Bali secrète
Nusa Lembongan et Nusa Penida : l’heureuse malédiction
Longtemps, les Balinais ne vinrent sur les îles de Nusa Lembongan (photo) et Penida que le temps de déposer des offrandes, pour amadouer les démons. Conséquence heureuse, les fadas du tout tourisme furent longtemps tenus à distance. Lembongan flirte toutefois aujourd’hui avec un seuil critique de développement.
Pendant ce temps Penida, bien que beaucoup plus grande, reste encore très peu fréquentée. Accidentée et en partie recouverte de forêt, elle ne dispose que de très peu d’hébergements. Du coup, la plupart des visiteurs ne viennent que pour la journée. Ils louent les services d’une moto avec chauffeur pour découvrir ses impressionnantes falaises, une cascade versant dans la mer, la plage de Crystal Bay, etc.
Dans l’ensemble, ces deux îles conservent ce qui n’existe quasiment plus à Bali de nos jours : une véritable atmosphère îlienne rythmée par l’océan, des traditions encore très présentes et une circulation embryonnaire.
Sur Lembongan, les spots de plongée et de snorkelling comptent parmi les meilleurs de la région, avec ceux d’Amed-Tulamben et de Menjangan. Les courants plus froids qu’ailleurs ralentissent le blanchissement des coraux et attirent tortues, raies manta ainsi que l’énigmatique et gigantesque mola-mola (poisson-lune). Plusieurs breaks réputés attendent aussi les surfeurs.
D’autre part, si Lembongan n’a pas les dons naturels de Bali, ses modestes 8 km2 n’en réservent pas moins leur pesant de pittoresque. La route s’effiloche parfois en de simples pistes, s’enfonce dans une grande mangrove au nord et rebondit vers les criques tourmentées de la pointe sud.
Elle rejoint même l’îlot voisin de Ceningan par un petit pont, après avoir longé un détroit colonisé par de spectaculaires champs d’algues. Approvisionnant les industries pharmaceutiques et cosmétiques, cette aquaculture reste, avec la pêche, l’un des piliers de l’économie locale.
Texte : Dominique Roland et Stéphanie Déro
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