Bali secrète
La côte Sud, ou ce qu'il en reste...
À Kuta, le défilé ininterrompu des commerces et les gaz d’échappement ont étouffé les palmiers, rizières et parfums d’encens. En filant vers l’ouest, à Legian puis Seminyak et Petitenget, la situation s’améliore au fur et à mesure. Mais l’œil avisé se rend vite compte qu’il s’agit d’un sursis.
Si on trouve quelques arpents de côte encore un peu sauvage, ainsi que de timides parcelles de rizières à partir de Petitenget, l’espace se morcèle de partout pour laisser place à de nouvelles constructions. Parmi celles-ci, beaucoup de villas « appartiennent » à des étrangers qui assouvissent leur fantasme de paradis.
Kuta, Legian, ainsi qu’une partie de Seminyak représentent le paroxysme du « Surf, fiesta and shopping ». Le contraste avec le profil balinais traditionnel, imprégné d’exception culturelle et de nature luxuriante, est saisissant ! C’est globalisé, mercantile et sur-fréquenté.
Point positif, le secteur de Petitenget-Canggu est le meilleur pour s’imprégner du branché-cool à la balinaise, un métissage qui a fait le succès de cette côte. Dernière venue, l’orientation fooding (art culinaire), avec des établissements de qualité allant des warungs (restos traditionnels indonésiens) aux espaces design explorant toutes les facettes mondiales du goût.
En résumé, il serait dommage d’être venu de si loin sans faire un petit tour dans le coin. Au moins le temps d’un coucher de soleil sur une plage et d’une fiesta. Après… autant ne pas trainer : même si vous êtes là pour le surf et la plage, il y a mieux ailleurs et moins pollué, à Bali ou sur les îles voisines.
Texte : Dominique Roland et Stéphanie Déro
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