Lac de Vassivière, le petit Canada du Limousin

Vassivière, un lac artificiel aux airs naturels

Le lac de Vassivière suit à la perfection les contours du relief vallonné – entre 400 et 800 m – dévoilant des rives dentelées. Rarement un lac artificiel – pourtant le 16^e plus grand de France – ne nous a paru aussi sauvage !

S’il paraît si naturel, c’est grâce à son barrage : si petit et si discret par rapport à l’étendue d’eau, qu’il fait penser à un simple pont ! Ici, point de grosse usine hydroélectrique, comme c’est souvent le cas : celle-ci se trouve plus loin, à Peyrat-le-Château, à quelques kilomètres de là. L’eau, captée, y est acheminée via une galerie souterraine. Cette configuration a permis une absence de « pollution visuelle » aux abords du lac, qui s’intègre alors parfaitement au paysage.

Et si on découvrait le fonctionnement du barrage en s’amusant ? Cette année, un jeu inspiré des escape games, baptisé « Vassiviera », a vu le jour. Imaginé par un sympathique couple en collaboration avec EDF, il nous invite à nous mettre dans la peau d’une équipe de maintenance, chargée de sauver le barrage d’une crue exceptionnelle.

Chaussé de bottes, on résout des énigmes pour passer de pièce en pièce. On s’y croirait vraiment ! Pas étonnant : de nombreux éléments de vocabulaire et de décors correspondent vraiment à l’univers des barrages. Certaines épreuves ont même été calquées sur de véritables opérations de maintenance. À la fin, un débriefing permet de confronter fiction et réalité. Un vrai coup de cœur !

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Le barrage de Vassivière est ouvert à la visite de juillet à décembre, tous les vendredis hors jours fériés (plusieurs créneaux horaires). À l’intérieur, durant une heure, on découvre le fonctionnement de ce site de production d’électricité, l’histoire de sa construction, les personnes qui y travaillent… Réservation obligatoire et sur présentation d’une pièce d’identité, à partir de 8 ans. Photos et animaux interdits.

Les balades autour du Lac de Vassivière

Une route, dite « circumlacustre », fait tout le tour du lac de Vassivière. 24 kilomètres, pendant lesquels on en prend plein la vue.

Depuis 2009, on peut également faire le tour du lac à pied dans son intégralité, via le « Sentier de Rives » (28 km). Sentiers, passerelles sur pilotis, digues à fleur d’eau, ponts, points de vue… l’ensemble du site est très bien aménagé, tout en restant sauvage. Le tour peut être réalisé en une journée.

Avec toutes les balades existantes dans les environs, ce sont au total 300 km de sentiers balisés qui nous attendent, recensés dans un dépliant gratuit (« Le sentier de rives »), à récupérer à l’office du tourisme. Vassivière est également traversé par le GRP (grande randonnée de pays) « Cascades, landes et tourbières », relié aux GR 46 et au GR 4.

S’il y a une balade à ne pas manquer, c’est le sentier d’interprétation de la Lande du Puy de la Croix (2,5 km). Un parcours idéal pour les petits marcheurs, en famille ou quand le temps nous manque. Court, mais paradoxalement très riche : on retrouve ici tous les paysages identitaires caractéristiques du plateau de Millevaches (ruisseaux, tourbières, lac, landes de bruyère).

Le belvédère réserve un superbe panorama sur une partie du lac de Vassivière et ses îles. Parmi les balades d’intérêt, citons aussi Le tour du Bois de Crosas (8 km), où se situe le point culminant de la Haute-Vienne : 777 m.

Le sentier de rives et de nombreuses balades peuvent également être parcourus en VTT ! Parmi les balades faciles à faire en famille, citons La presqu’île du Tuquet (2 km) et le tour de l’île de Vassivière (6 km).

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Les « Ânes de Vassivière », à Peyrat-le-Château, proposent des balades itinérantes en compagnie d’un âne. Pour faire tout le tour du lac, il faut compter 4 jours, mais il existe de plus petites balades, à partir de deux jours. Aux côtés des activités avec les ânes, ce prestataire propose, dans une jolie ferme familiale, des hébergement insolites : 4 yourtes et une roulotte (voir fiche).

Vassivière, de plages en criques, d’îles en presqu’îles

Passer ses vacances d’été à la campagne, c’est parfois faire une croix sur nos envies de plage. Eh bien, pas à Vassivière ! Non seulement le lac compte 5 plages surveillées – Auphelle, Broussas, Pierrefitte, Vauveix, Nergout – , mais en plus, l’eau est chaude : 26 °C l’été ! De bonne qualité (pas de cyanobactéries) et contrôlée quotidiennement, qui plus est. L’été, des maîtres-nageurs assurent la sécurité de tous. Bref, de quoi se baigner en toute sérénité.  

Pour découvrir les recoins les plus secrets du lac, il faut naviguer. En bateau-navette 140 places ou, pour une expérience plus intimiste, à bord du petit bateau à fond plat de Franck (« Adi Mille Tour »). Il nous emmène, en petit comité (12 personnes maximum), faire le tour du lac durant 2 h. Historique, biodiversité, petites plages secrètes où se poser… il connaît Vassivière comme sa poche ! Et ce n’est pas tout : il nous réserve aussi de délicieuses planches de charcuteries et de fromages, confectionnées avec les produits de producteurs locaux. Tout en se régalant, on vogue d’îles (île aux Serpents, île de Vassivière, îles de Soumeix, île de Vauveix) en presqu’îles (Chassagnas, Tuquet, Pierrefitte).

Pour explorer le lac à son rythme et en communion avec la nature, on loue un canoë ou un paddle. Là, rien que le doux bruit des pagaies dans l’eau et le chant des oiseaux... Du côté de Broussas, on s’aventure sur le « sentier nautique » : aidé d’un topoguide, on vogue de balise en balise, à la découverte des richesses de Vassivière. La magie s’intensifie au coucher du soleil : le lac en offre de somptueux. La nuit tombée, le ciel nous gâte aussi : le PNR de Millevaches, dont le lac de Vassivière fait partie, est l’un des trois territoires en France à être labellisé Réserve internationale de ciel étoilé (RICE). L’absence de pollution lumineuse permet de bien voir les étoiles.

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Brochets, sandres, perches... Vassivière est l’un des lacs les plus riches en carnassiers de France, pour le plus grand bonheur des pêcheurs. Pour une partie de pêche avec les enfants, rendez-vous à Nergou, équipé d’un parcours pêche famille.

Vassivière : une colline devenue île

Cap sur la plus grande île du lac (75 hectares), au nom plutôt facile à retenir : l’île de Vassivière ! En accès libre, pédestre, elle est reliée à la terre ferme par un pont. L’emprunter, à pied, donne déjà la sensation de s’évader, voire de pénétrer dans un monde à part : l’île de Vassivière n’a en effet rien comme les autres. Si la nature y est omniprésente, l’architecture et la culture aussi : l’île abrite, entre autres, un château, deux édifices contemporains dédiés à l’art et une soixantaine de sculptures en pleine nature… C’est cet ensemble hétéroclite qui rend l’île de Vassivière si atypique.

L’île de Vassivière, c’est d’abord l’histoire d’une colline devenue île en 1952 à la création du barrage. Elle faisait autrefois partie d’un ancien domaine agricole, appartenant à la famille Vassivière. Maison bourgeoise du 17^e siècle au départ, elle devient château au 19^e siècle. Avec le projet de barrage, la famille Vassivière cèdera une grande partie de ses terres. Aujourd’hui, toute l’île est domaine régional. L’ancienne demeure familiale abrite désormais des résidences d'artistes et, au rez-de-chaussée, un restaurant ouvert à tous.

Ces superbes édifices en pierre témoignent du savoir-faire des maçons de la Creuse à l’époque. Voilà qui crée un fort contraste avec les deux édifices contemporains du Centre International d’Art du Paysage, à deux pas. Un duo composé d’une tour-phare et d’un grand bâtiment moderne, pensé comme une coque de bateau à l’envers, qui file vers le lac. Construits en 1991, ils accueillent les œuvres d’artistes de la scène nationale et internationale, à raison de 3 expositions par an.

Les lieux sont loin d’être élitistes. Seule l’entrée pour les expositions du bâtiment principal est payante (5 €). Tout le reste est gratuit : l’ascension jusqu’au sommet du phare, l’accès à la librairie (intéressante sélection d’ouvrages et de jolies cartes postales de l’île), les balades dans les jardins face au lac (potager, jardin des simples…). Sans oublier le bois de sculptures, qu’on s’en va découvrir maintenant…

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Près des jardins, avec vue sur le lac, un bâtiment abrite un four à pain. Il permettait, autrefois, de chauffer le bain de la salle de bain attenante. L’eau était ensuite réutilisée pour le jardin. Chaque été, le four à pain reprend vie : un boulanger-artiste (il se qualifie de « boulangiste ») vient préparer des pains bio originaux et organise toutes sortes d’animations, comme des concerts.

L’île de Vassivière, l’art partout et pour tous

Sur l’île de Vassivière, les œuvres d’art se trouvent essentiellement à l’extérieur, en pleine nature et en accès libre. Une soixantaine, disséminées un peu partout, entre prairies et forêts. Elles s’épanouissent dans une nature exubérante, où tilleuls, cèdres et autres rhododendrons sont rois.

Parfois, elles s’évanouissent aussi… C’est le cas des œuvres du « land art », cet art qui consiste à se servir des éléments de la nature. L’une des plus emblématiques : la « Licorne Eiffel », signée Yona Friednam. Le tracé de cette sculpture terrestre dans la prairie est réalisé avec de la marne séchée. Elle fait partie des œuvres de land art régulièrement refaites.

Allez, hop : on grimpe au sommet du phare.  L’escalier qui tourbillonne fait mal aux cuisses, mais ça vaut le coup : là-haut, en plus de la licorne, nous attend un magnifique panorama sur le lac et l’ensemble de l’île. Pour voir davantage de land art, on s’aventure dans le « bois de sculptures ». Il peut même se visiter en canoë… En chemin, on trouve de nombreux petits endroits sympas, pour se poser, pique-niquer, se baigner… C’est à notre rythme !

D’autres œuvres, conçues « en dur », sont pérennes. C’est le cas du skatepark « OTRO », imaginé par l’artiste coréenne Koo Jeong A. et phosphorescent la nuit. Vous l’aurez compris, entre nature et culture, il y a de quoi faire, sur l’île de Vassivière ! Si le tour de l’île (5 km) peut être réalisé en 1 h-1 h 30, on peut donc facilement lui consacrer une journée entière.

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Le centre d’art propose des ateliers ludiques ouverts à tous, par exemple pour s’initier au land art. Ils se déroulent au fond du grand bâtiment, dans une superbe pièce ouverte sur le lac. Payant.

La Cité des Insectes

Le lac de Vassivière s’inscrit dans un patchwork de milieux naturels exceptionnels. Et qui dit nature, dit insectes ! Pour mieux comprendre leur rôle dans la nature, on se rend à la Cité des insectes, à quelques kilomètres du lac. Un musée qui ravit les enfants !

On découvre tout d’abord le travail minutieux des entomologistes. Leurs vitrines donnent à voir des spécimens venus des cinq continents : phasmes feuilles, criquets, papillons, scarabées rhinocéros…  À ce jour, on ne connaîtrait que 50 % des espèces : encore un million à découvrir !

De pièce en pièce, on découvre notamment le rôle des différentes familles d’insectes. Chacun le sien : les xylophages mangent les bois morts, les nécrophages les cadavres, les phytophages les plantes mortes ou vivantes, les carnassiers mangent les végétariens… Sans oublier les polinisateurs ! Le musée offre différents niveaux de lecture : ainsi, toutes les tranches d’âge y trouvent leur compte.

Aux côtés des photos, dessins et explications, on apprend aussi à connaître les insectes en observant le vivant : fourmilières en action, vivariums d’insectes exotiques et balades dans les jardins du musée. Évidemment, sans pesticide et grouillant d’insectes, comme cette jolie « libellule déprimée ». La vue sur la vallée est superbe.

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À la fin de la visite, il nous est proposé une dégustation d’insectes déshydratés. On oublie ses préjugés : les grillons, c’est plutôt bon ! La boutique propose sinon des produits bien plus classiques et locaux, notamment le miel de la Maison Fedon.