Les îles aux trésors
Visite des îles Galápagos au rythme d’une tortue
Constitué de roches volcaniques noires, l’archipel
des Galápagos est situé à 1 000 kilomètres des côtes américaines.
En dehors de cochons et de chèvres sauvages introduits par les hommes,
les îles ne comptent aucun mammifère. D’avril à octobre 1835, Darwin
a tout loisir d’étudier les espèces vivant dans l’archipel. Un constat
le frappe : on trouve des espèces différentes d’un même animal sur
chacune des îles. C’est notamment le cas des tortues géantes. Il
y a aussi des iguanes et une trentaine de type d’oiseaux que l’on
ne peut voir qu’ici. Parmi ceux-ci figurent treize espèces distinctes
de pinsons dont Darwin remarque que leurs différences physiques,
en particulier leurs becs, sont liées à leur mode de vie ; on les
nommera plus tard pinsons de Darwin. Ces espèces étant de
toute évidence apparentées à celles que l’on peut voir en Amérique,
un phénomène naturel leur a sans doute permis de se développer en
ces lieux. Mais lequel ? C’est une des questions majeures qui alimenteront
les réflexions de Darwin à son retour.
Les mystères du corail
Le Beagle prend ensuite la route de Tahiti
puis, de la Bay of Islands en Nouvelle-Zélande, il file vers
Sydney en Australie et accoste à Albany dans l’île de Tasmanie.
Lors de chacune des étapes, Darwin poursuit son travail de naturaliste.
Mais le temps commence à manquer, on est en janvier 1836, cela fait
déjà quatre ans que l’équipage est parti d’Angleterre. Le passage
par les îles Cocos (ex-Keeling) dans l’océan Indien donne
cependant à Darwin l’occasion d’étudier de près la constitution
des barrières de corail. Là, il s’assure du fait que ce dernier
n’est pas une forme de roche volcanique, comme on l’a longtemps
pensé, mais d’un animal dont le squelette extérieur est fait de
minéraux. C’est par l’accumulation de squelettes que, au fil du
temps, se forment ces étonnantes constructions naturelles en plein
océan.
Sur la route du retour
Darwin et ses compagnons de voyage sont heureux
de se rapprocher de leur terre natale. Le Beagle fait tout de même
escale sur l’Île Maurice puis au Cap, en Afrique du Sud,
dans les îles Sainte-Hélène et Ascension. C’est ensuite
Bahia au Brésil, puis de nouveau les îles du Cap Vert,
suivies des Açores et c’est enfin l’arrivée à Falmouth
en Angleterre le 2 octobre 1836. Son tour du monde a duré près de
cinq années.
Que faire maintenant ?
Revenu chez lui à Shrewsbury, Darwin a la confirmation du fait que ses écrits et colis sont arrivés à destination. Ils ont même été lus en public devant de doctes assemblées et ont été publiés dans une brochure. Les scientifiques qui l’ont inspiré, Henslow, Lyell ou Owen ont hâte de le rencontrer et de découvrir les spécimens qu’il rapporte dans ses bagages. Il met un an pour en faire l’inventaire et finir la rédaction de son journal de bord. Finalement, installé à Londres, il est admis à la Société de Géologie en 1838. Reste que ces succès dont beaucoup de ses semblables se seraient contentés, ne lui suffisent pas. Toutes ses observations mises en perspective avec ses connaissances multiples et éclairées par son esprit inventif l’amènent à ébaucher de nouvelles théories. Va-t-il avoir le culot de bousculer l’ordre scientifique établi ?
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