Cyclades : quelle île choisir ?
Cyclades : quelle île choisir pour la randonnée ?
D’abord une mise en garde, que certains trouveront inutile tant elle est évidente : compte tenu de l’absence presque générale de végétation sur les sentiers, on ne randonne pas dans les Cyclades en plein été, à moins d’être immunisé contre les coups de soleil et la déshydratation !
Tout juste peut-on alors raisonnablement s’offrir quelques balades courtes le matin tôt ou en fin d’après-midi quand se lève le meltémi. Pour le reste, préférer les jolis mois d’avril et mai (tout fleuris) et mi-septembre à octobre.
Andros
On pense rarement aux Cyclades du Nord quand on envisage de randonner dans les îles. C’est pourtant là que l’on trouve les réseaux de sentiers les plus étendus, en particulier sur la grande Andros (env 150 km).
On peut choisir parmi une vingtaine de routes classiques bien balisées, la plupart explorant la région de Hora et les vallées centrales verdoyantes, plantées d’ifs, agrumes et oliviers, où l’on découvre de vieux ponts médiévaux.
Parmi les plus emblématiques, celle menant au monastère de Panachrantou, dans les collines centrales (11 km, env 4h30), emprunte de vieux chemins pavés, entre murets et chapelles. Bucolique !
Et pour un vrai coup de vert, offrez-vous la boucle d’Arni (5 km), dans la forêt des monts Kouvara, bercée par le glouglou des sources et des rus, ou celle de Menites (3 km), si délicieusement verdoyante.
Site sur la randonnée à Andros
Tinos
C’est l’autre bonne surprise du Nord, avec là aussi quelque 150 km de sentiers répertoriés, dessinant une dizaine de boucles balisées et autant de parcours de liaison !
La plupart explorent la partie centre-sud de Tinos, autour des villages et hameaux de Falatados, Koumaros, Xinara (vestiges du château d’Exombourgo, ex-capitale médiévale dont il ne reste presque rien), Mountados, Messi, Loutra, etc. Les paysages sont entaillés d’un dense réseau de terrasses étagées, encombrés de formations granitiques et semée de chapelles.
On aime bien aussi la boucle reliant Potamia à la plage de Lichnaftia (7,8 km, env 3h), avec son pont de pierre, ses pigeonniers vénitiens et sa belle vue sur Mykonos. Et les balades dans le nord, autour de Pyrgos, avec les chemins pavés et les murets constitués de marbre (coin des anciennes carrières) !
Site sur la randonnée à Tinos
Sérifos
On y fait de bien jolies balades, surtout au nord. Classique d’entre les classiques, l’itinéraire 1 va de Hora au monastère fortifié des Taxiarques (XVe-XVIe s), proche de Galani (aux ruelles emberlificotées). Il est habité par un moine solitaire (env 3h) — pas toujours présent (mieux vaut venir le matin). On peut plus simplement y monter depuis le hameau de Pyrgos, par un chemin bordé de pigeonniers et de chapelles, redescendre vers la plage isolée de Sykamia, puis remonter à Panagia par la belle vallée verdoyante de Dipotamata. Les plus courageux boucleront la boucle en revenant jusqu’à Hora (encore 3h).
Site sur la randonnée à Sérifos
Sifnos
Pas de doute, parmi les Cyclades de l’Ouest, Sifnos offre les plus beaux itinéraires. Une dizaine sont balisés, mais ils ne sont pas les seuls.
Parmi les musts, ici, il y a la grimpette d’Appolonia au vieux monastère du Profitis Ilias (1650), par un sentier pierreux glissant entre les broussailles. Du sommet de ce nid d’aigle, panorama imprenable garanti ! On peut choisir de redescendre vers la baie de Vathy pour une baignade bien méritée et un coup d’œil à sa chapelle sur le quai (compter 5-6h tout compris).
Plus aisé : d’Appolonia, rejoindre la plage et les tavernes de Platis Gialos via la jolie vallée d’Erkies et le monastère de Vrissi (2-3h) — avec option de prolongation vers la côte ouest à Vathy par les vieux chemins ruraux, ou jusqu’à la plage de Fikiada, à la pointe sud (ajouter 3-4h).
Le plus beau, peut-être : Appolonia-Kastro via le monastère de Poulati (face mer) et/ou Kastro-baie de Faros par un joli sentier en balcon (4h en tout).
Site sur la randonnée à Sifnos
Milos
Pour profiter de la vue sur le golfe d’Adamas, rien ne vaut la courte balade entre l’adorable petit port de Klima et le joli village de Plaka enlaçant son piton. On passe de la brochette de maisonnettes colorées baignée par des eaux turquoise à la chapelle rupestre d’Agia Paraskevi, puis aux catacombes paléochrétiennes — les plus longues de Méditerranée après celles de Rome ! Le théâtre antique est au-dessus et la Vénus de Milo a été découverte tout près… Une sacrée concentration de sites, à explorer à son rythme avant d’entreprendre la grimpette finale jusqu’à Plaka par un chemin encadré de murets de pierres sèches.
Au nord-est, on peut explorer la côte, ses criques, ses arches et ses formations rocheuses blanches polies par l’érosion, assez lunaires, entre la plage de Sarakiniko et le site minoen de Fylakopi (pas vraiment de sentier).
Site sur la www.milostrails.com
Kimolos
La petite voisine de Milos, relativement abritée des grands mouvements touristiques, offre un saut dans le temps et l’occasion d’une jolie randonnée à la journée, depuis le village principal jusqu’aux étranges champignons rocheux de Skiadi, au nord-ouest de l’île (2h40/3h A/R), avec retour optionnel par la longue et belle plage de sable de Mavrospilia, idéale pour un bain rafraîchissant (4h-5h dans ce cas). Une partie de l’itinéraire emprunte un vieux sentier pavé et taillé dans la roche.
Au nord, la plage de Monastiria mélange des galets à son sable mais fait aussi l’objet d’une belle randonnée, dans un coin encore plus isolé, aux paysages de roches volcaniques sombres ; juste au nord, on pousse jusqu’à la crique de Soufi.
Paros
Conjugant plages, sites culturels et vieux villages, Paros est l’une des îles les plus diverses de l’archipel. Si les sentiers balisés y sont encore assez peu nombreux (35 km seulement), cela ne signifie pas que les balades y soient impossibles.
Parmi les itinéraires phare, celle entre Lefkès et Prodromos par un « chemin byzantin » dallé de marbre, vieux de 1 000 ans, est aussi facile (6 km, env 1h30 en descente) qu’incontournable. Dommage que le début de l’itinéraire ait pâti d’incendies…
Rien n’interdit de poursuivre jusqu’aux plages de Piso Livadi et même d’intégrer cette section dans une traversée complète de l’île entre Parikia (côte ouest) et Piso Livadi (côte est), par Marathi — soit 21 km (env 6h) entrecoupés de vieux villages, églises et ponts, de moulins en ruines, de pigeonniers et d’oliviers.
Autre classique : la grimpette au monastère d’Agii Anargiri depuis l’église de la Panagia Ekatontapiliani à Parikia, à travers les pins (5 km A/R, env 1h30).
Au nord de l’île, 3 sentiers faciles ont été balisés sur la péninsule rocailleuse de Detis, classée parc naturel, du côté des belles plages de Monastiri et Tourkou Ammos (chapeau et eau essentiels !). Et pour une balade exclusivement côtière, pourquoi ne pas relier la plage de Logaras à Dryos, au sud-est de l’île ?
Naxos
Serait-ce le haut lieu de la randonnée dans les Cyclades ? Naxos offre en la matière de superbes options, à commencer par l’ascension du mont Zeus (1 004 m), le point culminant de l’archipel, depuis le village de Filoti. On passe par la source d’Arion et sa fontaine ombragée par un très vieux platane aux branches courant à l’horizontale, puis par la « grotte du jeune Zeus », souvent accompagné par des chèvres. Compter 700 m de grimpette et environ 5h de marche en tout.
La courte balade ombragée vers le kouros (statue) de Mélanès est aisée et bucolique, et peut se prolonger vers le kouros de Faragi (un peu plus haut sur la montagne), le beau village verdoyant d’Ano Potamia (tout de marbre vêtu !), voire ceux de Tsikalario et Halki, plus à l’est, en passant près des vestiges du nid d’aigle vénitien d’Apano Kastro, à l’abandon.
On aime aussi beaucoup la balade des vieilles églises byzantines partant, justement, de Halki en direction de Kaloxilos (7 km, env 3h), qui passe par la vénérable Panagia Drossiani (VIe s). Tout le secteur est sympa.
De Danakos, par exemple, une piste et un sentier en escaliers grimpent en 20-30 mn au monastère fortifié de Fotodotis, d’où l’on redescend vers le joli village d’Apiranthos (3h env).
De Keramoti, un sentier facile conduit aux jolies chutes de Routsouna pour un peu de fraîcheur printanière (6 km A/R). Et juste au sud-ouest, du village de Kinidaros, entouré de carrières de marbre, on peut rejoindre la même verte vallée, franchie par un vieux pont formant une arche, puis la petite église byzantine d’Agios Dimitrios et, à deux pas, l’étonnante Agios Artémios, aux 3 chapelles parallèles (XVIIIe s).
Plus à l’ouest, on débouche à Eggares, avec son ancien moulin et son musée de l’Olive (env 3h). Plus près de la côte ouest, d’Ano Sagkri, une marche facile de 4 km mène aux ruines évocatrices du temple antique de Démeter, posées sur un plateau écrasé de soleil, via la belle chapelle d’Agios Nikolaos. La balade réserve une surprise : un olivier millénaire aux multiples ramures (certains lui donnent plus de 5 000 ans !). On peut revenir en dessinant une boucle par la très ancienne chapelle de la Panagia Arkoulou et la tour de Bazeos (XVIIe s), soit 9 km en tout (env 4h).
Iraklia
La plus occidentale des Petites Cyclades offre l’occasion d’une balade à travers un maquis sec et sans ombre jusqu’à la grotte d’Agios Ioannis (env 2h), qui cache stalactites et autres concrétions. On y entre à quatre pattes (prenez une torche puissante) ! Elle abrite un autel et un pèlerinage s’y déroule chaque 29 juin.
Amorgos
Le caractère sauvage d’Amorgos se prête bien à la randonnée, mais attention, l’ombre est quasi inexistante ici !
Huit sentiers ont été balisés. Le plus long (20 km, env 5-6h), assez ardu et très caillouteux, est aussi le plus inoubliable : il relie depuis toujours le délicieux village perché de Hora au port d’Aegiali en passant par le monastère Hozoviotissa.
L’itinéraire n°2, bien plus aisé, relie les 2 ports (Aegiali et Katapola).
Le n°4 (9 km) explore les environs d’Aegiali, grimpant à Langada par un sentier dallé de marbre vers la mignonne église de la Panagia Epanochoriani, puis jusqu’aux maigres vestiges de l’acropole de Tholaria.
Le n°5 poursuit de Langada vers le monastère abandonné d’Agios Ioannis Theologos (XVe s) et la chapelle basse de Stavros, amarrée au rocher sur une crête venteuse dominant la mer, avant de dévaler vers une mine abandonnée (on peut se passer de cette section).
Autre option dans le coin, le sentier n°7, rocheux et vertigineux, explore les ruines des moulins de Langada (5 km). À signaler encore, la balade pas trop exigeante sur l’ancienne voie pavée reliant les sites antiques d’Arkessini et de Minoa, dans le coin de Katapola.
Santorin
On n’imagine pas forcément pouvoir randonner à Santorin, assez densément peuplée. Et pourtant, on y trouve une des plus belles balades des Cyclades : 3h de marche (10 km) au sommet des falaises par la crête de Mouzakia, entre Oia et Thira. Panorama imprenable garanti sur la caldeira ennoyée, notamment depuis le bastion avancé du rocher de Skaros, à Imerovigli (sujets au vertige, attention !).
De Pyrgos ou d’Emborio, au sud, une autre jolie balade (3h-3h30) débutant à travers les vignes permet de grimper jusqu’au sommet du mont du Prophète Élie (partagé par un monastère et… plein d’antennes) pour un panorama à 360°, puis de redescendre sur le versant opposé jusqu’au site archéologique de Théra. On rejoint ensuite la station balnéaire de Périssa (plage de sable noir), sans manquer de faire un arrêt photo auprès de l’adorable chapelle de la Panagia Katefiani, blottie sous un auvent rocheux. Le sud se prête à d’autres balades, notamment vers la Black Beach.
Dernière option sympa : s’embarquer pour l’îlot habité de Thirassia et y longer les crêtes avant de redescendre vers la chapelle isolée du prophère Élie, tout au sud-est, pour y découvrir un panorama « inversé » imprenable sur la caldeira (env 3h30).
Folégandros
Le caractère sauvage de l’île se prête idéalement à la randonnée au long d’une vingtaine de km de sentiers empruntant pour partie d’anciens chemins pavés. La plupart des balades sont assez courtes (2h-4h).
Parmi les classiques, citons la descente de Hora vers la plagette de Fira et le hameau de pêcheurs d’Agali (3,5 km), que l’on peut prolonger vers la chapelle d’Agios Nikolaos par un sentier en balcon, avant de remonter vers le village d’Ano Meria, plus au nord (3 km).
La plupart des autres itinéraires partent d’Ano Meria : vers les plagettes d’Ampeli (2 km) et Livadaki (3,5 km) à l’ouest (plus le phare d’Aspropounta), ou vers celle d’Agios Georgios (2,5 km) au nord à travers les terrasses soulignées par endroits de figuiers de barbarie.
Tous ces endroits sont interconnectés et peuvent faire l’objet d’une rando plus longue via l’église de Zoodochos Pigi. De Livadi, on peut aussi rejoindre à pied la jolie plage de galets isolée de Katergo.
Site sur la www.folegandros.gr/en/the-island/paths-trails/
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin