Escapade dans le Sikkim
Quiétude autour d'un lac sacré
Dimanche 16 mai
Cinq heures du matin. Le vent a chassé les lourds nuages d'orage de la nuit dernière et le Kanchenjunga, à plus de 8 500 m, apparaît dans toute sa majesté. Le chant monotone de dizaines de coucous se mêle au grondement sourd des tambours du monastère voisin.
Voilà Arun, le chauffeur, il a promis de me faire découvrir le lac de Kéchéopari. Nous avons un passager supplémentaire, la jeune Usha. Elle souhaite profiter du voyage pour déposer un vœu sur la rive. Car le lac est sacré et possède la réputation d'exaucer les souhaits pour qui possède le cœur pur. Nous frôlons parfois de quelques centimètres des précipices vertigineux. Certains arbres sont recouverts de touffes d'orchidées aux tons vifs. Le Sikkim en compte plus de 600 espèces.
À notre arrivée, Usha s'éclipse et lorsque nous aurons rejoint le lac, cerné par la forêt et les drapeaux à prière, nous ne saurons rien de plus. Seule la présence d'une écharpe blanche, une taka nouée aux roseaux attestera de son acte. Quel lieu sublime de sérénité ! Malgré la présence des arbres, aucune feuille ne flotte à la surface de l'eau. On dit que les oiseaux, particulièrement nombreux, veillent à ce qu'il en soit ainsi...
Texte : Dominique Gacoin
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