Bonjour,
Pour vous faire part de mon expérience.
Je suis parti vivre en Guadeloupe avec mon amie il y a deux ans.
Nous étions tous les deux en fin de mission CDD en métropole et nous avons profité d’une période de chomage pour nous expatrier et chercher du travail en Guadeloupe pour toutes les bonnes raisons déjà exposés dans les messages précédents. Je précise que je connaissais déjà la Guadeloupe pour y avoir travaillé 6 mois en déplacement depuis la métropole.
Tout d’abord il faut savoir que les démarches administratives sont longues et fastidieuses. On se plaint en métropole que l’administration est lente ; ce n’est rien comparé avec la celle de Guadeloupe.
Pour vous inscrire au assedic en Guadeloupe, vous aurez besoin d’y être domicilié et de le justifier en présentant soit une facture soit un bail. Il faut donc commencer par ca et trouver un logement… Pas facile si vous n’avez pas d’emploi fixe.
Une fois toutes les démarches effectuées et les revenus assurés pour un temps, parlons de la recherche d’emploi. Il n’y a pas ou peu de travail en Guadeloupe. C’est dur et long de trouver du job. J’ai eu la chance de trouver assez vite une mission d’interim de 3 mois (et c’est tout) mais ma compagne n’a rien trouvé d’interessant correspondant à sa formation durant des mois.
L’ambiance au travail, (pour ma part sur des petits chantiers de construction) n’a rien a voir avec celle de la métropole. En Guadeloupe c’est doucement le matin et surtout pas trop vite l’après-midi. Pour l’avoir vecu et aussi en avoir discuté avec des entrepreneurs, il est très difficile de diriger des guadeloupéens, ou du moins d’obtenir un rendement tout juste normal. Les syndicats sont omniprésents et les blocages constituts l’arme absolue …
Cela parait cliché et je ne vais pas me faire des amis ici mais c’est la réalité.
Une autre vérité bonne à dire : il y a du racisme en Guadeloupe, beaucoup…
Cela est flagrant lorsqu’on y vit. Les frustrations accumulées, le complexe d’infériorité par rapport à la métropole y joue pour beaucoup et cela se comprend lorsqu’on voit que la majorité des postes à responsabilité (aussi bien dans le privé que dans le public) sont occupés par des métros.
L’approche franche qui consiste à donné son opinion quite à déclencher une discussion un peu animée, ne donne pas de bons résultats car les gens se braquent assez vite
Aussi il faut faire preuve de beaucoup de diplomatie et de modestie avec une majorité des Guadeloupéen pour “se faire accepter”.
J’irais même jusqu’a dire qu’il faut parfois se prostituer intellectuellement pour éviter tous les sujets qui fachent si on veut se lier avec les gens et rentrer dans leur monde.
Et pourtant parfois cela ne suffit pas. Au fil des mois, certaines personnes avec qui nous nous étions liés, sont devenus aigris et nous ont tourné le dos. Comme si le touriste était le bienvenue mais les métros venant s’installer beaucoup moins.
La encore la réaction peut se comprendre mais c’est plus difficile lorsqu’un changement d’attitude intervient sans raisons apparente ; lorsqu’on passe du sourire au regard dur.
Tout ca pour dire que se faire de vrai amis en Guadeloupe est assez difficile, mais ce qui l’est plus encore est d’ignorer ces regards malveillants emplis de jalousie ou de je ne sais quoi des gens que vous croisez malgrès vos efforts pour être sympathique et tenter de vous intégrer.
Nous avons aussi rencontré quelques métros installés depuis plusieurs années, et la plupart ont très peu d’amis Guadeloupéens. Leur cercle est essentiellement composé d’autres métros ou de Guadeloupéens “métropolisé”.
L’ambiance dans ce milieu est encore plus pourrie car les métros “retranchés” sont encore plus aigris que les Guadeloupéen et deviennent à leur tour Raciste. Ils vivent entre eux et participent très peu à la vie locale. Toujours les même sujets qui sont abordés, et des propos parfois plus que limite démontrant une rancoeur accumulée au fil du temps. “Et pourtant je ne suis pas raciste mais …” vous disent certains.
Dernier sujet, l’insécurité. Impossible de le nier, la Guadeloupe est rongée par le fléau de la drogue et du chomage chez les jeunes et la violence y est monnaie courante. Bien plus influencé par la culture noir américaine, les jeunes Guadeloupéen désoeuvrés aime ressembler à leurs idoles tréssées et paré de bijoux brillants, et surtout armé …
Pour une ile de la taille d’un département, il y a trop d’homicide, beaucoup trop … ; et parfois pour des différents d’adolescents (prêt de scooter ou histoire de regard et de respect) le sang coule et des familles pleurent.
Evitez à tout prix (encore plus si vous êtes blancs) de répondre aux invectives des groupes de jeunes que vous pourrez croiser avec votre petite amie. Passer votre chemin sans broncher, sous peine de déchainer des réactions disproportionnées, d’en venir aux mains et de recevoir coup de couteau ou jet de bouteille en verre, voir pire … Vu en “live” à plusieurs reprise. Et j’ai moi même évité de justesse un coup de couteau de cuisine pour un vol à l’arraché d’un sac à dos que je ne lachais pas car mal arraché … Ce que j’ai retenu et qui m’a frappé, c’est justement le manque de retenu dans ces situations. Les lames que j’ai vu sortir du short ou les bouteilles ramassées n’étaient pas la pour faire peur, mais pour frapper et rapidement sur un coup de sang…
En gros pour reussir votre installation en Guadeloupe, adoptez profile bas, écrasez vous, faite le nanar toujours d’accord, ne rentrez pas en conflits (aussi bien au boulot que dans la vie) et peut être que vous pourrez vivre votre petit paradis.
Pour notre part, après un an nous sommes reparti pour concevoir et élever nos futurs enfants en métropole. Nous avons laissé cette île dont nous avons pris la mesure, au point d’être presque lassé des plages, des cascades et des randos en montagne, à ses habitants pour la plupart trop peu disposés à partager ses richesses avec des “envahisseurs”.
Nous avons aimé la monotonie de la vie sans saison et la douceur du climat, sans parler de la beauté de l’archipel, mais les barrières à franchir pour se sentir intégré, et apprécier pleinement la vie demandait trop d’effort contre nature qui nous obligeait à jouer un rôle constament.
Fait étonnant, les Guadeloupéens les plus ouverts que nous ayons rencontrés sont ceux ayant déjà vécu en métropole.
Une solution pour réconcilier la Guadeloupe avec sa métropole et changer les mentalité. Fournir a chaque écolier un stage de quelques semaines dans une école en métropole pour developper les relations et briser tous les préjugés qui font que les Guadeloupéens se renferment sur eux même.???
Désolé par la longueur du message. J’en aurais tellement à raconter…