La Haute-Garonne à vélo : 4 expériences à vivre
Des proches environs de Toulouse aux sommets du Comminges, la Haute-Garonne a de quoi séduire les amateurs de vélo avec ses paysages variés. Tantôt la plaine, tantôt la montagne… En famille, on s’aventure volontiers au fil de l’eau, via des sentiers sans difficultés.
Le long du canal du Midi et de ses rigoles, ou encore de la Garonne, fleuve qui a donné son nom au département. Au sud, en se rapprochant des Pyrénées, le Comminges abrite quant à lui une multitude de routes et de sentiers, au travers d’époustouflants paysages de montagne.
À parcourir à vélo de route ou à VTT et, pour les moins aguerris, avec une assistance électrique : tout le monde peut désormais pédaler dans les hauteurs, jusque dans les cols les plus difficiles du Tour de France…
Tous à deux-roues, en Haute-Garonne !
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Rigole de la plaine : aux origines du canal du Midi à vélo
Qui dit Haute-Garonne dit canal du Midi. Édifié au XVIIe siècle sous Louis XIV, il relie Toulouse à Sète sur 240 km. Autrefois à vocation marchande, il offre désormais de belles balades paisibles. Et notamment à vélo ! On pédale volontiers le long du canal, mais aussi des rigoles servant à l’alimenter en eau.
On s’élance ainsi sur le parcours cyclable de la rigole de la plaine, ouvrage amenant les eaux du lac de Saint-Ferréol vers le seuil de Naurouze, sur 40 km. Cyclistes côtoient ici marcheurs : nous sommes sur le GR 653, voie d’Arles vers Compostelle.
Côté Haute-Garonne, entre les lacs de Saint-Ferréol et de Lenclas, 15 km ont été aménagés pour les vélos : un chemin en sable compacté, bien agréable sous les roues ! Au-delà, on poursuit dans l’Aude, sur un chemin en terre jonché de racines et d’ornières : là, mieux vaut être à VTC (ou VTT) et s’y aventurer par temps sec. Arboré, paisible, il appelle à la rêverie. Il reste alors 23 km pour atteindre le canal du Midi.
Petits ponts et quais rappellent son passé marchand. D’ailleurs, chemin faisant, on se plait à se remémorer l’histoire de ce fabuleux chef-d’œuvre d’architecture et d’ingénierie, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Relier océan Atlantique et mer Méditerranée, depuis l’Antiquité, tout le monde en avait rêvé. Pierre-Paul Riquet l’a fait. L’objectif : éviter le détroit de Gibraltar et faciliter la circulation des marchandises.
Pour y parvenir, il élabora un ingénieux plan d’alimentation en eau : capter les eaux de la montagne Noire, dernier contrefort du Massif central et les faire circuler via une rigole artificielle. Pour régulariser le débit tout au long de l’année, il créa également trois réservoirs : Saint-Ferréol, Naurouze et Lampy. Passé Toulouse, les embarcations empruntaient ensuite la Garonne – ou son « canal latéral », creusé au XIXe siècle – pour rallier la côte Atlantique.
2 h 30 plus tard, on atteint l’endroit où la rigole rejoint le canal du Midi, au fameux seuil de Naurouze. Situé au point culminant du canal (194 m d’altitude), il s’agit du point de partage des eaux entre le versant méditerranéen et le versant atlantique. On peut ensuite poursuivre le long du canal du Midi, direction Sète ou Toulouse…
Nous sommes ici en plein Lauragais, une région agricole bucolique à souhait. Surnommée « grenier à blé du Languedoc », elle était autrefois au cœur du Pays de Cocagne (le fameux pastel !) et prend par endroits des airs de Toscane.
En surplomb de la rigole de la plaine, l’adorable village perché autrefois fortifié de Saint-Félix-Lauragais mérite le détour. On jette un œil à la maison natale du célèbre compositeur français Déodat de Séverac (1872-1921) et à la collégiale à l’orgue classé aux monuments historiques, avant d’admirer la montagne Noire et la chaîne des Pyrénées depuis le point de vue panoramique.
Enfin, le Lauragais, c’est aussi le pays du cassoulet ! Pour en déguster un, rendez-vous au restaurant La Dinée, sur l’aire d’autoroute de Port Lauragais, au bord du canal du Midi. Une aire définitivement pas comme les autres : non seulement on y mange bien, mais on peut également découvrir la région grâce à un musée ludique très bien agencé et faire le plein de bons produits locaux.
Vélo sur la Trans-Garona : pédaler au fil de la Garonne
Véritable veine du département de la Haute-Garonne et de son chef-lieu Toulouse, la Garonne prend sa source en Espagne, dans le val d’Aran. Depuis 2018, les deux pays tâchent de rendre l’ensemble de cet itinéraire (environ 200km) entièrement praticable à vélo.
Ce projet, baptisé « Trans-Garona », n’est pas encore complètement au point, mais 128 km ont déjà été aménagés, entre Marquefave (à 40 km au sud de Toulouse) et Fos (tout près de la frontière). La moitié est en « itinéraires partagés », c’est-à-dire sur la route, en cohabitation avec les voitures.
Afin d’encourager le tourisme vert et l’itinérance douce, la Haute-Garonne nous invite à concilier vélo et train. Au départ de Toulouse, il est ainsi possible de rejoindre ce parcours cyclable à bord d’un TER, avec son vélo. De la même façon, on peut effectuer un tronçon de quelques dizaines de kilomètres sur une journée et revenir au point de départ avec le train. Voilà qui permet d’aller plus loin, tout en prenant son temps.
Au fil de la Garonne, on découvre de jolis villages et villes. On fait volontiers halte à Cazères, où se trouve la Maison de la Garonne, espace dédié à l’histoire du fleuve, notamment à travers des expositions. À Salles-sur-Garonne, les environs du joli petit port de pêche promettent une pause pique-nique des plus agréables.
En chemin, il ne faut pas hésiter à faire des détours, en s’écartant un peu de la Garonne. On découvre alors d’autres trésors, comme le très beau village de Rieux-Volvestre, à 10 km de Salles-sur-Garonne. Cette ancienne cité épiscopale encerclée par l’Arize, un affluent de la Garonne, abrite 7 monuments classés ou inscrits. Parmi eux, la cathédrale, bijou du gothique méridional.
Menté : ascension d’un col mythique du Tour de France
Qui n’a jamais été fasciné à la vue des coureurs cyclistes, arpentant les cols raides des massifs montagneux ? En Haute-Garonne, le col de Menté, régulièrement sur le parcours du Tour de France, leur donne du fil à retordre : 800 m de dénivelé ! Classé première catégorie, il devient particulièrement célèbre le 12 juillet 1971 : une averse orageuse transforme la route en patinoire, provoquant la chute du maillot jaune espagnol, Luis Ocaña. Il laisse alors la victoire à son rival belge, Merckx.
Les cyclistes les plus aguerris se mesurent volontiers à ce col mythique à la seule force de leurs mollets. Mais grâce à l’assistance électrique, tout le monde peut désormais s’y atteler ! Un véritable honneur que de pouvoir rouler là, au même endroit et mesurer toute la difficulté d’une telle épreuve.
Ainsi, au départ de Saint-Béat, 40 minutes suffisent pour parcourir les 10 km de lacets menant jusqu’au sommet. En pleine montée, le compteur du VAE atteint rapidement les 12 km/h, sans trop d’effort : magique, l’électrique ! Déconcertant, mais véridique : les cyclistes du tour pédalent encore deux fois plus vite… Dans l’un des lacets, une plaque commémorative rappelle la fameuse tragédie du coureur cycliste espagnol. « Sur cette route transformée en torrent de boue par un orage d’apocalypse, Luis Ocaña, maillot jaune, abandonnait tous ses espoirs contre ce rocher. »
À l’arrivée, on ne déroge pas à la photo-souvenir devant le panneau affichant les 1 349 m du fameux col de Menté, où fleurissent les autocollants de ceux qui sont passés par ici.
Reste la partie la plus impressionnante : la descente, à n’en plus finir ! C’est encore là que l’on mesure le mieux le chemin parcouru durant la montée, avec d’impressionnantes pointes à 60 km/h, quand on lâche un peu les freins... Jusqu’en bas, une incroyable sensation de liberté…
Au départ du sommet du col de Menté, on pédale encore 5 minutes jusqu’à la station du Mourtis, où nous attend l’été une petite buvette et un bike park.
Vallée de l’Arbas : VTT dans les montagnes, aux portes des Pyrénées
Situés dans l’espace VTT Pyrénées Comminges, aux 600 km de chemins balisés, les environs montagneux d’Arbas offrent un cadre naturel d’exception aux amoureux du vélo.
On retrouve des itinéraires adaptés à toutes les pratiques, dont 5 circuits de Gravel (à mi-chemin entre vélo de route et vélo tout-terrain) et 5 pistes Enduro. Et, là encore, grâce à l’assistance électrique, tout le monde peut profiter des magnifiques paysages montagneux du piémont pyrénéen.
À VTT électrique semi-rigide avec assistance électrique, on peut par exemple emprunter, au départ du village d’Arbas, le sentier 23 (sigle vert), en boucle sur 16 km, avec 300 m de dénivelé. Il livre de magnifiques panoramas sur le massif de Paloumère.
À la fin de la balade, on s’en va affronter les bosses et les virages du tout nouveau Pumptrack d’Arbas, mis en place en 2022. C’est, depuis, le plus grand du département. Ces pistes de bosses en enrobé au pied des montagnes et des pistes de VTT permettent de s’entraîner à rider à vélo (BMX, VTT…), skate, trottinette, draisienne ou rollers. Ce, quel que soit son niveau puisque, comme en ski, on trouve des pistes vertes, bleues, rouges et noires. Une activité ludique en libre accès, dans un cadre exceptionnel !
Arbas, c’est aussi le pays de l’ours, son lieu de réintroduction. L’association pyrénéenne Pays de l’Ours – Adet, qui promeut le retour de l’ours dans les Pyrénées centrales, propose des balades naturalistes et randonnées en montagne accompagnées, sur les traces de l’ours…
Fiche pratique
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Toutes les informations sur la Haute-Garonne à vélo
Où louer un vélo ?
– Le Petit Cyclo : 16, av. de l’URSS, 31400 Toulouse. Ce spécialiste des séjours à vélo propose locations de vélo (classiques et électriques) à la demi-journée, séjours clés en main (vélo, carnet de voyage, hébergements, transports de bagages…) dans les environs du canal du Midi, mais aussi vente et réparation. Gros avantage : on peut louer son vélo « en aller simple », c’est-à-dire le récupérer à Toulouse et le rendre dans l’un de ses 6 points relais : Agde, Sète, Carcassonne, Narbonne, Agen, Bordeaux.
– Appel d’air : 21, av. du Maréchal Foch, 31110 Bagnères-de-Luchon. Location de VTC, VTT, Gravel, classiques (musculaires) ou électriques. On fait notamment appel à eux pour gravir le fameux col de Menté ! Vélo avec assistance électrique : environ 70 € la journée.
– O2BIKE : agence VTT Pyrénées, route de Planque, 31160 Arbas. Le sympathique Laurent Pradère loue ou encadre des sorties VTT au cœur de l'espace VTT-FFC Pyrénées Comminges.
Une appli à télécharger : Kamino Guide. Développée en partenariat avec la FFC, elle rassemble notamment des circuits VTT et vélo de route.
Bonnes adresses
– Camping**** Le Moulin : Le Moulin, 31220 Martres-Tolosane. Le charmant couple que forme Elisangela et Hugo Sladden nous accueille dans un paradis verdoyant de 12 ha, entre champs, bois et Garonne, autour d’un moulin à eau du XVIIe siècle et de son corps de ferme. Ce domaine où règne une quiétude absolue, labellisé Accueil vélo (l’un de ses nombreux labels), propose une large gamme d’hébergements du simple emplacement de camping aux chalets et mobil-homes toutes commodités. Véritable coup de cœur pour leur hébergement insolite « POD », une chambre seule ressemblant à une tiny house. On apprécie aussi la grande place et son platane multicentenaire, très agréable du petit déj jusqu’à l’apéro, ainsi que l’espace aquatique, les terrains de tennis et de pétanque… Prix : emplacement de camping de 9,90 à 14,90 € pour une personne, chambre « POD » de 29 à 49 € pour 2 personnes, chalet espace studio avec cuisine et SDB de 69 à 85 € pour 2 personnes…
– Maison Castet : 44 av. de la Gare, 31220 Martres-Tolosane. Pâtissier de formation, le chef Florent Cluzel est passé derrière les fourneaux de la Maison Castet, restaurant gastronomique, il y a 4 ans. Il nous régale désormais des amuse-bouche jusqu’au dessert. On se souviendra longtemps de ses vol-au-vent langoustines, coques et girolles, au feuilletage maison délicieux. Tout est parfait, jusqu’au pain maison, dans un cadre très chic, avec une agréable terrasse aux beaux jours. Menu : à partir de 19 € le midi, 52 € le soir.
– L’Auberge du Poids Public : 26 route de Toulouse, 31540 Saint-Félix-Lauragais. Situé au cœur de l’agréable village perché de Saint-Félix-Lauragais, cet hôtel-restaurant labellisé « Accueil vélo » promet nuits paisibles et festins de roi. Le restaurant gastronomique fait la part belle à la cuisine traditionnelle, preuve en est : en 2022, son cassoulet a été élu meilleur cassoulet toulousain du monde et a reçu le prix Lucien Vanel.
– Aire d’autoroute de Port Lauragais. Bien manger sur l’autoroute, c’est possible ? À Port Lauragais, oui ! Le restaurant « La Dînée » propose une carte qui fait honneur aux bons plats du terroir et notamment au cassoulet. L’aire, au bord du canal du Midi, est accessible depuis la piste cyclable et labellisée « Accueil Vélo ».
– Restaurant la Chaum’Hier : 31440 Chaum. Pour un déjeuner pyrénéen digne de ce nom, on peut faire confiance à ce restaurant tout en simplicité, au pied des montagnes. Salade pyrénéenne (jambon de pays, crottin de chèvre…), côtes de veau ou d’agneau pyrénéens, tout est bon, jusqu’aux frites maison.
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Texte : Aurélie Michel
