Nous avons fait le trekking de Poon Hill avec notre petite fille de 5 ans et notre fils de 9 ans. Je me permets de partager ici notre expérience car nous n’avions lu que des avis extrêmement enthousiastes sur les trekkings en famille au Népal. En effet le Népal est un pays magnifique, ce que nous avons vu nous a émerveillé, bien au delà de nos attentes mais le niveau de difficulté est assez élevé pour les enfants et il faut être très attentifs aux programmes mis en place par les agences.
Malgré leur devis clairement dans le haut de la fourchette, nous sommes passés par l’agence Terres du Nepal très bien référencée et réputée pour organiser des treks adaptés aux familles. Nous voulions nous offrir leur expérience et faire en sorte que ce trekking soit une joyeuse découverte pour nous tous.
Le programme mis en place a été très dur pour notre petite fille de 5 ans. Nous n’avons pas caché notre peu d’entraînement, nous sommes tous en très bonne condition physique et très vaillants - nous marchons en famille régulièrement sur de bonnes distances (jusqu’à 10km) - mais nous ne sommes pas des trekkeurs dans l’âme.
Le niveau de difficultés de certaines étapes est assez important. Les 3 premiers jours nous faisions entre 600 et 900 mètres de dénivelés positifs par jour et entre 5 et 7 heures de marches avec les petites pauses régulières. Le 1er jour, la montée pour rejoindre Uleri depuis Tikhedungha représente plus de 500 mètres de dénivelés sur moins de 2 km tout en escaliers très raides. C’était difficile pour nous, quasiment impossible pour une petite fille de 5 ans.
Et quand au jour 5 nous avons découvert que les 4h30 de marche qui étaient inscrites au programme étaient finalement 6h30 avec un dénivelé positif conséquent (la montée vers pittam Deurali par des escaliers) alors que nous pensions le programme volontairement décroissant pour prendre en compte la fatigue accumulée chez nos enfants, j’avoue que notre patience a été mise à mal.
Heureusement que ma condition physique m’a permis de porter notre fille (25 kg plus un sac à dos) plusieurs fois par jour sur des distances importantes quand elle était à bout de force et que nous nous sommes décidés, quelques jours avant le départ, à prendre un porteur pour le gros de nos affaires.
L’agence avait évoqué des transports en commun soit disant accessibles facilement pour palier à d’éventuels gros coups de fatigue, nous n’en avons pas vu la couleur (notre guide était lui même très étonné quand je l’ai interrogé sur cette possibilité en début de trekking et nous a indiqué que ce ne serait pas possible).
Bref, embarquer sa famille dans un trekking au Népal n’est pas anodin, il faut faire attention aux approximations des agences dans leurs programmes. Il faut bien demander les temps de parcours « enfant », les dénivelés précis et le détail des difficultés éventuelles de chaque étapes et ne pas hésiter à revoir le parcours avec eux. Veiller aussi à pendre en compte la fatigue qui s’accumulent chez les enfants (et les parents) pour des parcours aux difficultés décroissantes. Les agences vendent la souplesse des guides et les possibilités d’improvisation au jour le jour mais ne pas atteindre des objectifs fixés peut être frustrant pour tous, mieux vaut donc partir avec un programme adapté.
Vous pouvez vérifier les informations en amont avec des applications de randonnée. Nous avons fini par télécharger MAPS.ME qui s’est révélée assez précise et fiable sur les distances, dénivelés et temps de parcours. Attention, avec les enfants, on est toujours un peu plus lents que les temps annoncés. Ne pas hésiter donc à rajouter 1 ou 2 journée pour diluer les étapes ou à raccourcir un peu le parcours pour que ça reste du plaisir pour tout le monde.
C’est donc content mais le dos totalement en compote en ce qui me concerne et épuisée et (j’espère momentanément) dégoûtée de la marche en ce qui concerne notre fille que nous sommes rentrés. Et ça a été dur pour notre fils de 9 ans mais il y a pris un vrai plaisir et c’est un très bon souvenir pour lui au final.
Sinon les paysages sont sublimes et se réveiller avec la chaîne de l’Annapurna comme horizon est une expérience unique. Nous sommes rentrés avec des images qui resteront à jamais gravées dans nos souvenirs.
Notre conseil : N’hésitez surtout pas si l’envie vous guette mais ne négligez surtout pas les niveaux de difficultés et la préparation !