Nîmes : que voir, que faire ?
La Maison carrée vient d'être inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO ! Et si on redécouvrait toute la richesse du patrimoine de Nîmes ?
Que voir, que faire à Nîmes le temps d'un week-end ? Historiquement riche, à taille humaine et facilement accessible en TGV (moins de 3h de train de Paris), Nîmes est une ville idéale pour une escapade urbaine, placée sous le signe de la découverte et de la détente. Située sur la voie Domitienne (Via Domitia), une route militaire qui reliait les Alpes aux Pyrénées durant l’époque romaine, elle a abrité parmi les plus beaux monuments de l’empire au point d’être surnommée « la petite Rome française ».
Nîmes recèle encore aujourd’hui de nombreux vestiges de sa faste période romaine dont, pour ne citer qu’eux, la Maison carrée, les arènes et la tour Magne. Le cœur de la ville regorge également de restaurants et cafés modernes et ses alentours de parcs où prendre un grand bol d’air. Ce mix entre culture et art de vivre vient de séduire le prestigieux New York Times qui place Nîmes parmi les meilleures destinations de voyage du monde en 2023.
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- Les arènes de Nîmes, l’amphithéâtre le mieux conservé de l’Empire romain
- Le musée de la Romanité, voyage dans l’histoire de Nîmes
- La Maison carrée, un temple romain qui a traversé les siècles
- Le Carré d’Art, musée d’Art contemporain en mouvement
- Le vieux Nîmes, promenade entre les somptueux hôtels particuliers
- Temple de Diane et tour Magne : des vestiges gallo-romains au cœur des jardins
- Nîmes gourmande ? Déambuler dans les Halles
- La Feria : fiesta, danse sévillane et vin à la Pentecôte et en septembre
- Fiche pratique
Les arènes de Nîmes, l’amphithéâtre le mieux conservé de l’Empire romain
C’est à lui seul une bonne raison de venir à Nîmes. Des 400 amphithéâtres du monde romain, celui de Nîmes fait partie des trente plus grands et surtout, c’est le mieux conservé de tous. Construit à la fin du Ier s av. J.-C., inspiré du Colisée, il mesure 133 m de long, 101 m de large et sa piste 68 m sur 38 m. Sa façade extérieure culmine à 21 m de hauteur et possède 60 arcades disposées sur 2 niveaux.
Durant l’époque romaine, il avait pour fonction d’accueillir du public – jusqu’à 24 000 spectateurs – à l’occasion de combats d’animaux, de mises à mort et surtout, de combats de gladiateurs. En raison de l’utilisation de sable sur sa piste, on préférera le terme « arène » pour désigner l’amphithéâtre de Nîmes.
Au Moyen Âge, ses arcades ayant été bouchées, il servit de forteresse et compta jusqu’à 150 maisons en son sein. C’est Napoléon Ier qui redonna à l’édifice son aspect premier.
Si aujourd’hui plus aucun spectacle de gladiateurs n’a lieu – si ce n’est durant les week-ends de reconstitution antique en mai –, l’amphithéâtre accueille toujours du public curieux d’en découvrir l’intérieur, mais aussi des concerts et des événements taurins.
En mai et en août, les arènes de Nîmes revêtent le décorum des péplums avec des « grands spectacles historiques » : les Journées romaines (mai) et les grands spectacles nocturnes (août). Des événements très populaires qui font remonter le temps autour des arènes. Plus d’infos et réservations sur le site des Arènes de Nîmes.
Le musée de la Romanité, voyage dans l’histoire de Nîmes
Tout dernier né des musées de Nîmes, le musée de la Romanité a ouvert ses portes en 2018, face aux arènes. La légèreté de son architecture (conçue par Elizabeth de Portzamparc) combinée aux diverses technologies forme un remarquable écrin aux riches collections qui retracent les 25 siècles d’histoire de Nîmes des Volques Arécomiques – nom du peuple gaulois installé dans la région depuis le IVe s av. J.-C., vénérant Nemoz, le dieu de la fontaine – à nos jours, en passant évidemment par l’âge d’or romain.
On trouve également des reconstitutions de scènes de vie et de superbes mosaïques. Le rooftop du dernier étage permet de profiter d’une magnifique vue sur Nîmes et sur les arènes, même si la plus belle reste celle depuis la tour Magne, on en parle plus bas.
Le premier dimanche de chaque mois, les musées de la ville de Nîmes sont gratuits pour tous, excepté le musée de la Romanité en juillet et en août. Ne manquez surtout pas la visite du musée, la plus belle introduction qui soit à la ville. Également d’intéressantes expos temporaires dont le programme se trouve sur le site du musée de la Romanité.
La Maison carrée, un temple romain qui a traversé les siècles
Édifiée entre les dernières années du Ier s av. J.-C. et les premières années du Ier s ap. J.-C., la Maison carrée était un temple dédié au culte impérial, celui d’Auguste, fils adoptif de César. Elle était au centre de la cité gallo-romaine et entourée d’un forum. Les offrandes et les sacrifices se déroulaient à l’extérieur, sur un autel qui faisait face au sanctuaire, en présence de toute la population qui pouvait déambuler librement dans le forum.
L’édifice principal mesure 17 m de haut sur 15 m de large et 26 m de long. Il possède 30 colonnes cannelées de 9 m de haut surmontées de chapiteaux de feuille d’acanthe finement sculptées. Si, à cette époque, seuls les prêtres pouvaient accéder à la salle sacrée – la cella –, elle est aujourd’hui accessible à tous, même s’il n’en reste rien d’original.
En effet, la Maison carrée a occupé différentes fonctions au fil des siècles – bâtiment public, écuries, musées des Beaux-arts, etc. – , ce qui lui a permis d’être conservée, mais dénaturée pour sa partie intérieure en tout cas.
À l’époque romaine, le terme rectangulaire n’existait pas. On parlait de carré, voire carré long. C’est pourquoi la maison carrée porte ce nom alors qu’elle est… rectangulaire.
Le Carré d’Art, musée d’Art contemporain en mouvement
À Nîmes, il suffit de traverser la rue pour enjamber les millénaires… Juste en face de la Maison carrée, voici le Carré d’Art. Ce très élégant musée d’art contemporain, bâtiment de verre et d’acier dans lequel se reflète le temple romain, a ouvert ses portes en 1993, sous la houlette de l’architecte britannique Norman Foster.
Il accueille non seulement des expositions permanentes et temporaires, mais également une bibliothèque, une salle de travail, un restaurant avec terrasse panoramique, une boutique, et un grand hall depuis lequel observer la Maison carrée. Les salles changent au fil des expositions pour mettre en valeur les œuvres, mais également le bâtiment et la ville de Nîmes.
En 2023, le Carré d’Art fête ses 30 ans et expose pour l’occasion ses œuvres phares ! Des manifestations et événements sont programmés toute l’année in situ et hors les murs. Programme sur le site du Carré d’Art.
Le vieux Nîmes, promenade entre les somptueux hôtels particuliers
Aux portes des arènes, le vieux Nîmes invite à un voyage dans le temps, de la Renaissance au XVIIIe s. Mais le quartier n’est pas muséifié et a su rester vivant, notamment dans les petits cafés du centre.
La flânerie, très agréable, permet de découvrir de très beaux hôtels particuliers construits entre le XVe et le XVIIIe s quand l’industrie du textile était à son apogée dans la ville. Les hôtels du Boudon, de Bernis, de l’académie, de Régis et Novi de Caveirac sont situés à quelques pas les uns des autres.
On s’arrêtera ensuite sur la place de la tour de l’Horloge, sur la place du Crocodile, mais aussi à la cathédrale Notre-Dame-de-Saint-Castor pour terminer rue Lampez, au Castellum Aquae, le secret le mieux gardé de Nîmes. Il s’agit du bassin de répartition dans lequel arrivait la source de l’Eure à Uzès, après être passée par le pont du Gard.
Lire également notre article Le Pays d’Uzès et le pont du Gard : entre nature et culture
Au centre d’une fontaine, sur des clous dorés ornant les pavés des rues piétonnes et même affilié à l’équipe de football locale… Mais quel est donc ce crocodile que l’on voit partout ? Il s’agit de la représentation de la victoire d'Octave (futur Auguste) sur Antoine (le crocodile) et Cléopâtre (le palmier), à Actium, autrement dit de la soumission de l'Égypte à Rome.
Temple de Diane et tour Magne : des vestiges gallo-romains au cœur des jardins
Les jardins de la Fontaine sont aménagés autour du sanctuaire de la Fontaine, un ancien lieu de culte gallo-romain. Aujourd’hui inspiré des jardins à la française, on y trouve encore les grands bassins, le temple de Diane – autre lieu de culte dont aucune découverte n’a pu justifier le nom – et la tour Magne.
Visible de toute part, la tour Magne fait partie intégrante de l’horizon nîmois. D’une hauteur actuelle d’environ 18 m, elle était à l’époque romaine la plus haute et la plus puissante des 80 tours de l’enceinte gallo-romaine qui, pour rappel, encerclait la cité sur 7 km de long.
La tour Magne mesurait 36 m de haut et se composait de trois niveaux, dont deux subsistent aujourd’hui. Elle est construite sur le mont Cavalier et par-dessus une ancienne tour gauloise dont il ne reste aujourd’hui rien. Au sommet, on jouit d’une vue imprenable sur la ville, sur ses boulevards situés sur le tracé des remparts, sur le mont Ventoux et sur le pic Saint-Loup.
Des 10 portes que comptait l’enceinte gallo-romaine, il n’en reste que 2 : la porte de France, 31 rue Porte-de-France, et la porte d’Auguste sur le boulevard Amiral-Courbet.
Nîmes gourmande ? Déambuler dans les Halles
Les Halles de Nîmes sont situées dans le cœur du quartier historique, au rez-de-chaussée d’un centre commercial moderne, La Coupole. Au cœur d’un espace couvert de 3 500 m², c’est l’endroit idéal pour faire son marché et trouver des produits locaux.
L’ambiance y est chaleureuse, les dégustations vont bon train et on peut même se concocter une petite assiette avant de s’attabler au milieu des étals.
Les Halles ouvrent leurs portes dès 6h du matin et jusqu’à 13h du lundi au vendredi et 19h le samedi. Le dimanche matin, les halles font leur apéro !
La Feria : fiesta, danse sévillane et vin à la Pentecôte et en septembre
Deux fois par an, à la Pentecôte et en septembre, toute la ville résonne au rythme de la feria. Ambiance de folie assurée quand la foule des aficionados envahit les rues. Les bars et restaurants prennent des allures de bodega, des concerts et des spectacles se tiennent à chaque coin de rue et des défilés carnavalesques encombrent les boulevards.
Chaque feria a ses spécificités et son ambiance bien particulière : le vin coule à flots en septembre, c’est la Feria des vendanges, et la danse sévillane est à l’honneur en mai, c’est la Feria taurine. Pas la peine d’assister à une corrida si ce n’est pas votre truc, mais l’ambiance dans les rues est du tonnerre… à condition d’aimer la foule.
En période de feria, réservez impérativement longtemps à l’avance votre chambre d’hôtel. Sachez aussi que les prix ont tendance à gonfler pendant les ferias.
Fiche pratique
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Sud de France Développement Tourisme en Languedoc-Roussillon
Agence de développement touristique du Gard
Comment y aller ?
– Par le train : 3h de Paris-Gare de Lyon via le TGV Méditerranée. Trains Intercités depuis Bordeaux, Toulouse, Marseille et Nice.
– Par la route : Nîmes se trouve sur l’A9, qui relie Orange à la frontière espagnole.
Où dormir ?
– Hôtel de l’Amphithéâtre : 4, rue des Arènes. Hôtel de charme installé dans d’anciens hôtels particuliers, à 2 pas des arènes. Joli mobilier classique. Doubles 90-110 €.
– Cali Kitchen : 8, rue de la Maison Carrée. Ouv. tlj sauf dim 9h-16h. Entre 6,40 € et 14 € le plat principal. Bout de Californie en plein cœur de la petite Rome, Cali Kitchen propose une cuisine inspirée de la côte ouest américaine pour des brunchs et des déjeuners gourmands. Au menu : pancakes ou gaufres salés, œufs brouillés ou encore açaï bowl, un plat typique brésilien. Le tout dans une décoration fraîche !
– L’Ancien Théâtre : 4, rue Racine. Ouv. tlj le midi et le soir sauf lun et mar. L’un de nos restaurants préférés à Nîmes ! L’ancien théâtre propose 2 entrées, 2 plats et 2 desserts d’une qualité remarquable et la carte change tous les mois. L’établissement s’est même spécialisé dans la fameuse brandade de morue. Menu 36 €.
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Texte : Maëva Roure