Les Cévennes, grandeur nature

Les Cévennes, grandeur nature
Ventalon-en-Cévennes © Olivia Le Sidaner

Que voir, que faire dans les Cévennes cet été ?

Au sud du Massif central, le parc national des Cévennes, dont le ciel pur lui a valu d’être labellisé réserve internationale de ciel étoilé, fait figure de grand espace à la française.

Que faire dans les Cévennes ? Randonner avec un âne, comme Stevenson ou plus récemment l’héroïne d’Antoinette dans les Cévennes, observer le ciel et tutoyer les étoiles, explorer l’histoire et le patrimoine locaux, déambuler dans la fabuleuse bambouseraie d’Anduze… Les options ne manquent pas pour passer des vacances bien remplies dans les Cévennes. C’est parti !

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Pourquoi aller dans les Cévennes ?

Pourquoi aller dans les Cévennes ?
Cévennes © Olivia Le Sidaner

Voilà une terre farouche à la nature sauvage et préservée. Le massif des Cévennes, qui s’étire sur plusieurs départements, principalement la Lozère et le Gard, dans la partie méridionale du Massif central, est l’un des endroits les moins peuplés de France.

C’est aussi une terre au caractère bien trempé, qui servit de refuge aux camisards qui fuyaient la répression contre les protestants après la révocation de l’édit de Nantes en 1685, et fut un haut lieu de résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

Au cœur de ces immenses espaces naturels, où l’on circule sur d’étroites routes sinueuses, entre crêtes serrées et vallées encaissées, l’homme a trouvé sa place, pratiquant l’agropastoralisme et la culture de la châtaigne. Autant dire qu’ici, les amateurs de bons produits du terroir ne sont pas déçus.

Randonnée - Cévennes © Paul - stock.adobe.com

À partir des mois d’avril, mai, les amoureux de grands espaces et d’authenticité viennent ici goûter au bon air du parc national des Cévennes, qui est aussi une réserve mondiale de biosphère. Il faut dire que, avec 1 600 km de sentiers, les Cévennes sont un terrain de jeu formidable à explorer pour les randonneurs.

L’un des itinéraires les plus célèbres est le chemin de Stevenson, le GR 70, que l’on peut emprunter avec un âne (pour faire comme l’illustre écrivain). Au gré de tous les chemins qui sillonnent la région, on découvre une extraordinaire variété de paysages, que ce soit sur les hauteurs (les monts Lozère et Aigoual) ou dans les vallées cévenoles.

On peut aussi s’intéresser au monde souterrain, en visitant des grottes, ou observer les planètes et les étoiles dans ce parc labellisé réserve internationale de ciel étoilé (Rice) depuis 2018.

Une belle rando sur le mont Lozère

Une belle rando sur le mont Lozère
Sentier d’interprétation de Mas Camargue - mont Lozère © Olivia Le Sidaner

Sur le mont Lozère, le sentier d’interprétation de Mas Camargue traverse des panoramas disparates et offre également un aperçu de la vie agropastorale de la plaine du Haut Tarn. La Maison du tourisme et du parc national des Cévennes a disposé des bornes explicatives sur l’itinéraire (les textes se trouvent sur leur site internet ; un conseil : téléchargez-les avant de partir, le réseau n’étant pas garanti sur le chemin).

Après vous être garé sur le parking situé avant le pont qui enjambe le Tarn, la rando commence au domaine de Mas Camargue, où l’on peut voir un imposant bâtiment de granite, un moulin hydraulique et un petit cimetière familial (rappelant que, après la révocation de l’édit de Nantes, les protestants n’avaient pas le droit d’être enterrés dans le cimetière du village).

Mont Lozère - blocs de granit © Olivia Le Sidaner

Plus loin, on découvre des blocs de granit qui, par la magie de la géologie, ressemblent à des sculptures monumentales. On pénètre ensuite dans une superbe forêt de hêtres, puis on chemine le long du Tarn, bordé par une tourbière, admirant également les immenses pâturages qui s’étendent jusqu’aux crêtes.

Après cette balade, vous pourrez vous promener dans le joli village de Pont-de-Montvert et, pourquoi pas, vous poser à l’une des terrasses qui surplombent le Tarn, avec vue sur le pont en pierre du XVIIe siècle.

Le + de routard.com :

La randonnée de Mas Camargue est une boucle de 3,1 km (env. 1 h 30 de marche), avec peu de dénivelé. Vous avez la possibilité de la rallonger d’une petite demi-heure en vous garant au lieu-dit de L’Hôpital. Le chemin qui longe les pâturages est aussi joli – seul souci : il n’est pas dédié aux piétons et vous devrez sûrement le partager avec quelques voitures (mais ce n’est pas l’autoroute non plus !).

Ventalon-en-Cévennes, entre châtaigneraie et pierres sèches

Ventalon-en-Cévennes, entre châtaigneraie et pierres sèches
Vue depuis la crête - Ventalon-en-Cévennes © Olivia Le Sidaner

En contrebas du hameau de l’Espinas, à environ 900 m d’altitude, l’association Épi de Mains restaure depuis dix ans une châtaigneraie qui avait été abandonnée au siècle dernier. Elle a créé en 2020 un sentier de découverte pour faire découvrir au grand public la castanéiculture, si importante en pays cévenol.

Le sentier de la châtaigneraie de l’Espinas (880 m) croise un autre sentier d’interprétation (env. 500 m) consacré aux ouvrages en pierres sèches, typiques des Cévennes (l’association des Artisans bâtisseurs en pierres sèches dispense ici des formations professionnelles).

Ne manquez pas de monter jusqu’à la crête pour vous offrir une vue imprenable sur les Cévennes d’un côté, et le mont Lozère de l’autre. Une table de lecture des paysages a été placée là et vous permet de vous repérer en vous donnant toutes les infos géologiques sur ces reliefs.

Le + de routard.com :

Avant de rejoindre Florac, arrêtez-vous donc à la Ferme des Cévennes, un lieu unique et fort sympathique, serti dans un écrin de nature, entre les Grands Causses et les Cévennes. On peut y rencontrer les animaux de la ferme, faire des balades avec des ânes, être initié à la fabrication du fromage. Également un écomusée, un sentier de découverte et de bons produits à acheter. Il est aussi possible de séjourner dans le hameau, pour profiter des lieux et des sentiers de randonnée alentour.

Les paysages fantastiques du chaos de Nîmes-le-Vieux

Les paysages fantastiques du chaos de Nîmes-le-Vieux
Nîmes-le-Vieux © Olivia Le Sidaner

Sur le causse Méjean, au centre du parc national des Cévennes, un décor étonnant se dévoile sur le site de Nîmes-le-Vieux, près du col de Perjuret, à plus de 1 000 m d’altitude. Cernés par un paysage de steppe aride, des rochers de toutes tailles s’amusent à prendre des formes fascinantes, résultats de la dissolution du calcaire dolomitique.

Un sentier d’interprétation a été aménagé au départ du hameau de L’Hom (3 km ; comptez env. 1 h de marche). Les panneaux disposés le long du chemin décrivent aussi bien la géologie des lieux que la faune, la flore et les traditions agropastorales. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir un faucon crécerelle planant au-dessus du site, à la recherche de proies, ou d’autres oiseaux, comme la pie-grièche, le merle de roche ou l’alouette lulu.

Le + de routard.com :

Vous aimez les vieilles pierres (taillées, cette fois) ? Rendez-vous donc au château de Saint-Julien-d'Arpaon (à 30 km au nord-est), qui a connu une histoire mouvementée, entre sa construction par les seigneurs d’Anduze au XIIIe siècle, son démantèlement au XVIIe siècle. et sa rénovation au XVIIIe siècle, avant de tomber en ruine. On peut y observer les vestiges d'une échauguette, d’un pigeonnier et d’une vaste salle basse en arc brisé.

Le mont Aigoual, le sommet des Cévennes

Le mont Aigoual, le sommet des Cévennes
Panorama depuis le mont Aigoual © Olivia Le Sidaner

Ayant quitté la Lozère, on prend de l’altitude en montant jusqu’à l’observatoire Météo France du mont Aigoual, perché à 1 567 m d’altitude, le point culminant du Gard et du massif des Cévennes. Les amateurs de météo et de climatologie feront halte au Météosite (entrée gratuite). Depuis la plateforme de l’observatoire, le panorama sur les montagnes est superbe et, par temps dégagé, le regard porte jusqu’à la Méditerranée. Une table d’orientation permet d’identifier les différents sommets et massifs que l’on aperçoit.

Avec ses nombreux sentiers de randonnée, le mont Aigoual attire aussi les marcheurs. L’itinéraire le plus connu est le sentier des 4 000 marches, qui relie Valleraugue à l’observatoire. En dépit de son nom, la boucle de 24 km (qui passe par le GR 6) compte très peu de marches, mais affiche un bon dénivelé (plus de 1 300 m).

Œuvre d'art du sentier des Balcons de l’Aigoual © Olivia Le Sidaner

Moins exigeant, le sentier des Balcons de l’Aigoual est aussi moins spectaculaire. La boucle de 8 km (env. 2 h 30 sans vous presser) est ponctuée d’œuvres de land art. En partant du mont Aigoual, on suit d’abord une route goudronnée désaffectée (assez rébarbative pour ceux qui affectionnent les petits sentiers sauvages), avant de pénétrer dans la forêt.

Certes, certaines d’œuvres sont un peu usées par le temps, mais partir à leur recherche rend cet itinéraire ludique, à la manière d’un jeu de piste.

Le + de routard.com :

En hiver, la station d’Alti Aigoual, située au col de Prat-Peyrot (1 400 m d’altitude, côté Lozère), propose 14 pistes de ski alpin, 60 km de pistes de ski de fond et un parcours raquettes de 5 km.

Voyage souterrain dans l’abîme de Bramabiau

Voyage souterrain dans l’abîme de Bramabiau
Abîme de Bramabiau © Olivia Le Sidaner

Après avoir tutoyé les nuages sur le mont Aigoual, direction les entrailles du massif, à l’abîme de Bramabiau. Il faut marcher 1 km sur un chemin forestier pour rejoindre l’entrée du site, où le guide attend les visiteurs. Puis on pénètre dans la faille monumentale au fond de laquelle coule la rivière du Bonheur, que l’on suit sur 1 km en empruntant des passerelles.

La visite est aussi intéressante qu’amusante. On y apprend notamment comment l’abîme a été découvert par une poignée d’hommes menés par Édouard-Alfred Martel, le « père de la spéléologie », qui n’était pas dénué d’un petit grain de folie (il en fallait un peu pour s’aventurer ainsi dans les entrailles de la terre...).

En remontant vers la surface, on a la surprise d’observer des empreintes de dinosaures. Le monde souterrain est plein de surprises !

Le + de routard.com :

Envie de poursuivre l’exploration souterraine ? Retour en Lozère, à l’Aven Armand, à 27 km de l’abîme de Bramabiau. C’est le 19 septembre 1897 que la grotte fut découverte par Louis Armand et Édouard-Alfred Martel (encore lui !). Elle recèle une extraordinaire forêt de 400 stalagmites.

La Bambouseraie, un jardin remarquable

La Bambouseraie, un jardin remarquable
Bambouseraie © Olivia Le Sidaner

C’est le rêve d’un passionné d’horticulture, Eugène Mazel, qui consacra toute sa fortune (au point de finir ruiné) à la création de deux jardins, l’un au Golfe-Juan, l’autre à Prafrance : la Bambouseraie, dont l’aménagement commença en 1855. Sur 12 ha, il a acclimaté des espèces exotiques originaires du Japon, d’Amérique du Nord et de la région himalayenne. En 1902, Gaston Nègre, un autre passionné de plantes, achète le domaine, qui appartient aujourd’hui encore à ses descendants.

La Bambouseraie abrite non seulement une impressionnante collection de bambous (quelque 200 espèces), mais aussi des arbres remarquables, comme un gingko biloba vieux de 160 ans ou des séquoias de plus de 40 m de haut.

Dans l’allée des Palmiers, se trouve aussi l’un des plus grands spécimens de magnolia à grandes fleurs (Magnolia grandiflora) d’Europe, dont les fleurs blanches embaument l’atmosphère en mai et juin. On peut aussi voir un village traditionnel laotien et un jardin japonais, où les érables du Japon côtoient des conifères taillés et des bambous nains. Enfin, une balade aérienne dans des filets permet d’évoluer à 8 m de hauteur au milieu de la végétation.

Le + de routard.com :

N’hésitez pas à suivre les visites guidées proposées par le Bambouseraie (incluses dans le prix d’entrée). Elles sont vraiment bien menées et on y apprend une foule d’infos sur les bambous et les différentes espèces végétales, ainsi que sur l’histoire du parc.

Deux idées de sorties familiales autour d’Anduze

Deux idées de sorties familiales autour d’Anduze
Vélorail des Cévennes © Olivia Le Sidaner

Au parc Parfum d’Aventure, on passe une journée hors du temps, entre forêt et rivière. On peut y enchaîner les parcours dans les arbres (il y en a pour tous les âges et tous les niveaux), s’amuser dans les filets géants (sans baudrier) ou avec des jeux géants en bois, à moins que l’on ne préfère s’aventurer sur le sentier nature ou se poser au bord de la rivière, le Gardon de Mialet, d’où émergent de gros rochers blancs et où les baigneurs barbotent aux beaux jours.

Après s’être baladé dans la jolie ville d’Anduze, on peut expérimenter le Vélorail des Cévennes, à Thoiras. À bord d’une sorte de wagonnet à pédale, on avance tranquillement sur les rails d’une ancienne ligne de chemin de fer dont l’itinéraire offre de beaux points de vue sur la nature, notamment depuis les deux viaducs sur lesquels on passe. Une promenade familiale, accessible à tous (nul besoin d’être sportif). Comptez environ 1 h 30 pour ce parcours aller-retour de 6,2 km entre la gare de Thoiras et celle de Générargues.

Le + de routard.com :

Engagée dans une démarche écoresponsable qui lui tient à cœur, la famille qui tient le parc Parfum d’Aventure propose des paniers pique-nique où l’on retrouve les légumes et les fruits du potager bio. Une belle initiative !

Fiche pratique

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Tourisme Occitanie

Lozère Tourisme

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Cévennes Tourisme

Comment y aller et se déplacer ?

– Par la route : depuis Paris, comptez env. 7 h 15 pour aller jusqu’à Anduze (Gard) et 6 h 10 pour vous rendre à Florac-Trois-Rivières.

– En train : Paris-Alès env. 4 h (Paris-Nîmes en TGV : env. 3 h). Puis, sur place, le plus simple est de louer une voiture.

Où dormir, où manger ?

– Le Relais de l’Espinas, à Ventalon-en-Cévennes : ce resto, dont la terrasse offre une vue imprenable sur les vallées cévenoles et domine le sentier de la châtaigne, sert une cuisine savoureuse concoctée avec de bons produits locaux. Accueil très sympa. Menu à partir de 19 €.

L’Adonis, à Florac-Trois-Rivières : une très belle table où l’on découvre la cuisine raffinée du chef Martial Paulet, qui mise sur les produits locaux et de saison, souvent bio. Formule midi : 23 €, et menus à partir de 43 €.

Le château de Poujol, à Bassurels. Tél. : 06 78 87 32 17 ou 04 66 60 38 16 ; castelpoujol@gmail.com. Tel un nid d’aigle perché sur son éperon rocheux, ce château médiéval a été restauré avec amour par ses propriétaires, Nicole et Philippe, passionnés de patrimoine. Chambres confortables et joliment décorées. Nuit de 90 € à 110 €, petit déj. inclus. Table d’hôtes sur réservation (28 €, vin inclus). Piscine et vue à couper le souffle.

Les Esperelles, à Ventalon-en-Cévennes. Deux gîtes situés au cœur du parc national des Cévennes, classé réserve internationale de ciel étoilé (Rice). Féru d’astronomie, le propriétaire, Hervé, propose à ses hôtes des soirées d’observation de la voûte céleste. Nuit à partir de 104 €/nuit (2 nuits min). Séjour d’initiation à l’astronomie (2 nuitées) : 390 €. Contactez l’hôte pour trouver une date favorable à l’observation du ciel.

Le Pradinas, à Mialet. Un agréable hôtel-restaurant installé dans un mas cévenol du XVIIIsiècle, tout près du parc Parfum d’Aventure. Aux beaux jours, on peut y profiter de la piscine chauffée. À partir de 96 €/nuit. Formule entrée-plat-dessert : 36 €.

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Texte : Olivia Le Sidaner

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