Histoire et dates-clés Bordeaux
D'un timide village de forgerons gaulois naîtra Burdigala la romaine, au développement rapide, à l'économie florissante dès le Ier siècle. Les alentours sont occupés par des Ligures d'origine ibérique et des Celtes. Celtes ? Pas si sûr. Burdigala viendrait de 2 mots : gala, qui signifie « gaulois », et burdin, en basque, qui est le « fer ».
Les invasions répétées du IIIe siècle vont probablement amener ceux qu'on appellera les Bordelais à se réfugier à l'intérieur d'un rempart qui délimitera la ville jusqu'au XIIIe siècle. Les fortifications suivent la courbe de la Garonne, d'où le nom de « port de la Lune » donné à la ville et ses armes au croissant de lune argenté.
Après avoir été répudiée par le roi de France Louis VII, Aliénor, héritière du duc Guillaume d’Aquitaine, apporte en dot, lors de son remariage avec Henri Plantagenêt en 1152, de nombreux domaines, dont le duché de Guyenne et Bordeaux. Par héritage, Henri devient roi d'Angleterre, inaugurant 3 siècles de période anglaise en Aquitaine.
Henri et Aliénor sont alors à la tête d'un vaste territoire qui déséquilibre les Capétiens et déclenche une guerre sans fin (celle de Cent Ans) entre Français et Anglais. Cette situation favorise l'expansion viticole et l'exportation massive du claret (vin primeur) en direction de l'Europe du Nord: « privilège des vins » impose la vente des vins de Bordeaux avant ceux de l'arrière-pays. La ville s'agrandit, son commerce prospère.
La « Guyenne », déformation anglaise d'Aquitaine, n'a jamais été aussi riche en vendant son vin et ses armes, sans distinction de camp. Les grands seigneurs aquitains sont farouchement anglophiles. Mais la bataille de Castillon marque, en 1453, le retour de la ville sous tutelle française et la fin de la guerre, malgré de nombreuses révoltes.
L'âge d'or de Bordeaux
Louis XIV fait détruire tout un quartier pour élever une forteresse à la Vauban afin de contrôler la partie nord de la cité. Au XVIIIe siècle, Bordeaux va vivre son « âge d'or », fondé sur la continuité du commerce du vin, que l'on sait maintenant faire vieillir, et la naissance du commerce triangulaire vers l'Afrique et les Antilles.
Des cours, bordés d'arbres, sont créés sur l'emplacement des remparts, des ensembles grandioses longent les quais, la place de la Bourse et les allées de Tourny. Le quartier des Chartrons, véritable QG du négoce du vin, date de cette époque.
Parallèlement, la construction du Grand Théâtre et de l'archevêché, le palais Rohan, l'actuel hôtel de ville, l'édification de somptueux hôtels particuliers et d'immeubles bourgeois parachèvent un ensemble architectural d'une exceptionnelle cohérence.
La Révolution
La Révolution vit la création du parti des Girondins, mené par Vergniaud. Les Girondins prônaient une république de type fédéral et s'opposaient aux Jacobins. Accusés par les Montagnards de conspirer contre la république, 22 Girondins furent exécutés après une nuit de beuverie à la Conciergerie.
Les grandes heures du port de Bordeaux
Difficile de penser que le port de Bordeaux fut le 1er de France et le 2e port d’Europe après Londres au XVIIIe siècle, vu l’image qu’il présente aujourd’hui. C’est bien simple, il a carrément disparu : le dernier cargo a largué ses amarres du quai des Chartrons en 1987, et le port autonome de Bordeaux s’est installé, depuis, en aval sur la Garonne.
Mais pendant longtemps, Bordeaux et son port des Chartrons, situé à 98 km de l’océan par la voie fluviale, étaient l’endroit idéal pour charger les navires du célèbre claret dont allaient se délecter les Anglais. Dès le début de notre ère, la Garonne a d’ailleurs eu une vocation portuaire, puisque le vin romain passait déjà par là.
Au XVIIIe siècle, le quartier des Chartrons, véritable salon permanent du vin, voyait alors une population huppée, liée au négoce.
Aujourd’hui, le port s’est développé tout le long de la Garonne et de l’estuaire de la Gironde par secteurs d’activités : port marchand à Bassens, produits pétroliers raffinés à Ambès et Pauillac, tandis que Le Verdon, « l’avant-port » situé à plus de 90 km de la ville, surdimensionné, ne s’est pas remis du choc pétrolier. Malgré cette mutation, l’activité portuaire a considérablement baissé ces dernières années, concurrencée (et dépassée) par La Rochelle.
Bordeaux XXIe siècle
Bordeaux a connu une mutation incroyable au cours de ces 20 dernières années.
À la fin du mandat de Jacques Chaban-Delmas, maire inamovible de 1947 à 1995, le problème des quais n'était toujours pas vraiment résolu. 1994 révéla le projet d'aménagement des deux rives du fleuve, confié à Dominique Perrault, mais le problème des ponts, faute d'avoir été traité à temps, se révélait crucial. Avec seulement quatre ponts, la ville manquait de points de franchissement de la Garonne.
En 1995, le maire Alain Juppé a fait aboutir les grands dossiers du tramway et de l'aménagement des quais. Aujourd'hui, une grande partie du réseau est achevée (il ne reste que certaines lignes à prolonger pour couvrir l'agglomération). La ville est peu à peu rendue aux piétons et l'ensemble du centre classé en « zone 30 » (vitesse limitée, accès limité par des plots).
La construction du pont Chaban-Delmas reliant les quartiers Bacalan et Bastide a détourné les voitures du centre-ville, en même temps qu'a été décidée une réorientation de la ville vers le fleuve, ce fleuve qui coupe la ville en deux. Et le futur pont Jean-Jacques Bosc, prévu pour 2020, reliera le sud de Bordeaux à Floirac.
Avec la fermeture (qui semble désormais définitive) du pont de Pierre aux voitures, les automobilistes sont fortement incités à laisser leur véhicule à la périphérie de la ville.
La réussite de Bordeaux, c’est d’abord la mise en lumière des monuments les plus notables et de la promenade plantée le long des quais, ainsi que le ravalement des façades grisâtres.
De nombreux quartiers sont en mutation.
Celui de la gare Saint-Jean est en train de changer de visage avec la création du gigantesque quartier Euratlantique (bureaux, commerces, logements, Maison de l’économie créative et de la culture-MÉCA) qui vise à dynamiser les alentours de la gare.
La rive droite, où se développent des quartiers à la mode, cernés d’espaces verts, est en plein essor et Bacalan poursuit sa métamorphose.
Au nord des Chartrons, la Cité du Vin a créé l’événement en 2016 en célébrant le vin dans son universalité, sa dimension culturelle et sa modernité. Ce musée à l’architecture audacieuse s’est vite intégré dans le paysage bordelais et s’impose désormais comme une référence incontournable, au même titre que les Confluences à Lyon ou le MUCEM à Marseille.
Tout près, sur le site des Bassins à flot, un autree colosse a vu le jour en 2019 : le musée Mer Marine, totalisant 6 000 m² entièrement consacrés au grand large.
On n’arrête plus Bordeaux, qui évolue sans cesse à un rythme qui s’est accéléré ces dernières années ! En est l’illustration la nouvelle ligne LGV qui met Paris à 2h08 de la capitale du vin !
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