Récit de voyage en Ouzbékistan - Mars, avril 2015

Forum Ouzbékistan

22/03/2015 – 18h20

Après 24 heures d’un long voyage avec 2 escales, me voilà arrivée à Khiva, ma première étape en Ouzbékistan.
Sortie de l’aéroport d’Urgench, on est dimanche, et il m’est difficile de trouver le bus qui devait m’emmener jusqu’à un trolley bus qui relie Urgench à Khiva.
Après moult négociations, je finis par lâcher l’affaire, fatiguée du voyage et cède 15 dollars à un pseudo-chauffeur.
Arrivée vers 11h30 à mon B&B, je tends 20 dollars ($) et le chauffeur m’arnaque avec la monnaie rendue en soum. Pas grave, fatiguée et il était gentil.
Je fais du change à l’hôtel et me retrouve avec un tonne de billets, 1$ étant égal à 4000 soums.
Dodo… je m’étale sur mon lit jusqu’à 16h30.
Puis je me décide à me mettre enfin à la rencontre du pays, de ses habitants et de la vieille ville de Khiva, ville fortifiée, totalement reconstruite, faite de pierres et de maisons en pierres et terre séchée où minarets, mosquées, madrasas sont partout.
Certains guides parlent d’un décor de cinéma, ville fantôme trop rénovée…Pour moi, c’est une première vue enchanteresse de l’Ouzbékistan. Une ville digne des « Milles et une nuit » et de la fameuse route de la soie.
Après une première déambulation dans la ville, enchantée, mais la fatigue toujours là, je décide de rentrer dans un petit resto pour gouter mon premier plat typique.
J’ai la chance que la haute saison n’aie pas encore commencée, le calme de la ville avec seulement très peu de touriste me va bien.
Demain, je démarre une visite plus approfondie. En attendant, je déguste mes Manty, un plat de gros raviolis fourrés à la viande de mouton et aux oignons. Excellent.
Les habitats ici sont très hétéroclites. Il y en a qui ont vraiment des souches arabo-persanes, d’autres très typés asio-mongolie, et enfin d’autres, slaves et Russes. D’ailleurs beaucoup de Russes sont ici en tourisme. Les langues parlées sont l’Ouzbek, le Russe, mais la religion étant musulmane, le « Salam » est de rigueur.
J’ai faim, je me prends un extra avec une soupe locale.

23/3/15 - 11h15

Hier, je pouvais me promener en T shirt en fin d’après-midi. Aujourd’hui, il pleut ! Comme j’ai oublié mon parapluie acheté à Mexico, me voilà partie au bazar pour en acheter un. Je vais finir par avoir une panoplie de parapluies de tous les pays.
1$ étant égal à 4000 soums, je me retrouve avec une multitude de billets et le moindre repas ou achat coûte très vite 20 000 soums. J’ai l’impression de claquer des millions et il est difficile de tenir un budget. Va falloir que je fasse attention !
Je monte sur la muraille depuis la porte Nord et j’ai une vue en hauteur du vieux Khiva. C’est vraiment beau. En descendant, les marches sont abruptes et comme c’est mouillé, je me retrouve comme une conne à descendre prudemment. Un petit vieux, adorable, grimpe alors comme un gazelle et vient m’aider avec son beau sourire. La honte pour moi :slight_smile:
Retour à l’hôtel pour récupérer mes « millions » et payer l’entrée des sites, mais voilà que mon cadenas de valise fait des siennes. Je me retrouve à attendre que quelqu’un arrive à le forcer pour récupérer enfin ma fortune :frowning:

13h45 – Khiva regorge d’endroits merveilleux. Je commence par faire un tour extérieur de la muraille, en passant par ses 4 portes, sous malheureusement une pluie battante. Puis, je passe devant le Kalta Minor, qui est un imposant minaret. Ensuite, je visite un atelier disposé dans une Madrasa où des femmes fabriquent à la main des tapis.
Je poursuit ma visite avec le mausolée Pakhlavan Makmoud et celui de Sayyid Alla Uddin. La mosaïque bleue et turquoise est partout. C’est un vrai spectacle pour moi. Puis, je monte en haut du minaret Islam Khodja, 120 marches abruptes, où je regrette amèrement la cigarette. Mais en haut, je suis gâtée. Une vue imprenable sur toute la vieille ville. Magnifique.
Me voilà maintenant dans la mosquée du vendredi. A l’intérieur, une forêt de colonnes de bois sculpté soutien le plafond. L’ensemble est superbe.

18h30 – Une après-midi magique. J’ai visité le Harem, splendide, avec à coté la salle d’audience et le tribunal. Le Kosh madrasa et le minaret court, magnifique et très imposant. Le cimetière et le palais royale et pleins de madrasas toutes aussi splendides les unes que les autres.
Au fil des rues, je me suis retrouvée devant un groupe de jeunes et moins jeunes qui faisaient la fête. Musique à l’extérieure, les jeunes dansent. Ils m’invitent gentiment et me voilà danseuse Ouzbek au milieu de ces adolescents. Les femmes et homme me rejoignent et nous dansons tous ensemble. Je suis invitée à gouter à leur viande excellente, accompagnée d’un verre de vodka. A l’intérieur, dans un grand chaudron, ils préparent le Sumalak, ressemblant à du caramel-chocolat, qui chauffe durant des heures. C’est Navrouz, la Fête du Printemps.

En passant à l’office de tourisme, je me rends compte qu’il va être dur de trouver 3 autres touristes pour partager un taxi et aller voir les forteresses du désert. A 60 $ la journée, il me faut absolument trouver du monde. En me promenant, je fais le tour des hôtels et je croise un Hollandais. Je croise aussi un français, mais comme une idiote, j’oublie de lui en parler. Puis, l’office de tourisme m’appelle, elle a trouvé quelqu’un. Arrivée là, c’est le français que j’avais croisé. On est déjà 2, quand on croise à nouveau le Hollandais qui accepte de se joindre à nous. Le prix est maintenant de 20$ par personne. C’est raisonnable. Je repasse devant la fête et suis invitée à nouveau à danser. Les Ouzbeks sont accueillants et adorables.

21h40 – En allant tous les 3 manger dans le restaurant tenu par le propriétaire de mon B&B, nous rencontrons une Japonaise qui voyage seule. Je m’empresse de lui demander si elle veut se joindre à nous pour notre expédition de demain et elle acquiesce. Nous voilà 4, soit 15$ pour la journée. Cool :slight_smile:
Nous dînons ensemble, un excellent repas pour 20 000 soums et parlons de nos expériences. La Japonaise arrive d’Iran et du Turkménistan. Le français me dit ne pas avoir réussi à aller dans le désert du Kyzyl Kum, faute de touristes avec lui dans le taxi et ne rien avoir aimé dans la vallée de Ferghana, aucune balade sympa car personne pour le renseigner.
Il m’inquiète un peu, mais si j’arrive encore à faire comme aujourd’hui et réunir le peu de touristes que je trouve pour faire des escapades, peut-être aurais-je la même chance qu’aujourd’hui et pourrais visiter ces lieux. Inchallah !
Demain, départ à 10h30…

24/3/15 – 19h

Journée longue mais magnifique. Environ 1h30 pour arriver à Ellik Kala, à l’entrée du déser de Kyzyl Kum et visiter trois citadelles du désert : Toprak-Kala, Kz’il-Kla et la plus impressionnante pour sa vue sur le désert et le lac, Ayaz-Kala.
Il fait beau mais le vent est froid. Il n’empêche que nous passons une magnifique journée à visiter cet endroit désertique, ces citadelles au milieu de rien, avec un camp de yourte et quelques touristes Ouzbeks.
Nous finissons par une petite marche d’une heure pour arriver aux abords du lac où nous sommes seuls avec les oiseaux.
Le lac se dessèche peu à peu, comme toutes les étendues d’eau en Ouzbékistan. La culture du coton massive instaurée par les soviétiques assèche peu à peu les terres, le coton ayant besoin d’une grande irrigation. C’est un désastre écologique, la mer d’Aral étant la principale catastrophe, mais la population n’a que cela pour vivre. Que faire ? Il faudrait sûrement revoir entièrement la politique agricole du pays, mais sur ces terres désertiques, il devient difficile de cultiver quoi que ce soit. Je n’ai pas la réponse.
Sur la route nous croisons des villages très marquées architecturalement par l’époque soviétique. Des maisons de briques ou de terre séchée qui s’alignent, identiques, sur une seule et unique route principale, avec des champs de coton, sans fleurs à cette époque, remplis d’eau comme des rizières. On remarque partout les tuyaux d’irrigation en fonte, énormes, vétustes et plus vraiment étanches, qui ramènent l’eau pour irriguer. Triste spectacle.

Arrivée à la porte Ouest de Khiva sous le soleil couchant. C’est de toute beauté.
Fatiguée mais une superbe journée avec 3 personnes supers sympas. De belles rencontres :slight_smile:
Ce soir, nous dînons encore tous ensemble dans notre resto fétiche, super bon et pas cher.

25/3/15 – 13h30

Ce matin, après un nouveau petit déj’ gargantuesque, je retourne voir Rashid, le boss de ma guesthouse qui est devenu mon ami vu le nombre de clients que j’ai ramené à son resto. D’ailleurs, hier il m’a fait payé encore moins cher que d’habitude mon repas. J’ai fini par payer moitié prix que les autres. Il est adorable, reconnu comme la meilleure guesthouse de Khiva et très serviable. Du coup, il m’organise pour demain un taxi collectif qui partira de ma guesthouse à Khiva jusqu’à l’hotel à Boukhara, où Rashid m’a négocié le même prix qu’ici (15$ avec petit déj’) et m’a assuré que c’était un super endroit. L’office de tourisme me le confirme d’ailleurs.
Mina, la japonaise, se joindra à moi.

Après toutes ces négociations, je prends mon temps pour flâner à nouveau dans la vieille ville. Le temps est magnifique, pas besoin de blouson ni de pull. Je commence par monter à nouveau sur la muraille, cette fois-ci de la porte Nord à la porte Est. La vue en hauteur est très intéressante. Puis, je vais à l’extérieure visiter le Palais de Nouroullah Bey, qui est énorme et en cours de rénovation pour devenir un hôtel de luxe. La Madrasa de ce palais est transformée en boîte de nuit ! Quand on pense que les Madrasas étaient (et le sont encore pour certaines) des écoles coraniques, c’est dire combien l’Islam ici est tolérant.
Les Ouzbeks sont adorables. Ils aiment venir vous voir, vous parler, vous saluer, vous sourire et prendre des photos souvenirs avec vous. Ils n’ont aucune arrière pensée, juste l’envie de vous rencontrer. Cela fait un bien fou d’avoir des rapports si gentils avec les locaux. Les jeunes femmes qui parlent anglais sont fières de vous accoster pour échanger quelques mots.

Ce matin, j’ai suivi une famille pour la cérémonie de la circoncision. Les enfants sont vêtus d’habits traditionnels et flamboyants. Ils déambulent dans la rue jusqu’au mausolée de Pakhlavan Mahkmoud pour une célébration. Il en va de même pour les mariés. Ainsi, on croise le matin mariés et petits garçons pour ce rituel de passage dans ce mausolée sacré.

15h40 – J’ai continué a flâner dans la vieille ville puis un petit tour au bazar. J’aime sentir l’ambiance des marchés dans les pays que je visite, les étales, la foule d’autochtones, les vendeurs, les taxis et minibus qui s’entrechoquent. Les Ouzbeks ont l’air d’être très friands de sucreries en tout genre : des étalages entiers de bonbons et divers gâteaux sucrés, huileux et lours qui d’ailleurs me sont servis en opulence au petit déjeuner.

Je reste à ma gesthouse, en cette fin d’après-midi, sur le toit, pour profiter de la vue et me reposer avec un bon bouquin.

18h – Coucher du soleil tranquillement depuis le toit. Un moment magique.
Un peu de mélancolie de quitter Khiva demain. Je me sens bien ici et les gens sont si hospitaliers. J’y ai fait de belles rencontres.

20h15 – Ce soir, je mange seule chez Rashid. A la table d’à coté 3 vieux cons de français qui parlent mal au personnel, se plaignent de tout et de rien dans le pays et bien sur ne s’expliquent qu’en français. Comment veulent-ils qu’on les comprenne ? Peut-être que çà les arrange de ne pas se faire comprendre. Le vrai portrait de « l’arriviste » voyageur : ronchons, pédants, obséquieux !

Une photo de Rashid, mon papa Ouzbek, pour le souvenir. I will miss you Rashid…

25/3/15 – 12h

La route entre Khiva et Boukhara traverse le désert de Kyzyl kum qui prend au moins 1/3, voir plus, du pays. C’est un désert de sable mais rempli de petites végétations. Il paraît qu’en mai-juin, il est fleurit.
Une petite portion de la route est neuve, mais pour le reste, c’est plutôt du goudron rempli de trous, de bosses, voir de sable. Les véhicules sont mis à mal. Il faut compter 6h environ en voiture, parfois le double en car. D’ailleurs, quand je dis trous, je devrais plutôt dire cratères dans la route !!!
Les voitures ici rouent très souvent au gaz. Quand on voit comment elles sont secouées sur la route, vaut mieux pas réfléchir à la grosse bonbonne qui se trouve juste derrière soi dans le coffre !

17h – Après 6h de route, enfin de chemin de guerre plutôt, nous voilà enfin arrivées à Boukhara, 2ème étape sur la route de la soie pour moi. Mina et moi allons dans une guesthouse que Rachid a négocié pour nous. Nous avons une chambre pour nous 2 à 20$. Mina essaye ailleurs, mais pas de meilleur prix. L’endroit est sympa. Petite pause avant d’explorer Boukhara gentiment ce soir.

21h – Après un petit tour dans la ville, bon petit repas à la guesthouse, avec ravilis farcies à la viande, faites maison. Nous faisons la connaissance d’un Singapourien, cycliste, qui est parti il y a un an avec son vélo, à traversé l’Europe, la Turquie, les montagnes de l’Anatolie en plein hiver, puis Iran, Turkménistan pour enfin arriver aujourd’hui en Ouzbékistan. Un truc de dingue. Il nous montre des photos où il a planté sa tente, à coté des routes, sous la neige, en Turquie. Il a aussi été hébergé chez les habitants en Turquie et Iran,grâce à leur hospitalité. C’est le premier hôtel dans lequel il dort depuis Ankara !
Entre mon amie Mina qui est sur les routes depuis 8 mois et qui veut faire le tour du monde en 3 ans, et ce singapourien, je fais des rencontres époustouflantes et enrichissantes. Je les admire pour leur audace et leur mental.

Demain, je pars visiter tranquillement Boukhara où je compte rester 2 jours. Je pense passer ma journée seule, pour flâner et profiter de mon temps. Mina et moi nous retrouverons pour le soir, à la chambre.

27/3/2015 – 12h30

Boukhara est magnifique, grandiose, époustouflante. Je me sens toute petite au milieu de ses Madrasas et mosquées.
Une Ouzbek parlant français m’interpelle à l’hôtel et m’emmène au centre culturel français tout près, crée par une association d’architectes français, dans la plus petite Madrasa de l’Asie centrale, superbement restaurée. Ici, il y a des élèves qui apprennent le français et c’est un plaisir de les rencontrer.

Je démarre ma balade par l’ensemble Liab-I-Khaouz où 3 Madrasas entourent un bassin, dont la plus grande Madrasa d’Asie centrale.
Puis, les coupoles marchandes qui d’antan étaient un lieu de commerce où chameaux et commerçants rentraient par les grandes portes pour y vendre leurs marchandises diverses. Aujourd’hui, ceux sont les échoppes pour touristes. L’appel au touriste devient pressant, beaucoup plus qu’à Khiva et cela m’agace vite. Mais il est vrai que nous ne sommes pas nombreux et le moindre touriste est une « poule aux œufs d’or ». Ces coupoles sont surmontées de grosses bulbes plutôt insolites.
Je continue mon chemin dans une coupole où l’on trouve de belles soieries et tapis tissées main.

J’arrive devant « Kosh madrasa », qui signifie « deux madrasas », Oulough Begh et Abdul Azizkhan. Elles sont très imposantes, le décor de la 2ème porte est incroyable, très différent des autres, avec des couleurs jaune-orangé et des figurations d’oiseaux, sacrilège dans les règles de l’islam qui interdit la figuration. Dans la petite mosquée, dans le noir, on peut même apercevoir la silhouette d’un homme enturbanné.

J’arrive devant la perle de Boukhara : l’ensemble Pol Kalon ; un minaret, une madrasa et une mosquée…gigantesques de grandeur et de beauté.
Je me sens lilliputienne, happée par tant de beauté. C’est incroyable.

En sortant, je passe devant le marché aux bijoux om des femmes vendent pleins de bijoux et pierres précieuses en battant âprement les prix.

J’arrive ensuite devant la forteresse de l’émir .
Je fais une pause devant une mosquée où la prière à lieu en ce moment même…d’où j’écris ces quelques lignes.

15h30 – Je suis sur les rotules. Je n’ai pas arrêté de marche et mon estomac me fait des misères.
Après ma pause à la mosquée, j’ai continué par le parc Samani où se trouve le mausolée Samani et une petite chapelle, tous les 2 très vénérés.

Je poursuis jusqu’à une autre « Kosh Madrasa », l’une plus majestueuse que l’autre, mais cette dernière est fermée. Je ne peux que l’admirer de l’extérieur.

Je reviens sur mes pas pour pénétrer dans la forteresse de l’émir. Elle fut jadis une ville dans la ville. Mais seulement une petite partie est actuellement restaurée et je ne peux accéder à la partie Est qui doit pourtant apporter une vue incroyable sur Pol Kalon et toute la vieille ville. Quel dommage, je suis frustrée.

Je reviens jusqu’au point de départ de ce matin en passant par la coupole des changeurs, remplie de vendeurs de souvenirs et m’assied au milieu de la place Liab-I-Khaouz pour écrire ces quelques lignes et regarder les anciens jouer aux dominos.
Les Ouzbeks ont dès 40 ans des dents en or. C’est à priori une fierté, certains ont même la dentition totalement refaite d’or.
Les gens sont gentils, mais beaucoup plus intéressés par l’argent qu’à Khiva. Je déteste me faire alpaguer à tous les coins de rue pour me venter leurs boutiques ou vouloir me faire du change. Dans la forteresse, un guide francophone me voyant flanquée de mon « petit futé » comprend l’aubaine. Pauvre de lui, au début de la journée, je répondais « no thanks », 2h plus tard, je ne répondais plus. A la forteresse, je commence carrément à les foudroyer du regard et souffler fortement pour montrer mon agacement. Surtout qu’à l’entrée, elle voulait me faire payer 17 000 soums. Comme je conteste, miraculeusement le prix baisse à 6 000 soums !! Le reste était soi-disant pour un guide qu’elle m’aurait imposé. Sûrement le même qui a essayé de me vendre ses services.
Le problème à Boukhara est que certains sites sont payant mais ils écrivent le prix à la main. Comment savoir le prix réel !!! a la tête du client sûrement. Il faut demander à voir la fiche officielle qu’ils tirent difficilement d’un fond de tiroir. Approximativement, les tarifs sont 3 000 soums, voir 6 000 soums pour les plus majestueux comme Pol Kolan… qui les vaut largement !

Demain, je continuerai ma visite tranquillement et déambulerait dans les rues pour m’y perdre un peu, loin de tous touristes.

19 h – Mon estomac me fait souffrir énormément. J’ai pris du Smecta, et à l’hôtel ils m’ont fait un thé « spécial » aux plantes. Je vais manger une soupe spéciale maison, qui parait-il va me guérir. J’en doute, vu l’huile dans leurs soupes !
J’espère que demain j’irai mieux et que je n’aurai pas perdu trop de force pour profiter encore de cette ville magnifique.

28/3 – 13h

Ce matin mon ventre était toujours outside-down. Je rencontre un argentin dans le même état que moi. La nourriture ici est très bonne mais trop grasse et surtout avec plein d’huile de coton, indigeste pour nos estomacs peu avertis. Je demande à mon hôtel de bien vouloir me préparer durant la journée 3 petits plats de riz et de carottes, cuits à l’eau, sans huile ! Et je courre acheter du SMECTA.

Puis, je déambule dans les ruelles du quartier juif, qui n’a plus rien de juif puisqu’ils ont tous émigrés il y a fort longtemps en Europe. Mais je trouve tout de même une synagogue et admire le Tchor Minor, qui a la particularité d’avoir 4 minarets.
Toujours dans le quartier, sur les conseils de Mina, je vais visiter l’hôtel Komil Boutique, une madrasa entièrement rénovée avec des chambres des « mille et une nuits », où l’on peut dormir pour 45$. Le personnel y est extrêmement gentil et vous fait visiter la salle à manger et plusieurs chambres juste pour le plaisir des yeux.
Je continue ma balade en flânant dans les boutiques d’artisans recommandés dans mon guide : soierie, miniatures, marionnettes, orfèvrerie, couteaux, tapis, ébénisterie… et je profite en même temps de revisiter les Madrasas où sont installés ces artisans.

14h30 – Je suis retournée à l’ensemble Poy Kalon, c’est trop beau pour ne pas le revoir encore une fois. De jeunes Ouzbeks viennent me parler, ils sont en voyage et veulent pratiquer leur anglais.
En continuant ma déambulation, je tombe sur la boutique de miniature de Davron Toshev. Il fait des peintures en miniatures à la main qui sont magnifiques. Je lui en achète une après voir négocié un peu, à 44 000 soums, sois 11$.

Je passe devant le Hammam et négocie âprement un massage pour 40 000 soums. Je dois y aller dans une heure. Je vais me retrouver habillée d’une seule serviette devant un homme qui va me masser. Oups !!!

17h15 – Je suis tombée amoureuse…de mon masseur : un Ouzbek, d’une trentaine d’année, magnifique, svelte, grand, d’origine Iranienne…Un persan. Comment ne pas succomber, quand, après avoir passé 20 minutes dans une salle chaude, toute humide, il m’installe en maillot de bain et à califourchon sur moi (avec pour seul habit une serviette), il me fait un massage d’environ une heure. Seule ma partie la plus intime du bas ventre ne passe pas sous ses mains douces et expertes ? Je sens son corps me frôler, son souffle au dessus de mes épaules. Waouh, je fonds littéralement. Moment quelque peu érotique où je me laisse totalement emporter. En sortant, il m’offre un thé et nous discutons un peu ? Il me dit que mon corps est magnifique lorsque je lui dis mon âge. Petit flatteur:) Peu importe, je sors envoûtée, ensorcelée et je retourne me perdre dans les rues loin des attractions touristiques en pensant encore à ce moment délicieux.

Des ouzbeks qui rénovent une maison m’invitent à boire un thé. J’ai honte, mais je refuse gentiment…grosse envie de pipi et un thé de plus, je ne suis pas sûre de me retenir.

18h30 – La tenancière de l’hôtel m’écrit un itinéraire pour aller jusqu’au lac Aydar Kul puis ensuite plusieurs villages étapes dans les montagnes de Nurata, réserve naturelle parait-il magnifique où l’on peut faire de belles balades et rencontrer les villageois. Je devrais partir demain avec Mina pour ces quelques jours hors des sentiers battus.
Elle m’a aussi négocié un bon prix dans un hôtel à Samarcande. La gentillesse Ouzbek est incroyable. Il faut négocier dur les prix, mais une fois l’affaire conclue, même si vous vous trompez, ils vous rendront la monnaie en trop. Ceux sont des gens en qui l’on peut faire confiance.

29/3/2015 – 20h40

Journée incroyable et improbable. Mina et moi avons quitté l’hôtel à 8h. Nous avons prix un premier bus jusqu’à la gare routière, puis un second bus jusqu’à Gizduvon. Ensuite, un taxi collectif jusqu’à Navoï et un autre jusqu’à Nurata.
Arrivées à Nurata, rien, un petit arrêt de bus de rien du tout. Il nous reste 50km avant d’arriver au lac Azer kul. On stoppe une voiture et il nous dit qu’il est d’accord pour nous y emmener. On lui demande le prix, en faisant signe des doigts, mais il fait semblant de ne pas comprendre. Trop contentes de trouver un véhicule, on grimpe. Arrivée au lac, les deux camps de yourtes sont fermés.
Il fait un froid glacial, et même un peu de neige, mais le désert de steppe avec le lac au bout est un paysage grandiose.
Le chauffeur est perdu et fini par aller au village juste avant les yourtes. Là, il trouve un gars qui tien l’un des camps.
Le village est splendide, quelques maison, au milieu du sable.
Nous voilà reparties avec le gars qui tient le camp. Et là, le chauffeur nous demande 80 000 soums parce qu’il s’est obstiné à tourner dans la steppe pendant 1 heure plutôt que de demander dès le départ au village. Nous refusons catégoriquement ! Nous avons payé seulement 15 800 soums pour tout le parcours de 150 km depuis Boukhara, il est or de question de payer plus de 30 000 soums pour ce chauffeur. Il s’énerve, jette nos billets, fait mine de partir. Je dis à Mina de ne pas lâcher, il fait son cinéma, il n’avait qu’à nous donner son prix dès le départ en notant les chiffres sur son téléphone, comme le font les autres ! Je gueule plus fort que lui, lui dit de partir sans les 30 000 soums s’il ne les veut pas. Mina menace d’appeler la police. Il finit par prendre l’argent, ce qui est déjà très cher payé et s’en va en pestant.

Il fait un froid glacial mais le paysage est splendide. Nous négocions 30 dollars pour 2 nuits avec les repas . L’homme est timide puis finit petit à petite par nous parler et rire avec nous. Il prépare un super repas, puis nous joue de la musique, une sorte de guitare, une Doumbra. Il a une vois magnifique et les chansons sont très belles et mélancoliques.
Puis nous jouons au Backgammon.
La yourte est trop froide, même avec un radiateur, nous nous sommes installées dans une pièce en dure, avec un chauffage d’appoint et deux lits. Notre hôte va dormir dans une autre chambre, mais nous passons un moment authentique, savoureux et inoubliable avec lui.
Nous ne regrettons pas notre périple.
Demain, le temps sera toujours aussi froid, aussi, nous allons sûrement passer notre journée au village au milieu du désert, avec sa famille. Mina et moi sommes enchantées.
L’homme nous dit que dès fin avril, il y a beaucoup de groupes de touristes en bus accompagnés de guide qui viennent, mais nous sommes les seules à être venues par nos propres moyens. Cela le surprend, qui plus est 2 filles seules. Je pense que c’est pourquoi au départ il était si réservé.
La barrière de la langue n’est pas un problème. Quelques mots anglais, beaucoup de signes, de rires, et tout va bien.

30/3/2015 – 14h30
Levée à 6h30, en même temps que le levé du soleil, sur les dunes autour des yourtes. Un moment magique. Aujourd’hui le vent est toujours très froid, mais il y a un super soleil. Après notre petit-déjeune, Mina et moi décidons d’aller jusqu’au lac AdjarKul, à 10km d’ici. Nous commençons à peine à marcher sur la route et par chance, une voiture passe. Ils nous déposent au bout de cette route toute droite, à environ 1,5 km du lac.Le désert ici est très différent de ceux que j’ai pu voir jusqu’alors. De l’herbe, des arbustes et des fleurs poussent à même le sol, ce qui rend le sable très verdoyant.
Les couleurs du lac au milieu des roseaux, avec comme fond les montagnes, sont magiques : bleu nuit, bleu turquoise, bleu marine, le contraste est de toute beauté.

Nous repartons en sens inverse, cette fois-ci en marchant, durant les 10km de route droite interminable qui traverse la steppe. Comme seuls habitants, nous croisons une vache, un troupeau de moutons, 3 chameaux et un lapin. Pas une seule âme Ouzbek durant notre balade.
Seules au milieu de la nature avec les animaux. Le vent froid est cinglant, mais peu nous importe.
Nous sommes en harmonie avec la nature, ne parlons pas et apprécions ce moment unique.

Notre hôte nous invite ensuite à venir manger au village, avec sa femme et son fils de 3 ans. Le hameau est englouti au milieu des dunes de sable, les gens restent cloîtrés chez eux, seuls les vaches, ânes et poules nous suivent. Arrivées chez notre hôte, un excellent repas nous attend dans une pièce chaleureuse chauffée au poêle.
Mes yeux ont du mal à rester ouvert après ces 15km engloutis ce matin, le vent et maintenant la chaleur et un bon repas.

19h15 – Retour au camp de yourte après une après-midi de rencontres exceptionnelles.
Mina et moi sommes allées nous promener dans le hameau et une jeune adolescente de 17 ans, qui parle quelques mot d’anglais et souriante, nous invite dans sa maison. Sa maman nous prépare un thé au lait, deux jeunes garçons de 15 et 17 ans nous rejoignent et ils sortent un livre de traduction Ouzbezk/anglais et nous posent pleins de questions.
Puis la jeune fille se met à jouer de la Doumbra et ensuite met de la musique, nous fait des danses Ouzbeks avec l’un des jeunes garçons. Nous finissons par danser tous ensemble et rire, sous le sourire bienveillant de la maman et d’une voisine toute surprise de voir 2 étrangères rire et danser dans cette maison. Nous nous embrassons tous très fort, tous très heureux de cette rencontre fortuite. Je n’oublierai jamais ces personnes, perdus dans un hameau au milieu du désert glacial qui nous invitent si gentiment à partager un moment de bonheur et de simplicité avec eux.

21h45 – Nous jouons encore au Backgammon. Pour Mina, c’est un nouveau jeu, elle perd face à notre hôte. Pour ma part, j’y ai déjà joué en Jordanie et sur internet. Je gagne mes 2 parties :slight_smile:

31/3 – 15h15

Journée de merde !
Levées à 6h30 pour prendre le bus de 9H qui doit nous emmener à Nurata, et ensuite nous voulions prendre un autre bus pour aller dans les montagnes du Mont Nurata. Mis le bus n’est jamais passé au village. Nous avons attendu 1h30 sous un temps de merde : un vent glacial balayait le sable. Frigorifiées, nous demandons de l’aide pour trouve une voiture pour Nurata à la maison située à coté de l’arrêt de bus. Encore 1h30 d’attente, mais au chaud, pour qu’une voiture vienne. Négociacions difficiles du prix, et nous craquons de fatiguer à 35 000 soums chacune. La famille dans le véhicule est heureuse : un trajet grassement payé pour aller faire leurs courses en ville !
Arrivée à Nurata, cette famille commence à nous faire comprendre que le bus est déjà passé, nous commençons à nous fâcher, des chauffeurs privées accourent pour nous vendre à un prix phénoménale le voyage jusqu’au village dans les montagnes. La fille du chauffeur nous baratine, le femme m’insulte en Ouzbeck. J’en fais de même en français et Mina en Japonais.
Au final, nous ne pourrons pas aller dans les montagnes, nous prenons un taxi collectif pour retour sur Navoï, le froid est toujours là, mais moindre, mais la pluie a pris le relais. On apprend qu’il n’ya pas de bus mais seulement des taxis collectifs. A bout de négociations et de fatigue, nous prenons un de ces taxis pour Samarcande, pur 25 000 soums chacune. Voilà comment perdre une journée dans le froid et la pluie !
Nous essayons de savoir combien a payé la jeune Ouzbeck avec nous dans le véhicule, mais elle refuse de donner le prix. Je pense que les taxis Ouzbeks nous prennent vraiment pour des connes et comme c’est çà ou rester sous le froid, parce qu’ils prendront d’autres clients, de toute façon … ils nous plument facilement !
Aujourd’hui, je suis en colère avec ce pays !

23h50 – Pour continuer en beauté, arrivées à Samarcande (sous la neige!!), le chauffeur ne veut pas nous déposer à la station de bus où au Registan et nous dépose au milieu de la ville, alors qu’au départ, il nous avait dit qu’il irait jusqu’à la station. Rebelote, il s’énerve, crie, mais nous ne lâchons pas : station de bus ou Registan s’il veut son argent. Comme les autres, il fait son cinéma, nous dit de partir sans payer. Et bien, nous le prenons au mot! Nous prenons nos valises et traversons vite la rue pour nous réfugier dans une boutique.
Dans la boutique, un jeune homme parle anglais et gentiment nous trouve un taxi et négocie le prix pour nous : 5000 soums pour nous 2, soit environ 1,10$ pour 2. C’est rien du tout ! Le Registan et l’hôtel étaient à à peine 4km de l’endroit où le chauffeur nous avait déposées. Ce con a perdu tout son argent pour 4km qu’il n’a pas voulu faire ! Ce sera une leçon pour lui. La prochaine fois, il ne cherchera pas à être aussi dégueulasse avec des touristes. J’espère que ces 4 personnes rencontrées en 3 jours qui prennent les touristes pour des cons auront compris que même 2 femmes seules peuvent se défendre et ne pas être qu’une banque ambulante pour eux !

Arrivées à l’hôtel, je le savais, c’est le moins cher avec une super situation, juste devant le Registan, mais le lit est pourri et les couvertures quelques peu douteuses, l’eau chaude va être difficile à avoir, mais pour 10$ la nuit avec petit dej, à Samarcande, c’est le seul. Mina et moi, on s’en accommode. Et la bonne surprise de la soirée est que nous retrouvons notre ami singapourien à bicyclette, Kaï. Nous sommes supers heureux de nous retrouver et nous faisons la connaissance d’un allemand. Nous passons la soirée tous les 4 à rire de bon cœur de toutes nos mésaventures à tous et aussi de nos belles aventures et belles rencontres.

Tomorrow is another day:)

1/4/2015– 18h45

Aujourd’hui, la neige fond, il fait moins froid et il a plu juste un petit peu. Samarcande est sous la brume et cela donne une vue mystérieuse des monuments. C’est vraiment beau. Demain, le soleil devrait revenir.
Mina, Kaï et moi partons pour le bazar pour y effectuer quelques achats et sentir l’ambiance locale.
Après avoir acheté 2 grosses paires de chaussettes et un collant en vue de séjourner dans la montagne dans quelques jours, une vendeuse nous emmène dans la meilleure cantine du bazar pour y manger un Plov excellent. Chaque ville a sa manière de préparer le Plov. Pour 5000 soums, nous avons mangé pour 3 tellement le plat est copieux.

Ensuite, nous nous promenons au quartier des nams (pains) et y faisons de supers rencontres avec les locaux qui adorent venir nous parler. On nous offre du Soumalak, un nam et passons presque 1 heure à discuter avec le groupe de vendeurs.

Nous retournons vers le Registan et admirons les 3 gigantesques Madrasas sous le brouillard et la neige qui fond puis allons jusqu’à Gour Emir, deuxième fameux ensemble de Samarcande.
Demain, j’y retournerai pour visiter plus longuement, entrer à l’intérieur et rêvasser en espérant que le soleil sera de la partie.

2/4/2015 – 11h

Aujourd’hui le soleil brille.
Samarcande la magnifique s’offre à moi. Je démarre ma visite par la place du Registan où 3 magistrales Madrasas se font face, chacune construite à différentes périodes, toutes aussi merveilleuses et différentes l’une de l’autre. Le grand portail de la Madrasa Chir Dor est orné de tigres-lions lumineux comme le soleil, malgré l’interdit des lois islamiques sur l’art figuratif. Grand merci à architecte d’avoir enfreint la loi !
Le Registan de Samarcande est le plus grand et le plus majestueux de l’architecture musulmane. Je suis sans mots pour décrire ces lieux tellement somptueux.

12h10 – J’arrive au Mausolée Rukhobod où il est dit qu’un mèche du prophète y aurait été enterrée avec la dépouille du Cheick Rukhobod, qui serait mort en chine, momifié et sa dépouille rapatriée à dos de chameau jusqu’au mausolée.

J’arrive au Gour Emir, mausolée où la dépouille de Tamerlan y repose ainsi que sa famille. Le Mausolée est magnifique et l’intérieur avec les 7 dalles funéraires est somptueux : vert, bleu, or, couleurs qui sont là pour rappeler le firmament.

15h15 – Je repars vers le bazar pour m’acheter des carottes et des pommes, mon estomac faisant à nouveau des siennes.
Samarcande est une grande ville, et il n’y a pas à proprement dit de quartier historique comme à Khiva ou Boukhara. Sorti de l’avenue piétonnière aménagée depuis Gour Emir jusqu’à la mosquée des voyageurs, la circulation, le bruit, les buildings prennent le pas et la ville mythique de la route de la soir n’a très vite plus rien de magique.
Aussi, je préfère faire des détours et me perdre dans les ruelles des petits quartiers que longer les boulevards sans charme.
En rentrant à l’hôtel, je passe devant le mausolée et la mosquée Bibi Khanum. Juste une petite pause pour admirer l’architecture extérieure car demain je prendrai mon temps pour visiter la partie nord des monuments à voir.

21h30 – Ce soir, un groupe de touristes français devait avoir dans leur programme le spectacle son et lumière du Registan. J’ai pu ainsi profiter du spectacle grandiose qui, grâce aux lumières, faisait ressortir tous les contrastes des Madrasas, accompagné de l’histoire de la ville racontée poétiquement. C’était encore plus beau que durant la journée:)
Je n’arrive pas à mettre de mots sur ce que je ressens : je suis à Samarcande, cette ville si grandiose durant tant de siècles ! Je vis un rêve !

3/4/2015 – 10h30

Ce matin j’ai démarré ma visite par la mosquée Bibi Khanum, femme préférée de Tamerlan. Elle aurait fait construire une Madrasa et un mausolée juste en face de la mosquée édifiée pour Tamerlan, durant l’absence de son marie. Pour hâter l’architecte de finir l’édifice, elle lui offrit un baiser donné à travers la main, mais lorsque Tamerlan fut rentré, il vit une marque sur la jour de sa bien-aimée. Fou de jalousie, il fit tuer sa femme pourtant tant adorée et imposa le port du voile aux femmes pour ne plus attirer la convoitise lorsque les maris partent en guerre.
Juste en face, je visite le mausolée de cette femme intrépide où se trouve des cercueils de femmes.

11h30 – La nécropole de Shah I Zinda : Éblouissante ! C’est une ruelle qui grimpe jusqu’au somment d’une colline, au bord de laquelle se suivent moult mausolées et tombes édifiées du XIème au XVème siècles, depuis la période du roi Shah I Zinda à la famille de Tamerlan et les nobles de l’époque. On y retrouve toutes les nuances de bleus que l’on peut imaginer. Je suis littéralement envoûtée.
La ruelle termine sur un cimetière, avec une vue magnifique sur la mosquée Bibi Khanum et en fond les montagnes enneigées qui entourent Samarcande.
Je reste là, pensive, sous le soleil cuisant, à admirer la vue dans le calme paisible du cimetière, entourée d’ancêtres inconnus.

12h30 – J’arrive à la mosquée des voyageurs, très atypique, aux couleurs flamboyantes qui diffèrent des autres monuments. Du haut du Minaret, on a une vue imprenable sur Sha I Zindaa, l’ensemble Bibi Khanum, la vieille ville et les montagnes.

14h – Après avoir acheté des légumes et du fromage au bazar pour me préparer une salade pour ce soir, j’essaye de rentrer à l’hôtel par des ruelles mais j’arrive à chaque fois sur des impasses. Je rencontre une petite fille, toute sale et pauvre, je lui donne des images et du pain et me prend la tête avec sa mère pour qu’elle ne lui pique pas la nourriture.
Arrivée à l’hôtel, Kaï est de retour de Tasckhent avec son visa pour le Turkménistan. Nous passons du temps à discuter, à l’ombre de la cour.

17h30 – Une dernière balade vers le Registan pour admirer la beauté des 3 Madrasas puis je me faufile dans les ruelles derrière mon hôtel pour sentir encore la vie et l’air de Samarcande. Cette ville est vraiment féerique et porteuse de tant d’histoire !

22h – Le temps ici est étrange, tellement changeant. Aujourd’hui, on avait 27°C, il y a deux jours, il neigeait et faisait -5°C.
Mina vient de partir pour le train de nuit pour Tasckent . Çà me fait tout bizarre ! Voilà 12 jours que nous voyageons ensemble et une grande amitié c’est formée entre nous. Je la reverrai en France et en Jordanie:)
J’ai aussi dit au revoir à Kaï, car demain je pars à 6h30 pour rejoindre le Mont Nourata.
Vraiment deux belles rencontres et je ferai tout pour les revoir.

4/4/2015 – 11h15

La route entre Zizzach et Forash est magnifique. Elle se trouve dans une vallée verdoyante où petits villages et troupeaux la longent et d’un coté, des montagnes enneigées, de l’autre, la steppe a longueur de vue.
A Forash, je rencontre Sherzod qui tien une petite agence locale et qui m’a organisé mes trois nuits dans les villages et m’explique les balades que je peux faire.
J’attends mon premier hôte chez qui je vais passer 2 nuits à Asraf.

13h39 – La guesthouse se trouve dans un hameau planté au pied des montagnes. C’est la paradis.
Je n’attends pas et pars vite me promener et grimper. Aïe, aïe, aïe, au bout de 2km, je la peste cette cigarette que j’ai repris depuis 2 moi ! Mes poumons crachent dans la montée, mais quel spectacle.
D’un coté, la montagne majestueuse, avec ses sommets enneigés, de l’autre côté, une plaine verdoyante qui n’en finit pas, comme une mer verte.
Je m’assois, tout d’abord pour récupérer mon souffle, mais surtout pour admirer le paysage et profiter du soleil incroyable. Et moi qui croyait avoir froid !

15h30 – Au retour, je passe par un autre chemin. Je rencontre quelques enfants qui gardent des troupeaux de brebis. Ils sont tous contents de me croiser, prennent des photos de moi, j’en fait de même avec eux.
Me voilà de retour au village. Je passe devant une petite ferme en torchis et arrive à la guesthouse. Lieu paradisiaque, où un thé m’attend au bord du ruisseau.

20h – J’apprends que les maisons sont toutes neuves. Ils sont d’ailleurs encore en travaux. Je pense qu’il y a ici plusieurs frères, dont 2 ont des femmes, 3 enfants et un grand-père.
L’une des femmes est institutrice au ville et est très gentille.
L’autre femme, je ne la sens pas. Elle répond à peine à mes sourires, me parle que si nécessaire.je verrais bien demain, je dois l’accompagner au village qui se situe à 3km dans les montagnes selon ses dires.
Toujours est-il qu’elle a su me demander si je voulais un guide lorsque je lui ai demandé la direction pour aller me balader dans les montagnes, ce à quoi j’ai répondu négativement. Me voyant fumer beaucoup, elle me demande 1 paquet de cigarettes pour son beau-frère, m’expliquant qu’il n’y en avait pas au village… Sauf que son beau-frère a une voiture et était ce matin même en ville, à Forash, où l’on y trouve tout !!! Soit, je lui donne 1 paquet, mais je le déduirai des 48$ que je lui dois pour mon séjour, surtout qu’elle ne m’a même pas remercié et l’a empoché sans un mot.
D’ailleurs, je pense que le business du tourisme vert marche bien pour eux puisqu’ils viennent de construire deux maisons neuves.
L’un des jeunes garçons me confirme d’ailleurs qu’ils reçoivent beaucoup de touristes. En conclusion, l’institutrice, le jeune garçon, les enfants, le beau-frère et le grand-père sont sympas. Les autres m’évitent.
Mal à l’aise, je mange seule en compagnie de l’institutrice et pars dans ma chambre.
L’endroit est idyllique…mais au final, le rapport avec l’argent gâche une fois de plus les rapports humains.

5/4/2015 – 8h

Ce matin, le jeune homme qui parle anglais m’explique la famille : son grand-père, qui aime faire des blagues et rigole tout le temps, son père et sa mère, l’institutrice, qui sont sympas, 3 oncles dont l’un est marié avec la femme que je n’aime pas et qui a trois jeunes enfants.

9h30 – vraiment cette famille me déconcerte.
Hier, la femme me dit qu’elle veut venir avec moi dans ma balade, car elle veut aller jusqu’à un village qui se situe dans la direction où je veux aller. Tout compte fait, c’est son mari qui m’accompagne. Je dis que je peux y aller seule mais le jeune homme qui parle anglais me dit que l’autre veut aller au village. Nous commençons à marcher et il essaye de me commenter certains endroits mais je n’y comprends goutte, puisqu’il ne parle qu’en Ouzbek. Tout ce que je comprends, c’est qu’ils veulent me facturer les services d’un guide à 20$ !! Aussi, très vite, je lui demande s’il va dans un village pour acheter quelque chose. Il me répond que non. Je lui fais savoir que je n’ai pas besoin de lui pour suivre le sentier. Il me parle alors des chiens de berger, comme celui qu’on a croisé dans une ferme, qui sont, il est vrai, féroces pour garder les maisons et troupeaux.
Je lui explique je peux contourner facilement par l’autre chemin, lui montre des pierres et un bâton pour me défendre et lui demande de repartir.
En plus, je veux pouvoir m’arrêter à ma guise, observer, profiter, photographier, et n’ai aucun besoin de payer pour çà !!
Je garderai un excellent souvenir de l’endroit mais pas des hôtes ! Le business gâche tout, incontestablement…Je viens de croiser 2 jeunes filles et un âne, chargés de bois. Nous discutons un peu, elles viennent du village et sont adorables. Je leur demande s’il y a un village plus loin. Elles me répondent que non. C’est bien ce que je pensais, au vu du plan que m’avait montré Sherzod, je suis en pleine réserve naturelle, c’est d’ailleurs magnifique, et l’excuse d’aller au village pour acheter des provisions était bidon. Il n’y a que la montagne ici. Je demande aussi si il y a des chies plus loin. Elles me répondre que non, seulement celui à l’entrée du village, que je peux contourner facilement puisqu’il y a 2 chemins.
Mes hôtes sont vraiment des cons, mais je m’en fout, je vais profiter du paysage, d’une longue balade et ne revenir que pour le repas.

10h30 – J’arrive au bout du vallon qui entoure les montagnes. J’ai dû faire 3 à 4 km de montée et je suis crevée. Mais la balade est superbe, entre les montagnes, à coté du ruisseau.
Je vais tenter d’aller au pie de la montagne qui bouche le vallon, mais çà commence à devenir plus de l’escalade et mes genoux le ressentent :frowning:

13h30 – me voilà de retour au village. Sure le chemin du retour, je me suis arrêtée pour me rafraîchir les pieds et le visage dans le ruisseau. Une pause rafraîchissante, seule au milieu de la montagne.
Le mari de l’institutrice me voyant fumer, me demande une clope. Je lui fais comprendre qu’il a déjà un paquet qu’il m’a demandé, et que je vais lui déduire du prix de la guesthouse d’ailleurs !
Ensuite, n’ayant plus d’eau minérale, je demande à faire chauffer de l’eau que je mettrai dans ma bouteille puis la ferai rafraîchir dans la rivière. Le femme grimaçante me remplit la bouteille qu’à moitié en me targuant qu’elle n’a plus d’eau ! Soit, ma bouteille une fois vidée, j’irai la remplir au lavabo et lui demanderai à nouveau de la chauffer.
Décidément, le lieu est splendide mais je ne dois rien attendre d’eux en relationnel. Je préfère me mettre à part et bouquiner.

17h30 – Un couple d’anglais avec un enfant est arrivé dans l’après-midi : de vrais londoniens. Le femme n’a comme chaussures qu’une paire de bottes à talons.
Le jeune qui parle anglais les emmène faire une balade où je suis allée hier, le femme et l’enfant à dos d’âne. A chaque pas de l’âne, les 2 autres se mettent à hurler. Ils partent sans eau, sans pull, alors que le soleil décline et qu’il fait maintenant froid.
Le mari était effrayé quand il m’a demandé si j’étais montée sur l’âne et que je lui ai répondu que j’y étais allée seule à pied. Ils sont charmants et me font bien rire… Les pauvres, ceux sont de bons clients pour la guesthouse, ils vont raquer à mort à chaque balade et auront sûrement le droit à un grand sourire de leurs hôtes :wink:
Pour ma part, je suis encore en train de me batailler avec la « vilaine » pour me faire remplir mes 2 bouteilles d’eau chaude. Elle ne veut les remplir qu’à moitié, mais je tiens bon et le fait moi-même.
Je suis une vilaine touriste que ne veut pas se laisser plumer, avec un sourire en plus :slight_smile:

18h30 – La gamine qui doit avoir 10/12 ans travaille toute la journée : ménage, aller chercher des seaux d’eau, porter des matelas, faire le thé… Elle n’arrête pas, sans que personne ne s’apitoie, les hommes n’ayant même pas un regard pour elle, les femmes donnant des ordres. Même si l’Ouzbékistan est un pays musulman tolérant, la place de la femme ici est loin d’être enviable.

20h45 – depuis que les anglais sont arrivés avec Sherzod, l’ambiance a changée : est ce dû au fait des anglais ou au fait que j’ai expliqué à Sherzod comment certaines personnes de la famille se comportaient avec moi ? Toujours est-il que j’ai mangé avec tout le monde, les anglais aussi, ainsi que le jeune homme qui parle anglais. Nous avons pu ainsi communiquer avec lui et c’était agréable. Il est vraiment prévenant.
Mais je reste sur ma première impression et si Sherzod n’avait pas parlé au jeune homme, j’aurai sûrement passé une soirée aussi triste que la veille.
En tout les cas, je suis contente de les quitter demain après une dernière bonne impression… en espérant que l’argent ne les fera pas trop changer et qu’ils restent des Ouzbeks avant tout hospitaliers, comme ceux rencontrés auparavant.

6/4/2014 – 8h30

Ce matin, je paie et donne l’argent au jeune garçon. Je lui explique que j’ai déduit les 4500soums des cigarettes et il me demande alors de payer la bière d’hier soir. Je lui rétorque que la veille, il m’avait répondu que c’était inclus dans le prix. Il capitule et me dit OK. Voilà, jusqu’au dernier moment, ils essayent d’avoir un peu plus !
Maintenant, j’attends, car malheureusement, il vient de se mettre à pleuvoir.
J’espère que cela ne durera pas, sinon, ma journée de balade risque d’être un peu moins plaisante.

11h – A peine ai-je marché 5mn qu’au bout du village une vieille femme et sa famille m’invitent à boire le thé. Ils sortent les gâteaux, les bonbons, ils sont adorables. Cela me change du rapport avec les personnes de la guesthouse. Cette famille est une belle rencontre avant que je ne quitte le village. En fait, à part les gérant de la guesthouse, les villageois ont tous été accueillants, souriants, curieux avec moi. Quand je pense que l’anglais me disait que c’était une guesthouse authentique ! Tu parles, tous les hôtels et guesthouses que j’ai fait jusqu’à maintenant étaient géniaux, les gens chaleureux, serviables et accueillants. Il n’y a qu’ici que j’ai senti l’appât du gain. Jusqu’au dernier moment ils ont encore tenté de me vendre une balade en âne plutôt que de marcher.

Allez, j’oublie, aujourd’hui est un nouveau jour. Les 5km pour rejoindre l’autre village sont faciles. Je suis actuellement assise sur un rocher avec en vue un troupeau de brebis et le village à environ 1km. Le soleil se fait rare, mais il ne pleut pas. Je savoure ce paysage paisible.
Un troupeau de chevreaux avec une brebis n’arrêtent pas de courir, sur 50 mètres environ, puis recommence d ans l’autre sens, et ainsi de suite. Leçon de sport à l’école des brevis;) Je m’éclate à les regarder.

13h – La guesthouse du village Eski Forish est très sympathique. Je m’y sens bien. L’un des fils, sa mère et sa tante m’accueille avec un vrai sourire et une grande gentillesse.
L tante m’a préparé un repas gargantuesque et excellent.
Je suis paisible ici, heureuse et sans contrariété. Le jeune homme parle anglais et discute avec moi. Le contact passe bien.

16h15 – j’ai fait le tour du village qui est très étendu dans la vallée. Une femme avec des jeunes filles et 3 petits garçons m’interpellent pour venir boire le thé. J’accepte avec joie, et moins d’une heure après mon repas, me voilà repartie à boire le thé.
La femme m’apporte des gâteaux et sucreries, mais j’ai le ventre plein. Je ne veux pas la vexer et me revoilà partie pour me goinfrer.
Nous parlons avec des signes, quelques mots et nous arrivons à nous comprendre.
Je continue mon chemin et arrive à l’école. Il y a 2 classes : des élèves de 14 ans environ, et les autres, je pense 6/7 ans. Dès que la directrice ouvre la porte, les élèves se lèvent, font un salut, se rassoient lorsque l’institutrice leur fait signe. Ils en font de même avec moi. Une discipline que n’existe plus en France !
Je suis plus intimidée que les élèves de 14 ans. L’un deux parle anglais et me poste pleins de questions.
Dans ce village, les élèves apprennent l’allemand, puis seulement au lycée, l’anglais.
Dans la petite classe, les enfants me chantent des chansons. Ils sont très fiers et je suis touchée.

Me voilà repartie, je continue le tour du village, les enfants et les femmes me saluent. Les montagnes sont sous le brouillard et le paysage est beau.
Arrivée au bout du village, presque à la Guesthouse, voilà que 5 chiens déboulent d’un coup d’une maison, m’encerclent en 2 secondes et sortent les crocs. Ils sont énormes, des chiens de berger … et féroces. Pas le temps de trouver une pierre, je me sers de mon parapluie comme bouclier, mais dès que j’en fais reculer un, les autres arrivent par derrière. Ils arrivent à mordre mon pantalon et j’ai vraiment cru que j’allais y passer. J’arrive à reculer et des enfants et un homme viennent enfin à mon secours.
J’ai eu la peur de ma vie. Mon pantalon est déchiqueté, mon collant a un trou, mais par chance, je n’ai pas été mordue.
Arrivée à la guesthouse, je reprends mon sang-froid et me mets à rire de bon cœur de ma mésaventure.
Cette fois-ci, il y avait bien des chiens féroces et je ne les ai pas vu venir:(

20h45 – Un couple franco-allemand est arrivé à la guesthouse. Ils sont sympa, même si la femme est en attente de beaucoup de choses alors que nous sommes dans une maison dans les montagnes et que la simplicité fait son charme et pas le luxe. Ils sont passés par une agence pour organiser leur voyage, avec chauffeur et guide francophone.
J’en profite pour sympathiser avec le guide, qui m’apprend plein de choses, connaît parfaitement l’histoire de son pays … et en contre-partie, je lui donne quelques filons pour créer son website. Je passe une agréable soirée.
Demain, debout 5h30 pour pouvoir prendre un taxi collectif pour Tasckent.

7/4/2015 – 7h

Sherzod m’avait dit que le transport du village à Forash était inclus.
Mon hôte à la guesthouse me dit que cela me coûtera 5000 soums. Je lui explique que Sherzod m’a dit que c’était inclus. Il acquiesce mais le chauffeur ne trouve pas d’autres passagers et veut 15000 soums. Je dis que non. Au final, je prends l’exemple de la Guesthouse de Samarcande : 1 nuit avec petit déjeuner et si j’avais pris mes 2 repas m’aurait coûté 16$. Ici, Sherzod demande 24$ par jour. Il peut bien prendre en charge les trajets, il aura encore une belle marge, surtout que même si les repas sont bons, ils sont bien moins consistants que dans les hôtels.

Le chauffeur qui prend à Forash est un vendeur au bazar. Il va à Taschkent pour y acheter sa marchandise. Je suis sa seule passagère et il me fait payer le prix normal. C’est cool :slight_smile:

16h30 – Le trajet a été long et laborieux. Arrivée au terminal des taxis à Taschkent, j’ai pris le métro sur toute une ligne, puis un bus urbain pour ensuite prendre un minibus jusqu’à Gazalkent, et de là, un taxi qui m’a emmené à l’hôtel Beldersay qui se trouve juste avant Tchingan. Hôtel luxueux pour le pays, cher (75$:nuit), mais je m’y attendais, dans le coin, il y a beaucoup d’hôtels luxueux, au pied des pistes de ski ou du réservoir de Charvaq, grand lac artificiel.
Je profite de ma chambre ultra confortable, fait un petit tour des environs et descend à la piscine couverte. J’avais vraiment besoin de ce temps de repos durant mon séjour et çà tombe à pique.
J’espère que demain le télésiège sera en marche pour que je monte au sommet de la montagne enneigée et si possible, la redescendre à pied par l’unique piste de ski.
Aujourd’hui, il est fermé pour cause de pluie légère ! Un truc jamais vu en France ! Inchallah, je verrais bien demain.

8/4/2015 – 10h20

Il fait beau aujourd’hui mais ils n’ouvriront pas le télésiège car il faut minimum 10 personnes. Nous sommes 3 clients dans l’hôtel !!!
Je demande à la réception de me trouver un taxi (20 000soums) pour m’emmener 15km plus loin, à coté de Charvaq, le réservoir entouré de montagnes. Je suis au Three Pyramide (37,5$ la nuit) et j’ai une vue magnifique sur le lac et les montagnes.
Je m’apprête à aller y faire une balade. J’aurai su pour le télésiège, je serais venue directement ici hier ! Le personnel, à la différence du Berversay, y est accueillant, aimable et souriant.

12h15 – je me promène le long du lac.
Au début, l’eau est comme un miroir où la montagne se reflète parfaitement.
Plus j’avance, j’imagine en fonction de l’inclinaison du soleil, la couleur du lac devient bleu turquoise.
Ces changements de couleurs, de nuances, les montagnes enneigées, fond de l’endroit un paysage paisible, reposant. Je me sens bien ;

15h50 – En passant au village, je m’achète une carotte, de la salade et des petites boules de fromage appelées Kourout.
Comment se faire à manger discrétos dans un grand hôtel ? : prendre les légumes achetés, les laver avec de l’eau minérale dans un sac plastique au dessus du lavabo de la salle de bain, les faire égoutter dans la douche. Couper le tout avec son couteau suisse, demander du sel au restaurant (bah ouais, j’ai le droit d’être originale) et déguster ce soir dans l’assiette qui m’est gentiment mise à disposition dans la chambre:)

Sinon, belle balade autour du lac d’environ 8km. J’ai eu raison d’en profiter ce matin et jusqu’en milieu d’après-midi car maintenant le temps se gâte : orage qui gronde au loin, soleil caché sous les nuages, montagnes brumeuses.

19h – depuis la fenêtre de ma chambre, je peux admirer le coucher du soleil sur les montagnes. ½ heure magique:)

9/4/2015 – 9h

Après le coucher du soleil, j’ai peu admirer le levé, à 6h30 : tout aussi beau.
Devant la route, le gardien de l’hôtel m’arrête un véhicule pour aller jusqu’à la gare de Charvaq. Le véhicule est une ambulance, taxi de son second métier et j’ai de la chance, il y avait une famille Ouzbek qui se rendait aussi à la gare.
Le taxi me coûtera 3000 soums et le train jusqu’à Taschkent 3200 soums. Il doit passer à 10h.

13h30 – Le train, c’est bien, mais il faut avoir le temps : 2h30 pour arriver à Taschkent. En voiture, il faut environ 1h.

J’arrive à l’hôtel et prend un lit dans un dortoir pour 3 personnes où à priori, il y a aussi une japonaise. Mais ce n’est pas Mina :frowning:

Il fait une chaleur écrasante. Je vais attendre un peu pour partir me balader.

20h40 – Le quartier de Chorsu est le seul qui n’a pas subit le tremblement de terre de 196 et donc le seul quartier qui n’a pas connu la défiguration soviétique. J’y trouve un peu de calme et de paix, loin des avenus bruyantes où les chauffards s’amusent à vous faire courir, car ils se foutent royalement des piétons. D’ailleurs, où sont les passages piétons ?

A Chorsu se trouve l’ensemble Hast Iman : 1 mosquée, 1 madrasa et un mausolée.
Ensuite, je pars à la recherche du complexe Cheick Antaour, mais il doit exister que dans les rêves du « petit futé » : au bout de 3km à tourner en rond, chaque personne me disant qu’il n’y a rien à voir dans le quartier, j’arrête de chercher et tombe sur un salon de coiffure où une charmante jeune femme me ratiboise de 10cm comme je lui demande, pour la modique somme de 15000 soums.

Je repars vers le bazar Chorsu qui est gigantesque. J’y achète mes légumes du soir et passe devant la Madrasa Koukeldoch, jonchée entre un immeuble soviétique et le début du bazar.

J’ai du m’enfiler 8km à pied, il a fait très chaud aujourd’hui et le vent manque dans la capitale. Mes pieds ont du mal à me ramener jusqu’à l’hôtel, où j’y retrouve une japonaise que Mina et moi avions croisée à Samarcande.

Demain, mon dernier jour, je visiterai encore quelques sites de Taschkent, mais après Khiva, Boukhara et Samarcande, je ne peux pas m’attendre aux mêmes merveilles, surtout dans cette grande métropole aux airs soviétiques qu’est Taschkent.

10/4/2015 – 11h

Dés 9h, la chaleur est pesante. Je prends le métro, et je m’arrête aux stations Navoï et Pakhatakor. Les stations de métro de Taschkent ont été décorées par les plus grands artistes du pays, et ces deux stations font partis des plus belles. Normalement il est interdit de prendre des photos, et il y a plein de policiers, mais, discrètement, avec mon portable, j’arrive à prendre quelques clichés.
J’arrive sur la place Amir Timur où se dresse une statue de Tamerlan (Amir Temur) avec en fond l’hôtel Ouzbékistan dont la façade symbolise l’écriture coranique et un centre de congrès flambant neuf. Je continue sur l’avenue piétonne surnommée « broadway » où jadis il y avait pleins de petits restaurants. Les bâtiments ont été rénovés et ne ressemble plus du tout à ce que c’était, mais la balade est agréable.

12h – Aujourd’hui la balade est plus tranquille, je trouve pleins d’allées piétonnes et longe le canal Ankhor.
Seulement, arrivée au parc Navoï, il m’est impossible de rentrer. Une véritable armée bloque tous les accès et quand j’essaye de comprendre, ils me répondent « secret ». Je n’aime pas leurs ordres et quand ils se mettent à me parler plus fort et me montrent leur badge de policier et leur arme, je me mets à sourire et répondre « Me, free ; Parc, free. Why no ? ». Un policier finit par venir et m’expliquer que le parc et la rue sont bloqués car il y a un événement diplomatique. Je dois attendre 1h pour pouvoir y aller, admirer le parc et la Madrasa qui s’y trouve.
J’attends, de bonne guerre.
Et bien non, un flic vient me voir, fouille mon sac, me demande ce que j’écris et finit par me pousser encore plus loin. Grrrrrrrrrrrr…

13h – ils ont finalement ouvert le parc à 12h15 … Pas de quoi faire tout ce bordel pour si peu.
Le parc est agréable, la Madrasa jolie, mais fermée pour cause de congrès diplomatique qui se passait juste avant à l’intérieur:(
Je ne peux l’admirer que de l’extérieur.

14h30 – En fin de compte, j’ai pu visiter la Madrasa et « cerise sur le gâteau », les boutiques étaient fermées pour cause de congrès. Seule au milieu de la dernière Madrasa que je visiterai en Ouzbékistan.
Je reprends le métro et fait un détour à la station « Mustakillik Maidoni », la plus belle je pense.

De retour au Bazar Chorsu, à peine sortie du métro, je trouve l’endroit où sont vendus les sucreries locales. Tant mieux, car j’en ai plein les pattes et la chaleur est étouffante.
J’achète quelques spécialités et me voilà de retour à l’hôtel pour me prélasser avant de partir à l’aéroport par le bus.
Je demande à prendre une douche mais je n’y avais le droit que jusqu’à midi !!!
Je supplie et au bout du compte, je dois payer 8 000soums pour pouvoir me rafraîchir et partir propre à l’aéroport. Je n’apprécie guère le peu de compassion de mes hôtes !
Business is business, c’est la devise ici, même si les Ouzbeks sont hospitaliers au possible.

17h – Dans le ciel, 5 cerfs volant flottent au dessus du quartier depuis plus d’une heure. Hier soir, je me demandais ce qu’était ce bruit, comme un ULM, mais il faisait nuit.
Aujourd’hui, je peux les admirer danser dans le ciel . Cela me rappelle un livre : les cerfs volant de Kaboul … Ici, ceux sont les cerfs volant de Taschkent :slight_smile:
Je vais quitter le pays sur cette vision littéraire :slight_smile:

Je garderai à jamais gravé dans ma mémoire e voyage ponctué de monuments magnifiques sur la route de la soie, de paysage splendides, de personnes extrêmement gentilles, et de Mina et Kaï.

Hôtels :

B&B MIRZABOSHI

121, rue Tashpulatov
KHIVA
tel :+998 95 602 00 67
+998 95 606 00 62
mail : mirzaboshi@inbox.ru

Super hôtel, situation en pleine vieille ville, chambre et cadre typique, toit avec vue magnifique, personnel et

Rustam & Zukhra

116 Bahouddin Nakshaband
Bukhara
tel : +998 90 511 05 50
email : hotelrz@mail.ru
site internet : www.bta.uz/rz.html
bel hôtel, bien situé, personnel et gérante agréable et près à vous conseiller.

B&B BAHODIR

132, rue Mullokanduva
SAMARKAND
tel : +998 66 235 47 59

hôtel vieillissant mais cadre agréable, chambre avec matelas en mauvais état, débit de l’eau dans la douche très faible, mais personnel super gentil, serviable, et situation imprenable, à deux pas du Registan…pour un prix imbattable.

Montagne de Nourata et camp de yourtes au lake Aydarkul

Possibilité de le faire seul :
Camp de yourtes : aller jusqu’à Nourata – demander à un taxi de vous mener au camp de yourte ou au village Dungalak.
Montagne de Nourata : depuis Nourata, prendre un taxi jusqu’aux villages où il y a des guesthouse: Sentob, Uhum, Asraf, Eski forish
Ou depuis Samarcande, prendre Zizzach, puis Forish (taxis collectifs) puis aller dans les villages ci-dessus cités

ou passer par :
Responsible travel agencie
Sherzod Norbekov
+998 90 265 0680
mail: travelresponsible@gmail.com
site internet: www.nuratau.com

J’ai testé :
guesthouse: Uhum village
Endroit idyllique, supers balades aux alentours mais la moitié de la famille d’accueil est désagréable et ne pense qu’à vous vider les poches par tous les moyens

guesthouse : Eski Forish village
La famille d’accueil est très sympa, les villageois très hospitaliers, l’école vous accueille avec plaisir.

Hotel Beldersay Oromgohi

Beldersay
Hôtel de luxe, cher, personnel désagréable.
Y aller si l’on veut skier ou si l’on veut monter au sommet de la montagne avec le télésiège et se faire une balade.
ATTENTION : le télésiège n’ouvre que si il y a au moins 10 personnes !

“Three Pyramids” Hotel (Charvak Oromgohi)

Ugam Chatkalsky National Park, Lake Charvak
Hôtel assez luxueux, prix abordable, personnel charmant et à vos services, vue imprenable sur le lac, balade dès le pied de l’hôtel pour faire le tour du lac et aller jusqu’au village via le lac.

GULNARA KARIMOVA B&B

40, rue Ozod
TACHKENT
tel : +998 90 971 01 11 (Sherzod)

Livres de lecture :
Samarcande de Amin Maalouf
Longue marche – Vers Samarcande de Bernard Ollivier
Jean Pierre LUMINET - Ulugh Beg, l’astronome de Samarcande

Merci pour cet excellent descriptif!
Deux questions: est-il toujours possible d’obtenir les talons d’enregistrements dans les guesthouses? Je pense notamment aux Guesthouses dans les montagnes à Uhum ou Forisch et au camp de yourtes au lac Aydarkul.
Et dans ces coins reculés comment fait-on pour trouver un taxi partagé pour retourné vers la civilisation?

Pour les enregistrements, j’en ai eu dans les villages du mont nourata. Il faut leur demander.
Pour la yourte, j’imagine que c’est pareil, mais je n’ai pas dormi en yourte puisqu’elles étaient fermées à cette époque. Je n’ai pas eu d’enregistrement pour ces 2 nuits. Rien ne m’a été demandé aux douanes à l’aéroport, mais sinon, j’aurai improvisé …

Pour les taxis collectifs, il faut demander aux hotes des guesthouses (ou yourtes), il y a toujours des départs pour aller en ville.
sinon, il y a le stop qui marche très bien aussi.

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