Écosse : le Nord-Est, d’Édimbourg aux Orcades

Écosse : le Nord-Est, d’Édimbourg aux Orcades
Ring of Brodgar © Olivia Le Sidaner

D’Édimbourg jusqu’à l’archipel des Orcades, défilent des paysages aussi spectaculaires que variés : côtes sauvagement découpées, falaises abruptes battues par les flots, parcelles agricoles et prairies vallonnées au vert éclatant, sillonnées par des petits murets de pierre sèche.

En chemin, on croise de pittoresques villages de pêcheurs, des châteaux, forcément hantés, des ruines romantiques, mais aussi des pierres levées et des villages néolithiques, vestiges d’une histoire plurimillénaire et fascinante.

Le nord-est de l’Écosse, moins connu que les Highlands, cultive son caractère et son authenticité. Une région à découvrir d’urgence.

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La côte Est, d’Édimbourg aux villages de pêcheurs

La côte Est, d’Édimbourg aux villages de pêcheurs
Edimbourg © Olivia Le Sidaner

Après deux petites heures de vol, il serait dommage de filer tout de suite vers le nord sans s’arrêter au moins une journée à Édimbourg.

La ravissante capitale écossaise, à taille humaine, se laisse volontiers parcourir à pied. On ne manquera pas de grimper jusqu’au château d’Édimbourg, juché sur son éperon rocheux, d’où le panorama est impressionnant.

Après quoi, on redescendra jusqu’au palais de Holyroodhouse, la résidence écossaise de la Reine d’Angleterre, en suivant le Royal Mile (si vous voulez faire local, dites : High Street), une succession de rues bordées d’édifices historiques. Et pour dîner ou boire un verre, on se dirigera vers les ruelles animées du quartier de Grassmarket.

Au nord, sur la côte

Changement d’ambiance au nord d’Édimbourg, où, sur le littoral de la région du Fife, dans l’East Neuk (littéralement le « coin à l’est »), se succèdent les petits villages des pêcheurs, aujourd’hui devenus des lieux de villégiature.

Parmi eux, Anstruther, une destination de week-end prisée des Écossais, qui viennent ici musarder sur le quai, en regardant les bateaux à l’amarre, manger des glaces ou grignoter un fish and chips sur le port. Quand le temps est clément, on profite des rayons du soleil en buvant un verre en terrasse.  Si l’histoire de la pêche écossaise vous intéresse, vous pouvez aller visiter The Scottish Fisheries Museum.

À 7 km de là, vous arrivez à Crail, un autre joli petit port. Pour les randonneurs, un sentier côtier permet de rallier Elie à Crail en un peu moins de 18 km. Une grande balade iodée avec vue imprenable sur la mer.

St. Andrews, le charme écossais

St. Andrews, le charme écossais
Cathédrale de St Andrews © Olivia Le Sidaner

La ville historique de St. Andrews ne manque pas de cachet. Elle abrite la plus ancienne université d’Écosse, fondée en 1410 et dont la réputation n’est plus à faire. Pensez ! C’est ici qu’a étudié le prince William… et qu’il a rencontré sa future épouse, Kate Middleton. Pour être tout à fait précis, le coup de foudre eut lieu au North Point, un café qui ne paie pas de mine, mais qui a su tirer parti de cette aubaine, affichant dans sa vitrine : « Where Kate met Wills (for coffee !) ».

À quelques pas de là, s’élèvent les ruines de la cathédrale catholique, qui fut un important lieu de pèlerinage du Moyen Âge à la Réforme protestante, où débuta sa destruction. N’hésitez pas à acheter un jeton au musée pour pouvoir accéder au sommet de la tour de l’église St. Rules (ou Saint-Regulus), plus ancienne que la cathédrale. Après avoir bravé un étroit escalier en colimaçon, vous serez récompensé de vos efforts par une vue à 360° sur la ville, les plages et la mer du Nord.

Une fois redescendu, vous pourrez vous promener entre les vieilles pierres et les tombes qui émergent de l’herbe rase. Un lieu hautement romantique ! D’autres ruines pittoresques sont à voir en bord de mer : celles du château de St. Andrews, qui semble défier les vagues.

Pour prendre un bol d’air iodé, vous irez faire un tour sur l’immense plage de West Sands, qui s’étire au pied du parcours de golf, historique lui aussi. Puis, en remontant au gré des ruelles médiévales, vous vous laisserez peut-être tenter par un peu de shopping dans la bien nommée Market Street, ou par un verre au pub, qui accueille ses clients depuis… 1858.

Glamis Castle, le château le plus hanté d’Écosse…

Glamis Castle, le château le plus hanté d’Écosse…
Glamis Castle © Olivia Le Sidaner

Alors que la voiture s’engage dans la majestueuse allée bordée d’arbres qui mène au château de Glamis, dont on aperçoit déjà les tourelles élancées, on ne peut s’empêcher de penser aux sombres légendes qui planent sur les lieux. Glamis serait le château le plus hanté d’Écosse (si ce n’est du monde) !

Arrivé au pied de l’imposant édifice, on se surprend à observer les fenêtres, où, paraît-il, apparaît parfois le spectre d’une jeune fille. Puis, Pauline, une guide passée maître dans l’art du récit, achève de vous mettre dans l’ambiance en racontant, non sans humour, les légendes effrayantes qui ont fleuri au cours des siècles.

Ainsi, dans la salle d’armes, on apprend que l’un des seigneurs du château, pris par le démon du jeu, aurait passé un pacte avec le Diable, avec lequel il taperait le carton pour l’éternité dans une pièce murée.

Un peu plus loin, dans la chapelle, après avoir admiré les 95 panneaux peints, dont une représentation rarissime du Christ portant un chapeau, la guide vous informe que le fantôme de la Grey Lady a pour habitude de prendre place sur l’une des chaises du fond. Si jamais vous l’apercevez, sachez que, de son vivant, la pauvre femme n’était autre que Janet Douglas, l’épouse du 6e comte de Glamis, qui l’aimait si peu qu’il la fit brûler pour sorcellerie.

Ces histoires effrayantes n’empêchent pas les Écossais de venir célébrer des mariages dans cette demeure historique, connue pour avoir servi de cadre au Macbeth de Shakespeare. La reine Elizabeth elle-même y passa une partie de sa jeunesse, et la famille des comtes de Strathmore, dont Michael est le 18e représentant, vit toujours ici.

http://www.glamis-castle.co.uk

La beauté sauvage de Dunnottar Castle

La beauté sauvage de Dunnottar Castle
Dunnotar Castle © Olivia Le Sidaner

Sur la route menant à Aberdeen, il ne faut pas manquer de faire halte au château de Dunnottar, qui vit passer des personnages aussi éminents que William Wallace, la reine d’Écosse Mary Stuart et le futur roi Charles II. Dressée au sommet d’une falaise battue par les vagues de la mer du Nord, sa sombre silhouette est impressionnante.

La forteresse médiévale, aujourd’hui en ruines, connut une histoire mouvementée. Elle fut détruite une première fois par les Vikings au 9e siècle, puis en 1297 par les troupes de William Wallace, qui brûla vive la garnison anglaise réfugiée dans la chapelle.

Devenu la demeure des comtes Marischal, le château résista durant huit mois aux assauts de Cromwell (1652), qui se serait bien emparé des Joyaux de la Couronne s’ils n’avaient été habilement évacués vers l’église de Kinneff, où ils resteront cachés jusqu’à la restauration de la monarchie (en 1660).

Comme si ces sanglantes histoires ne suffisaient pas, Dunnottar Castle a, comme tout château écossais qui se respecte, son fantôme : la Green Lady. La dame vêtue de vert hanterait la boulangerie à la recherche de son enfant perdu. Des témoins rapportent avoir vu d’autres spectres dans le château, dont un Scandinave vêtu d’un uniforme militaire, et même un jeune lévrier !

Après cette visite, il vous restera une trentaine de kilomètres à parcourir vers le nord avant d’atteindre Aberdeen pour prendre le bateau (ou un avion) vers les spectaculaires îles des Orcades.

http://www.dunnottarcastle.co.uk

Les îles Orcades, ça décoiffe !

Les îles Orcades, ça décoiffe !
Paysage à Papa Westray © Olivia Le Sidaner

« Si vous n’aimez pas le vent, ne venez pas aux Orcades ! » Voilà une phrase que vous entendrez sûrement en parcourant cet archipel de 70 îles, qu’en anglais, on appelle Orkney. Et il ne fait aucun doute que vous ne manquerez pas d’être décoiffé par le vent puissant qui souffle ici (ce n’est pas un hasard si les éoliennes sont si nombreuses).

Mais rassurez-vous : même si les Orcades sont situées à la même latitude que Stockholm ou Oslo (59°N), la température est bien supérieure : le Gulf Stream garantit un climat humide et tempéré toute l’année (en moyenne 12 °C en été et 4 °C en hiver). Un bon point aussi pour l’agriculture, qui occupe une grande partie de ces terres fertiles où les troupeaux de bœufs se régalent d’herbe bien verte.

Arrivé à Mainland, la plus grande île de l’archipel, vous pourrez commencer par visiter la ville principale, Kirkwall, dominée par la cathédrale St. Magnus, qui fut fondée par Rognvald.

Des noms qui ne sonnent pas vraiment anglais, et pour cause : du 8e au 15e siècle, les Orcades appartenaient aux Vikings, dont descendent un quart des habitants actuels. Ainsi, la distillerie Highland Park, à Kirkwall, fut fondée en 1798 par un dénommé Magnus Eunson. Des visites guidées, avec dégustation à la fin, vous permettront de découvrir comment est élaboré ce whisky, dont le goût fumé est dû à la tourbe locale.

Orcades : retour à l’âge de pierre

Orcades : retour à l’âge de pierre
Skara Brae © Olivia Le Sidaner

Les Orcades ont été habitées bien avant l’arrivée des Vikings, et l’on trouve sur les îles de remarquables vestiges de la préhistoire, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

Sur Mainland, les pierres levées du Ring of Brodgar et celles de Stenness impressionnent, dans ce paysage baigné par les lochs. Extrêmement bien conservé, le village de Skara Brae, plus vieux que les pyramides d’Égypte, aurait été habité entre 3 100 et 2 200 avant notre ère.

Moins bien préservé, mais néanmoins intéressant, celui de Barnhouse date de la même époque. Mais, pour voir la plus vieille maison en pierre de l’ouest de l’Europe, c’est sur l’île de Papa Westray qu’il faut aller, tout au nord des Orcades. Sur la côte, la ferme du Knap of Howar date de 3 700 avant J.-C. et ne paraît pas son âge !

Si jamais l’envie vous prend de vous mettre dans la peau d’un homme de l’âge de pierre, vous pouvez passer une journée avec le guide Malcolm Handoll : il vous  apprendra comment survivre (trouver à manger, faire du feu…) sur une île dépourvue d’arbres mais dotée d’autres trésors naturels, la clé de la réussite étant l’entraide au sein de la communauté.

Une notion que l’on retrouve au community centre, la maison où les îliens se donnent rendez-vous, qui abrite une épicerie et un petit hôtel ; l’endroit parfait pour un vrai break, loin de l’agitation des grandes villes et au plus près de la nature.

Au gré de longues balades sur la côte, vous apprécierez les couleurs changeantes de la mer, où barbotent des phoques gris. Les fans d’ornithologie ne seront pas déçus non plus, les lieux étant fréquentés par quantité d’oiseaux marins.

Fiche pratique

Consultez notre guide en ligne Écosse

Office du tourisme d’Écosse

Comment y aller ?

- En avion : de nombreux vols directs Paris-Édimbourg (avec Air France, EasyJet, Vueling, etc.). Environ 1 h 50. Trouvez votre billet d’avion.

Comment se déplacer ?

- En voiture : l’idéal pour sillonner la côte est de l’Écosse et les îles des Orcades à votre rythme. Attention, ici, comme dans le reste du Royaume-Uni, on roule à gauche.

- En car : l’Écosse est bien desservie par un vaste réseau d’autocars, que l’on appelle coaches, pour les longs trajets.

Plus d’infos sur le site de Visit Scotland

- Pour rallier Kirkwall (Orcades) depuis Aberdeen : vous pouvez prendre le bateau (6 h) ou l’avion (50 min de vol, avec Flybe ou British Airways).

- Pour circuler dans les Orcades d’une île à l’autre, vous avez le choix entre le ferry (Orkney Ferries) et l’avion (Loganair). Survoler les îles à bord d’un petit bimoteur est une expérience inoubliable. La vue est spectaculaire. À faire : le vol régulier le plus court du monde, entre Westray à Papa Westray (2 minutes seulement !).

Tours guidés

- Le guide Malcolm Handoll vous fait découvrir la nature d’une manière originale sur l’île de Papa Westray, au nord des Orcades. Avec lui, vous apprendrez notamment à faire du feu. Réserver au moins 2 semaines à l’avance (info@allfivesenses.com).

La journée à Papa Westray : £250 (pour 1 à 3 pers). Malcolm organise aussi des journées dédiées au fire making dans le comté de Perthshire, au centre de l’Écosse (£75/pers.).

- On peut le dire : quand il se déplace, le guide Charles Hunter fait sensation, portant avec élégance le tartan de son clan et posant volontiers pour les touristes qui lui demandent une photo. Il propose des tours à la carte (jusqu’à 6 pers.), et parle français.

http://www.charleshunter.co.uk

Où dormir ?

- George Hotel, à Edimbourg. Dans le centre-ville, cet hôtel cosy, récemment rénové, propose des chambres à la déco sobre et classique, où dominent les tons crème et bruns. Double à partir de £ 142/nuit, avec petit-déjeuner (excellent !).

- The Sands Hotel, à Burray (sud-est des Orcades). Un hôtel simple et confortable, sur l’île de Burray, qui est reliée à Mainland par l’une des Churchill Barriers, les routes établies sur des digues construites pendant la Seconde Guerre mondiale. De la fenêtre des chambres, on aperçoit la baie de Scapa Flow, la plage et le petit port de pêche. Bonne table, le soir (goûter au cullen skink, le traditionnel velouté de poissons fumés). Double à 106 €/nuit, avec petit déj.

- The Apex City Quay, à Dundee. Un hôtel moderne, avec vue sur le quai. Calme et confortable (très bonne literie). À partir de £ 67,50/nuit (sans le petit déj.).

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Où manger ?

- Timberyard, à Édimbourg. Belle atmosphère dans ce restaurant qui a pris ses quartiers dans un ancien entrepôt en briques du 19e siècle. Dans l’assiette, une cuisine créative et raffinée, mettant à l’honneur les produits de la région, les herbes aromatiques et les fleurs comestibles venant, elles, directement du potager. Le soir, les lieux sont réservés aux plus de 12 ans. Menu 4 plats : £ 55, vins en accord : £ 40.

- Forgan’s à St. Andrews. La déco de ce resto installé dans une ancienne boucherie est très réussie. L’ambiance y est chaleureuse et on y mange très bien. Si vous êtes là le samedi soir, vous aurez la chance d’assister à des ceilidhs, les danses traditionnelles écossaises. Plats entre £ 10 et £ 18.

- C&L Catering, à Dunnottar Castle. Si vous avez un petit creux après la visite du château, vous pouvez acheter un plat chaud à la caravane installée près du parking. À emporter ou à déguster sur l’une des tables en bois. Fish & chips (£ 7), burger au bœuf Angus (£ 4,50) ou encore haggis & chips (£ 6).

- The Foveran, à St. Ola (Mainland, Orkney). Une belle table, mettant en valeur les produits locaux (poisson fumé, bœuf, Saint-Jacques…). Jolie vue sur la mer, en journée. Plats entre £ 15 et £ 30.

- The Standing Stones Hotel, à Stenness (Mainland, Orkney). Installé sur la rive du Loch de Stenness, on y déguste des produits du cru. Plats à partir de £ 10.

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Texte : Olivia Le Sidaner

Mise en ligne :

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