Limoges, capitale du Limousin et de la porcelaine

Limoges, capitale du Limousin et de la porcelaine
Cour du Temple © Aurélie Michel

De magnifiques maisons médiévales, des musées d’exception et l’une des plus belles gares de France… Labellisée Ville d’art et d’histoire, mais aussi Ville créative par l’Unesco pour sa fameuse porcelaine, la capitale du Limousin promet un city break à la fois enrichissant, reposant et gourmand, aux portes de la belle campagne limousine. Une escapade pour se faire du bien, à 3 h de train de Paris.

Limoges, au temps des Romains et du Moyen Âge

Limoges, au temps des Romains et du Moyen Âge
Musée des Beaux-Arts - salle gallo-romaine © Ville de Limoges

L’histoire de Limoges remonte à l’Antiquité. Vers l’an 10 av. J.-C, l’empereur Auguste y a vu l’emplacement idéal pour la construction d’une grande ville. Édifiée selon un plan orthogonal et baptisée Augustoritum (le gué d’Auguste), elle accueillait les plus grandes arènes de la Gaule romaine avec celles de Saintes. De l’époque romaine, tout a disparu, mais de magnifiques vestiges (mosaïques, colonnes, statues) sont exposés au musée des Beaux-Arts. De grandes maquettes permettent également de mieux comprendre l’évolution de Limoges au fil des siècles.

Du IXe siècle à la Révolution française s’opposaient ensuite deux villes médiévales rivales : d’un côté la ville de l’évêque, qui s’articulait autour de la cathédrale (quartier de la cité), de l’autre, le quartier du château, né d’une alliance entre le vicomte de Limoges et l’abbaye Saint-Martial. Cette dernière a été bâtie en 848 pour abriter le tombeau de saint Martial, évangélisateur du Limousin au IVe siècle. Elle a été démantelée après la Révolution française.

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En raison du passage de nombreux pèlerins, le quartier du château était très commerçant. Les reliques de saint Martial demeurent très importantes pour Limoges. Elles sont précieusement conservées dans la basilique Saint-Michel-des-Lions, non loin des halles. Sorties tous les 7 ans (2023, 2030…), elles font l’objet de grandes processions.

Halles centrales : le centre-ville commerçant de Limoges

Halles centrales : le centre-ville commerçant de Limoges
Halles centrales © Aurélie Michel

Les deux villes se réunissent en 1792, mais les deux identités restent encore bien visibles. Limoges n’a pas un, mais deux centres-villes !

On repère la ville haute (quartier du château) à la boule en cuivre massif du clocher de Saint-Michel-des-Lions, perchée à 71 m d’altitude. La place de la Motte, en référence à l’ancienne motte castrale – le château a disparu à la Révolution –, héberge désormais les Halles centrales. Construites dans les années 1885-1889, dans un style Eiffel, elles sont grouillantes de vie le midi, surtout du jeudi au dimanche.

Quelque 328 carreaux de porcelaine ont été apposés sous le toit. Chacun représente un produit vendu à l’époque : un vrai livre ouvert sur les habitudes alimentaires de la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, la porcelaine fait partie du paysage, des suspensions du plafond des halles jusque sous nos fesses : les bancs de Limoges sont en porcelaine !

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Côté spécialités locales, on croque dans un galetou (crêpe de sarrasin fourrée aux rillettes de canard, au fromage de chèvre…) ou un pâté de pommes de terre, à la crème fraîche ou à la viande. Pour le goûter, rendez-vous en face des halles, chez Francis Flognardes & Clafoutis, douceurs typiques du Limousin. La flognarde, sorte de flan aux pommes ou aux poires, est même déclinée en version salée.

Quartier de la Boucherie : les belles maisons à pans de bois

Quartier de la Boucherie : les belles maisons à pans de bois
Rue de la Boucherie © Aurélie Michel

Présent depuis le Moyen Âge, ce labyrinthe de ruelles aux remarquables demeures à pan de bois forme l’un des quartiers les plus emblématiques de la ville haute. Les bouchers en étaient autrefois les commerçants les plus importants, ce dont témoigne la rue de la Boucherie, bordée désormais de restaurants et boutiques.

Un bref tour par l’écomusée la Maison traditionnelle de la Boucherie (ouverte uniquement l’été) permet de replonger dans cette époque. Quant à la petite chapelle Saint-Aurélien, édifiée en 1475, elle appartient, aujourd’hui encore, à la confrérie des bouchers de Limoges.

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Les animaux – porcs, moutons, mais pas vraiment de bœufs, qui travaillaient dans les champs – étaient achetés sur des foires et ramenés ici, où toutes les familles de bouchers étaient installées. Ils étaient parqués sur des places et séparés par de petites barrières, d’où le nom de l’adorable place de la Barreyrette.

Art déco, cour secrète… les trésors cachés de la ville haute

Art déco, cour secrète… les trésors cachés de la ville haute
Gare des Bénédictins © ericlaubuge - stock.adobe.com

On passe par la charmante cour du Temple : une vraie bulle de tranquillité en pleine ville haute, qui accueille un magnifique hôtel particulier, doté d’un remarquable escalier Renaissance. Cet édifice aristocratique contraste avec le sol, témoin de la vie ouvrière de Limoges. Il a en effet été réalisé avec des gazettes, des boîtes en céramique utilisées pour cuire la porcelaine dans les fours. Après quelques utilisations, elles étaient cassées et recyclées dans le pavement. Directement liées à l’histoire de la porcelaine, on ne voit cela qu’à Limoges !

Rue Jean Jaurès, on plonge dans les années 1920, avec la présence de nombreux édifices typiquement Art déco. Le coin regorge aussi de petits commerces dédiés à l’artisanat limousin (porcelaine classique ou contemporaine, émaux, produits régionaux…) à l’image de la Main Française et de la boutique Lachaniette Porcelaine. Sans oublier celle de l’office de tourisme, qui a par ailleurs édité un plan des boutiques locales et indépendantes (gratuit).

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Place Saint-Pierre, on jette un œil au joli pavillon du Verdurier (1919), signé Roger Gonthier. Le même architecte qui imaginera, quelques années plus tard, la gare des Bénédictins, grande fierté de Limoges. Le lieu fut d’abord pavillon frigorifique, puis gare routière et désormais salle d’exposition.

Quartier de la Cité : cathédrale Saint-Étienne, jardins de l’Évêché et musée des Beaux-Arts

Quartier de la Cité : cathédrale Saint-Étienne, jardins de l’Évêché et musée des Beaux-Arts
Cathédrale Saint-Étienne © StockphotoVideo - stock.adobe.com

Plus au vert, plus calme, le quartier de la Cité est aussi le premier de Limoges. Saint Martial y a fondé un sanctuaire chrétien au IVe siècle. Il s’articule autour de l’impressionnante cathédrale Saint-Étienne : 24 m de hauteur pour la nef, 58 m pour le clocher. Commencée en plein Moyen Âge, sa construction ne s’achève qu’en 1888, bien après l’arrivée du train et l’électrification des avenues…

Juste à côté, les jardins de l’Évêché, en surplomb de la Vienne, sont un vrai bonheur : 5 ha, mêlant jardins botaniques et thématiques, et parterres à la française. L’ancien palais épiscopal du XVIIIe siècle est toujours là : il héberge désormais le passionnant musée des Beaux-Arts, qui retrace 2 000 ans d’histoire de la ville. Parmi les temps forts, des peintures impressionnistes d’Auguste Renoir, originaire de Limoges, et une collection d’émaux unique au monde.

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Établie selon les mêmes plans, la cathédrale est jumelle avec celle de Clermont-Ferrand. À l’extérieur, on s’amuse à repérer les détails témoignant de sa construction sur plusieurs siècles, comme les pierres, au départ taillées à la main. À l’intérieur, le jubé Renaissance en calcaire représente les travaux d’Hercule : peu commun !

Musée Adrien Dubouché, temple de la porcelaine de Limoges

Musée Adrien Dubouché, temple de la porcelaine de Limoges
Intérieur du musée Adrien Dubouché © Aurélie Michel

La porcelaine a contribué à la renommée de Limoges. Pour en savoir plus, il faut visiter le musée national Adrien Dubouché, cité de la céramique, dans de magnifiques bâtiments de 1900.

Il possède une vaste collection de 16 000 œuvres et la collection publique de porcelaine de Limoges la plus riche au monde. Le musée retrace l’histoire de la céramique de l’Antiquité à nos jours, à travers le globe. Deux salles sont consacrées à la porcelaine de Limoges, dont la première manufacture est née en 1771, trois ans après la découverte du premier gisement de kaolin à Marcognac, à une quarantaine de kilomètres de Limoges.

Surnommée « Joconde du musée », la coupe à la libellule, créée début 1900, en porcelaine dure et émaux translucides, fait partie des œuvres les plus emblématiques.

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Pour un véritable bond dans le passé, rendez-vous au musée du four des Casseaux. Classé monument historique, il abrite un four « à flammes renversées ». Ce géant, d’un diamètre de 8 m et haut de 20 m, construit en 1900 avec 120 000 briques réfractaires, pouvait contenir jusqu’à 15 000 pièces de porcelaine !

Manufactures de porcelaine de Limoges : après la théorie, la pratique

Manufactures de porcelaine de Limoges : après la théorie, la pratique
Fondation Bernardaud © Aurélie Michel

Pour bien comprendre le processus de fabrication de la porcelaine, de la matière première jusqu’au produit fini, on pousse la porte d’une manufacture. Ou de plusieurs : elles sont complémentaires.

On se familiarise d’abord avec le matériau indispensable à la fabrication de la porcelaine : le kaolin, une argile blanche, qui représente 50 % de la pâte de porcelaine (l’autre moitié étant constituée de 25 % de quartz et 25 % de feldspath). On assiste aussi au coulage : en quelques minutes, la « barbotine » se transforme, sous nos yeux, en prémices de vaisselle ou petites figurines !

L’emblématique fondation Bernardaud, premier fabricant et exportateur de porcelaine de table en France, propose un passionnant parcours-découverte guidé (1 h 15) dans les anciens ateliers, fondés en 1863.

Ateliers Arquié © Aurélie Michel

De leur côté, les Ateliers Arquié invitent à une véritable immersion dans une manufacture en pleine activité, aux côtés de ses salariés. Modelage, cuisson à 1 400 degrés, ponçage, peinture à la main… on assiste à toutes les étapes.

Enfin, pour un bel aperçu de la porcelaine de Limoges contemporaine et pour faire la rencontre de jeunes créateurs innovants, rendez-vous aux boutiques Le Bocal (où retrouver les objets très poétiques d’Aurélie Vrignon) et Non sans raison.

Le + de routard.com :

Chaque année, la fondation Bernardaud organise une exposition de céramiques contemporaines. Elle invite des artistes du monde entier qui en repoussent les limites. Actuellement et jusqu’au 29 mars 2025, Absolu expose, entre autres, les œuvres impressionnantes de la japonaise Yu Tanaka, aux apparences d’emballages drapés.

Vélidéale : au fil la Vienne, de Limoges à Saint-Léonard-de-Noblat

Vélidéale : au fil la Vienne, de Limoges à Saint-Léonard-de-Noblat
Pont Saint-Étienne © ERIC - stock.adobe.com

Bucoliques, les bords de Vienne sont rythmés par les deux ponts médiévaux de Limoges : Saint-Martial, le plus vieux, aux bases romaines et le pont Saint-Étienne.

Pour aller un peu plus loin dans la campagne, on monte en selle. Une nouvelle véloroute passe justement par ici : la Vélidéale, qui relie le Limousin à l’Atlantique sur 638 km. Côté Haute-Vienne, elle passe notamment par le parc naturel régional de Millevaches et par Limoges.

Saint-Léonard-de-Noblat - Moulin du Got © Aurélie Michel

Au départ des bords de Vienne, à la journée, on s’aventure vers Saint-Léonard-de-Noblat, à 1 h 30 de vélo. Un adorable village médiéval, qui abrite la collégiale éponyme, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

À Saint-Léonard-de-Noblat, on découvre le Moulin du Got, un moulin à papier toujours en activité. La fabrication se fait de façon ancestrale, à la main et sur une impressionnante machine du XIXe siècle. Comme au XVe siècle, on utilise non pas le bois, mais le coton, le lin et le chanvre. On y trouve aussi une imprimerie typographique, qui fonctionne comme d’antan, avec du matériel datant de la fin du XVIIIe siècle aux années 1960.

Le + de routard.com :

On n’oublie pas de goûter aux massepains de Saint-Léonard, petits encas des pèlerins à base d’amandes, de sucre et de blancs d’œufs. Coup de cœur pour ceux de la pâtisserie Martin.

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le guide du Routard Limousin en librairie.

Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Limousin

Office de tourisme de Limoges Métropole

Terres de Limousin – Visit Limousin

Y aller

– En voiture : Limoges-Paris : 390 km (A20) ; Limoges-Toulouse : 290 km (A20) ; Limoges-Lyon : 400 km (A20/A89) ; Limoges-Bordeaux : 220 km.

– En train : Paris : 3 h 15 ; Toulouse : 3 h 20 ; Bordeaux : 2 h 15

Visites/musées

Faites des économies sur vos visites avec le Limoges City Pass : accès aux principaux musées, aux manufactures de porcelaine, mais aussi à des visites guidées et des réductions dans certains commerces. Pass « Maxi Malin » 24 h : adultes 14 €, enfant 8 €, étudiants 10 €.

Location de vélos électriques

Système de location pour de courtes durées PONY avec 150 vélos disponibles. Plus d'infos sur le site de Limoges Métropole

Bonnes adresses

– La Maison de Famille : 50, cours Gay-Lussac. On s’y sent vraiment comme à la maison, dans ces 6 appartements rénovés avec beaucoup de goût, lovés dans une superbe maison bourgeoise du XIXe siècle, à deux pas de la gare. Cécile est aux petits soins, tandis que son mari œuvre côté restaurant, situé au rez-de-chaussée (Un Jardin en ville). À partir de 90 €/nuit.

– Les Halles centrales de Limoges : Place de la Motte. Pour un repas sur le pouce typiquement local, rendez-vous par exemple au comptoir des Saveurs Limousines : pâté de pommes de terre, à la crème fraîche ou à la viande, galetou, flognarde… Horaires des halles : du mardi au mercredi de 7 h à 13 h et du jeudi au dimanche de 7 h à 15 h. Fermé lundi. D’avril à octobre, nocturnes des Halles les vendredis soir (restauration de 19 h à 22 h). Ambiance festive.

– Restaurant Ginette : 3, rue d’Aguesseau. Une adresse bistronomique comme on les aime, qui fait honneur aux bons produits. Délicieux tartares et ceviche en entrée, viande, poisson et surprenantes options végétariennes pour le plat. Menu du marché (entrée + plat ou plat + dessert ou entrée + plat + dessert) 21 et 24 € ; menu carte (entrée + plat + dessert) 37 € ; menu dégustation (entrée + poisson + viande + dessert) 49 €.

– Les Petits Ventres : 20, rue de la Boucherie. Dans l’emblématique rue de la Boucherie, ce resto bon vivant à l’accueil charmant (sitôt arrivé, sitôt servis, avec un petit apéro offert) affiche à sa carte des spécialités du Limousin. Dans les salles typiques de cette maison du XVIIe, on déguste par exemple croustille de canard confit, pièce de bœuf du Limousin sauce fromagère et risotto crémeux, andouillette…

– La Cuisine du Cloître : 6, rue des Allois. Au cœur du quartier historique, à deux pas de la cathédrale, une table gastronomique dans un cadre superbe : l'ancien couvent des Allois (XVIIe siècle). Menu de la Providence (entrée-plat-dessert) 49 €. Également un menu Retour du marché, les mercredis, jeudis et vendredis midi (entrée-plat ou plat dessert) 24 € (ou 30 € entrée-plat-dessert).

– Francis Flognardes & Clafoutis : 16, place de la Motte. Pile en face des Halles, une adresse dédiée à ces deux spécialités limousines. La flognarde est même déclinée en version salée.

– Madeleines Bijou : 17, av. de Locarno. À 500 m du four des Casseaux, la célèbre maison Madeleine Bijou, fondée en 1845, vient d’ouvrir un grand showroom dans une ancienne imprimerie. Un véritable temple de la madeleine, spécialité du sud du territoire. Également une exposition à l’étage du magasin et des jeux pour les enfants.

– Brasserie Michard : 8, place Denis Dussoubs. Ambiance conviviale assurée, dans cette brasserie et distillerie familiale artisanale fondée en 1987. À nous bonnes bières et whiskies, dans un décor typique de brasserie.

– La Friche des ponts : 1B Font Pinot, de fin mai à fin août, du mercredi au samedi, de 18h à minuit. Un village de food trucks estival animé, pour profiter des beaux jours en bordure de Vienne.

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Texte : Aurélie Michel

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