Bonjour “Mechtilde”,
Non seulement je confirme ce que vient de dire pouletcitron, mais il a fait des raccourcis. Derrière les raccourcis, des aspects encore plus compliqués…
Je vais essayer d’être claire et “brève”.
Au Maroc, pour embaucher un étranger, un employeur doit prouver qu’il n’a pas trouvé d’employé Marocain équivalent au profil du candidat étranger.
C’est environs 3 semaines (minimum) de démarches, payantes, pour l’employeur, auprès de l’ANAPEC (service de l’emploi marocain).
Si l’ANAPEC dit OK, le candidat français doit demander un visa de travail auprès du ministère du travail marocain. 3 semaines (minimum) avant d’avoir la réponse.
Si c’est ok, l’employé peut commencer à travailler, de façon déclarée (avec contrat de travail, fiche de salaire, sécu sociale marocaine, etc). ça veut surtout dire avec charges patronnales à payer pour l’employeur.
L’employé peut commencer à travailler, mais il doit entamer des démarches pour demander sa carte de résident. Il faut de nombreux documents, dont un bail de location. ça parait simple, ça ne l’est pas !
La sécu sociale se généralise depuis très peu de temps au Maroc. La plupart des Marocains ont l’habitude de travailler et faire travailler sans contrat. Il n’y avait pas vraiment de sécu, pas de cotisations retraite ni chômage… donc à quoi bon déclarer ?
Les employeurs marocains rechignent à employer et déclarer des étrangers :démarches admin trop lourdes, trop coûteux.
Mais ils font leurrer les candidats.
Ils font croire que, ils promettent, ils retardent, ils font du chantage… et finalement les “employés” étrangers se retrouvent coincés : ils n’ont plus aucune autre perspective de travail, ils se sont attachés aux élèves, les parents sont également très gratifiants, c’est une expérience super… et finalement, vous n’êtes rien pour les patrons, à part un faire-valoir qui attirent des inscriptions (donc des sous - mais pas pour vous !).
Et pendant ce temps, vous n’avez plus aucune sécurité sociale, vous n’êtes toujours pas déclaré, donc vous ne pouvez pas demander votre carte de résident, vous devez donc penser à sortir tous les 3 mois (durée visa touristique) du maroc, etc etc.
bref vous vivez au black.
Et plus vous vous y accrochez avec espoir (puisqu’on vous fait miroiter “bientôt”, plus vous vous enfoncez…
On peut quand même espérer, bien sûr, que vous perceviez réellement le montant salarial “promis” (au black, certes).
Ce que je décris n’est absolument pas quelques cas exceptionnels. Ce sont des très grands classiques.
Pour revenir sur un point évoqué par pouletcitron :
En effet, les écoles privées empochent de l’argent au moment des inscriptions (printemps et juin). Et des inscriptions, il y en a quand les parents ont la certitude que les enseignants sont français (gage de qualité de l’enseignement). Ils payent pour ça !
Vous serez invitée à être présente à une journée “portes ouvertes” de l’école. Vous serez un faire-valoir…
Je sais que je ne suis pas encourageante du tout…
J’ai moi-même évité de justesse ce piège en 2012. Depuis, j’ai eu quelques contacts directs et beaucoup de retours indirects de candidats à des emplois d’éducatrices ou d’enseignants en écoles privées au Maroc. Ceux, ou plutôt celles, qui ont tenté l’aventure… ont connu des mésaventures.
Je n’ai eu aucun retour d’expérience réussie.
Alors je préfère ne pas vous leurrer…
Mais si vous relevez le défi, je serais très intéressée de savoir comment cela se passera pour vous.
Bien cordialement,
Murielle