Un routard au Japon, de Kyoto à Osaka
Le mont Koya : la sagesse cachée de l’arrière-pays
Le funiculaire à crémaillère qui gravit la pente abrupte de la montagne a tout d’un ascenseur qui nous propulse vers l’au-delà. Monter d’Osaka au mont Koya (Koyasan en japonais), c’est quitter une mégapole bourdonnante pour grimper sur un lointain nid d’aigle, quitter Athènes pour le mont Athos. Au sud-est d’Osaka, au cœur de la péninsule de Kii (Wakayama-ken), entouré de huit sommets dépassant les mille mètres, le mont Koya semble appartenir plus au ciel qu’à la terre, plus aux dieux qu’aux hommes, tant la spiritualité et la mystique bouddhiste ont marqué ce site de son empreinte millénaire. Voici sans doute la deuxième « montagne sacrée » du Japon, après le mont Fuji. Aujourd’hui, sur les quelques 3000 habitants du Koyasan, on compte près de 700 moines qui vivent dans 123 monastères répartis dans le creux d’une vallée dominée par la masse sombre des forêts de cèdres, de cyprès et de pins.
Un site unique pour se retirer du monde, momentanément dans notre cas, et oublier les séductions des mégapoles. On comprend pourquoi les moines, à la recherche de calme et de paix pour prier, s’y sentent aussi bien. C’est ici qu’a commencé l’histoire du bouddhisme au Japon vers 816 de notre ère quand un moine du nom de Kukai formé en Chine revint s’installer dans un ermitage au cœur de la solitude des montagnes, loin de l’agitation de la plaine. Cet ascète y développa la secte Shingon, une forme ésotérique de bouddhisme, qui eut très vite beaucoup de succès et fit de nombreux adeptes dans l’archipel. Le mausolée de Kukai se trouve au cœur d’un immense cimetière (un des plus beaux du Japon) qui attire depuis toujours des foules de pèlerins.
- Introduction
- La tête à Tokyo, le cœur à Kyoto
- L’esprit léger du papier de riz
- La nuit sous les étoiles de la rivière Kamo
- Geisha et maiko, l’élégance japonaise
- Renards et corbeaux de Fushimi Inari
- Un rêve made in Japan
- Osaka ou le vent de la modernité
- Carpe Diem, l’éphémère est universel
- Le mont Koya : la sagesse cachée de l’arrière-pays
- Loger dans un temple (shukubo)
- La cuisine japonaise des moines
- Jizo, divinité des voyageurs
- Le vieux chemin du Tokaïdo
- Le candélabre de Caron
- « Onsen », pour être dans le bain nippon
- Infos pratiques
Texte : Olivier Page
Mise en ligne :