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Randonnée

Ce n’est pas à Sint Maarten que l’on fera de grandes randonnées. L’île est trop urbanisée et privatisée pour cela ; d’ailleurs les seuls vrais sentiers se rencontrent du côté français de l’île, autour du pic Paradis et vers la belle Anse de Petites-Cayes.

Randonnée à Saba

À 15 mn d’avion, par contre, Saba offre un incroyable terrain de jeu aux randonneurs. Un vrai paradis pour fous de marche, avec son réseau d’une douzaine de sentiers balisés parcourant les coins les plus reculés de cette île très accidentée. Première escale indispensable, le trail shop, à Windwardside (au pied du chemin du mont Scenery), informe sur les différentes options et vend une carte des randos de l’île. On peut aussi y réserver un guide (tél. : (599) 416-2630) et y payer son droit d’accès de 3 US $. Dans tous les cas, prévoyez de bonnes (très bonnes !) chaussures.

Le plus beau sentier, incontournable, grimpe au mont Scenery, point culminant de l’île et de tout le royaume néerlandais (877 m). Une balade de 1h30 assez ardue, entrecoupée de 1 064 marches, souvent terminée dans la boue des pentes sommitales, fréquemment noyées sous les nuages et la pluie. Mais quelle balade ! Là-haut s’épanche une forêt tropicale splendide, d’une rare densité, nourrie par l’humidité constante des nuées – les Anglais parlent de cloudforest. Ici prospèrent bois trompette, oreilles d’éléphants, fougères arborescentes, balisiers, acajous, palmiers et plantes épiphytes par milliers. Du sommet, si le temps est beau, vous profitez d’un panorama imprenable sur Saba avec le village de Windwardside au pied et les îles voisines à l’horizon. Ceux qui voudraient revenir par un chemin différent prendront en redescendant l’embranchement (à droite) du Bud’s Mountain Trail avant de se repiquer (à gauche) sur le Crispeen Trail, qui relie (en 1h) les 2 villages de l’île, The Bottom et Windwardside.

Pas trop difficile, le Sandy Cruz Trail contourne (en 2h) le mont Scenery par le nord à travers la forêt, entre The Bottom et le hameau de Hell’s Gate.

Parmi les autres incontournables, The Ladder Trail (40 mn/sens) tient davantage du chemin : c’est par cette voie d’accès très raide (et aménagée) que les insulaires amenaient jadis toutes les marchandises au village de The Bottom depuis la côte ouest de l’île. Tout en bas, on atteint la mer par une sorte d’escalier qui se contorsionne à flanc de falaise. Il paraît que des pianos sont remontés par là, incroyable !

Les aventuriers se laisseront tenter par le sentier de la côte nord : 4h de randonnée difficile, à ne pas tenter sans guide (obligatoire par mesure de sécurité), jusqu’à Mary’s Point, d’où se révèle un point de vue vertigineux (et instable) sur la côte ouest. Au nord toujours, le Sulphur Mine Trail mène (en 40 mn) à une ancienne mine de souffre percée sur le flanc des falaises, d’où l’on peut observer des oiseaux de mer.

Bien plus facile, la balade des tidal pools (bassins de marée) à Flat Point, juste derrière l’aéroport, au-delà de la seule plagette de l’île, est néanmoins splendide. Au menu : crapahutage dans les rochers de lave (attention à ne pas déchirer vos vêtements) jusqu’à ces bassins naturels où vivent poissons et coraux. Allez y par une journée bien ensoleillée pour profiter de la couleur presque turquoise de leurs eaux cristallines.

Randonnée à Saint-Eustache

À Saint-Eustache aussi, la randonnée est d’actualité. Si les options sont un peu plus réduites, il ne faut pas manquer la belle balade grimpant au Quill, le vieux volcan dominant le sud de l’île (601 m). Si l’ascension est assez raide, elle n’est pas bien longue (45 mn). Parvenu au sommet, on profite (sur la droite) d’un point de vue sur le cratère reconquis par la forêt tropicale, avant d’y dévaler en 10-15 mn ; cette section est raide, rocailleuse, avec quelques cordes par endroits pour éviter de glisser. Bientôt s’élancent d’énormes ceibas (kapokiers) au tronc épineux et aux racines-contreforts XXL, atteignant plus de 40 m de haut ! Des figuiers étrangleurs montent à l’assaut et, dans les sous-bois, les bernard-l’hermite terrestres et les lézards fourragent.

Le sentier qui effectue le tour complet du Quill (Around the mountain Trail) est moins intéressant : la forêt y est moins dense, les arbres moins grands. Par contre, il permet de rejoindre, côté est, le petit jardin botanique.

Au nord de l’île Saint-Eustache, le Boven National Park offre l’occasion d’autres balades entre les vestiges d’un volcan éventré. De l’extrémité nord de la plage de Zeelandia, le chemin remonte d’abord une ravine, avant de voir plusieurs branches en partir. On vous conseille plutôt d’aller jusqu’à la plage de galets de Venus Beach (25-30 mn), battue par une bonne houle – d’où l’on peut ensuite accéder au sommet du Boven (290 m).
Autre option : rejoindre la côte ouest par le Jenkins Bay Trail, malheureusement récemment envahi par la végétation (petits acacias agressifs…). Après 45 mn, les plus endurants arriveront à un point de vue dominant la mer des Antilles. Descendre jusqu’à la plage de galets en contrebas (en crapahutant dans le lit du torrent asséché) n’est pas impossible, mais assez dangereux. Le spot est apprécié pour le PMT.

Un droit d’accès de 10 US $/an est (théoriquement) perçu pour les parcs de Statia. Sur place, on peut acheter « The hiker’s guide to the Quill/Boven National Park ».

Plongée

Antilles = plongée. La formule est une évidence, mais une évidence à géométrie variable. Si l’on plonge dans les trois îles, les centres d’intérêt sont assez différents.

Plongée à Siint Maarten

À Sint Maarten, l’exploration des épaves tient un rôle important. Parmi les quelque 55 spots répertoriés entourant l’île (partie française incluse), 7 sont régulièrement fréquentés par les opérateurs pour cette raison. Parmi les plus connus, citons la frégate anglaise du XVIIIe siècle HMS Proselyte, aux ancres et canons dardés sur un grand et beau récif culminant à -4 m ; le Carib Cargo (alias Roro), un roulier de 70 m coulé en 1996 autour duquel gravitent généralement des raies pastenagues ; le Porpoise, un remorqueur dans lequel on peut pénétrer (jusqu’à la salle des moteurs) ; ou encore le navire de pêche taïwanais Fu Sheng, avec langoustes et requins au menu (par -35 m).
Autre spot célèbre : le bien-nommé Fish Bowl (-12/18 m), au récif grouillant de vie : requins, barracudas, coraux en pagaille… Si l’ouragan Irma a abimé certains récifs, notamment les fragiles cornes de cerfs et cornes d’élan, la faune et la flore fixe ont généralement bien résisté et les herbiers détruits ont déjà en grande partie repoussé.

Si, côté français, les choses peinent à redémarrer, côté hollandais, plusieurs opérateurs fonctionnent déjà sans trop de heurts (parfois quelques annulations) :

Plongée à Saba

Beaucoup de plongeurs confirmés en rêvent : émergeant des profondeurs abyssales, Saba est une destination de choix grâce à sa splendide réserve marine et à la diversité de ses sites à dominante volcanique. Si les plongeurs forment une part non négligeable des visiteurs, le flux reste limité et les spots sont rarement encombrés. On en répertorie une trentaine autour de l’île, la plupart éparpillés face au littoral ouest, mieux protégé des vents dominants. La visibilité est généralement excellente.

Point de ralliement favori : les surprenantes aiguilles de lave surgissant des grands fonds, en général vers -30 m. Coraux et éponges géantes tapissent leurs flancs, tandis que mérous, tortues, requins et raies glissent souvent autour, comme à Eye of the Needle. Des pélagiques plus rares s’y manifestent même régulièrement, comme les tarpons et thazards noirs.
À Diamond Rock, on explore plutôt tunnels et canyons aux murs couverts de gorgones et de petits coraux ; la richesse en plancton des eaux attire ici des bancs de jeunes barracudas et des carangues, tandis que le sable volcanique cache poissons chauves-souris et grondins volants.
Face à la côte sud, les requins nourrices dorment sous les surplombs rocheux du spot de Big Rock Market – où les différents types de coraux durs abondent (des nudibranches et des poissons-grenouilles s’y cachent).
Pour les amateurs de récifs (moins nombreux), il y a Tent Reef (-4 à -15 m), adossé à un tombant, où les langoustes se montrent la nuit, et aussi le Customs House Reef, situé face aux marches du sentier The Ladder ; là, dans la section sableuse, on observe les rigolotes anguilles jardinières et, souvent, des raies pastenagues. Sur la côte au vent, logiquement plus exposée, les coraux durs abondent à Greer Gut.

En raison de la profondeur assez importante des sites de plongée, les sorties en PMT (Palmes-Masque-Tuba) se limitent surtout à Torrens Point et Tent Reef.

Un droit d’entrée dans le parc marin de 3 US $ par plongée est demandé.

Plongée à Saint-Eustache

Comme à Saba, les eaux de l’île offrent une belle virginité (elles sont protégées ici aussi par un parc marin) et la foule est inconnue. La diversité des spots est même encore plus grande : récifs (en pleine forme), tombants, épaves, coulées de lave (couvertes de gorgones), affleurements rocheux, sites réservés aux amateurs de micro-créatures, muck diving (sur les fonds de sable volcanique), tout le vocabulaire de la plongée se décline ici.
L’île est notamment réputée pour la relative abondance de ses (rares) grondins volants et pour ses chevaliers ponctués, de drôles de petits poissons rayés blanc-noir-jaune aux nageoires incroyablement longues, devenus l’emblème du parc marin. Quant aux cleaning stations, elles attirent raies, barracudas, tortues, grands bancs de gorettes jaunes et de poissons-soldats.

Côté épaves, il y a du vieux et du plus récent. Celles remontant à l’âge d’or de Saint-Eustache (XVIIIe siècle) ont généralement été entièrement recouvertes par le corail. Ce n’est pas encore le cas du Charles Brown, un navire câblier italien de 100 m coulé en 2002 pour en faire un récif artificiel – l’un des plus impressionnants des Antilles. S’il repose par 30 m de fond, les plongeurs moins expérimentés peuvent se contenter d’explorer le pont supérieur, par -18 m ; les autres se risqueront à l’intérieur. La nuit, cap sur l’épave du Chien Tong, un bateau de pêche autour duquel gravitent généralement requins de récif et barracudas. Tortues vertes et imbriquées y dorment.

Plus inattendu : les amateurs de chasse au trésor partiront en quête des fameuses perles (de verre) bleues qui servirent jadis de monnaie d’échange sur l’île et que l’on retrouve encore parfois sur les étendues sableuses du Blue Bead Hole (on peut les garder).

Un droit d’entrée dans le parc marin de 6 US $ par plongée (ou 30 US $ par an) est exigé.

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