Voyage en Normandie
Coleville-sur-Mer
On m'avait indiqué que l'on pouvait visiter le cimetière américain. Malheureusement, je suis arrivé au moment où il fermait, vers 17 h. C'était étrange d'être là au moment même où en Irak, chaque jour, des soldats américains mouraient. J'essayai de comprendre ce qui distinguait ces deux conflits. C'était difficile de juger le moment présent, de s'engager dans le bon camp. Tout était si confus, si compliqué. Avec le recul de l'histoire, tout devenait plus facile. Les bons et les méchants se distinguaient comme deux équipes sur un terrain de foot. Mais l'engagement ne pouvait attendre ce recul confortable. L'engagement nécessitait une prise de risque. Le risque de se tromper de camp. Comment pouvions-nous nous déterminer ? En restant fidèle, pensai-je, à quelques valeurs comme celles de la liberté et du respect de la personne humaine. On pouvait se salir les mains, se comporter mal à l'occasion, mais l'on ne devait jamais perdre de vue ces valeurs, l'on ne devait pas les mettre au placard au nom de la victoire, sinon cette dernière perdait tout son sens. Ces réflexions m'accompagnèrent sur la plage d'Omaha Beach. Je longeais la plage en fumant une cigarette, en observant les familles. L'eau semblait froide. L'atmosphère générale me plaisait. L'on se serait cru en septembre quand les rayons sont moins chauds, les jours moins longs et que l'on s'avance vers l'automne.
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