Enchantement guerrier
Le monde selon The Gonzo Man. Mrauk-U (prononcer Moa-ou) le pays de l’enchantement guerrier. L’autre Bagan. L’autre Angkor. C’est en partie vrai, et en partie autre chose. La première impression qui frappe le voyageur est la dimension militaire. Pas seulement l’architecture. Pas seulement les visages. Pas seulement une atmosphère qui semble régner pour jouer des luttes de pouvoir. J’ai souvent constaté au Myanmar, une certaine idée de l’ordre, un fantasme de la classification. À Naypyidaw, la capitale, il y a la zone des hôtels, celle des hypermarchés, celle des salons de massage. Dans les marchés de cette ville, on retrouve le même souci de la classification, vous avez la zone où l’on vend des pièces mécaniques automobiles, puis la zone des coiffeurs, puis celle des légumes, et celle des fruits. Bref chaque chose à sa place. Cette obsession d’un certain idéal de l’ordre on la retrouve sans doute au niveau du pays. À Yangon comme à Mandalay, on ne circule pas en scooter. Pas plus d’ailleurs qu’à Mawlamyaïne. À Bagan, une certaine légèreté de l’existence, à Mawlamyaïne la gravité, à Yangon l’audace qu’incarne à sa manière le Pan Pacifique Hotel. Mais qu’en est-il de Mrauk-U ? Si le Gonzo devait qualifier cette ville de 20000 habitants, il parlerait d’un « enchantement guerrier ». Nous voici devant un étrange oxymore… Et pourtant cet « Enchantement guerrier » ne participe-t-il pas de ce réalisme magique, qui saisit le voyageur dès qu’il arrive au Myanmar?