Du 14 au 27 juillet 2020
Lors de notre dernier voyage de plus de six mois avec notre camping-car, nous avons dû revenir au Québec prématurément à cause de la COVID-19 alors que nous étions si bien à la chaleur du Mexique. Depuis, nous nous questionnons tous les jours à propos de quand et où pourrons-nous partir?
Comme Québécois, notre terrain de jeu relativement facile est habituellement l’Amérique du Nord. Mais, à cause du fichu virus, la frontière avec les États- nis est fermée, celles des provinces de l’Atlantique canadien le sont aussi et les provinces de l’Ouest émettent des restrictions parfois très sévères quant à l’utilisation des campings et des parcs nationaux. Et cette situation pourrait perdurer encore fort longtemps.
Il nous semblait impossible de rester à la maison pour les douze prochains mois même si le paysage ici dans Charlevoix rivalise avec tous les autres.
Alors, un beau matin, on se fait la réflexion suivante :
« Et si on allait sur la Côte-Nord? Un petit 2000 km aller-retour! Ça nous ferait du bien au moral! Oui, mais il parait qu’il y a beaucoup de monde cette année et qu’il faut tout réserver! Et pourquoi ferions-nous ça, ce n’est pas dans nos habitudes! Rendons-nous et on s’arrangera une fois sur place! Et si ça ne va pas, bien, on reviendra chez nous. »
Et nous voilà partis vers la Côte-Nord ce 14 juillet.
Comme entrée en matière, petite journée de 175 km, destination Les Bergeronnes. C’est au camping Le Paradis marin que nous faisons halte pour deux nuits et choisissons un terrain sans services sur le bord du fleuve. Un bon souper à l’extérieur (rares sans moustiques) tout en contemplant les baleines sortir souffler et se montrer le dos juste devant nous.
Camping Paradis Marin
Le même scénario se répète au petit déjeuner du lendemain. Un avant-goût de la journée qui nous attend.
En fait, si nous nous sommes arrêtés à cet endroit c’est que nous avions rendez-vous sur le quai de Bergeronnes avec des amis, dont l’un, Léopold, est propriétaire d’un beau zodiac.
Notre ami et capitaine Léopold
Vous nous voyez venir n’est-ce pas! Hé oui! Une croisière privée de plusieurs heures au beau milieu du Saint-Laurent pour un safari marin. Allez les baleines, on arrive! Il fait un temps merveilleux sous un ciel bleu, il fait chaud et le fleuve, tel un miroir, nous offre la chance d’observer dans un calme rare moult rorquals, phoques gris, dauphins à flanc blanc, fous de Bassan, petits pingouins, etc., mais également et bien sûr, les majestueuses baleines à bosse et petits rorquals en grand nombre. Notre capitaine, très attentionné a probablement un don pour repérer les grands mammifères pour le plus grand bonheur des photographes à bord. Il s’assure qu’elles sont satisfaites avant de changer de cap. Nous aurons même droit à des spectacles de nage sur le dos, sur le côté avec les nageoires latérales dans les airs et présentation de la queue à plusieurs reprises de Tic Tac Toe avec son présumé bébé ou encore de Blanche-Neige. Ce fut une journée mémorable! Merci encore à Léopold!
Rorqual à bosse nommé Tic Tac Toe
Claquement de nageoire
Tic Tac Toe et son (prétendu) baleineau
Dauphin à flanc blanc
Phoque commun Phoque gris
(Nous avons tellement adoré, que nous avons répété l’expérience à notre retour dans Charlevoix. Une autre journée incroyable. Les baleines étaient présentes en grand nombre et encore plus actives que le tour précédent. Nous avons revu Tic Tac Toe et son rejeton, Blanche-Neige ainsi que de nouvelles baleines, notamment Gaspar et d’autres qu’on ne peut identifier. Cette fois-ci, pas de problème de batteries ou d’appareil photo. Dominique étrenne son boîtier encore tout neuf et elle s’en est donné à cœur joie.)
À PROPOS DE :
Tic Tac Toe
Femelle de 23 ans, l’un des rares rorquals à remonter l’estuaire presque tous les ans depuis 1999. Elle a donné naissance à trois baleineaux depuis qu’elle est en âge de procréer. L’un d’entre eux, Aramis, une femelle, aurait donné naissance à un petit cet hiver dans les Caraïbes, faisant ainsi de Tic-Tac-Toe une belle grand-mère. Nous l’avons bien vue cet été en compagnie d’un bébé, mais apparemment il n’est pas encore confirmé qu’il s’agit bien du sien. Si la chose se confirme, ce sera donc son quatrième rejeton.
Gaspar
Femelle née en 2005, elle doit son nom à la coloration du lobe droit de sa queue qui évoque le célèbre fantôme du même nom. Elle est observée tous les ans depuis 2006 (excepté 2008) dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et aurait eu son premier baleineau en 2019.
Blanche-Neige
Femelle née de sa mère Seledad en 2008, laquelle n’est jamais revenue dans l’estuaire depuis. Blanche-Neige est revenue seule en 2009 dans l’estuaire. Chose qui serait normale, car les jeunes rorquals à bosse ont l’habitude de revenir chaque été à l’endroit où ils ont été nourris par leur mère au cours de leur premier été. Habituée de l’estuaire, elle a comme caractéristique de ne montrer que rarement sa queue complètement quand elle plonge.
H887
Connue depuis 2017 d’abord par les observateurs de Mingan puis par ceux de l’estuaire depuis 2018 où elle séjourne pour des périodes allant de quatre semaines et plus. Les chercheurs ne connaissent encore peu de chose sur cette belle baleine à la queue blanche, pas même son sexe ni son âge, mais elle est déjà réputée pour ses acrobaties dans l’eau. Elle aime se rouler en surface en claquant ses nageoires pectorales ou caudale.
Pour en savoir davantage ou pour aider à la sauvegarde des baleines, rendez-vous à Baleines en direct.
Blizzard alias Blanche neige
Gaspar en arrière-plan Borqual à bosse H725
C’est enchantés après cette extraordinaire journée que nous regagnons notre « Paradis marin » pour une deuxième nuit. Avant de reprendre la route le lendemain, une petite randonnée (1,5 km) s’impose sur les crans pour nous rendre au Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir. Le centre est fermé à cause de la COVID, mais un agent de Parcs Canada sur place peut répondre aux questions des visiteurs. C’est l’endroit idéal pour l’observation des mammifères marins tout en ayant les deux pieds sur terre, bien qu’en ce qui nous concerne, c’est encore mieux au camping. Pour les gens qui n’ont pas accès au rivage, c’est là qu’il faut se rendre.
Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir
Puis, un peu de route vers la région de Baie-Comeau où nous nous arrêtons au quai de Ragueneau, reconnu comme Friendly RV. Effectivement un beau spot où deux dinosaures nous accueillent pour la nuit. Juste à côté du quai, un tout petit sentier offre de jolis points de vues. Nous contribuons allègrement à la boite de donation volontaire « pour l’église ».
Quai de Ragueneau
Nous voulions visiter la centrale électrique Manic-5, mais aucune disponibilité avant bien bien longtemps. On se contente donc de Manic-2 pour le lendemain. Un tantinet « tatillonneux » sur la présence de la caméra, du cellulaire et de la bouteille d’eau qui nous a valu trois aller-retour au stationnement, mais la visite fut fort intéressante et instructive malgré la très mauvaise température.
Centrale électrique Manic-2
Prochain arrêt, Pointe-des-Monts. Aucune disponibilité côté camping. Alors, après avoir explorer les lieux aux environs du phare nous allons ensuite nous installer aux abords de la route d’accès à la pointe pour la nuit. Ce n’est pas l’idéal et il n’y a pas de vue stupéfiante sur le fleuve, mais au moins c’est plat et tranquille.
Phare de Pointe-des-Monts
Après quelques recherches sur l’accessibilité à la réserve de parc national de l’archipel-de-Mingan, nous décidons de filer directement à Longue-Pointe-de-Mingan, un petit village un peu avant Havre-Saint-Pierre et qui constitue l’entrée ouest du parc. On y réserve notre camping (chose inusitée pour nous) pour deux nuits ainsi qu’une croisière au Parc. Il ne reste plus qu’à avaler les 350 km qui nous séparent et de nous arrêter à Sept-Îles pour du ravitaillement. Très belle route en général, il y a de magnifiques points de vue, quelques travaux de construction, mais on ne peut pas se plaindre.
À Longue-Pointe-de-Mingan, le camping de la famille Vibert, plutôt petit, offre des espaces assez étroits, mais situés directement sur le bord de l’eau. Nous nous installons et profitons de la longue plage pour nous dégourdir les jambes.
Quant au bateau de croisière, il s’agit presque d’une grosse chaloupe (12 passagers) et l’embarquement se fait directement sur la plage. Nous avons droit à un temps brumeux, mais la mer est d’un calme rare, aucune onde, c’est très étrange comme atmosphère, mais c’est extraordinaire.
Nous visitons d’abord l’île Nue, qui doit son nom au fait que la forêt y est absente. Ce sont ses beaux monolithes qui constituent le principal attrait de l’île. Encore une fois avec la brume, cela ajoute un côté mystique à l’endroit. On adore et la photographe fait de son mieux pour faire ressentir cette sensation sur ses images. Nous croisons nos doigts tout de même pour qu’un bon coup de vent passe afin de dégager le ciel pour notre prochain arrêt à l’île aux Perroquets, là où curieusement aucun perroquet ne vit…
Monolithes, île Nue
Il y a bien un vieux phare sur l’île, mais vous l’aurez compris, ce n’est pas ce qui nous intéresse.
Phare de l’île aux Perroquets
Nous, on veut voir les mignons petits pingouin! Ils nichent de chaque côté de l’île et l’accès est très limité pour leur protection. Du premier côté, nous apercevons nos premiers petits pingouins. Malheureusement, le coup de vent souhaité n’est pas passé et la brume encore assez épaisse, ajoutée à la distance qui nous séparent, rend bien difficile la séance photo. Quelques clichés, mais bon, nous décidons d’aller sur l’autre versant où nous aurons plus de chance.
Petits pingouins
De ce côté, il y a un dégagement à l’endroit où nichent les oiseaux et où l’on aperçoit notre premier macareux moine. Eurêka! On s’installe par terre et la photographe prend son plaisir en mitraillant les petits volatiles. D’ailleurs, si l’île porte le nom de perroquets, c’est justement à cause de cet oiseau surnommé « petit perroquet ». Devinez pourquoi. Bien sûr, en raison de son bec coloré qui s’apparente à celui d’un perroquet.
Bref, une belle excursion à ne pas manquer avec de bons gardes-parc de Parcs Canada sur les îles et un capitaine de bateau attentif à la demande de Dominique et qui prend son temps pour nous permettre de bien voir les pingouins sur l’eau.
Nous passerons le reste de la journée encore sur l’adrénaline de nos rencontres du matin, à visiter le coin en suivant le trottoir de bois qui longe la plage. Pas de doutes, Longue-Pointe-de-Mingan est à voir et nous sommes vraiment très heureux de notre séjour sur la Côte-Nord jusqu’à présent.
Coucher du soleil sur le camping de la Famille Vibert
Prochain arrêt, Havre-Saint-Pierre. Le camping affiche complet et on nous offre de nous installer dans le parking d’entrée, mais cela ne nous dit rien. C’est loin de la mer et du centre. Très peu d’intérêt pour nous. Au centre d’information touristique, on nous dirige vers le stationnement en gravier juste en face de l’église en plein centre de la ville. Relativement tranquille, ça fera très bien l’affaire pour une nuit d’autant plus que l’on peut aller partout à pied. Nous nous informons sur les possibilités de visiter la centrale Romaine-1, pas de place! Nous y passerons quand même pour au moins la voir de l’extérieur. Bof! Ça ne valait pas réellement le détour. Par ailleurs, nous réservons une croisière pour explorer le lendemain, la partie est de l’archipel-de-Mingan, là où les monolithes sont en plus grand nombre. Il faut savoir que cette partie du parc ne peut se visiter qu’à partir de Havre-Saint-Pierre et qu’il n’y a qu’une seule compagnie qui offre ce tour. Pour le reste de la journée, nous nous rendons au Cap Ferré pour un pique-nique. À quelques 20 minutes de route à l’est de Havre-Saint-Pierre (au km 1232), une route de gravier direction sud pendant environ 5 km (en gardant toujours la droite) conduit jusqu’à un stationnement. De là, une courte marche d’environ un kilomètre nous mène à la chute du Cap Ferré, très connue des gens du coin. Il s’agit d’un petite rivière qui, en arrivant sur le cap de pierre rouge, chute directement dans le fleuve d’une hauteur d’une dizaine de mètres. Ce n’est pas les chutes Niagara et même s’il ne s’agit que d’une très courte distance, prévoyez y passer quelques heures. Le sentier a la même formation géologique que celle de l’archipel de Mingan, sa flore rare ainsi que la cascade en tant que telle sont dignes de figurer parmi les plus beaux clichés Instagram et, surtout, vous voudrez y lézarder un brin.
Cap Ferré
Avant de clore la journée, un saut à la poissonnerie près du quai pour acheter une pizza aux fruits de mer et d’autres gâteries du genre. La lourde responsabilité de réchauffer la pizza sur le BBQ pour le souper sans la brûler reviendra à Jean-Pierre. On vous laisse deviner le résultat!
Poissonnerie du Havre
Le lendemain, il y a vraiment beaucoup de vent et la mer est quelque peu déchaînée. Nous décidons d’annuler notre croisière sans même attendre de savoir si le capitaine allait maintenir le tour ou non. Très simple, on nous a remboursé sans même poser de questions. Nous nous promenons dans la ville et visitons, dans l’ancien magasin général, la Maison de la culture Roland-Jomphe où l’histoire de Havre-Saint-Pierre est relatée.
Notre dernière destination vers l’ouest est Natashquan, le pays de notre grand poète québécois Gilles Vignault. En effet, au début, nous envisagions de nous rendre au bout de la route 138, à Kegaska, juste pour dire qu’on a été au bout du monde, mais, à bien y penser, ça ne nous tentait pas vraiment de nous taper la trentaine de kilomètres restante sur une route en gravier. Mais, Natashquan est quand même presqu’au bout du monde avec ses kilomètres de plage de sable fin, un joli camping (avec de la place) dans les dunes, la maison familiale de Vignault et la vieille école (fermées comme bien des endroits à cause de la COVID), les hangars des pêcheurs appelés Les Galets, classés biens culturels du Québec, remémorent depuis 150 ans la vie des pêcheurs de l’époque (aussi fermés) et ils sont très photogéniques. Qu’est-ce que c’est beau! Mais outre qu’il s’agit d’un très beau village, il y a une superbe chocolaterie artisanale avec des chocolats à la chicoutai et autres petits fruits sauvages que vous n’oublierez jamais! Paroles de un tuk-tuk pour deux! En tout cas, nous on en salive encore!
Maison natale de Gilles Vigneault
tLes Galets
Chocolaterie Coqueline
Bref, ça vaut absolument le détour.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour le lunch sur la magnifique et immense grève déserte du village de l’île Michon pour finir la journée à Baie-Johan-Beetz à 80 km de Natashquan. Le paysage marqué par les ravages d’un incendie qui eut lieu en 2013 est spectaculaire. Au kiosque d’information touristique, on nous indique un bivouac, pour 5-6 motorisés, sur les crans rocheux juste à l’ouest du quai. En arrivant au dit endroit, au moins une vingtaine de VR y sont déjà garés à peu près n’importe comment, mais sans nuire à la vue de chacun, sur les rochers qui constituent la plage. Mais quel endroit magique! Nous y resterons deux nuits tellement sous sommes fascinés par le lieu et qui pour Dominique, a des airs de Cap-aux-Oies, son endroit de prédilection dans Charlevoix.
Bivouac à Baie-Johan-Beetz
Chicoutai
Le personnel du centre d’information nous avait également recommandé quelques randonnées dont l’une menant à une ancienne mine de silice, le sentier Spar Mica ou sentier de la mine, 7 km aller-retour de niveau très facile. Des gens que nous y avons croisés nous ont dit que ça ne valait pas la peine de se rendre jusqu’au bout, que c’était très décevant et qu’il n’y avait rien à voir, mais puisque nous sommes là, aussi bien le constater par nous-mêmes. C’est vrai que le sentier, ou plutôt l’ancien chemin, n’intéresse pas vraiment, mais juste avant d’arriver au bout, une magnifique ouverture sur un paysage incroyable nous éblouit. Wow! Nous nous y arrêtons un bon moment simplement pour nous extasier devant ce que l’on a sous les yeux.
Sentier Spar Mica
Nous enchaînons notre marche avec le tout petit, mais tellement beau sentier Quétachou de 2 km aller-retour. Victime de l’incendie de 2013 (600 km2 furent incendiés) le sentier a été l’hôte d’une résidence d’artistes qui avaient pour mission de créer des œuvres qui se dégraderaient au fur et à mesure que la nature se régénérerait. Quelle brillante idée et c’est aussi agréable qu’amusant de voir les réalisations au travers des arbres brûlés et des milliers de fleurs sauvages qui recouvrent le sol. Car il faut dire que la période de floraison des rhododendrons alpins, des épilogues et autres espèces toutes aussi jolies les unes que les autres bat son plein. Une belle chute limite le sentier et accueille les marcheurs. Vraiment un endroit qui mérite qu’on s’y arrête sans hésitation.
Sentier Quétachou
Nous poursuivons notre retour vers l’ouest avec un second arrêt à Havre-Saint-Pierre (75 km) pour les pleins et les vidanges du tuk-tuk. Nous en profiterons pour déguster un club-sandwich au homard (qui, malheureusement, nous déçoit beaucoup) au restaurant La Promenade sur la rue principale en face de la mer et pour trouver un petit souvenir à la Place des artisans fermée lors de notre premier passage.
Le village de Magpie 75 km plus loin constitue notre prochaine étape. Nous nous installons le long de la voie menant au quai après avoir arpenté le joli petit village construit loin des règles urbanistiques usuelles. Des petites maisons coquettes, avec de grands terrains, pas de clôtures et des devantures pas toujours en fonction d’une logique. C’est un spot vraiment fabuleux avec un observatoire et un sentier de randonnée infini sur le cap avec vue sur le Golfe et où il est plus qu’agréable de marcher.
Bivouac Magpie
Sentier de randonnée Magpie
Huards
Nous voulions nous reposer un peu et y rester deux nuits, mais la quantité de moustiques en fin de journée nous a forcés à aller nous réfugier aux grands vents de Rivière-au-Tonnerre (60 km plus à l’ouest). Nous y avons visité la belle église Saint-Hyppolite où deux dames, deux sœurs à ce que nous comprenons, qui ont à cœur la sauvegarde de leur patrimoine religieux accueillent les gens. Elles étaient là pour nous raconter l’histoire de l’église peinte en bleu pâle et blanc, à l’intérieur comme à l’extérieur. Bien fières de leur joyau, elles s’attendaient bien à ce qu’on leur offre une contribution pour les travaux d’entretien. Pour le dodo, quelqu’un, la veille, nous avait parlé d’un superbe spot sur les hauteurs et un peu à l’écart du village. On ne sait toujours pas si ce terrain est privé ou non, mais il n’y a personne aux alentours et la vue imprenable, vraiment un des plus beaux bivouacs de la Côte-Nord.
Rivière-au-Tonnerre
Église Saint-Hyppolite
Bivouac à Rivière-au-Tonnerre
De Rivière-au-Tonnerre, on file ensuite pour un retour à Pointe-des-Monts (280 km). Bien qu’il n’y avait encore plus d’emplacements disponibles, on nous installe sur le stationnement du poste d’accueil, surnommé le « Lucky one ». Des gens très gentils auxquels nous nous sommes joints, après avoir goûté à leur très bonne pizza à la morue, autour d’un feu de camp où des membres de leur famille en vacances (des gens de Montréal) étaient rassemblés. Un séjour convivial et bien sympathique.
Phare de Pointe-des Monts sous un ciel un peu plus dégagé
Et là, la mauvaise température s’en mêle. Après le beau temps quasi mur-à-mur tout le long du voyage sur la Côte-Nord voilà que la météo prévoit de la pluie et du froid pour les prochains jours. Hum hum! « Et si on rentrait chez nous! On n’est pas loin, juste un peu plus de 400 km… »
Et go! Nous déroulons l’asphalte pour le reste de la journée et arrivons chez nous, fatigués, mais plus que satisfaits de notre séjour! Vive la Côte-Nord, ses plages sans fin, ses paysages arides, sa faune marine et aviaire et ses gens fort sympathiques et accueillants.