Québec autochtone : tout un univers à découvrir

Siinitier aux cultures autochtones

D’épatantes galeries

Le Québec autochtone, c’est tout d’abord un univers culturel à découvrir. Plusieurs sites sont incontournables pour en savoir plus, comme le musée autochtones de Mashteuiatsh, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui met en scène de façon vivante les trésors de cette culture : quoi de mieux qu’une forêt, une vraie, pour interpréter la flore indigène ? Il possède aussi un chouette programme d’animations dédiées à la culture des Pekuakamiulnuatsh, seule communauté autochtone du lac Saint-Jean.

Sur la Côte-Nord, on aime beaucoup la Maison de la culture innue qui célèbre la communauté d’Ekuanitshit. Les activités et l’exposition ont été entièrement conçues par des membres de cette communauté, ce qui fait de ce musée un lieu avant-gardiste : coin repos pour écouter les légendes autochtones, parcours qui raconte la vie sur les îles, l’importance des aînés, du saumon, des petits fruits… Avec un peu de chance, on peut assister à la cuisson du bannique (pain autochtones) sous le sable.

Et comme vous passerez inévitablement par la ville de Québec, profitez-en pour découvrir la remarquable exposition "C’est notre histoire" au Musée de la civilisation : elle explore à la fois les racines et la vie actuelle des Premières Nations et des Inuits à travers une riche collection. Passionnant !

Contes et légendes

Si la transmission orale a pris la poussière dans la plupart des sociétés contemporaines, cette tradition ancestrale reste bien vivace chez les autochtones, et témoigne de leur impressionnant pouvoir d'imagination. Ces contes, que l’on peut écouter lors de veillées dans des festivals, ne sont pas de simples histoires pour divertir ou endormir les enfants. Ils mettent en scène les mythes qui structurent la vision du monde des premiers peuples, comme la création de la Terre-Mère.

On peut écouter ces passeurs de culture sous la maison longue des Hurons-Wendat de Wendake, à l’Hôtel-Musée Premières Nations, le temps d’une soirée « Mythes et Légendes » autour d’un feu de bois. D’autres histoires fascinantes sont racontées au site d’interprétation micmac de Gespeg, en Gaspésie. Réservez le forfait « Légende et feu de camp », une dégustation de pain bannique traditionnel est comprise.

Au mois d'août, Mashteuiatsh accueille le festival de contes et légendes Atalukan. Si vous ne passez pas dans le coin à ce moment-là, il en existe d’autres : des veillées autour de conteurs, qui sont aussi parfois musiciens et chanteurs, racontent le pays de l’Innucadie au festival du conte et de la légende de l’Innucadie, en Côte-Nord. Le festival Innu Nikamu, près de Sept-Îles, met quant à lui l’accent sur la musique et les arts autochtones.  

Faire de vraies rencontres

Les immersions

Les visites de communautés autochtones à travers le monde nous laissent parfois la sensation amère d’avoir visité un village de façade, où la communauté se met en scène dans un faux mode de vie d’un autre temps. Dans les sites que nous vous présentons, on renoue avec une certaine sincérité, avec l’impression d’avoir fait de vraies rencontres dans un environnement majestueux et bien réel.

Si l’immersion au sein d’une communauté vous intéresse, Tourisme Winipekut Nature propose par exemple un séjour en forêt chez les Innus, dont le (vrai) village est accessible uniquement par bateau. La communauté d’Unamen Shipu vit sur la rivière Coucouchou, dans un cadre isolé et préservé. Ce forfait d’une ou deux semaines, intitulé Menuenemum, comprend de nombreuses activités avec les Innus : cueillette de plantes médicinales, Omi Yoku (bienfaits de l’eau), cuisson du bannique (pain autochtones) dans le sable, etc.

Sinon, l’aventure se vit aussi côté mer, en zodiac, avec le forfait Apinipehekat : 4 jours et 3 nuits à la découverte de la côte et du chapelet d’îles bordant le golfe du Saint-Laurent, où l’on a pour toute compagnie des colonies de Fous de Bassan et de macareux. Dépaysement absolu.

Sur la route des Pow Wow

Pow Wow. Son nom dit le panache, la joie, l’audace. Et le festival tient ses promesses : ouverts à tous, les Pow Wow, que l’on pourrait comparer à un carnaval, représentent un temps fort de la vie des diverses communautés autochtones. On se rassemble, on s’amuse et on admire les traditions des uns et des autres. Car le Pow Wow est surtout une grande compétition de danses traditionnelles : au son des tambours, les danseurs de différentes Nations, vêtus de magnifiques habits traditionnels, doivent rivaliser d’originalité pour épater le public. Organisé par les Hurons-Wendat à quelques minutes du centre-ville de Québec, le Pow Wow international de Wendake reçoit des nations autochtones du monde entier !

D’autres authentiques Pow Wow émaillent la province. Celui de Pessamit, en Côte-Nord, prend plutôt les couleurs de la communauté innue de la région, tout comme le Grand rassemblement des Premières Nations de Mashteuiatsh, qui perpétue chaque été de belles ripailles sur les rives du lac Saint-Jean. Pour connaître l’ensemble de ces rendez-vous, consultez la Route des Pow Wow.

Tipi et gibier en guise de gîte et couverts

Nous vous conseillons fortement de passer au moins une nuit en hébergement traditionnel, dans un tipi, une maison longue ou encore un igloo inuit ! Autant de manières d’habiter la nature pour ces peuples qui furent nomades ou semi-nomades durant des millénaires. De nombreuses communautés proposent l’expérience, parfois tout près des villes, comme l’Hôtel-musée Premières Nations à Wendake, à quelques km seulement du Vieux-Québec. On aime beaucoup ce boutique-hôtel 4 étoiles et ses maisons longues typiques. Soutenues par des piliers en bois verticaux et horizontaux, ces « maisons » (assez spacieuses pour loger un régiment) ressemblent à un grand dortoir, avec un feu au centre de la pièce.

Le site d’Aventure Plume Blanche, au Saguenay-Lac Saint-Jean, permet de dormir sous un tipi, au milieu des grands espaces. Autre alternative au tipi pour les tribus : le shaputuan, une immense tente conique qui peut accueillir jusqu’à 30 personnes. Ici, les hôtes se font un plaisir de discuter  avec vous du mode de vie des Pekuakamiulnuatsh.

Au fait, de quoi est constituée la gastronomie autochtone ? Si les produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette forment le socle du terroir boréal, les chefs locaux se sont nourris d’influences contemporaines pour sublimer la gastronomie des Premières Nations. À Wendake, le restaurant La Traite propose par exemple un délicieux gibier mariné aux épices de la forêt. Cadre superbe, au bord de la rivière Akiawenrahk’. À vingt minutes de là, dans le Vieux-Québec, le restaurant Sagamité sert des spécialités des Hurons-Wendat. On adore le plat signature de la maison, la potence de gibier (Yatista, le feu) et la soupe sagamité, où l’on retrouve les « trois sœurs » de la cuisine autochtone, le maïs, la courge et le haricot.

Renouer avec la nature

Marcher jusqu’à la toundra arctique

Fouler les grands espaces nordiques que les Premières Nations ont sillonnés est aussi une bonne manière de s’immerger dans les cultures autochtones. Au cœur de la réserve de biosphère de l’Unesco, près du cratère Manicouagan et des monts Groulx, la Station Uapishka reste le meilleur point de départ pour randonner en montagne, faire du kayak, du ski, de la raquette, du canot… On aime tout particulièrement la sortie guidée à la découverte de la toundra arctique : une randonnée d’environ 5 heures qui traverse différents écosystèmes avant d’atteindre le sommet du mont Harfang. La grande évasion sur fond de culture innue.

Pêcher à la manière des Innus

Les Premières Nations se nourrissaient de ce que la nature avait à leur offrir : des fruits, du gibier, du poisson à foison. Pour effleurer ce mode de vie, on ne peut que vous recommander de partir à la rencontre de la famille Lalo, avec qui vous assisterez à la pêche du homard. Elle fait partie des Innus de Natashquan, sur la Côte-Nord. Armé d’une simple épuisette, le guide innu confie à ses hôtes la technique transmise de génération en génération pour en débusquer quelques-uns.

Chez la famille Lalo, on dort sous tente, on respire l’air imprégné de l’odeur des sapins, on écoute les vagues autour du feu. Et bien sûr, on déguste les délicieux plats typiques préparés par la famille, dont le homard fraîchement pêché. Une expérience magique.

S’offrir un tête-à-tête avec les baleines

L’observation des baleines fait partie des attractions incontournables du Québec. Sur la Côte-Nord, on peut ajouter une touche autochtone à l’aventure en passant par une compagnie de la communauté d’Essipit pour faire l’excursion. Au départ des Bergeronnes, les embarcations pneumatiques des Croisières Essipit sont à la fois rapides, fiables et confortables. Le savoir-faire des capitaines pour pister les mammifères marins du Saint-Laurent est imbattable : avec un peu de chance, vous saluerez peut-être l’un des plus grands animaux de la planète, la baleine bleue.