Histoire Dublin
Les origines de Dublin
Aux premiers siècles de notre ère, le géographe Ptolémée cite le nom d’une localité, Eblana, située approximativement à l’endroit où se trouve Dublin. Des Celtes s’étaient installés, dès l’époque préhistorique, sur les bords de la Liffey, que l’on franchissait facilement à gué, d’où son nom en gaélique : Baile Atha Cliath, la « ville du gué des haies de roseaux ».
Dubh Linn, la « mare noire », était probablement un quartier du village celtique, qui devait son nom aux eaux noires de l’estuaire. Au IXe siècle, sans doute vers 840, des Vikings y construisent un fort . Petit à petit, ces forts deviennent de petites colonies de peuplement.
La municipalité de Dublin, obligée de trouver une date de naissance pour le millénaire de la ville, choisit 988, date de la 1re trace écrite du paiement d’un impôt ! À cette époque, Brian Boru, roi du Munster, réussit à unifier la plus grande partie de l’Irlande et à s’imposer comme roi de l’Irlande, empêchant ainsi les Scandinaves de faire main basse sur l’île.
Dublin, ville anglo-normande
À partir de 1169, l’Irlande tombe aux mains des nouveaux envahisseurs de l’île, les Normands, eux-mêmes descendants des Vikings, mais passés par la France... Richard Fitzgilbert de Clare, dit Strongbow, qui travaille pour le compte d’Henry II d’Angleterre, s’empare de Dublin fin 1170.
En 1204, le château de Dublin est construit et la cité fortifiée. Il en reste aujourd’hui une tour et quelques vestiges de remparts. La ville n’est encore qu’une grosse bourgade : elle compte environ 8 000 habitants à la fin du XIIIe siècle.
De cette période à 1921, Dublin symbolise le pouvoir britannique. Elle est la « capitale » du Lordship of Ireland (Seigneurie d’Irlande) et, son territoire, connu sous le nom anglais de Pale, est le seul sur l’île qui soit véritablement contrôlé par la couronne d’Angleterre.
Un nouvel élan
Au XVIe siècle, la ville voit son rôle de centre administratif se réaffirmer. La création de l’université protestante de Trinity College en 1592 manifeste le désir de la couronne d’Angleterre de marquer sa domination culturelle. Mais la cité ne s’affirme vraiment qu’au XVIIIe siècle : la population passe de 20 000 habitants en 1640 à 50 000, puis à 60 000 en 1700.
Des Huguenots, qui quittent la France à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (1685), s’installent dans le quartier des Liberties : parmi eux, de nombreux artisans qui excellent dans le tissage de la soie.
Au milieu du XVIIIe siècle, la ville deviendra même la deuxième ville de l’Empire britannique. Le commerce maritime florissant et l’exploitation forcenée de la paysannerie irlandaise favorisent ainsi l’apparition d’une riche bourgeoisie protestante.
La ville se couvre de monuments civils prestigieux, de belles demeures et de romantiques jardins : c’est la période georgienne, du nom de 4 rois d’Angleterre nommés George, régnant de 1714 à 1830. Les nouveaux riches tournent le dos au Dublin médiéval et font construire de nouveaux quartiers.
Grandeur et décadence
En 1759, la brasserie Guinness est fondée. En 1782, avec l’autonomie octroyée au Parlement irlandais, Dublin atteint le sommet de sa splendeur, même si, bien sûr, l’enrichissement est réservé aux classes moyenne et supérieure.
Pourtant, suite à la révolte des United Irishmen, en 1800, la suppression du Parlement, la reprise en main directe de l’Irlande par l’Angleterre, le départ des grands propriétaires pour Londres provoquent le déclin rapide de la ville. Les masses paysannes ruinées, affamées, s’entassent bientôt dans Dublin. La ville compte alors 180 000 habitants. Pendant la Grande Famine, Dublin souffre relativement moins que les campagnes : l’exode rural est alors à son comble. Au début du XXe siècle elle est l’une des villes les plus pauvres d’Europe.
La ville connaît toutefois à la fin du XIXe siècle un extraordinaire bouillonnement culturel. Lady Gregory et Yeats ont rallié tous ceux qui voulaient faire revivre la culture gaélique. La création de l’Abbey Theatre en 1904 fut un grand événement.
Parallèlement, l’agitation politique reprend (création du Sinn Féin, etc.). Et c’est dans ce terreau culturel et politique que se préparent la grande insurrection de Pâques 1916, la prise de la Grande Poste et la proclamation de la république. La répression est terrible : 15 insurgés sont exécutés.
Ville grise tout en couleurs
De 1921 aux années 1970, la cité n’évolua guère, gardant quasiment intacte son apparence de ville du XIXe siècle. Les immeubles se dégradaient. Les taudis faisaient place à d’immenses parkings, faute de moyens pour construire autre chose.
Puis les subventions de l’Union européenne et le boom de la Net-économie passèrent par là. Des quartiers entiers jaillirent de terre, comme celui de Docklands, avec son lot de sièges d’entreprises internationales, de centres commerciaux, d’hôtels dédiés au tourisme d’affaires, d’appartements pour golden boys.
Au début des années 2000, le modernisme sans état d’âme semblait avoir pris le pas sur les autres. Depuis, la crise financière et immobilière est passée par là et a laissé nombre de personnes sur le carreau. Mais on ne doute pas un seul instant que l’énergie des Dublinois leur permettra de surmonter les difficultés.
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