Un routard au Japon, de Kyoto à Osaka
Loger dans un temple (shukubo)
On peut être à la fois mystique et pratique, avoir la tête dans le ciel et les pieds sur terre. L’un n’exclut pas l’autre, au contraire. La preuve ? Le mont Koya, où le visiteur peut loger dans les temples (shukubo) qui sont plus que de simples temples mais de grands monastères. Une fois les informations prises et les réservations faites en direct auprès du monastère, ou bien (plus facile) auprès de l’office de tourisme du mont Koya, on peut s’y rendre muni d’une fiche de réservation (hommes et femmes sont acceptés). On se déchausse toujours à l’entrée pour mettre des sandales ou des chaussons. Dans les couloirs en bois, on ne marche pas comme dans la rue mais on glisse sans bruit. À l’accueil, un moine-hôtelier jovial et dévoué (parfois anglophone mais pas toujours) s’occupe de recevoir les hôtes. Le nôtre est le plus attentionné des hommes. Il nous conduit à notre chambre, nous explique les conditions du séjour, et rappelle les règles à respecter. Les chambres des hôtelleries monastiques se trouvent souvent dans des pavillons attenants ou adjacents au pavillon principal, mais en aucun cas les visiteurs ne dorment à proximité des moines.
Le confort est variable, tout comme les prix d’ailleurs. Les chambres les moins chères sont simples et propres, toujours de style traditionnel japonais (portes coulissantes à treillis de papier de riz, tatami, futons…), les autres peuvent être plus confortables, avec une décoration plus sophistiquée. Certaines chambres, les plus chères, présentent une élégante esthétique japonaise (panneaux peints), avec terrasse donnant sur un jardin zen. Peu de meubles, un dépouillement monacal. Je dors sur un futon posé à même les tatamis. Mikimuro mon ami karateka me dit : « Téléphone à Simone, et dis-lui que je ne rentrerai pas à la maison. Pourquoi ? Je suis trop bien ici, j’y reste jusqu’à la fin de mes jours ! ». Il revêt le yukata qui sert de pyjama et fait des exercices corporels avant de se coucher. J’en fais de même, bien que je ne sois pas du tout porté sur le sport.
- Introduction
- La tête à Tokyo, le cœur à Kyoto
- L’esprit léger du papier de riz
- La nuit sous les étoiles de la rivière Kamo
- Geisha et maiko, l’élégance japonaise
- Renards et corbeaux de Fushimi Inari
- Un rêve made in Japan
- Osaka ou le vent de la modernité
- Carpe Diem, l’éphémère est universel
- Le mont Koya : la sagesse cachée de l’arrière-pays
- Loger dans un temple (shukubo)
- La cuisine japonaise des moines
- Jizo, divinité des voyageurs
- Le vieux chemin du Tokaïdo
- Le candélabre de Caron
- « Onsen », pour être dans le bain nippon
- Infos pratiques
Texte : Olivier Page
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