22/03/2015 – 18h20
Après 24 heures d’un long voyage avec 2 escales, me voilà arrivée à Khiva, ma première étape en Ouzbékistan.
Sortie de l’aéroport d’Urgench, on est dimanche, et il m’est difficile de trouver le bus qui devait m’emmener jusqu’à un trolley bus qui relie Urgench à Khiva.
Après moult négociations, je finis par lâcher l’affaire, fatiguée du voyage et cède 15 dollars à un pseudo-chauffeur.
Arrivée vers 11h30 à mon B&B, je tends 20 dollars ($) et le chauffeur m’arnaque avec la monnaie rendue en soum. Pas grave, fatiguée et il était gentil.
Je fais du change à l’hôtel et me retrouve avec un tonne de billets, 1$ étant égal à 4000 soums.
Dodo… je m’étale sur mon lit jusqu’à 16h30.
Puis je me décide à me mettre enfin à la rencontre du pays, de ses habitants et de la vieille ville de Khiva, ville fortifiée, totalement reconstruite, faite de pierres et de maisons en pierres et terre séchée où minarets, mosquées, madrasas sont partout.
Certains guides parlent d’un décor de cinéma, ville fantôme trop rénovée…Pour moi, c’est une première vue enchanteresse de l’Ouzbékistan. Une ville digne des « Milles et une nuit » et de la fameuse route de la soie.
Après une première déambulation dans la ville, enchantée, mais la fatigue toujours là, je décide de rentrer dans un petit resto pour gouter mon premier plat typique.
J’ai la chance que la haute saison n’aie pas encore commencée, le calme de la ville avec seulement très peu de touriste me va bien.
Demain, je démarre une visite plus approfondie. En attendant, je déguste mes Manty, un plat de gros raviolis fourrés à la viande de mouton et aux oignons. Excellent.
Les habitats ici sont très hétéroclites. Il y en a qui ont vraiment des souches arabo-persanes, d’autres très typés asio-mongolie, et enfin d’autres, slaves et Russes. D’ailleurs beaucoup de Russes sont ici en tourisme. Les langues parlées sont l’Ouzbek, le Russe, mais la religion étant musulmane, le « Salam » est de rigueur.
J’ai faim, je me prends un extra avec une soupe locale.
23/3/15 - 11h15
Hier, je pouvais me promener en T shirt en fin d’après-midi. Aujourd’hui, il pleut ! Comme j’ai oublié mon parapluie acheté à Mexico, me voilà partie au bazar pour en acheter un. Je vais finir par avoir une panoplie de parapluies de tous les pays.
1$ étant égal à 4000 soums, je me retrouve avec une multitude de billets et le moindre repas ou achat coûte très vite 20 000 soums. J’ai l’impression de claquer des millions et il est difficile de tenir un budget. Va falloir que je fasse attention !
Je monte sur la muraille depuis la porte Nord et j’ai une vue en hauteur du vieux Khiva. C’est vraiment beau. En descendant, les marches sont abruptes et comme c’est mouillé, je me retrouve comme une conne à descendre prudemment. Un petit vieux, adorable, grimpe alors comme un gazelle et vient m’aider avec son beau sourire. La honte pour moi
Retour à l’hôtel pour récupérer mes « millions » et payer l’entrée des sites, mais voilà que mon cadenas de valise fait des siennes. Je me retrouve à attendre que quelqu’un arrive à le forcer pour récupérer enfin ma fortune
13h45 – Khiva regorge d’endroits merveilleux. Je commence par faire un tour extérieur de la muraille, en passant par ses 4 portes, sous malheureusement une pluie battante. Puis, je passe devant le Kalta Minor, qui est un imposant minaret. Ensuite, je visite un atelier disposé dans une Madrasa où des femmes fabriquent à la main des tapis.
Je poursuit ma visite avec le mausolée Pakhlavan Makmoud et celui de Sayyid Alla Uddin. La mosaïque bleue et turquoise est partout. C’est un vrai spectacle pour moi. Puis, je monte en haut du minaret Islam Khodja, 120 marches abruptes, où je regrette amèrement la cigarette. Mais en haut, je suis gâtée. Une vue imprenable sur toute la vieille ville. Magnifique.
Me voilà maintenant dans la mosquée du vendredi. A l’intérieur, une forêt de colonnes de bois sculpté soutien le plafond. L’ensemble est superbe.
18h30 – Une après-midi magique. J’ai visité le Harem, splendide, avec à coté la salle d’audience et le tribunal. Le Kosh madrasa et le minaret court, magnifique et très imposant. Le cimetière et le palais royale et pleins de madrasas toutes aussi splendides les unes que les autres.
Au fil des rues, je me suis retrouvée devant un groupe de jeunes et moins jeunes qui faisaient la fête. Musique à l’extérieure, les jeunes dansent. Ils m’invitent gentiment et me voilà danseuse Ouzbek au milieu de ces adolescents. Les femmes et homme me rejoignent et nous dansons tous ensemble. Je suis invitée à gouter à leur viande excellente, accompagnée d’un verre de vodka. A l’intérieur, dans un grand chaudron, ils préparent le Sumalak, ressemblant à du caramel-chocolat, qui chauffe durant des heures. C’est Navrouz, la Fête du Printemps.
En passant à l’office de tourisme, je me rends compte qu’il va être dur de trouver 3 autres touristes pour partager un taxi et aller voir les forteresses du désert. A 60 $ la journée, il me faut absolument trouver du monde. En me promenant, je fais le tour des hôtels et je croise un Hollandais. Je croise aussi un français, mais comme une idiote, j’oublie de lui en parler. Puis, l’office de tourisme m’appelle, elle a trouvé quelqu’un. Arrivée là, c’est le français que j’avais croisé. On est déjà 2, quand on croise à nouveau le Hollandais qui accepte de se joindre à nous. Le prix est maintenant de 20$ par personne. C’est raisonnable. Je repasse devant la fête et suis invitée à nouveau à danser. Les Ouzbeks sont accueillants et adorables.
21h40 – En allant tous les 3 manger dans le restaurant tenu par le propriétaire de mon B&B, nous rencontrons une Japonaise qui voyage seule. Je m’empresse de lui demander si elle veut se joindre à nous pour notre expédition de demain et elle acquiesce. Nous voilà 4, soit 15$ pour la journée. Cool
Nous dînons ensemble, un excellent repas pour 20 000 soums et parlons de nos expériences. La Japonaise arrive d’Iran et du Turkménistan. Le français me dit ne pas avoir réussi à aller dans le désert du Kyzyl Kum, faute de touristes avec lui dans le taxi et ne rien avoir aimé dans la vallée de Ferghana, aucune balade sympa car personne pour le renseigner.
Il m’inquiète un peu, mais si j’arrive encore à faire comme aujourd’hui et réunir le peu de touristes que je trouve pour faire des escapades, peut-être aurais-je la même chance qu’aujourd’hui et pourrais visiter ces lieux. Inchallah !
Demain, départ à 10h30…
24/3/15 – 19h
Journée longue mais magnifique. Environ 1h30 pour arriver à Ellik Kala, à l’entrée du déser de Kyzyl Kum et visiter trois citadelles du désert : Toprak-Kala, Kz’il-Kla et la plus impressionnante pour sa vue sur le désert et le lac, Ayaz-Kala.
Il fait beau mais le vent est froid. Il n’empêche que nous passons une magnifique journée à visiter cet endroit désertique, ces citadelles au milieu de rien, avec un camp de yourte et quelques touristes Ouzbeks.
Nous finissons par une petite marche d’une heure pour arriver aux abords du lac où nous sommes seuls avec les oiseaux.
Le lac se dessèche peu à peu, comme toutes les étendues d’eau en Ouzbékistan. La culture du coton massive instaurée par les soviétiques assèche peu à peu les terres, le coton ayant besoin d’une grande irrigation. C’est un désastre écologique, la mer d’Aral étant la principale catastrophe, mais la population n’a que cela pour vivre. Que faire ? Il faudrait sûrement revoir entièrement la politique agricole du pays, mais sur ces terres désertiques, il devient difficile de cultiver quoi que ce soit. Je n’ai pas la réponse.
Sur la route nous croisons des villages très marquées architecturalement par l’époque soviétique. Des maisons de briques ou de terre séchée qui s’alignent, identiques, sur une seule et unique route principale, avec des champs de coton, sans fleurs à cette époque, remplis d’eau comme des rizières. On remarque partout les tuyaux d’irrigation en fonte, énormes, vétustes et plus vraiment étanches, qui ramènent l’eau pour irriguer. Triste spectacle.
Arrivée à la porte Ouest de Khiva sous le soleil couchant. C’est de toute beauté.
Fatiguée mais une superbe journée avec 3 personnes supers sympas. De belles rencontres
Ce soir, nous dînons encore tous ensemble dans notre resto fétiche, super bon et pas cher.