L'avion tranquille
Pendant le vol
Une fois à bord
C'est souvent au moment de passer les portes de l'appareil que l'appréhension devient la plus forte. Peut-être est-ce lié à un sentiment de claustrophobie mêlé à la proximité du décollage. Alors, installez- vous confortablement et relaxez-vous. Discutez, prenez un livre, pensez à autre chose !
Le décollage est un moment difficile pour beaucoup, car c’est un peu impressionnant : poussée des réacteurs, inclinaison… Mais, en fait, ce n’est pas le moment le plus dangereux.
Le vol est la phase la plus tranquille et la plus sûre. L'avion est en pilotage automatique et l'on commence à s'habituer au vol. Il arrive parfois que l’avion traverse des turbulences, mais il n’y a aucune raison de paniquer. L’air étant un fluide en mouvement, l’existence de turbulences est tout à fait normale.
L’atterrissage est en fait la phase la plus délicate du vol. Pour vaincre son anxiété, on pourra utiliser les mêmes techniques qu'au décollage. Et applaudissez à l’arrivée, si ça vous soulage !
La santé en vol
Juste pour le confort
Si vous souhaitez choisir votre siège, mieux vaut arriver tôt à l'enregistrement. Sachez que la plupart des compagnies offrent un service de choix de sièges sur leur site Internet lors de la réservation. Avec certains transporteurs, comme Air France, il est possible de s’enregistrer via le web ou son téléphone portable. Si vous achetez votre billet auprès d’un agent de voyages, n’hésitez pas à lui demander s’il peut choisir votre siège au moment de l’achat (possible sur la plupart des longs-courriers).
Pour les plus angoissés : c'est au niveau des ailes, et à l’avant de l’appareil que l'on ressent le moins les turbulences. Pour pouvoir vous étendre, choisissez les sièges qui se trouvent au niveau des sorties de secours. C’est le seul endroit où il y ait de la place pour les jambes en classe éco ! Attention ! Il est parfois impossible d’incliner son siège aux dernières rangées de chaque zone. Si vous voyagez avec un bébé, la première rangée de chaque zone dispose d'un espace suffisant pour poser un couffin au sol.
La circulation sanguine
Les problèmes de circulation du sang dans les jambes sont extrêmement importants, surtout pour des vols assez longs. Une position assise inconfortable est pénible si elle est prolongée, de jour comme de nuit. Elle est dangereuse chez les sujets à circulation veineuse fragile (personnes âgées, personnes ayant des problèmes de poids, porteurs de varices, personnes cardiaques, femmes enceintes, femmes utilisant une contraception orale, ...) avec un risque d'accident thromboembolique, qui peut survenir pendant le transport ou jusqu'aux vingt jours suivants.
Pour les personnes dont la circulation veineuse est fragile, attention au risque de thrombose et d’embolie pulmonaire. Voici le résumé d’un article des Docteurs Clerel et Caillard, respectivement Médecin Chef Aéroport de Paris et Médecin du Service Médical d’Urgence ADP.
Physiopathologie
L’embolie pulmonaire est classiquement secondaire à la thrombose veineuse. Elle est provoquée par la position assise jambes pendantes, entraînant un œdème des membres inférieurs par ralentissement du débit de vidange veineuse, par la compression des mollets contre le bord du fauteuil, de l’abdomen par la position assise. L’immobilité, et l’exiguïté des places est également mise en cause, dans la mesure où elle entraîne une position repliée. La déshydratation due à 10 % seulement d’hygrométrie dans les avions, ainsi que l’absorption de boissons alcoolisées favorisent la coagulation du sang.
Conclusion
Il existe incontestablement un syndrome de la station assise prolongée, mais ce syndrome n’est pas réservé à la classe économique ni même aux voyages aériens. Il se voit principalement chez les voyageurs ayant déjà eu ce genre d’accident, ou chez des sujets ayant des facteurs de risque, surtout sur les vols de longue durée. Il est plus fréquent chez les femmes, ne concerne pas que les gens âgés et est majoré par l’immobilisation prolongée. Sa fréquence semble croître ces dernières années, d’où la nécessité d’une meilleure surveillance de l’épidémiologie des voyageurs, qui devrait préciser le risque couru (mais il paraît faible pour les gens en bonne santé et en tout cas inférieur à 1 par million de voyage effectué) et d’établir à la suite un schéma prophylactique.
Pour éviter tout problème, nous vous conseillons de :
- boire beaucoup afin d’éviter la déshydratation (la déshydratation augmente la viscosité sanguine). Mieux vaut boire des boissons non alcoolisées et non caféinées.
- vous lever régulièrement pour marcher, afin de réactiver la circulation.
- pratiquer le plus souvent possible (toutes les 15 minutes quand vous ne dormez pas) des séances de contraction musculaire des mollets.
- voyager avec des vêtements amples et éviter les chaussettes et ceintures serrées.
- porter des chaussures confortables et en desserrer les lacets, le mieux étant d’enlever ses chaussures, car les pieds ont tendance à gonfler en vol.
Dès votre arrivée :
Prendre une douche tiède, puis vous allonger 30 minutes (voir 1 une à 2 deux heures) les jambes légèrement surélevées dès votre arrivée : vous effectuez ainsi un drainage des membres inférieurs.
La pressurisation de l’appareil et les douleurs d’oreille
Attention ! Pendant le décollage, les porteurs de prothèses auditives doivent les débrancher. La pressurisation en cabine, en l'air, peut être équivalente à ce que l'on rencontre à 2 400 mètres.
Les variations de pression entraînent les sensations d’oreilles bouchées. On peut y remédier par des manœuvres de déglutition ou de bâillement. Au cas où les douleurs seraient insupportables, on peut avoir recours à une solution qui, aussi saugrenue qu’elle soit, semble fonctionner : prendre deux gobelets, y déposer deux serviettes imbibées d’eau tiède, les poser sur les oreilles et effectuer une décompression nasale ! Demandez un coup de main à votre voisin pour effectuer la manœuvre !
Rappel ! Il est absolument contre-indiqué d’embarquer avec une otite en évolution ou qui ne soit pas parfaitement guérie. Les complications peuvent être importantes et les séquelles définitives. Il est également déconseillé de prendre l’avion avec un gros rhume, vos oreilles risquent d’en souffrir.
Mal de dents
Des douleurs dentaires peuvent survenir au moment du décollage. Il faut traiter avant le départ les abcès dentaires, les kystes, les caries, ou toute cause de douleur dentaire.
L’air conditionné
Contre la sécheresse de l'air en cabine, il est recommandé de boire abondamment. Maux de tête, dessèchement de la peau, irritation nasale, toux, mal de gorge, rhume ou grippe, c'est tout cela qui peut vous guetter en cas de déshydratation.
Utilisez une crème hydratante pour la peau et une crème de type Homéoplasmine pour les muqueuses (évite le dessèchement du nez).
Assurer un apport constant d'air frais en cabine est un exercice onéreux et une réelle préoccupation pour de nombreuses compagnies aériennes. L'insuffisance d'air frais peut être la cause de fatigue ou d'irritabilité, et peut engendrer des maux de tête. Quelquefois, il suffit simplement de demander à une hôtesse d'augmenter l'apport d'air frais pour se sentir mieux.
Couvrez-vous afin d’éviter de vous enrhumer. L’air conditionné véhicule…
Mal de l’air
Pour les personnes victimes du mal de l'air (nausées, sueurs, vertiges) : vous pouvez incliner votre siège le plus près possible de l'horizontale et rester immobile la tête penchée en arrière en évitant tout mouvement de rotation de celle-ci.
Les places proches du centre de gravité de l'appareil semblent minimiser le risque de survenue du mal des transports. Si cela ne vous paraît pas suffisant, envisagez de prendre des comprimés anti-histaminiques ou anti-vertigineux. Ces comprimés sont à prendre au moins 30 minutes avant le décollage. Quand vous vous sentez mal, il est déjà trop tard !
Ballonnement abdominal
Le café et le thé que vous offrent les compagnies aériennes ne sont pas de la meilleure qualité. Les effets néfastes qu'ils produisent sur votre estomac sont accentués par un taux en caféine plus élevé que celui auquel vous êtes habitué. Le jus d'orange peut également déclencher des troubles intestinaux si vous n'avez pas l'habitude d'en boire. De même, évitez les boissons gazeuses. D'autre part, ne vous laissez pas systématiquement tenter par les trop nombreux repas que l'on vous propose au cours de votre voyage, car vous n'en avez pas besoin. Mastiquez bien vos aliments.
Aux dires de l'Organisation Mondiale de la Santé, 50 % des passagers transcontinentaux souffrent de maux d'estomac, d'où l'importance de surveiller votre alimentation en vol. Et n'oubliez pas que le fait de rester confiné dans votre siège pendant de longues heures ne fait qu'accentuer la pression subie par votre estomac...
Y a-t-il un médecin à bord ?
Il n’y a pas de "médecin de bord", spécialement affecté, sur les vols nationaux et internationaux. Mais, les statistiques montrent qu’il y a, la plupart du temps, un médecin parmi les passagers. C’est lui qui sera sollicité en cas de besoin, et qui agira en accord avec le commandant de bord.
Sachez que le personnel navigant est formé au secourisme et maintient ses connaissances en la matière de façon régulière avec des urgentistes du SAMU pour la France. En cas de problème grave, le commandant de bord peut prendre, toujours en accord avec le SAMU (avec lequel l'avion est en relation radio), la décision de dérouter l’avion.
Tous les avions sont équipés de :
Une trousse à pharmacie pour les soins de première urgence. Elle est utilisée par le personnel navigant, les hôtesses et les stewards qui possèdent tous le Certificat de Sécurité et de Sauvetage et sont formés au secourisme.
Une trousse à pharmacie qui contient du matériel plus spécialisé et qui ne peut être ouverte que par un médecin, avec l’autorisation du commandant de bord et des autorités médicales des pays d’arrivée avec lesquelles il entre en relation très rapidement en cas de besoin urgent.
Texte : Routard.com