Mont-Saint-Michel

La première étape de mon périple normand. Certains y trouveront à redire puisqu'ils militent pour que l'on considère cette merveille architecturale comme bretonne. Ce genre de querelle me dépasse. Toute frontière est arbitraire. Fondamentalement. Il vaut mieux se lever tôt, surtout si c'est l'été, pour visiter le site. Dès neuf heures, peut-être même avant, une marée humaine se déverse dans les étroites ruelles, se faufile dans les minuscules escaliers, jusqu'à un point jugé suffisamment haut. De là, on admire la vue (magnifique) sur la baie. On respire. L'espace s'ouvre. Quelques ruelles plus bas, l'entassement des magasins, des boutiques, du merchandising en tout genre, est étouffant. Il n'y a pas d'espace, mais chaque mètre carré est utilisé. S'il y en a plus de cinq, on pose une caisse enregistreuse et on vend ce qu'on peut : épées en plastique, cartes postales du Petit Prince, kebabs et vêtements, etc. Les musées (certains) sont assez chers. Un jeune homme tente de me persuader que 7 € pour 20 mn, c'est une affaire. Je n'en doute pas une seconde, mais je ne suis pas venu dans ce haut lieu de spiritualité pour faire des affaires. Y'a les puces pour ça ! Je pense avec nostalgie à cet automne d'il y a quelques années. J'étais venu au Mont-Saint-Michel. La lumière était sublime. Avant même d'apercevoir le Mont, le ciel s'éclaircissait, la baie répandait son scintillement dans le ciel. Bien entendu, je sais que l'on ne peut aller nulle part sans que quelqu'un nous dise : " Si vous aviez vu cet endroit il y a dix ans, c'était magnifique ! ". Moi je dirais juste : " Il faut choisir la bonne saison pour visiter certains lieux ". La lumière d'été n'est pas propice à la spiritualité… je vous laisse deviner à quoi elle convient mieux…

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