Santé et sécurité Côte d'Ivoire
Santé
La fièvre jaune : vaccination obligatoire
La vaccination contre la fièvre jaune, maladie mortelle que l’on attrape sans s’en apercevoir, transmise par les moustiques, est un passage obligatoire avant de partir en Afrique intertropicale. La vaccination contre la fièvre jaune est indispensable dès l’âge de 6 ou 9 mois, même lorsqu’elle n’est pas administrativement exigée. Elle protège pendant au moins 10 ans.
Bien noter les points suivants.
- Cette vaccination ne peut se faire que dans les centres de vaccination habilités (il y en a plus d’une centaine en France). Pour connaître votre centre le plus proche, renseignez-vous auprès de votre médecin traitant.
- La protection est conférée seulement 10 jours après l'injection (sauf en cas de rappel : protection immédiate). Il est donc nécessaire de s’y prendre à l’avance.
- Le carnet de vaccinations est demandé à l'arrivée.
Autres vaccinations conseillées
- Diphtérie, tétanos, poliomyélite, BCG, ROR, coqueluche, Haemophilus b.
Les trois premières, conseillées chez l'adulte, deviennent extrêmement souhaitables lorsque l'on voyage, et le rappel est une priorité avant le départ.
- Hépatite A et B, fièvre typhoïde.
- Méningite à Haemophilus influenzae b, ROR, coqueluche : tous les enfants de moins de 3 ans voyageant en Afrique doivent impérativement être vaccinés contre ces maladies.
- Éventuellement rage, méningite bactérienne A, C, Y, W135.
Le paludisme (La malaria)
Le paludisme est présent à travers toute l'Afrique Noire, et d'autant plus qu'il fait chaud, humide, et que les populations sont pauvres.
Un traitement préventif contre le paludisme est donc recommandé avant tout séjour en Côte d'Ivoire (classifiée en zone 3).
Il importe aussi de diminuer le risque de contracter le parasite en diminuant le nombre de piqûres de moustiques : moustiquaire, répulsifs anti-moustiques, et vêtements recouvrant un maximum le corps.
La dengue
Les autorités sanitaires attirent l’attention en raison de la multiplication des cas de dengue. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques.
En conclusion
Il faut s'y prendre suffisamment tôt. Les vaccins ne se faisant pas tous en une seule fois, il est conseillé d'effectuer une consultation de voyage au moins 4 semaines avant le départ.
Avant de partir en Côte d'Ivoire
Consultations de voyages tropicaux
Il est fortement conseillé d'aller voir un médecin. Des consultations de voyage se tiennent à votre disposition dans de nombreux hôpitaux : en général, il y a au moins un service de maladies infectieuses et tropicales dans chaque CHU.
Ne pas oublier
- D’aller chez le dentiste. Attention aux dents creuses ou mal obturées.
- Votre carnet international de vaccinations (surtout pour la fièvre jaune).
- Les coordonnées de votre médecin ou du centre de médecine tropicale que vous avez consulté avant le départ.
Ce qu'il faut prévoir
- De quoi faire face aux petits bobos (pince à épiler, compresses, sparadrap, antiseptique cutané...).
- Des seringues et des aiguilles.
- Une crème de protection solaire indice maximum et une crème de protection des lèvres.
- Des chaussures de marche fermées.
- Un désinfectant des eaux de boisson (Hydroclonazone, Micropur® DCCNa). Laissez agir 1h avant consommation.
- Répulsif anti-moustiques (type Repel Insect).
- Une moustiquaire imprégnée d'insecticide.
Dans votre trousse à pharmacie, munissez-vous de :
- vos médicaments contre le paludisme ;
- vos médicaments contre les diarrhées banales ;
- un ralentisseur intestinal (type Imodium®), ou, mieux, un antisécrétoire (Tiorfan®) ;
- un désinfectant intestinal (type Ercéfuryl®) ;
- un antibiotique à large spectre (type Ciflox® ou Oflocet®) ;
- un pansement gastrique (type Smecta®) ;
- un anti-vomitif (type Primpéran®) ;
- un antispasmodique (type Spasfon Lyoc®) ;
- un antiallergique (type Aerius®) ;
- un antibiotique actif sur diverses infections, en particulier intestinales (type Oflocet®).
Sur place
Attention : aucune personne n'est à l'abri d'un problème sanitaire. Il va falloir avoir du bon sens, faire ce qu'il faut en se gardant de trop en faire. Nous ne retiendrons donc que ce qui est à la fois souhaitable et possible.
Les boissons
- Essayez de consommer des boissons « industrielles » : eaux dites de source, limonades, boissons aux fruits ou au cola. Veillez à ce que ces eaux vous arrivent non décapsulées.
- Thé et café : pas de problème.
- Ne pas hésiter à faire faire des orgies de fruits frais pressés devant vous (oranges, citrons, limes...).
- Enfin, si vous êtes coincé en brousse, prenez l'eau que vous trouvez, mais ne la buvez qu'après action du comprimé antiseptique, environ 1 à 2h après (Hydroclonazone, Micropur® DCCNa ). Vous pouvez aussi la porter à ébullition ou la filtrer vous-même avec les filtres microbiens portables adéquats (type Katadyn).
- Ne pas oublier que, si une boisson peut être stérile, le verre ne l'est pas : rincez-le ! Pensez aussi aux glaçons, qui ne sont sûrement pas faits avec une eau stérilisée.
- Quoi qu'il en soit, il faut boire beaucoup, plusieurs litres par jour, sinon il y a risque de déshydratation et de colique néphrétique. S'il fait vraiment très chaud et très sec (désert), sur-salez votre alimentation, ou, au besoin, avalez régulièrement quelques pilules de sel.
L'alimentation
- Les crudités posent un réel problème, pouvant être souillées par ce que nous appellerons pudiquement « l'engrais humain ». On peut donc attraper avec elles toutes les maladies de l'eau souillée. Que faire ? Soit on prépare soi-même la salade, en la lavant bien avec une eau propre ; soit on cuit le légume ou le fruit.
- Les viandes ne posent pas trop de problème. Il suffit de s'assurer qu'elles ne sont pas trop faisandées et surtout qu’elles sont bien cuites. L'idéal est un ragoût. Sur le plan sanitaire, c’est le mouton qui pose le moins de problème, et le porc qui en pose le plus.
- Pas de problème non plus pour les poissons de mer et d'eau douce, lorsqu’ils sont frais bien entendu.
- Les produits laitiers peuvent comporter un risque. Quel dommage de s'abstenir d'une calebasse de lait d'une vache sahélienne : c'est délicieux ! On peut en effet attraper tout un tas de méchantes maladies avec le lait. Mais on en trouve pasteurisé dans les supérettes des villes importantes. Même remarque pour les glaces, sauf si l’on est sûr qu’elles proviennent d’une industrie bien contrôlée.
- Un point qui est peut-être le plus important : avant toute manipulation d’aliment, SE LAVER LES MAINS au savon de Marseille, se couper les ongles court.
- Enfin, quoi qu’il en soit, n’écoutez pas les voyageurs du dimanche qui, craignant l’alimentation locale, commencent à ingurgiter des antiseptiques intestinaux dès leur descente de l’avion. Ceux-là ne tarderont pas à être malades. Si vous prenez ces médicaments à titre préventif, ils ne font que fragiliser leur flore intestinale normale, laquelle, affaiblie, laisse le champ libre aux bactéries pathogènes.
L'hygiène générale
- Pas trop de douches (pas plus de deux par jour).
- Lavage des mains et des pieds : aussi souvent qu'on veut.
- Les pieds : s'ils doivent être protégés par des chaussures fermées, celles-ci ne doivent être faites d'aucun matériau synthétique (risques de mycose). Même remarque pour les chaussettes.
Les baignades
- Pas de baignade en eau douce stagnante : risque de bilharziose et autres parasitoses. En revanche, on peut se baigner au milieu d'un fleuve à grand débit car les parasites et leurs vecteurs ne prolifèrent qu'en eau calme. Au pire, pas de panique : dès la sortie, s’essuyer vigoureusement et surtout ne pas se laisser sécher. Et aujourd'hui, la bilharziose se soigne très bien.
- En mer, il n'y a quasiment pas de risque infectieux.
Les animaux
Les contacts avec tous les animaux sont à éviter, aussi sympathiques puissent-ils paraître. Qu'il s'agisse des chiens, des singes, des oiseaux ou de tout autre animal, longue est la liste des maladies qu'ils peuvent transmettre à l'homme. On portera une attention toute particulière aux enfants, naturellement attirés par les animaux.
La sexualité
Contre le sida, les préservatifs.
À ce propos, rappelons quelques notions importantes.
Le virus du sida (VIH) se transmet :
- par les relations sexuelles, et d'autant plus lorsque le nombre de partenaires est élevé ;
- par tout ce qui concerne le sang. Il faut refuser toute piqûre effectuée avec un matériel dont la stérilité n'est pas parfaitement établie (d’où l’intérêt d’avoir dans sa trousse ses propres seringues et aiguilles). Attention aussi aux tatoueurs, perceurs d'oreilles, barbiers...
Sida
Très libertine en matière de sexualité mais peu soucieuse des conséquences qu'elle peut engendrer, la Côte d'Ivoire est devenue numéro 1 en Afrique de l'Ouest pour ce qui est du nombre de séropositifs. Ce qui est grave, c'est que le silence sur le sujet a duré jusqu'en 1993.
Virus Ebola
Aucun cas de fièvre Ebola n’avait été déclaré en Côte d’Ivoire. Cependant, en raison de cas signalés en Guinée et au Libéria, les frontières terrestres de ces pays avec la Côte d’Ivoire sont parfois fermées.
Après le retour de Côte d'Ivoire
N'oubliez pas de signaler au médecin que vous consultez de quel pays vous revenez. Continuez impérativement votre traitement contre le paludisme. Mais a priori, vous n'avez aucune raison d'aller consulter un médecin à votre retour.
Sécurité
Depuis le début des années 2000, la situation politique est instable. Elle a notamment conduit à des actes de violence occasionnellement commis à l’encontre de la communauté française. La situation sécuritaire s'est nettement améliorée, mais la vigilance reste de mise.
Quant à la menace terroriste et aux menaces d'enlèvement, ils planent sur la Côte d'Ivoire comme sur les autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Ainsi, le ministère des Affaires étrangères déconseille formellement une partie de la zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, ainsi que le nord du district du Zanzan et l’est du district des Savanes.
Il déconseille sauf raison impérative les zones frontalières avec le Mali, le Burkina Faso et le Libéria.
Des règles de bon sens, valables partout, s'appliquent ici. De manière générale, :
- il est recommandé d'éviter de se déplacer avec des objets de valeur ;
- éviter d'exhiber ses richesses, de faire preuve de vigilance, et d'éviter de conduire de nuit ;
- rester prudent, notamment lors des rassemblements festifs et après la tombée de la nuit.
Plus spécifiquement :
- Ne pas se balader seul dans certains quartiers populaires d'Abidjan (Adjamé, Yopougon, Abobo...) et rester à l’écart des manifestations et autres rassemblements.
- Veillez à garder votre passeport en lieu sûr, et à en faire une photocopie conservée séparément. Des vols de passeports ont été signalés à l'aéroport, entre le débarquement et le contrôle d’immigration.
- On signale de nombreux cas de fraude à la carte bancaire, y compris dans les grands hôtels. On préfèrera donc les réglements en espèces, ou, à défaut, le réglement par carte bancaire dans les hôtels où ce mode de paiement est automatisé. Rester vigilant aux distributeurs automatiques.
- En voiture, rouler vitres fermées, et en quittant son véhicule, ne pas laisser d'objets apparents.
- En raison de l'activité de coupeurs de route, il convient aussi de faire preuve de vigilance, notamment au nord, à l’ouest du pays, ainsi que dans les environs de Bouaké, en particulier dans la zone comprise entre Bouaké et Korhogogo.
- En cas d'agression, ne pas dévisager ses agresseurs.
Attention également aux baignades : des noyades sont signalées chaque année (y compris d’excellents nageurs). Restez vigilants !
Il est impératif de suivre les recommandations du ministère des Affaires étrangères, ainsi que les bulletins de sécurité régulièrement émis par le consulat de France en Côte d’Ivoire.
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posté par Shriram Rajaram
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