Carte d'identité Martinique
- Statut : collectivité territoriale unique.
- Superficie : 1 128 km².
- Situation : à 7 000 km de la France, à 3 150 km de New York, à 440 km de la première côte sud-américaine. 25 km la séparent de la Dominique, 37 km de Sainte-Lucie. Quant à la Guadeloupe, elle est à 120 km.
- Préfecture : Fort-de-France.
- Population : 360 749 habitants.
- Densité : 320 hab./km².
- Président du conseil exécutif : élu en 2021, Serge Letchimy (PPM).
- Point culminant : la montagne Pelée (1 397 m).
Économie
Bien avant l’euro, c’est le sucre qui fut la 1re monnaie d’échange internationale, et les Antilles, durant plus de 300 ans, jouèrent le rôle de Fort Knox : près de 472 sucreries en avaient fait le grenier à sucre du monde.
Si le boom économique reposait uniquement sur le sucre et le rhum aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le cours du sucre s'étant effondré dans les années 1960, la production annuelle de canne atteint aujourd'hui difficilement 200 000 t, ce qui la place très loin derrière Cuba, et même derrière ses voisines des Caraïbes.
On importe, car, avec une seule usine encore en activité, celle du Galion à La Trinité, les besoins locaux ne sont même plus totalement couverts et le rhum ne se vend pas si bien que ça, malgré l'effet positif de l'AOC créée en 1996.
Petit tour d'horizon économique...
Force et fragilité de la banane antillaise
La banane est délicate, très sensible aux aléas climatiques. Si les ouragans Irma et Maria ont globalement épargné la Martinique en 2017, leurs vents violents ont malheureusement détruit la majorité des régimes, trop lourds (30 à 40 kg !) pour résister aux vents violents. Les planteurs ont toutefois été soutenus et ont vite replanté.
Aujourd’hui, la « filière banane » reste la principale activité agricole de la Martinique et les champs de bananiers couvrent 25 % de la superficie cultivée du département. Mais, en une vingtaine d'années, l'île a perdu des milliers d'hectares de terres cultivables par an au profit de la construction.
La Martinique se classe autour du 30e rang mondial de producteur de bananes (c’est l’Inde qui décroche la 1re marche du podium), mais elle reste tout de même le 2e fournisseur en Europe (derrière les îles Canaries !). Une position qu’elle occupe principalement grâce à ses efforts constants visant à faire de sa banane un produit d’excellence.
Depuis quelques années, on produit en Martinique une banane hybride, non traitée. Un gros progrès, qu’accompagnent un travail sur la jachère et la rotation des cultures. Enfin le retour au cycle naturel ! Le tout pour un résultat reconnu encourageant... Du moins l’important est-il d’y croire, et de faire vibrer la fibre patriotique, grâce à un gros effort de communication.
D’autant que le transport des bananes entre Fort-de-France et Dunkerque, où elles arrivent, vertes, par conteneurs, est une des conditions essentielles de la survie au sens large de ces fameuses bananes élevées au rang de 2e production fruitière nationale.
Une économie en pleine crise de nerfs
À propos de cargos, un autre point délicat est à souligner : quand un conflit social éclate dans ce secteur sensible, c’est l’économie de l’île tout entière qui est en danger, le port étant la plaque tournante de la Martinique, puisque la majeure partie de ce qui s’y consomme est importée. On n’a pas su (ou pas voulu) tisser des liens étroits avec les autres îles de la zone caraïbe, sans doute pour ne pas attiser le sentiment indépendantiste en rapprochant l’économie martiniquaise de celle des îles voisines... Résultat : une insurrection sociale générale en 2009, d’abord en Guadeloupe, puis ici, en Martinique, avec les conséquences que l’on sait.
Dans ces conditions, difficile de s’étonner des chiffres parfois atteints par le taux de chômage, qui était de 18 % en 2019 ! La Covid n’a évidemment rien arrangé, mais la reprise est évidente depuis 2022. En effet, il a atteint 9,9 % en 2023 contre 13,30 % en 2022. C’est donc en bonne voie et l’île, dans le contexte caribéen, reste la plus « riche » de l’arc antillais. Pour autant, la jeunesse martiniquaise, surdiplômée par rapport aux capacités d’emploi offertes sur l’île, doit bien souvent « enjamber l’eau », comme le dit joliment une expression locale, pour espérer trouver un emploi en métropole. Plus de 117 000 Martiniquais vivent déjà en France continentale.
Le tourisme est un secteur d’activité moteur. Quand la crise de la Covid-19 éclate en mars 2020, le gros de la saison touristique est passé. Ouf ! La fin de l’année est aussi une bonne surprise : la fermeture des remonte-pentes dans les stations de ski de la métropole provoque un flux touristique inespéré en décembre 2020 et janvier 2021 vers la Martinique et la Guadeloupe. En 2022 et 2023, le retour des voyageurs met du baume au cœur à toute la profession !
Sur le plan stratégique, le développement des petites structures hôtelières permet de jouer la carte du charme et du confort, et on assiste à l’émergence de nouveaux produits touristiques, bien adaptés aux nouvelles exigences, côté mer, mais aussi côté terre, où il y a encore beaucoup à faire.
Dernier point notable, on redonne enfin au sourire sa fonction commerciale et bienveillante. Son absence fut longtemps un reproche fait aux Antilles françaises. Mais ce travers se conjugue désormais au passé.
Marché intérieur et tourisme vert
L’essentiel du flux touristique martiniquais dépend de la métropole. Pourtant, l’augmentation du pouvoir d’achat des populations locales entraîne l’ouverture d’un vrai marché intérieur, jusqu’alors curieusement délaissé. Beaucoup d’efforts sont faits, sur place, pour inciter les résidents à visiter leur île. Le Nord quand on réside dans le Sud ou à Fort-de-France, et vice versa. Les familles n’hésitent plus à se déplacer pour le week-end ou pour les petites vacances à l’intérieur de leur île, ce qui se pratiquait rarement autrefois. Hébergements, restos, visites, sorties en mer... un marché en pleine expansion. La crise Covid (et l’impossibilité de se rendre à l’étranger) n’a fait qu’amplifier cette tendance.
Autre axe de développement, celui du tourisme vert et culturel au sens large, qui n’a jamais eu autant le vent en poupe. Ce tourisme raisonné et protecteur de l’environnement permettra sans doute d’éviter les erreurs architecturales comme celle de la Pointe-du-Bout, pour ne citer qu’une des aberrations engendrées par le tourisme du « tout inclus ». Les efforts mis en place ces dernières années pour un vrai tourisme patrimonial sont à saluer.
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