Toulouse, entre terre et ciel
Toulouse, la capitale européenne de l’aéronautique et du spatial peut rouler des mécaniques, et pas seulement grâce à ses industries… Plusieurs sites de la Ville rose permettent aussi de s’envoler, le temps d’une visite, à la découverte des prodiges de l’ingénierie toulousaine : la Cité de l’espace, avec Soyouz, fusée Ariane et station Mir, mais aussi Aeroscopia et ses avions de légende, comme le Concorde ou la Caravelle. Ou encore la Piste des Géants, berceau de l’Aéropostale, qui accueille, depuis fin 2018, la Halle de La Machine et son fabuleux bestiaire mécanique, ainsi que l’Envol des Pionniers, mémoire de l’aviation civile. Autant d’aventures extraordinaires, historiques, scientifiques et même poétiques qui nous mènent en voyage, dans le temps, l’espace et l’imaginaire. Attachez vos ceintures, décollage imminent !
Préparez votre voyage avec nos partenairesLa Halle de La Machine, ménagerie fantastique
Avant de s’élancer vers le ciel et l’espace, restons encore un peu les pieds sur terre… tout en s’immergeant dans un univers onirique et très original : celui de la Halle de La Machine. Cette étrange écurie, installée dans un vaste site de 6 000 m², est composée d’un bestiaire mécanique imaginé par François Delarozière et sa compagnie, entre exposition animée et spectacle de rue. C’est pas l’usine !
Chaque création est unique et prend vie grâce aux moteurs activant des pompes hydrauliques à haute pression, pilotés par des machinistes chevronnés. L’occasion de rencontrer de drôles d’oiseaux, une araignée articulée de 20 m d’envergure, des machines à orages ou à pleurer, à faire parler les plantes ou à les bercer… Comme par magie, des instruments bidouillés et fantaisistes produisent de la musique : la guitare à braque, constituée d’une roue et une chaîne de vélo, l’orgue à tongs, la cocotte-minute qui joue de la flûte ou une contrebasse à base de conteneur !
À l’extérieur, sur l’ancien tarmac d’Air France inscrit aux Monuments historiques, un carrousel aussi bizarroïde que poétique fait tourner une ménagerie hétéroclite de poissons, buffles, insectes, etc. C’est également sur cette Piste des Géants que chemine lentement le Minotaure de 47 tonnes et 14 m de haut, capable de porter 50 passagers : pendant la balade d’environ trente minutes, il grince, grogne, souffle pour impressionner la galerie. Et ça marche !
L’Envol des Pionniers, hommage aux héros de l’aviation
Là même où décollèrent les fondateurs de l’aviation civile, deux hangars historiques abritent L’Envol des Pionniers. Sa belle muséographie contemporaine retrace les incroyables aventures d’Antoine de Saint-Exupéry, Jean Mermoz, Henri Guillaumet ou Pierre-Georges Latécoère.
Ce dernier, à l’origine industriel dans le ferroviaire, implanta des ateliers en 1917 sur ce site de Montaudran pour répondre à la commande de l’armée française : mille avions militaires, dont un peu plus de la moitié furent livrés avant l’armistice. L’homme d’affaires eut l’idée d’utiliser le reste de la flotte pour affréter le courrier par voie aérienne : dès 1918, il assura lui-même le premier vol postal français, entre Toulouse et Barcelone.
Rachetées en 1927, les Lignes aériennes Latécoère donnèrent naissance à la célèbre Aéropostale, laquelle devint, en 1933, la compagnie Air France. En ce premier tiers du 20e siècle, Toulouse fut ainsi la plaque tournante des liaisons vers l’Afrique et l’Amérique du Sud. Et le point de départ d’exploits réalisés à bord d’avions mythiques, au-dessus des déserts, de l’océan et des montagnes afin de livrer les lettres à bon port…
Ils sont contés au fil de la visite par des installations interactives, vidéos, photos, cartes et objets fétiches, comme les lunettes et la lampe de poche de Mermoz ou les gants en cuir de Saint-Exupéry. Le passé prend vie grâce aux interventions théâtralisées des animateurs costumés et leurs anecdotes. Ou grâce au simulateur de vol à bord d’un Bréguet XIV de 1924, pour un trajet mouvementé entre Toulouse et Barcelone. À l’époque, ça secouait beaucoup et c’était si bruyant qu’on communiquait en se passant des petits papiers !
La Cité de l’espace, la tête dans les étoiles
La Cité de l’espace est le site le plus visité de Toulouse : un succès ô combien logique tant l’expérience est riche, ludique et passionnante, que l’on soit féru d’astronomie et de culture spatiale ou non.
Dès le vaste jardin, la force d’attraction est irrésistible : ici la réplique de la fusée Ariane 5 grandeur nature (53 m de haut), là une capsule russe Soyouz dans laquelle on peut prendre place. Ou bien le modèle d’essai de la station russe Mir, que l’on visite de fond en comble, ou plutôt des « toilettes » à la « chambre à coucher » en passant par la « salle de sport » et la « douche »… Autant de guillemets pour signifier que ces équipements ont dû être adaptés à la vie en apesanteur, donc qu’ils sont très éloignés des standards de confort terrestres !
La vie des astronautes continue de se dévoiler dans le bâtiment principal, grâce aux animations sensorielles ou à la présentation de scaphandre, comme celui d’Apollo 17, en 1972. L’année précédente, la mission numéro 15 avait permis de rapporter la pierre de Lune exposée au premier étage…
L’exploration se poursuit dans le planétarium, avec ses spectaculaires projections immersives, ou dans la coupole de l’astronome, avec un télescope pour observer les astres. En résumé, la Cité est l’exemple parfait de vulgarisation scientifique, trouvant le bon équilibre entre pédagogie et divertissement. On en ressort avec des étoiles dans les yeux !
Aeroscopia, musée de l’aéronautique
Faisant honneur à la tradition industrielle toulousaine, Aeroscopia relate l’histoire aéronautique à travers des espaces thématiques multimédias (assemblage des appareils, évolution des cockpits, coulisses des vols, etc.) et sa magnifique collection d’une trentaine d’aéronefs dans lesquels il est souvent possible d’embarquer : le supersonique Concorde, la Caravelle, l’A380, le Super Guppy d’Airbus, colossal avion-cargo… Ou encore la réplique du minuscule pou-du-ciel, biplan conçu en 1933 par Henri Mignet, et celle du Blériot XI qui traversa la Manche en 1909.
Si la voûte monumentale de 7 000 m² rassemble la plupart des avions et hélicoptères, les tarmacs extérieurs ne sont pas en reste, avec l’A400M Atlas, engin militaire de transport et de ravitaillement en vol, le premier prototype de l’A320 ou bien l’A380, dont on peut explorer les deux ponts…
Les usines voisines sont en partie ouvertes au public avec Airbus Découverte, tours guidés passant par les chaînes d’assemblage et le centre d’essais en vol. Il existe même un billet combinant cette visite avec celle d’Aeroscopia, pour devenir incollable sur l’aéronautique d’hier, d’aujourd’hui et de demain...
Fiche pratique
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Site de l’office du tourisme de Toulouse
Comment y aller ?
En avion :
L’aéroport de Toulouse-Blagnac est desservi par Air France et EasyJet qui assurent des liaisons avec plusieurs aéroports français, dont Paris grâce à de nombreuses navettes quotidiennes.
En train :
La gare de Toulouse-Matabiau est à un peu plus de 4 h de TGV de Paris-Montparnasse et à environ 2 h de Bordeaux.
Liaisons ferroviaires Intercités avec la plupart des villes françaises.
Où dormir ?
- Mama Shelter : 54-56, boulevard Lazare Carnot, Toulouse. Tél. : 05 31 50 50 05. Chambre double : à partir de 69 €. La chaîne d’hôtels branchée de la famille Trigano s’est installée fin 2018 dans un ancien cinéma. Il existe d’ailleurs toujours une petite salle de projection au sous-sol. Dans les étages, les 120 chambres allient confort et design, côté fonctionnel et fun. Sur le toit, une terrasse avec comptoir et four à pizza complète l’offre du bar restaurant festif en rez-de-chaussée.
- Hôtel Albert 1er : 8, rue Rivals, Toulouse. Tél. : 05 61 21 17 91. Chambre double : à partir de 75 €. Au cœur du centre-ville, à deux pas du marché Victor Hugo, cet établissement indépendant doté de 3 étoiles abrite 47 chambres réparties sur quatre étages, à l’élégance intemporelle, avec leur décor sobre et agréable.
Où manger ?
- La Cocotte fleurie : 16, rue des Sept troubadours, Toulouse. Tél. : 09 75 64 61 73. Mar-sam, midi et soir jusqu’à 1 h. Entrées : 2,50-8 €. Plats : 9-10 €. Desserts : 4-5 €. Ouverte fin 2019, cette adresse aux airs de brasserie populaire d’antan présente plusieurs avantages : son rapport qualité-prix, ses horaires tardifs, son ambiance conviviale et sa carte consensuelle où l’œuf mayo côtoie la blanquette de veau, les poireaux vinaigrette s’accordent avec le hachis parmentier ou le bœuf bourguignon, et les profiteroles ou l’île flottante viennent clore un copieux repas.
- Ma Biche sur le toit : 4-8, rue du Lieutenant Colonel Pélissier, Toulouse. Tél. : 05 31 61 56 19. Lun-sam 10 h-20 h. Menu du jour : 23-28 €. Plats : 15-27 €. Tout en haut des Galeries Lafayette, le restaurant du célèbre chef Michel Sarran offre une belle vue sur les toits de la Ville rose, depuis sa vaste salle cosy ou la terrasse. Dans les assiettes, le spectacle est aussi au rendez-vous avec une cuisine méditerranéenne contemporaine.
Texte : Stéphanie Condis
Mise en ligne :