Culture Tunisie
Musique
Comme dans bien d’autres domaines, la musique tunisienne est un carrefour d’influences mauresque, ottomane, orientale et occidentale. Elle se distingue par la diversité de ses modes et rythmes, et la pluralité de ses styles. Profane ou sacrée, sophistiquée ou populaire, traditionnelle ou moderne... elle trouve toujours sa place dans les rituels, anime les fêtes et nourrit les festivals.
Marquée par de grandes figures emblématiques et traditionnelles de l’ancienne génération (Saliha, Hedi Jouini, Ali Riahi, Tahar Gharsa, Naâma, Oulaya...), signalons, parmi d’autres artistes, Saber Rebai pour la variété, Sonia M’Barek et Lotfi Bouchnak pour le classique.
Le malouf, quant à lui, réunit l’ensemble du patrimoine traditionnel et les influences de la musique arabo-andalouse. Incarné par Zied Gharsa (fils du célèbre Tahar Gharsa) et Syrine Ben Moussa (l’une des rares interprètes féminines du genre), il fait figure de véritable institution en Tunisie.
Parmi les artistes surfant sur des registres plus contemporains, on trouve le virtuose joueur de oud Anouar Brahem, Dhafer Youssef et ses mélodies jazzy teintées de musiques du monde, ou encore le grand jazzman Fawzi Chekili.
La musique urbaine et les chants contestataires accompagnent la Tunisie dans son grand chambardement postrévolutionnaire, avec l’éclosion de la chanteuse Emel Mathlouthi, égérie de la révolution, du duo de folk Yuma à la musique envoûtante, de plusieurs groupes de rap et l’apparition de slameurs qui font aujourd’hui entendre leurs voix.
Cinéma
Soleil, plages, dunes, palmiers et étendues désertiques, la Tunisie ne se contente pas d'en faire profiter ses nombreux visiteurs, il rentabilise aussi ses richesses naturelles en attirant les producteurs de Hollywood.
George Lucas n'est pas le seul à avoir été séduit par les paysages tunisiens pour les différents épisodes de Star Wars. Spielberg y tourna une partie des Aventuriers de l'Arche perdue en 1980, Roman Polanski des scènes de Pirates (1986), et les Monty Python La Vie de Brian (1979).
Mais le film qui sublime sans doute le mieux les merveilleux paysages du désert tunisien reste Le Patient anglais (1996), d'Anthony Minghella, dont les images de Ksar-Ghilane et les travellings langoureux sur les étendues du plateau de Nefta ont contribué à lui attribuer une pluie d'oscars.
Cédric Klapisch y a également tourné Peut-être en 1999, un film dans lequel un Paris futuriste a été reconstitué dans les dunes de Douz. Le désert tunisien était à nouveau à l’honneur en 2011, avec Or noir de Jean-Jacques Annaud. En moyenne, une douzaine de films étrangers y sont tournés chaque année...
Mais la Tunisie, ce n’est pas seulement un décor ! Bien qu’assez timide en termes de chiffres de production annuelle, le cinéma tunisien compte des figures majeures et de véritables chefs-d’œuvre dans sa filmographie.
Saluons enfin les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), le plus ancien festival dédié au cinéma arabe et africain depuis 1966.
Musées, sites et monuments
Le droit d’entrée varie de 3 à 5 Dt pour les sites mineurs, autour de 8-12 Dt pour les principaux musées ou le site de Carthage, et jusqu’à 20-30 Dt pour les gros complexes réunissant plusieurs attractions.
Attention, avec la crise et le manque de budget pour assurer le salaire du personnel d’accueil de certains petits sites touristiques, les horaires d’ouverture affichés ne sont pas toujours respectés. Certains ferment plus tôt qu’annoncé (voire n’ouvrent pas du tout un jour de pluie hors saison !). Dans la médina de Tunis, nombre de monuments sont « en travaux » depuis la révolution... Officiellement fermés au public, on peut parfois y pénétrer en échange d’un petit pourboire laissé au gardien (ne pas hésiter à frapper aux portes closes !).
Liberté des médias
Pendant 23 ans, le régime bénaliste a verrouillé l’information dans les médias traditionnels, puis sur Internet. Le 17 janvier 2011, soit 3 jours après le départ de l’ancien président, le gouvernement provisoire d’Union nationale a supprimé le ministère de l’Information en prônant la liberté totale d’information et d’expression.
Depuis 2014, les principes de liberté d’expression et d’information et le droit à l’information sont consacrés par la Constitution. Ces avancées majeures avaient permis à la Tunisie de se hisser à la 72e place sur 180 au Classement mondial de la Liberté de la presse 2020, de RSF. Mais l’année suivante, le coup de force du président Kaïs Saïed a fortement restreint les espaces de liberté, au point que la Tunisie s’est retrouvée, en 2022, rétrogradée au 94e rang du Classement RSF. Le chef de l’État ne donne plus d’interviews aux journalistes. Les médias dépendent d’annonceurs privés parfois proches du pouvoir, des liens qui ne garantissent pas une vraie indépendance. De plus, RSF rapporte la banalisation des intimidations envers les journalistes. Un cap a été franchi en janvier 2022, lorsqu’une dizaine de journalistes ont été passés à tabac, dans l’indifférence du gouvernement. Une situation d’autant plus inquiétante que la menace d’une dissolution de l’instance indépendante de régulation des médias (HAICA) plane toujours. La liberté de la presse n’est plus garantie. Un décret-loi promulgué en septembre 2022 enfonce le clou : les auteurs de supposées « fausses nouvelles » ou « données » sont passibles de 5 à 10 ans d’emprisonnement et de 50 000 Dt d’amende. Ce texte permet de sanctionner tout article tunisien et même étranger qui n’irait pas dans le sens du régime. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) dénonce une violation de la Constitution et des engagements internationaux de la Tunisie.
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