Birmanie : le réveil du Triangle d’Or
Une mosaïque ethnique
Une douzaine d’ethnies différentes vivent dans les environs de Kyaing Tong, région instable depuis le départ des colons britanniques. Groupes nationalistes shan, gangs de narcotrafiquants, soldats wa du parti communiste birman et troupes de l’armée régulière ont fait parler la mitraille de façon récurrente jusque dans les années 1990.
Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de croiser des convois de militaires, mais la pression est retombée.
Si les plateaux sont l’apanage des Shan, les minorités Enn, Lehu et Akkha, pour ne citer qu’elles, ont pour certaines construit leurs villages sur les hauteurs. Ces peuples appartiennent à 2 groupes linguistiques différents : les premiers sont des môn-khmers tandis que les 2 derniers sont des sino-tibétains, chacun vivant plus ou moins en replis sur lui-même.
Les Enn ont tiré leur subsistance de la culture du pavot pendant des siècles avant de se reconvertir dans la vannerie. Leur fond animiste est encore très présent et ils consacrent une bonne partie de leur temps à la chasse, quand bien même le gibier se fait de plus en plus rare. Les femmes ont la particularité de se teindre les dents en noir.
Les randonneurs sont invités à visiter ces villages et à rencontrer ces gens, accompagnés d’un guide, avant de rentrer à Kyaing Tong chaque soir (les randos sur plusieurs jours ne sont malheureusement pas autorisées).
Hors saison, la promenade est plutôt agréable même si l’on n’est pas sans penser à l’incipit de Tristes Tropiques de Lévi-Strauss, qui disait : « Je hais les voyages et les explorateurs », eu égard au côté « voyeur » de ce type de découverte. En pleine saison, en revanche, ça embouteille franchement, car les itinéraires ne sont pas légion. On a vite fait de se retrouver tous au même endroit au même moment, d’où l’importance d’avoir un bon guide.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Eric Milet
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