Colombie : Medellín, 5 raisons d’y aller

La bouillonnante Plaza Botero, cœur vivant de Medellin

Avec ses rues piétonnes, ses innombrables échoppes et ses vendeurs ambulants, ainsi que son quartier d’affaires, le Centro de Medellin est le poumon économique de la ville, mais aussi l’un des quartiers touristiques les plus animés. À visiter en journée : le soir, l’atmosphère et la population changent et nous ne conseillons pas d’y aller…

La Plaza Botero est l’un des emblèmes de Medellín, avec ses 23 spectaculaires sculptures en bronze réalisées par Fernando Botero, l’un des plus célèbres artistes colombiens, originaire de la ville.

Le lieu idéal pour faire une pause, loin du tumulte et du brouhaha des rues alentours, et le spot incontournable pour découvrir les mille et un secrets du quartier et de ses habitants : parties de foot improvisées, spectacles d’artistes, séances d’écriture de poètes de rue (avec leur machine à écrire sur les genoux !) et scènes de trocs sous les arcanes du métro…  Ici, le cœur de la vie et de la ville bat sous nos yeux !

Sur la plaza, se trouve l’un des plus grands musées d’art du pays : le Museo de Antioquia, fondé en 1881. Derrière sa façade Art déco, une large collection d’objets précolombiens et d’œuvres d’artistes contemporains. Plusieurs salles sont consacrées à Fernando Botero et son univers fantasque et intriguant : sculptures, dessins, aquarelles… Parmi les œuvres emblématiques exposées : deux toiles inspirées par la fin de vie de Pablo Escobar, assez surprenantes !

En face du Museo de Antioquia trône un étonnant bâtiment néogothique habillé d’un damier noir et blanc : le Palacio de la Cultura Rafael Uribe. Il s’agit de l’ancien siège du gouvernement de la région, reconverti aujourd’hui en espace culturel.

Assouvir sa fringale de culture dans les musées de Medellin

Medellín est une étape de choix pour les amoureux d’art et de culture. Parmi les incontournables (outre le Museo de Antioquia), le Museo de Arte Moderno est sans doute l’un des plus intéressants de la ville : 5 niveaux dédiés à la création contemporaine (photos, vidéos, installations, peintures…) avec des expos temporaires d’artistes colombiens et internationaux. Son plus : un espace « Lab » avec ses installations aux thématiques parfois décalées et un ciné à la programmation riche et variée…

Coup de cœur également pour le Museo Pedro Nel Gómez, la maison-atelier du peintre colombien du même nom. Durant son existence (1899-1984), celui qui fut également urbaniste, architecte et philosophe (rien que ça !), réalisa plus de 3 000 toiles. Spécialisé dans les œuvres de grand format et dans les peintures murales, les fresques de Pedro Nel Gómez sont visibles dans plusieurs villes du pays, mais aussi dans de nombreux autres pays d’Amérique du Sud. Des peintures remarquables, puissantes, pleine d’émotion et parfois mystiques, à découvrir dans la partie musée…

Pour en savoir davantage sur la vie aux mille facettes de Pedro Nel Gómez, passage obligé dans son ancienne demeure où l’on découvre, notamment, son atelier, sa bibliothèque et sa chambre à coucher.

Pour mieux appréhender l’histoire contemporaine de la Colombie et de Medellín, direction le Museo Casa de la Memoria : reconstitutions historiques, témoignages sur la guerre et les conflits armés colombiens, expos sur la thématique des Droits de l’Homme. Un indispensable pour faire perdurer le travail de mémoire, pour mieux comprendre les enjeux politiques et sociétaux actuels et pour promouvoir la paix de demain…

La Comuna 13, ancien bastion des FARC et symbole du renouveau de Medellin

La Comuna 13 est le symbole du renouveau de Medellín et l’une des illustrations de la lutte contre les trafics et l’insécurité dans le pays. La découvrir est l’une des meilleures manières d’appréhender et de comprendre un pan de l’histoire de la Colombie.

Des années 80 à 2010, la Comuna 13, située dans les collines de l’ouest, était considérée comme l’un des quartiers les plus pauvres de Medellín, mais aussi le plus dangereux. Les habitations en bois étaient insalubres, non reliées à l’électricité et à l’eau, et les ruelles faites de terre.

Bastion des groupes et des milices armés (FARC et ELN notamment), la Comuna 13 était l’une des plaques tournantes du trafic d’armes et de drogue. Des milliers d’habitants furent chassés de leur propre maison. La police et les services publics ne pouvaient pas y entrer, et son accès était verrouillé à toute personne venant de l’extérieur.

A partir de mai 2002, le gouvernement du président Uribe lance plusieurs opérations militaires pour reprendre le contrôle du quartier. Après des mois de guérilla urbaine, les autorités colombiennes y parviennent… Si la violence des gangs perdure encore quelque années, le quartier se transforme peu à peu : opérations de police fréquentes, construction d’habitations en dur et aux façades colorées, raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité…

2012 marque un tournant : cette année-là, des escalators sont installés au cœur de ce quartier extrêmement pentu. Si cela change le quotidien des habitants, cela fait également revenir les touristes.

Ils sont de plus en plus nombreux à venir découvrir le « nouveau visage de la Comuna 13 » et notamment les innombrables graffs, fresques et œuvres de street art qui jalonnent les ruelles. Une immense galerie d’art à ciel ouvert ! La Comuna 13 est aujourd’hui considéré comme le quartier le plus coloré de la ville, mais aussi comme l’un des plus sûrs.

Prendre de la hauteur pour découvrir Medellin sous un autre angle

À la fois encaissée au fond de la vallée d’Aburra et perchée à 1500 m d’altitude, Medellín nous offre un autre visage lorsque l’on prend le temps de la découvrir en hauteur.

Première option : emprunter le formidable Metrocable (des télécabines comme dans les stations de ski !), qui prolonge les lignes de métro et de bus. Il relie le centre-ville aux quartiers perchés dans les collines. Un spectacle à lui tout seul, permettant de mieux comprendre et appréhender l’urbanisme (parfois très anarchique !) de la ville et découvrir, d’en haut, certains recoins cachés ! Notre préférence ? La ligne J (connexion depuis la station de métro San Javier), non loin de la Comuna 13. Vous pouvez d’ailleurs aisément coupler les deux visites en une matinée… De là-haut, vous ferez sans doute la rencontre de rapaces majestueux, virevoltant dans les airs !

Autre incontournable : le Cerro Nutibara, l'une des sept collines de la ville, offrant une vue époustouflante sur Medellín, la vallée et ses environs. Accès à pied (3 km A/R), en taxi ou à vélo. A son sommet, se trouve le Pueblito Paisa : une reconstitution très colorée (et un peu grossière, avouons-le !) d'un village typique de la région d'Antioquia, avec son église et ses maisons traditionnelles. Egalement un petit musée, bar et resto (avec terrasse panoramique).

À 20 km au nord-est du centre-ville, on a bien aimé aussi la vue offerte par le Parque Arvi : plus de 1 700 ha de forêt, où serpentent plusieurs sentiers de randonnée à thèmes (différents niveaux de difficulté). À explorer avec un guide, pour découvrir la biodiversité et la flore de la région, observer les oiseaux, plonger dans les mythes et légendes du pays… En chemin, on croise rivière, chutes d’eau et d’incroyables paysages variés. Un incontournable pour s’éloigner du tumulte de la ville et prendre une grande dose d’oxygène et de nature !

Vivre les nuits très "calientes" de Medellin

Oiseaux de nuit, fêtards et noctambules n'auront que l'embarras du choix à Medellín pour donner des couleurs à leurs nuits blanches ! Après des années de retenue, la ville, redevenue à la mode, a retrouvé un incroyable goût pour la fête.

Épicentre de l'activité nocturne, le quartier du Poblado attire locaux, touristes et jeunesse du monde entier. Moderne, branché et relativement sûr, niveau sécurité (de jour comme de nuit), c'est d'ailleurs ici que vous séjournerez, sans doute, lors de votre venue à Medellín. Les cafés, bars à cocktails, restos, rooftops et boîtes de nuit se comptent par dizaines et le plus compliqué sera de faire un choix !

La fête, c'est tous les soirs, mais à partir du jeudi, on passe à la vitesse supérieure : dès la tombée de la nuit, une foule incroyable envahit les rues, notamment dans la Zona Rosa (le coeur du quartier festif, autour du Parque Lleras), la carrera 38 et la calle 8. Côté musique : cumbia, reggaeton, salsa, merengue, rock et pop US ! En revanche, oubliez les ambiances lounge et cosy : ici, c'est plutôt décibels à tue-tête, pour absorber la folie de l’happy hour. Pas très authentique tout ça, mais il serait dommage de ne pas goûter, au moins une fois, à ces fêtes endiablées...

Du côté de la carrera 35, atmosphère davantage chic et branchée, un brin hipster. D'ailleurs les prix s'en ressentent ! Pour les fans d'ambiance bohème, direction le quartier autour du Parque El Poblado, fréquenté notamment par les étudiants et les fêtards à l'esprit libertaire et alternatif. Enfin, s'il vous reste du temps (et de l’énergie), un détour par le vibrant quartier Manila (au nord-ouest du Poblado) s’impose !

Autre option de choix pour sortir : le quartier de Laureles (avec notamment la carrera 70) ! Festif mais à l’atmosphère plus populaire que le quartier du Poblado. Il conviendra davantage aux routards à la recherche d'authenticité. Entre les calles 44 et 47, nombreux restos, bars et discothèques.

En revanche, pas la peine de tenter l’aventure nocturne dans le Centro. Quelques adresses sympas, mais rien qui vaille franchement la peine de s’y attarder. Surtout que le quartier n’est pas toujours sûr, une fois la nuit tombée…