bâtiments sont situés en hauteur et surplombent la vallée environnante, la piste grimpe sec à un moment et lorsque nous arrivons, la vue nous émerveille : d’un côté les montagnes du Waterberg, de l’autre des plaines immenses. On a l’impression de dominer la Namibie depuis cet endroit, on voit si loin, et il fait si beau ! Les nuages ont complètement disparu, on profite bien du soleil sur la jolie terrasse du restaurant en mangeant notre sandwich au fromage. C’est la belle vie !

On a choisi ce lieu pour dormir car il marquait une bonne étape entre Etosha et le retour à Windhoek, et qu’il nous permet via une voie privée de rejoindre le CCF, qui marquera notre dernière étape vraiment intéressante et marquante du voyage. Nous trouvons que ça coûte un peu cher (notamment le repas, que nous trouvons correct mais pas exceptionnel), mais nous ne regrettons pas d’avoir choisi cette étape.

Une très belle surprise nous attend, le fermier a recueilli sur ses terres trois félins, normalement évidemment ces animaux devraient être dans la nature, mais ceux-là ont été abandonnés par leur mère trop jeunes, et ne sauraient pas se débrouiller seuls à la vie sauvage. Du coup, le propriétaire des lieux leur a construit d’énormes enclos sur son terrain, et passe tous les jours pour les nourrir. Il en profite pour proposer un game drive à ses invités d’un soir, et nous serons seuls aujourd’hui pour l’accompagner ! Tous excités à l’idée de voir des félins encore une fois (surtout après Etosha, où nous en avons vu très peu), nous accompagnons Johan sur sa propriété. On croise de nombreuses antilopes, il a plusieurs troupeaux, dont des animaux qu’on avait pas encore vus jusque-là ! C’est génial de pouvoir encore une fois observer la vie sauvage et ne pas quitter Etosha trop vite.

Nous arrivons finalement à un premier enclos, le gars nous dit qu’on peut descendre, et que nous allons faire la rencontre d’Itaba le léopard. Le voilà qui arrive soudain derrière son grillage, il a faim et nous fait quelques “sourires” un peu effrayants, heureusement il ne peut pas s’approcher plus !
Nous adorons ce moment, quelle chance de voir un léopard de si près, le seul et unique de notre voyage en plus ! Johan en profite pour nous montrer les morceaux de viande qu’il lui donne, un léopard n’est pas difficile et peut manger du coeur, du poumon… c’est un peu sanguinolent tout ça. On est contents d’être du bon côté de l’enclos. :smiley:

Nous reprenons le véhicule pour aller quelques kilomètres plus loin, là où se trouve le second félin. Il s’agit d’une femelle lionne magnifique et très impressionnante, Kiara. Elle n’est pas commode, nous sommes à peine arrivés qu’elle nous rugit dans les oreilles. On croit comprendre ce qu’elle dit “Tu as de la chance d’être de ce côté, crois-moi”. Nous l’observons là aussi de longues minutes pendant qu’elle se nourrit, mais dès qu’elle a fini son bout de viande elle revient nous observer et nous faire comprendre qu’elle n’est pas très contente qu’on soit là.

Le soleil commence à descendre sur l’horizon quand nous rencontrons notre troisième et dernier félin de la journée, le guépard Diego. Johan nous indique qu’on peut rentrer dans l’enclos et d’ailleurs, il y a lui-même !! On est un peu méfiants au début, mais voyant que Diego n’a absolument aucune envie de nous sauter dessus pour nous bouffer, nous rentrons finalement près de lui. Quelle sensation incroyable, d’être si proche d’un félin ! Nous l’admirons de si près, ça donne presque le vertige. Diego se régale pendant que nous le mitraillons de photos, d’ailleurs la lumière est particulièrement jolie à ce moment de la journée. Je mesure encore une fois notre chance de faire cet incroyable voyage, et de se retrouver chez quelqu’un qui prend soin d’animaux qui seraient morts, sans lui. Johan nous explique beaucoup de choses sur les lois qui encadrent la possibilité d’avoir un animal sauvage sur son terrain, c’est très intéressant et démontre que la Namibie fait des efforts pour que sa vie sauvage ne devienne pas n’importe quoi auprès de gens peu scrupuleux.


Diego c’était mon chouchou ! :heart_eyes_cat:

Après notre tour du terrain et avoir dit au revoir aux félins, nous sommes de retour à notre logement pour le soir, et profitons du coucher de soleil avec une bonne Savannah Dry au bord de la piscine. Nous mangeons au restaurant et allons ensuite dans notre chambre (qui est en fait un véritable studio, avec une cuisine et une salle de bain avec baignoire !!).
Nous avons prévu de refaire les valises et de mieux répartir les contenus des sacs, car demain nous devons rendre la voiture à ASCO et on veut être les plus efficaces possibles lorsqu’on sera de nouveau piétons.

Et là nous arrive le plus grand “malheur” de tout notre voyage, à un moment donné mon mari s’assoit brusquement sur le lit en me disant “Je me suis fait piquer !”. Voyant qu’il est en chaussettes, j’imagine qu’il a marché sur une bouliche piquante comme on en trouve parfois sur les herbes ou les fleurs. Sauf que non, en y regardant de plus près il a reçu une piqûre de scorpion !! Celui-ci est minuscule et de la même couleur que le carrelage, il était presque impossible de le voir, surtout à cette heure de la journée. On se demande bien comment il est arrivé là, mais surtout on se demande à quel point c’est grave !! :o
On commence à chercher sur internet, à observer la piqûre : il n’y a presque rien, à part un tout petit point rouge. Nous tuons l’intrus, mais on a du mal à identifier exactement ce que c’est : un pseudo scorpion ? un vrai scorpion ? Dans ma tête les scorpions sont de la taille d’une main d’enfant à peu près, alors que celui-ci ne fait que 3 centimètres de long…
N’arrivant pas à savoir si on doit faire quelque chose de précis (anti-venin ? contacter le propriétaire ?) nous décidons de surveiller l’évolution de la douleur. Mon mari aura mal plusieurs heures, et le lendemain matin il aura un peu de fourmis dans les jambes, mais tout finit par passer en moins de 24 heures. Ca me rend dingue : pendant tout le voyage on a passé plein de nuits en camping, on a marché dans le sable, les cailloux, la poussière et la terre battue, et nous n’avons absolument jamais vu de scorpion. Et là, bien confortablement posés dans notre chambre, il y en avait un !! On l’a peut-être ramené dans nos affaires, on ne saura jamais.
Finalement plus de peur que de mal, heureusement que cet incident n’est pas arrivé au début de notre séjour, cela nous aurait rendu paranos je pense. La Namibie nous aura surpris jusqu’au bout !

Nous nous endormons finalement dans les confortables lits, moi je rêve de Diego et mon mari rêve sans doute de piqûre aux pieds, je ne sais pas ! :smiley:
Le dernier jour intéressant de notre voyage se profile déjà le lendemain, alors nous essayons de bien nous reposer car une fois de plus, il va falloir s’enfiler quelques heures de route.

La prochaine fois que je passe, je raconterai nos deux derniers jours de ce magnifique voyage, et j’essaierai de faire un bilan de quelques infos pratiques, pour aider d’éventuels voyageurs à bien choisir leur trajet ou estimer leur budget.
Bonne soirée en attendant ! :slight_smile:

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C’est fou comme je retrouve dans ton récit des ressentis que j’ai eu tout pareil! Comme le fait d’avoir un point d’eau “chouchou” (bon j’en ai eu plusieurs mais je les appelais effectivement mes “chouchous”!), et d’ailleurs j’aimais beaucoup aussi celui de Ombika (celui juste après la Anderson gate). Ou le fait de vouloir faire “un dernier point d’eau avant de sortir”, et finalement faire une des plus belles rencontres…
Par contre, cette histoire de scorpion, quelle horreur! Ca a été ma frayeur pendant ce voyage, surtout que tout seule, j’aurais certainement beaucoup plus paniqué que ça puisse empirer pendant la nuit…mais par la suite, c’est un souvenir marquant, quand ça se termine bien comme ça.
J’ai fini mon carnet de mon côté mais je dois encore ajouter le bilan, pour conclure cette belle aventure. J’attends la fin de la vôtre avec impatience :slight_smile:

JOUR 21

Aujourd’hui se déroule le dernier événement que je considère vraiment intéressant du voyage : un court passage par le CCF (Cheetah Center Foundation) avant de reprendre la route de Windhoek. Nous prenons un super petit déjeuner au lodge, et prenons la voie privée de Johan vers 8h30 du matin. Il y a une trentaine de kilomètres de piste entre son lodge et le centre, et je ne veux pas du tout arriver en retard !

La piste est très bonne pour s’y rendre, meilleure que la piste pour aller au lodge :smiley: Nous avons des instructions dessinées sur papier, on espère qu’on ne va pas se planter car il faut passer plusieurs gates pour rejoindre le bon chemin, et nos logiciels de carte routière n’arrivent pas du tout à nous situer ! Mais tout va bien, on ne se perd pas et nous arrivons à l’heure.

N’ayant pas beaucoup de temps car il y avait l’impératif de rendre la voiture à 16h maximum, j’avais réservé un cheetah drive, c’est-à -dire environ une heure dans un enclos avec quelques guépards pour les observer et discuter avec l’un des guides-soigneurs.

Le CCF est un très chouette endroit, nous savons déjà que nous voulons y retourner et rester plus longtemps, pourquoi pas même loger dans les environs !


Les 5 guépards que nous allons découvrir…

Nous sommes seuls avec le guide pour rentrer dans l’enclos de 5 femelles guépard qui sont toutes âgées d’une dizaine d’années. Il nous explique qu’aucune ne peut retourner à la vie sauvage, et il nous explique leurs histoires respectives, certaines étaient gardées comme animal domestique chez des fermiers, certaines ont été retrouvées sans leurs mères à un âge trop jeune pour survivre… Nous les observons longtemps, amusés de les voir se comporter exactement comme des chats : pleurer quand elles ont faim, se rouler dans l’herbe pour le fun, se cacher à l’ombre, se déplacer tout tranquillement pendant qu’on les photographie.

Mais le CCF récupère aussi des guépards qui peuvent retourner à la vie sauvage, leur but étant au maximum de les soigner, les habituer à chasser (pour diverses raisons, ils peuvent ne pas/plus savoir) et les rendre à leur habitat naturel. Une grosse partie de leur travail consiste aussi en l’éducation des fermiers, et empêcher qu’ils se fassent chasser car ils sont accusés de tuer trop de bétail. Bref, c’était une très chouette visite mais un peu courte, nous restons à peine une heure et demie et nous reprenons la route. Je verse ma dernière petite larme du voyage, de tristesse et nostalgie cette fois, je n’ai pas envie de quitter cet endroit, quitter ce pays, il y a quelque chose qui m’a fait du bien ici, qui m’a fait me dire “je reviendrai souvent j’espère”. C’est peut-être un peu bête, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir changé à travers ce voyage, en tout cas j’ai définitivement attrapé le virus de l’Afrique !

Mais je m’égare ! La route jusqu’à Windhoek est un peu ennuyeuse mais se passe vraiment bien. C’est agréable de rouler sur du goudron, il n’y a pas trop de vent, il fait très beau, les kilomètres défilent et nous ne sommes pas en retard pour notre rendez-vous à ASCO. Il faut juste faire attention par moment car des gens traversent la voie rapide à pied, quand on arrive à 120 km/h ça fait tout drôle, comme si quelqu’un se tenait sur l’autoroute chez nous… Prudence du coup.

Chez le loueur, nous retrouvons le même gars qui nous avait expliqué comment fonctionne la tente, et je suis contente de le revoir car il était super cool. Je prends une petite photo des kilomètres parcourus avec notre cher véhicule avant de le rendre pour de bon, une fois toutes les affaires retirées. 4500 kilomètres en 21 jours ! Pas mal :slight_smile:

Nous expliquons le souci qu’on a eu avec la tente, et André nous fait comprendre que ça n’a pas l’air très grave, et que l’atelier pourra se charger de réparer ça. Il nous dit qu’il va nous amener à notre guesthouse et qu’on n’aura rien à payer en plus ! Super contente de ne pas devoir une somme astronomique pour payer un bout de métal tordu à remplacer, je lui laisse un bon pourboire une fois qu’il nous dépose à notre dernier dodo du voyage.

Nous nous installons à notre guesthouse qui est très chouette, APS Guesthouse, puis décidons de partir nous promener en ville. Il ne fait pas trop chaud, on essaie d’aller au Craft Center puis ensuite trouver un endroit pour boire un coup. Le centre est très sympa, il y a énormément de petites boutiques, beaucoup de potentiel pour les souvenirs, mais nos valises sont pleines donc on n’achète que de toutes petites choses. Les artisans ont énormément de talent, ça donne envie de tout ramener ! Après le centre, nous nous baladons dans le centre-ville mais on trouve le coin pas particulièrement sympa, il y a surtout des immeubles froids et des magasins “à l’occidentale”, nous croisons aussi quelques enfants qui mendient et ça nous fait très mal au coeur. On n’a rien à leur donner, mais le lendemain on achètera à manger et à boire pour l’un d’entre eux…

Nous allons finalement boire un verre pendant que le soleil se couche dans un endroit pas trop mal un peu à l’écart du centre, mais on ne se sent pas de manger là-bas. On essaiera de commander à manger depuis notre chambre, une aventure qui durera environ deux heures, à coup de messages WhatsApp, d’attente, sans trop savoir si le livreur allait se pointer, mais nous avons effectivement pu manger !

Avec le recul, je ne sais pas si j’ai bien fait de prévoir une nuit puis une journée entière dans Windhoek, parce qu’on n’a pas vraiment apprécié la ville et on n’a rien fait d’intéressant. A part le Craft Center, la ville n’est pas vraiment passionnante, et on est bien loin de la nature ou des animaux qui nous ont tant émerveillés ! Je le saurai pour la prochaine fois :slight_smile:

JOUR 22

Journée tristoune que celle de l’attente pour le taxi qui nous emmène à l’aéroport !

Ne sachant pas quoi faire aujourd’hui, nous retournons au Craft Center pour y prendre notre dernier repas namibien, des asperges pour ma part qui sont incroyablement délicieuses et fraîches.

La société ASCO prend en charge notre transport entre guesthouse et aéroport, je suis contente de revoir André une toute dernière fois ! Il ne parle pas de la tente, on suppose du coup qu’il n’a pas eu de problèmes à cause de nous.

L’aéroport de Windhoek est très petit, c’est étonnant pour nous qui allons transiter par Francfort puis atterrir à CDG, il y a un seul magasin de souvenir, un ou deux bars, et c’est à peu près tout. Du coup on passe beaucoup de temps à squatter en extérieur et attendre que notre avion soit prêt. C’est l’occasion d’écrire une dernière fois dans notre carnet de souvenirs et nous extasier devant les photos prises tout au long du trajet.


Une dernière Savannah avant le départ…

Nous décollons à l’heure et passons un très bon voyage, nous sommes vite de retour à notre réalité, retrouvons nos chats adorés et notre petite maison, et depuis bientôt un mois que le voyage s’est terminé je garde un sentiment doux et heureux d’avoir vécu une si incroyable expérience, d’avoir eu la chance de la vivre, et ne rêve désormais que d’y retourner, découvrir les pays voisins, mais aussi le Mozambique, la Tanzanie… Il va falloir remettre des sous de côté par contre !!

LE BILAN

Afin de permettre aux gens de planifier au mieux leur trajet, voici quelques highlights et infos qui m’ont été précieuses avant de partir, ou que j’ai appris là-bas, au fur et à mesure de mes découvertes.

Campings préférés : Kalahari Anib Campsite - At Kronenhof Lodge - Hoada Campsite

Lodges préférés : Agama Lodge - Desert Horse Inn - Onguma Forest Camp - Aloegrove Farm (mais la nourriture est “ok”)

Activités favorites : le tour avec Red Dunes Safari, le kayak avec Eco Marine, le sundowner à Kalahari Anib Lodge, observer les animaux dans Etosha ou ailleurs, pister les éléphants du désert avec Twyfelfontein Elephant Drive, visiter le CCF, manger des bons repas un peu partout, faire un braai face au soleil couchant… Difficile de choisir, on a globalement TOUT aimé sauf les villes.

Comment s’habiller entre fin avril et mi mai ?
Pour la journée, un tshirt, un short et une casquette suffisent la plupart du temps. Si vous logez vers Swakop ou Walvis, habillez-vous chaudement : un bon pull, une doudoune, et plus particulièrement le soir.

Sous la tente j’ai trouvé bien d’avoir la couette du loueur + un sac à viande et mon pyjama, mais on n’a jamais eu besoin de mieux se couvrir.

Il fait froid le soir dans le désert, si vous faites des sorties tôt le matin ou pour des sundowners, prenez bien de quoi vous couvrir, pourquoi pas un bonnet et des gants, jusqu’à ce que le temps se réchauffe.

De quoi nous n’avons pas eu besoin : une bouillotte, des sous-vêtements thermiques, l’anti-venin (tant mieux), la plupart des médicaments, le couteau suisse (car ASCO fournit toute une trousse de couverts).

De quoi nous avons eu vraiment besoin : du stick à lèvres, de la crème pour les mains et le corps, de la crème solaire, de l’anti-moustique, des savons, des mouchoirs, des gants pour le barbecue, des casquettes, des gourdes, du papier toilette en de rares occasions, de sacs poubelle, de sacs de congélation pour protéger nos affaires fragiles. Les tongs dans les campings et une paire de baskets simples nous ont suffi pour la très grande majorité de notre séjour, mais nous ne sommes pas de grands sportifs et avons fait peu de rando ou balades à pied. Le chargeur USB pour allume-cigare, plusieurs câbles USB et des adaptateurs électriques évidemment, et un disque dur pour faire les transferts de photo. Plusieurs batteries et cartes SD pour l’appareil photo.

Conseils pour la route : en suivant les limitations de vitesse et en ne faisant pas les dingos, il n’y a pas de raison de crever (nos pneus étaient pourtant loin d’être neufs) ou d’abîmer la voiture. Gonfler et dégonfler les pneus quand c’est recommandé nous a rassurés, mais je ne sais pas si c’est indispensable. Soyez prudents en roulant en haut des côtes ou sur certains passages parmi les arbres, on n’est pas à l’abri qu’un animal ou une voiture en face s’y cachent.

Les animaux ! A Etosha, si vous le pouvez, passer des nuits dans les lodges, ça a l’air incroyable et ça permet de mieux profiter des animaux, notamment aux points d’eau le soir ! Restez au moins 3 ou 4 jours entiers, si la nature et les bêtes sauvages vous intéressent. Il est possible de voir des girafes, zèbres, et autres animaux magnifiques ailleurs dans le pays, mais c’est évidemment bien plus rare.

Le budget :

Avion : 1750€ pour 2, avec escale à Francfort

Voiture : 2400€ pour 21 jours, 4x4 automatique avec tout le nécessaire pour camper, un petit pack de “démarrage” de camping (allumettes, charbon, feu de bois, anti-moustique etc) qui nous a été bien utile. Le frigo a cessé de fonctionner au bout de 2 semaines, donc on a aussi choisi nos repas en fonction.

Essence : A environ 1€ le litre, et la consommation d’un gros 4x4, on s’en est tirés pour à peu près 700€ de gazole.

Un camping revient environ 25-30€ sans repas, et un lodge environ 200€ en demi-pension (mais ça varie beaucoup, ça dépend des endroits et du niveau de luxe recherché).

J’espère que ce carnet vous aura plu, moi il m’a permis de revivre encore un peu ce merveilleux voyage, et j’ai vraiment hâte de planifier le prochain !! :giraffe: :zebra: :elephant: :lion: :two_hearts:

Je reste dispo si quelqu’un a des questions ou veut échanger sur ce magnifique pays ! :slight_smile:


Vous reviendrez hein ?” Diego, mai 2023

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Bonjour kiael,

Vous, c’est Diego. Moi, c’était Samantha en 2015 (décédée depuis- :cry:).
Nous aussi, au moment du départ, dans le hall de l’aéroport de Windhoek, nous étions déchirés. Et nous savions que nous allions revenir!
C’est une addiction. Nous sommes revenus 3 fois, mais une 4ème (partielle cette fois) se profile à l’horizon pour octobre prochain, couplée avec le Botswana.

Mais d’abord, un immense merci pour votre carnet, que j’ai dévoré avec ravissement.
Bravo pour ce récit fort bien raconté, joliment imagé, informatif et tellement sincère.
Et merci pour vos bonnes adresses chuchotées au passage!

J’ai beaucoup aimé la façon dont vous parlez du CCF (Cheetah Conservation Found), on pourrait aussi mentionner leur programme de chiens de bergers anatoliens, qui contribuent aussi à préserver la vie des guépards autour des fermes. Mais peut-être n’avez-vous pas eu le temps de tout visiter…

Nous avons partagé avec vous l’expérience savoureuse du Mesosaurus, l’immensité minérale du canyon (mais comme l’entrée est valable 24h, nous avons fait le coucher ET le lever de soleil!), la magie de Klein Aus Vista, la beauté des couleurs de la D707, le privilège du kayak avec les otaries, la splendeur des paysages de Camp Gecko…
et j’en passe!
Cela nous fait très plaisir de voir que la relève a été dignement assurée tant pour Eco Marine que pour Gecko camp, dont nous avions connu les anciennes propriétaires (resp. Jeanne et Heidi).

Nous allons être curieux de découvrir “votre” film Samsara!
Pour nous, c’était “la Piste”, tourné en 2006, dont les images ont déclenché l’envie irrépressible de partir un jour en Namibie (et au passage, de loger dans le lodge construit pour le film!-)
J’en parle dans mon récent carnet de décembre dernier-
https://www.routard.com/forums/t/namibie-petite-boucle-nord-ouest-en-decembre/317017

Je me permets de compléter ci-dessous avec quelques conseils en vrac, tant pour vos futurs voyages que pour les autres voyageurs?

Pour calculer le timing des trajets, ma référence incontournable est la carte Tracks4Africa Namibia que j’utilise depuis 2015 (version papier plastifié). Les temps de trajets qui y figurent sont des moyennes de temps réalisés “pour de vrai”, donc extrêmement fiables. Pas besoin d’approximations hasardeuses! En plus, cette carte, qui est un must, indique des infos intéressantes comme lodges, sites, magasins, carburant etc…

Congre les “invasions de poussière” , nous emportons toujours des méga sacs poubelle 130L bien solides (type gravats), avec lesquels nous protégeons ce qui craint.

Pour les douches chaudes, il faut s’habituer à programmer l’allumage du “donkey” et attendre entre 20 et 30 minutes pour que l’eau ait le temps de chauffer!

Enfin, bien évidemment, il est 1000 fois mieux de passer quelques nuits à l’intérieur du parc d’Etosha pour en profiter davantage et pouvoir savourer le spectacle du trou d’eau des camps toute heure du jour et de la nuit! Les trous d’eau “préférés” peuvent être différents selon la saison - les animaux se déplacent dans le parc, même si certains ont leur territoire favori!-. Ainsi, en décembre, un rhinocéros se promenait entre Nebrowni et Okaukuejo, et les hyènes logeaient encore dans les tunnels au-dessous de la piste au nord de Nebrowni…

A vérifier au prochain voyage!!!
En attendant, on continue à rêver?

Très cordialement,
Patou

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Rebonjour kiael,

J’adore définitivement votre carnet, que je viens encore de relire avec un grand plaisir!

Juste un tout petit détail noté au passage : je vois que vous avez été importunés par les mouches, alors que nous n’avons jamais eu ce problème en Namibie (sauf lors d’une excursion du côté de Caprivi)! Pas à la même saison.

Par contre, une idée : suite à notre 1er voyage en Australie où nous avions eu des nuées de mouches très invasives lors de plusieurs randonnées, nous emportons toujours au fond de nos sacs à dos un petit filet anti-mouches à poser sur le chapeau si besoin. Ça permet de respirer et d’ouvrir la bouche tranquillement!
On en trouve dans les magasins de sport ou sur Am… , c’est hyper léger et pas plus grand qu’un paquet de kleenex une fois plié.

Nous avons aussi remarqué que le produit insecticide dans lequel nous avons trempé nos vêtements semble éloigner ces bestioles …

Voilà! That’s all!

Bien cordialement,
Patou

Bonjour
merci pour votre magnifique récit
Est ce que vous pouvez me dire combien coute en général un repas dans les loges ou dans les restaurants. Est ce que les courses pour se faire sa nourriture coute chère ( viande fruit legume etc …)
merci de votre reponse

Bonjour Patou,

Merci beaucoup pour votre message <3 Ca me fait très plaisir d’avoir été lue par quelqu’un dont j’ai moi-même lu tant de posts !

J’ai commencé à me plonger dans vos carnets de voyage mais il y a beaucoup à lire, et j’ai manqué de temps ! Supers conseils que je note de mon côté pour le prochain trajet, comme vous j’ai attrapé le virus et j’aurai besoin “bientôt” de revoir ce beau pays.

Bonne journée et à très bientôt !
Kia

Bonjour Agma,

Merci pour votre message !
Un repas dans les lodges, cela dépend surtout si vous prenez à boire autre chose que de l’eau en carafe ! Je pense qu’on peut s’en tirer très bien pour 30€ pour 2 personnes dans de bons petits restos. :slight_smile: Si vous prenez de l’alcool, il faut compter des prix un peu moins élevés qu’en France. Et les verres de vin sont très généreux !

La nourriture achetée en magasins n’est pas “cheap”, j’avoue ne pas avoir noté particulièrement les prix en allant faire mes courses, mais j’ai souvenir que ce n’était pas aussi bon marché que je l’aurais pensé. Surtout en comparaison des prix au restaurant où on n’a rien à faire à part s’assoir et profiter !

J’espère que cela vous aide un peu :slight_smile:
Kia

Bonjour Kiael
Merci pour ce récit de voyage .
Peut on y aller seule ?
D’avance merci pour vos réponses
Florence

Bonjour Florence,

Le pays m’a semblé très sûr et je crois savoir que d’autres femmes sur le forum y sont déjà allées en solo. Si jamais vous n’avez pas peur de prendre la voiture seule et de conduire beaucoup, je pense que c’est totalement faisable !
Il existe aussi des chauffeurs-guides avec qui vous pouvez faire le voyage, cela vous évite la fatigue de la conduite et vous profiterez davantage des paysages tout en discutant avec des gens de là-bas :slight_smile:
Tu peux lire le récit de Katia qui a commenté plus haut sur cette discussion, elle a fait l’expérience de la Namibie seule et je pense ne pas me tromper en disant qu’elle a adoré son voyage :slight_smile:
Kia

Merci pour vos réponses

Merci du wuperbe reportage !

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Bonsoir Kial,

Merci pour ce carnet bien écrit!

Heureusement qu’il y a des gens qui se donnent la peine d’en faire.

Ce n’est pas trop mon truc…

A plus
Annick

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