Grèce : les îles Ioniennes, sous le soleil exactement
Corfou cosmopolite
Protégée par un mur d’enceinte, la ville a grandi entre les deux forts, et pris des allures italiennes avec ses façades rose pastel et jaunes, ses balcons en fer forgé, ses campaniles, ses fenêtres fermées aux grosses chaleurs et ses ruelles pavées de marbre qu’enjambent des cordes à linge. Ici, la vigne vierge se hisse jusqu’au toit ; là, les mauvaises herbes prospèrent sur les vieux clochers ou les murailles fatiguées.
Au débouché d’un passage voûté, un palmier ombrage une placette. Une fontaine gargouille. Et, sur la pierre des murs, courent une tête de lion, un fauve ailé, un blason, ou des armoiries d’un temps révolu.
La tutelle vénitienne, longue de plus de quatre siècles, a laissé son empreinte sur Corfou. Aujourd’hui, les fanfares locales s’inspirent encore des airs d’opéra italiens ! On les entend régulièrement s’époumoner au kiosque de la Spianada (Esplanade), cette place majestueuse jadis réservée aux parades de la garnison.
Remodelée après la conquête de l’île par Napoléon, elle s’embellit, à l’Ouest, des arcades du Liston (photo), inspirées de celles de la rue de Rivoli, à Paris… On y sirote agréablement un café ou un portokalo (jus d’orange). Au printemps, les fleurs d’oranger embaument l’air d’un parfum suave, entêtant le soir.
Parfois, la sérénité est brisée par des applaudissements : un match de cricket se joue sur le green de la Spianada. Une tradition importée par les Britanniques, qui imposèrent un protectorat aux Îles Ioniennes de 1815 à 1864. Le palais néoclassique de leur premier Haut-Commissaire observe encore la scène... Aujourd’hui, le cricket est enseigné dans les écoles et l’île ne compte pas moins de 11 équipes !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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