Les succès littéraires de l’officier de marine
Romancier amoureux
Aziyadé paraît anonymement en 1879, car l’histoire
est présentée comme vraie. Il s’agirait du journal et des lettres
d’un lieutenant anglais mort au combat en Turquie. Pierre Loti s’est
d’ailleurs fortement inspiré de son idylle avec Hatidjé pour conter
cette histoire. Il fréquente le quartier européen de Péra, mais
il s’installe à Eyüp pour vivre à l’orientale, écrit-il dans Aziyadé
: « Péra m’ennuie et je déménage ; je vais habiter dans le vieux
Stamboul, même au-delà de Stamboul, dans le saint faubourg d’Eyoub.
»
Hatidjé habite à proximité, dans le quartier de Fatih. L’idylle se termine avec le départ de Julien. Il reviendra dix ans plus tard à Istanbul et apprendra alors le décès de la Circassienne. Cette mort le rendra particulièrement nostalgique, et elle renforcera l’attachement de Pierre Loti pour l’Orient.
Julien Viaud devient Pierre Loti
Le monde littéraire fait bon accueil au récit d’Aziyadé.
En 1880, l’auteur fait paraître, toujours anonymement, Le Mariage
de Loti. C’est un succès. Le Tout-Paris souhaite rencontrer
l’auteur. Ces conditions favorables le déterminent à poursuivre
ses publications.
Il prend le pseudonyme de Pierre Loti et signe de ce nom son troisième
ouvrage. C’est le Roman d’un spahi, qui paraît en 1881. La
même année, Julien Viaud, qui poursuit sa carrière dans la Marine,
devient lieutenant de vaisseau.
Le plus jeune élu à l’Académie française
Dès lors, les publications s’enchaînent, au rythme
des voyages de Pierre Loti et de ses rencontres amoureuses. Il séjourne
au Japon et se lie avec une mousmé, japonaise habituée aux mariages
temporaires. Cette liaison donnera lieu à un nouveau récit, Madame
Chrysanthème.
Auparavant, Pierre Loti s’est penché sur la rude existence des marins
bretons, avec la parution de Pêcheur d’Islande, qui lui apporte
la consécration. Pierre Loti est salué par Alphonse Daudet, Ernest
Renan et Edmond de Goncourt. Il se lie d’amitié avec Sarah Bernard
et Juliette Adam, directrice d’une revue littéraire.
Sa renommée lui vaut d’entrer à l’Académie française en 1892. Il a alors 42 ans. C’est le plus jeune auteur à siéger sous la Coupole. Élu au fauteuil d’Octave Feuillet, Pierre Loti l’emporte sur Émile Zola, candidat à la même élection.
{ Page précédente | Page suivante }
|