Histoire et dates-clés Alpes
Quelques dates historiques
- 218 av. J.-C. : guidée par Hannibal, une armée d'éléphants piétine les neiges. Avec des pertes, elles aussi, très lourdes.
- 121 av. J.-C. : Rome conquiert les Alpes en battant les Celtes (Allobroges), puis les Germains (Cimbres et Teutons).
- 443 : Aetius, général romain, installe les Germains burgondes au « pays des sapins », la Sapaudia (Savoie).
- 1034 : Rodolphe, maître du nord de la Savoie, lègue son royaume à l'Empereur germanique.
- XIVe siècle : devenus ducs, les comtes de Savoie créent un véritable État, avec pour capitale Chambéry. « Portiers des Alpes » contrôlant 4 cols sur 6, ils s'opposent aux Dauphins.
- 1429 : la Savoie est réunie au Piémont, avant d'obtenir, au XVIIIe siècle, la Sardaigne.
- XVIe siècle : menacé par la France, le duc de Savoie déménage sa capitale à Turin.
- 1786 : 1re ascension du Mont-Blanc.
- 1792 : les armées de la Révolution occupent la Savoie, qui devient le « département du Mont-Blanc ».
- 1858 : en échange d'une aide française pour conquérir l'Italie, le duc de Savoie cède à Napoléon III ses possessions alpines et le comté de Nice. Les Savoyards vont plébisciter l'accord.
- 1860 : naissance des 2 départements Savoie et Haute-Savoie.
- 1921 : lancement de Megève, 1re station de sports d'hiver française, inspirée des voisines suisses et autrichiennes.
- 1924 : 1ers Jeux olympiques d'hiver, à Chamonix.
- 1944 : nombreux foyers de Résistance, notamment au plateau des Glières.
- 1955 : le téléphérique de l'aiguille du Midi (le plus haut du monde à l'époque) offre l'ivresse des sommets à tout un chacun.
- 1962 : création du parc national de la Vanoise, le 1er du genre en France.
- 1968 : Jeux olympiques d'hiver à Grenoble : Killy remporte 3 médailles d'or.
- 1992 : Albertville accueille les Jeux olympiques d'hiver. Jolie moisson de médailles, et cérémonie d'ouverture mémorable.
- 1999 : incendie du tunnel du Mont-Blanc, qui fait 39 morts.
- 2010 : 150e anniversaire du rattachement de la Savoie à la France.
- 2013 : la skieuse du Grand-Bornand, Tessa Worley, décroche le titre de championne du monde en slalom géant, exploit qu'elle renouvelle en 2017.
- 2016 : 1er coup de pelle pour le lancement des travaux de la ligne ferroviaire Lyon-Turin à travers les Alpes (via une série de tunnels). Desservira notamment la Maurienne. Mise en circulation prévue à l’horizon 2030.
- 2023 : championnats du monde de ski alpin à Courchevel-Méribel ; Alexis Pinturault se hisse sur la 1re marche du podium en combiné.
- 2025 : année internationale de préservation des glaciers, lancée par l’Unesco. On attend des initiatives pour fixer des objectifs ambitieux.
Sécession
« SE » : cette curieuse plaque ornant le derrière des autos immatriculées 73 et 74 indique la Savoie. Elle sert d'emblème aux quelque 3 000 adhérents du Parti Savoisien - ou Ligue Savoisienne -, créé en 1994 pour restaurer l'indépendance de l'État de Savoie.
On se souvient comment le duché de Savoie, borné à l'ouest par un puissant royaume, avait tourné ses ambitions vers l'Italie, et mis la main sur le Piémont. Mais lorsque Turin devint sa capitale, les Savoyards s'émurent d'en être désormais réduits à jouer les supplétifs.
Quand vint l’heure de l’unité italienne, le Savoyard Cavour, président du Conseil de Victor-Emmanuel II, troqua l’aide militaire de Napoléon III contre la cession de la Savoie et du pays niçois. Sous réserve d’un référendum qui, en 1860, sera approuvé à 99,8 % (un score qui laisse aujourd’hui rêveur...).
Les régions du Nord, géographiquement tentées par le rattachement à Genève, se prononçant pour le « Oui et zone », c’est-à-dire l’établissement d’une zone franche, qui sera très vite supprimée...
C’est ce référendum que conteste aujourd’hui le Parti savoisien. En dépit d’un passéisme revendiqué – le retour aux racines –, les Savoisiens se veulent plus proches de la Ligue lombarde que du FN et, tout en lorgnant sur un rattachement à la Suisse romande, bornent leurs revendications au cadre local : rapatriement des sièges sociaux du tunnel du Mont-Blanc et de la Compagnie des Alpes, détentrices du pactole des stations de ski.
Résistance
Promue « Compagnon de la Libération », la ville de Grenoble dispute les palmes de la Résistance à d’autres foyers régionaux : Lyon, bien sûr, mais aussi les maquis de Chartreuse, de l’Oisans, de Belledonne, du plateau des Glières, sans oublier les innombrables caches d’enfants (au 1er chef Izieu) ou les passages de juifs en Suisse.
Dans cette épopée, le Vercors occupe une place à part avec ses 3 000 hommes en armes, ses 800 victimes et ses espoirs fous : la République française y fut proclamée le 3 juillet 1944, 20 jours avant l’assaut nazi qui, malgré son sinistre succès, laissa assez de rescapés qui prêtèrent main-forte à l’avancée des troupes alliées.