La Gomera, l’île verte des Canaries

La Gomera, l’île verte des Canaries
© Henry Czauderna - stock.adobe.com

Que voir, que faire à La Gomera ?

Parmi les îles Canaries, située entre Tenerife et El Hierro, La Gomera a l’aspect d’une grosse pyramide rocheuse coiffée par la dense forêt de lauriers du Parc national de Garajonay classé au Patrimoine mondial de l'Unesco. Cette île volcanique, sans doute la plus verte de l'archipel des Canaries, est un véritable paradis pour les randonneurs et les amoureux de la nature.

Des sentiers bien balisés permettent de sillonner cette île restée sauvage, royaume de la forêt et des espaces vierges. Ne comptez pas trop vous prélasser sur la plage, car il y en a très peu à La Gomera, mais les plages sauvages de sable noir volcanique sont de toute beauté.

L’île verte est avant tout le sanctuaire des marcheurs, qui en feront leur terrain de jeu de prédilection. On ne peut pas passer à côté des randonnées sur la petite Gomera des Canaries lors de son voyage. 

Que visiter à La Gomera ? Gros plan sur les incontournables de cette île tranquille au large du Maroc, au cœur de l’Atlantique et de l’archipel de l’éternel printemps.

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Les paysages de La Gomera

Les paysages de La Gomera
Valle Gran Rey © estivillml - stock.adobe.com

Entre l’île El Hierro et La Palma, La Gomera paraît aride et désertique, et pourtant c’est trompeur ! Bien qu'elle ne soit pas l'une des îles principales des Canaries, voici la plus verdoyante des canariennes.

Petite par la taille (369 km2, soit environ 3,5 fois la surface de Paris), peu peuplée (20 720 habitants) elle possède entre 100 et 150 000 palmiers, un chiffre éloquent. Ici, les palmiers sont protégés et recensés avec autant de minutie qu’un prestigieux cru de Bourgogne.

Comme sa grande voisine Tenerife et son volcan Teide, La Gomera est une île d’origine volcanique, avec une silhouette de grosse pyramide rocheuse dont le point culminant est à 1 487 m d’altitude (Alto de Garajonay). Vue d’avion, elle dessine une sorte de vague cercle échancré, découpé par des versants abrupts, creusé de larges entailles, de ravins vertigineux (barrancos), de vallées escarpées dominées par des montagnes rocheuses.

Au sud-ouest c’est Valle Gran Rey qui débouche sur une petite station balnéaire. Au nord-est, la vallée d’Hermigua décrit une interminable coulée verte et ensoleillée vers l’océan où les bananiers poussent comme au jardin d’Éden.

C’est simple : plus on monte en altitude, plus la végétation se densifie. D’abord des bananiers et des palmiers, puis une garrigue exubérante, des euphorbes, des cistes, une brousse de lauriers et de bruyères arborescentes, et plus haut encore au sommet de La Gomera une majestueuse forêt primitive d’altitude.

Circuler est chose aisée : pas de voie côtière en corniche, mais un réseau de petites routes sinueuses en parfait état, ponctuées par une ribambelle de miradores (belvédères) aménagés pour admirer ces paysages de montagne et de mer.

Parc national de Garajonay, la tête dans les nuages

Parc national de Garajonay, la tête dans les nuages
Parc de Garajonay © Christophe Cappelli - stock.adobe.com

Un écosystème remarquable à découvrir au fil d’une randonnée ! Un poète dirait de ce parc national de Garajonay qu’il est une « éponge écologique » tant il absorbe l’humidité des vents et des nuages. Comme toute éponge, il est capable de stocker l’eau et de la rendre en quantité, d’où l’extraordinaire végétation qui coiffe les sommets de l’île.

Dans sa partie la plus haute, La Gomera forme une couronne végétale exceptionnelle, une perruque de chlorophylle, où la forêt primitive enrobe les montagnes et les pains de sucre (roques de Agando, de la Zarzita et de Ojila). Cet environnement exemplaire est placé sous la protection du parc.

Remarquable mais fragile, la forêt a en partie brûlé en 2012. Depuis cette date, des mesures strictes de vigilance ont été adoptées pour que le désastre ne se reproduise pas. La nature reprend ses droits. Les hommes du parc replantent des arbres verts là où ils étaient calcinés.

Imprégnée en permanence par la mer de nuages, cette épaisse et magnifique couverture végétale retient l’humidité des alizés, arrête les brumes et les brouillards montés de la mer, elle conserve l’eau de pluie : c’est une bénédiction du ciel.

Tel un immense arrosoir céleste, cet écosystème prodigieux – fruit d’un microclimat favorable – nourrit sans relâche la nature, forêt, arbres et plantes. Faites une randonnée dans le Parc National de Garajonay pour comprendre la force et la beauté de cette nature. Ajoutons aussi que La Gomera est dépourvue de moustiques et de serpents !

Randonner, observer des baleines et des dauphins

Randonner, observer des baleines et des dauphins
© hachri - stock.adobe.com

Quelles activités prévoir lors de son séjour à La Gomera ? De nombreux sentiers de randonnée sillonnent l’île. Ils sont plus ou moins longs, plus ou moins difficiles, mais tous délivrent au promeneur des sensations et des parfums remarquables : sous-bois touffus aux troncs noueux, lianes et mousses d’un autre âge, échappées lointaines sur les monts et la mer…

La randonnée du Jardin de Las Creces, à 1 055 m d’altitude, offre les odeurs subtiles de la forêt (feuilles, mousses, fougères). La randonnée de la forêt d’El Cedro mène dans un sous-bois enchanteur où lauriers et bruyères dépassent les 10 m de haut !

Au nord-ouest, Vallehermoso porte bien son nom : son nom signifie « Belle vallée ». On y randonne dans un paysage de terrasses à flanc de montagne. Pour jouir des plus belles vues sur l’océan, suivre l’itinéraire de la randonnée qui grimpe sur les montagnes au départ de Valle Gran Rey (seule station balnéaire). On peut aussi emporter un vélo VTT, se faire déposer au sommet des monts, et redescendre jusqu’à la côte par une superbe route.

Baleines et dauphins

Autre activité maritime, depuis Valle Gran Rey : les excursions en bateaux pour observer les baleines et les dauphins.

Habitantes des eaux tièdes (toute l’année), les petites baleines dites « pilotes » sont aisément reconnaissables à leur grosse tête ronde et leur sourire permanent. On ne les trouve qu’aux Canaries, au Japon et à Hawaï. Une fosse océanique très profonde leur sert de garde-manger où elles se nourrissent de calamars géants.

Comme les baleines, les dauphins (de type mular) sont protégés et on les voit très bien des bateaux. Rappelez-vous que le dauphin, depuis l’Antiquité, est représenté comme un compagnon de Neptune, dieu de la mer… Il peut parfois aussi tirer le char de Vénus.

 

La Gomera : le visible et l’immatériel

La Gomera : le visible et l’immatériel
Mirador de Abrante © Henry Czauderna - stock.adobe.com

Parmi les nombreux belvédères aménagés, il en est un de très original. Sur la côte nord, au-dessus du village d’Agulo, le mirador de Abrante consiste en une passerelle transparente longue de 5 à 6 m, qui s’avance au-dessus du vide.

Le visiteur marche dans ce perchoir en plexiglas, et de ce nid d’aigle qui surplombe le monde, il découvre un panorama exceptionnel : tout en bas les maisons blanches d’Agulo, entourée de champs et de jardins, avec la mer infinie, et au loin l’île de Tenerife dominée par la silhouette cônique du volcan Pico del Teide. Une vraie curiosité qui est toutefois déconseillée aux sujets au vertige.

El Silbo : parler en sifflant

Un autre coup de cœur ethnographique de La Gomera : El Silbo. C’est un langage sifflé très ancien et hérité des Guanches, le peuple autochtone de l’île avant l'arrivée des Espagnols. Des historiens assurent que le Silbo serait d’origine berbère et que les premiers habitants l’importèrent du Sahara. Grâce à ses nombreuses tonalités, il permettait de communiquer d’une vallée à une autre (jusqu’à 6 km) lorsqu’un ennemi était en vue.

Durant la guerre d’Espagne, les franquistes interdirent le Silbo, ne pouvant pas comprendre ce mystérieux langage plus proche des oiseaux que des humains. En 2009, l’Unesco a inscrit le Silbo au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Immatériel oui, pratique sûrement, mais éternellement audible et invisible comme l’air !

Pour découvrir cette tradition remarquable (on retrouve cette pratique en Turquie, au Mexique et en Thaïlande) le voyageur doit se rendre dans un des restos touristiques pour groupes. Là, un silbador effectue une démonstration pour le public. Ce sont souvent des serveurs ou des serveuses de l’auberge. Cela évite de crapahuter dans la montagne à la rencontre des derniers bergers siffleurs…

Fiche pratique

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Consulter notre dossier Canaries : quelle île choisir ?

Randonnées à la Gomera

La Gomera Travel

Comment aller à La Gomera ?

- Arriver/quitter : en bateau depuis Tenerife avec les compagnies Fred Olsen ou Naviera Armas, ou en avion. Location de voitures à l’aéroport qui se trouve à Playa de Santiago. 

Où dormir ? Où manger sur l'île de la Gomera ?

À San Sebastian de La Gomera

- Los Caprichos : Paseo Fred Olsen. Tél. : 629-65-08-89. Ouv tlj. Plats 6,50-18,50 €. Cuisine canarienne fine et élaborée (au-dessus de la moyenne). Les poissons sont d’une grande fraîcheur, comme tout le reste.

À Playa de Santiago

- La Cuevita : tt au bout de l’avenida Marítima. Tél. : 922-89-55-68. Tlj, tte la journée, 12 h-minuit, sf dim. Congés de mi-juin à mi-juillet. Plats 9-13 €. Le resto est niché dans une grotte naturelle sombre. On y déguste avant tout du poisson frais, comme le filete de pargo.

À Hermigua

- Casa Creativa : carretera General, 56, dans la partie la plus basse du village, sur la droite en descendant. À env 1 km de la plage. Tél. : 637-197-249.  E-mail : c.creasalgomera@gmail.com Ouv tte l’année. Doubles avec sdb 40-50 €, sans petit déj. On passe par le bar-resto Terraza Pedro pour accéder aux chambres situées en contrebas de la demeure principale. Toutes profitent d’une vue  sur le fond verdoyant de la vallée, plantée de bananeraies.

Dans le parc de Garajonay

- Bar-restaurante El Mirador de Abrante : carretera el Mirador s/n, La Palmita, commune d’Agulo. Tél. : 638-66-14-90. mirador.abrante@fred.olsen.es   Ouv tlj 11 h-19 h. À 14 km d’Agulo par une route sinueuse assez large qui passe d’abord par Las Rosas. De là autre route, plus petite, jusqu’au lieu-dit Juego de Bolas (Centro de Visitantes du Parc de Garajonay). Sur la droite de celui-ci, prendre une route qui devient très étroite (sur env 4 km) où les voitures ont du mal à se croiser. Dans cet incroyable site haut perché jouissant d’une vue époustouflante sur l’Atlantique, on peut profiter d’un bar qui fait aussi restaurant. Tapas, plats soignés à prix raisonnables.

   À Las Hayas 

- Casa Efigenia-Jardín Las Hayas : au cœur du village. Tél. : 922-80-42-48 (pour l’hébergement) ou 40-77 (pour le resto). Chambre double 80-120 €, sans petit déj. Également 7 maisonnettes 2-4 pers 90-160 €, entièrement équipées. Au resto (tlj), menu 10 €, plats 10-12 €. Les chambres et les gîtes ruraux se trouvent à l’extérieur de la maison principale (accès à pied facile). Ce sont de vraies petites maisons de pierre fonctionnelles et assez charmantes, avec un bout de jardin. Le soir, on profite du bon resto. Excellent rapport qualité-prix.

Texte : Olivier Page

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