Géographie et paysages Languedoc-Roussillon

Si les visiteurs n'ont longtemps vu dans le Languedoc-Roussillon que ses stations balnéaires, ils ont maintenant découvert ses montagnes - qui occupent environ la moitié du territoire - et ses garrigues. Pourquoi se priver, puisque la région s'efforce de protéger sa nature (3 vastes parcs naturels et aucune construction sur 60 % de son littoral) ?

Au-delà des 5 départements se dessine une autre unité, d’ordre géographique. La région tout entière est orientée vers la mer Méditerranée et constitue ainsi un gigantesque amphithéâtre à 3 niveaux : les montagnes, les garrigues et la plaine.

Caractéristiques de la zone montagnarde, les massifs des Pyrénées-Orientales, au sud du département, s'étendent jusqu'à la mer, formant ainsi des falaises. Plus au nord apparaissent des plages de sable fin et des criques.

Le Gard détient également une grande diversité de paysages. S'y trouve, tout comme en Lozère, une partie du massif des Cévennes - apparu il y a 200 millions d’années -, succession de crêtes dénudées, de vallées vertes et étroites, et de ravins creusés par les torrents. Au sud, on découvre la Camargue et sa faune unique et variée.

La Lozère est également le territoire d’espèces rares, mais celles-là sont bien éloignées des flamants roses. Ses moyennes montagnes et ses vastes forêts sont l’habitat des loups, bisons et vautours fauves réintroduits par l’homme. Quant au sud de ce département, il est composé du parc national des Cévennes et des gorges du Tarn, où les amoureux de sports extrêmes peuvent parcourir les eaux bleutées (ou moirées) serpentant entre des parois hautes de 400 à 600 m.

Difficile d’évoquer l’Aude et surtout l’Hérault sans penser aux vignobles qui s’étendent à perte de vue, pour le plus grand plaisir des amateurs de vin. Mais ce ne sont pas leurs seules richesses : au nord se trouve la Montagne Noire - haute de 800 m - et ses profonds canyons et lacs aux rives ocre et rouge. Quant à leur littoral, il est bordé de plages de sable fin... et de stations balnéaires.

Créé en 1970, le parc national des Cévennes s'étend sur 295 298 ha et couvre 118 communes (environ 67 000 habitants). Il embrasse des terroirs contrastés : le mont Lozère (1 699 m), le mont Aigoual (1 565 m) et le Lingas, les vallées des Gardons (vallées Longue, Borgne et Française), la montagne du Bougès (1 421 m) et le causse Méjean, vaste plateau calcaire austère et superbe.

Dans le cœur (93 500 ha), joyau du parc, une réglementation spécifique permet d'encadrer les activités humaines, de limiter les atteintes à l'environnement, ainsi que de préserver la qualité des sites et le caractère de ce territoire d'exception. Le parc est intégré depuis 1985 au réseau mondial des réserves de biosphère (Programme de l'Unesco « L'homme et la biosphère »), et en 2011, le paysage culturel de l'agropastoralisme méditerranéen des Causses et des Cévennes a été été inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Le parc national des Cévennes a presque décroché la lune en 2018 avec l’obtention du label « Réserve internationale de ciel étoilé » qui reconnaît l’exceptionnelle qualité du ciel.

Globalement, c'est une région qui a connu depuis plusieurs décennies un enrichissement biologique très important, grâce à plusieurs réintroductions menées dans le parc national (vautours fauve et moine, castor, cerf, chevreuil, grand tétras) et à la protection de biotopes ayant permis leur recolonisation naturelle par certaines espèces de grande valeur patrimoniale : aigle royal, loutre, pic noir, chouette de Tengmalm, vautour percnoptère...

L’agriculture est le pilier principal de l’économie. Elle repose sur un vignoble – le plus étendu de France – en bonne partie replanté de cépages de qualité, même si cultures maraîchères et fruitières (pêches, nectarines, abricots et cerises) ont, elles aussi, droit de cité, tout comme l’élevage bovin et ovin (notamment en Lozère) et l’apiculture. Les industries agroalimentaires, bien que peu représentées, sont également source de dynamisme (la laiterie du Massegros, en Lozère, est la plus importante au monde pour le traitement du lait de brebis).

Par ailleurs, l’Occitanie est la 1re région bio de France (1/4 des exploitations françaises) avec plus de 500 000 ha cultivés par plus de 10 000 producteurs bio. Quant au tourisme, il se taille la part du lion avec une fréquentation qui grimpe chaque année : la région est la 1re destination hexagonale pour les français et la 1re destination thermale de France.

L'industrie n'est constituée que de petites + voire très petites - entreprises. La région souffre également d'un déséquilibre en faveur du littoral.

Les bassins de l'arrière-pays connaissent un certain déclin, tandis que Montpellier agit comme un puissant aimant. Avec l’émergence de parcs technologiques (comme Agropolis et Euromédecine), la multiplication des dessertes ferroviaires et le développement de l’enseignement supérieur, une agglomération régionale est apparue : l'économie peut miser sur une montée du tertiaire, un réseau de communication performant et un pôle universitaire qui accueille près de 70 000 étudiants.
Le dynamisme est perceptible à l'œil nu,à travers notamment des ouvrages d'architecture, qui revendiquent tous une illustre paternité : Zaha Hadid, Jean Nouvel...

Enfin, il y a ces richesses qui valent plus que toute autre, car fortes du passé. Celles que transmettent artisans et commerçants régionaux pour que ne se perdent pas les traditions. Il y a ces tisserands de Lodève, ces cardeurs et peigneurs de soie des Cévennes, et tous les autres.

Bref, des salins du Languedoc (d’Aigues-Mortes en Petite Camargue, de Gruissan...), héritiers d’une tradition économique ancestrale qui fournissent chaque année plus de 500 000 t de sel, aux 2 000 ans de tradition viticole que porte en elle la terre languedocienne : vous voilà servi !

Les plages d’Agde, de Sète, de La Grande-Motte ou du Grau-du-Roi sont chaque été prises d’assaut par les aspirants aux joies de la mer. Depuis plusieurs années cependant, le public se tourne davantage vers les activités et les découvertes culturelles : le riche patrimoine, depuis les immeubles audacieux et ultramodernes de Montpellier au vénérable pont du Gard, de l’oppidum celtique d’Ensérune à la citadelle de Villeneuve-lès-Avignon, attire toujours plus de curieux. Quant à la Lozère, elle tire son épingle du jeu en abattant la carte de l’écotourisme, séduisant notamment les randonneurs rêvant d’arpenter le GR 70 sur les pas du génial Robert Louis Stevenson, l’auteur de L’Île au trésor. Un vaste tissu économique s’en retrouve irrigué : hébergements, établissements de restauration, commerces ou transports y trouvent leur compte.