Retour sur 3 semaines passées aux Philippines entre janvier et février 2019 placées sous le signe de la découverte des curiosités naturelles de l’archipel et de la rencontre avec ses habitants si chaleureux et bienveillants… Et bien oui, si je retiens une chose de cet archipel si attachant c’est avant tout l’accueil qui nous a été réservé par ces gens pourtant si pauvres qui ont tout fait pour que notre séjour soit un enchantement. L’altruisme et la joie de vivre dont ils font preuve malgré les difficultés du quotidien sont une vraie leçon de vie. Partout où nous sommes allés, nous avons été choyés et à aucun moment nous nous sommes sentis en difficulté.
Pourquoi les Philippines ??? Nous connaissons déjà la Thaïlande et le Vietnam, vous pouvez d’ailleurs retrouver mes carnets de voyage à ce sujet… et nous souhaitions retourner en Asie pour une question de budget et de climat plus propice durant l’hiver métropolitain… De plus, l’idée d’aller dans un archipel pas encore trop touristique nous a plutôt emballés et à postériori nous ne regrettons absolument pas notre choix !!!
Après avoir lu quelques blogs, décision est prise, c’est parti pour les 11200 km qui nous séparent de Manille. Le voyage a été préparé durant les 3 mois précédents pour finaliser l’itinéraire et les différents moyens de transports et hébergements…. Je précise que les transports en avion entre les îles flambent durant la bonne saison et qu’il est impératif de réserver à l’avance si vous voulez rester dans votre budget et gagner du temps !!! Idem pour les hébergements dans les zones connues, surtout El Nido…
Cette destination est très différente du reste de l’Asie. Tout d’abord, le pays est catholique à plus de 90 % et a subi différentes vagues de colonisation dans son histoire dont l’Amérique et l’Espagne qui influencent fortement la culture locale et les 105 millions d’habitants. De plus, plus de 7000 îles composent ce gigantesque archipel de plus de 2000 km du nord au sud, il est donc primordial de bien concevoir son itinéraire en fonction du temps dont on dispose pour ne pas perdre un temps précieux dans les transports qui sont parfois longs et compliqués parce que pas encore bien organisés selon les régions que l’on traverse…
La monnaie locale est le peso. 60 pesos font 1 euro en janvier 2019.
Durant la préparation du voyage, je me suis vite aperçue que l’offre d’hébergements est plus chère que dans le reste de l’Asie (encore plus si vous êtes exigeant sur le confort et l’hygiène…) et que le mythe de dormir sur une île déserte paradisiaque allait nous couter un bras… Le choix a donc été fait de privilégier des hébergements bas de gamme pour pouvoir avoir suffisamment de budget pour visiter… Une moyenne de 25 euros par nuit pour 2 en ce qui nous concerne… et oui, nous ne sommes pas exigeants !!! Tous les hébergements ont été réservés sur Booking à l’avance car l’offre n’est pas très importante et les hôtels intéressants partent vite…
Notre budget a été de 1800 euros par personne pour 3 semaines sur place tout compris (train depuis Bordeaux, avions, bateaux, transports terrestres, hébergements, nourriture, visites…)
Toute la difficulté de l’organisation consiste à choisir !!! On veut tout voir et on ne peut pas !!! Mon conseil, si vous avez peu de temps, choisissez un endroit et gravitez autour car passer d’une île à l’autre sur de longues distances prend vraiment du temps !!! Après une multitude d’endroits sélectionnés, on a supprimé des destinations à contre cœur notamment toute la partie des rizières en terrasse du nord de Luzon, le célèbre Pinatubo et Moalboal dont on a entendu que du bien… mais c’est comme ça, on y reviendra sûrement !!!
Notre parcours n’a rien de bien original, il ne sort pas trop des sentiers battus car pour certains endroits, l’acheminement est compliqué mais on a essayé de fuir les endroits trop touristiques qui ne nous correspondent pas vraiment sauf pour la fin où on n’a pas trop pu faire autrement.
1ere semaine : Découverte d’un volcan mythique et d’un géant des mers !!!
Arrivée à Manille en milieu d’après-midi, 1 nuit.
Départ le lendemain matin 7 h pour Légazpi en avion. 4 nuits, but : découvrir le plus beau volcan du monde ; le Mont Mayon.
Départ en van pour Donsol, 3 nuits, but : rencontre avec le plus gros poisson du monde, le requin baleine…. Puis retour en van à Légazpi pour vol vers Cébu.
2<sup>ème</sup> semaine : découverte de l’île de Bohol avec ses petits tarsiers et Panglao.
A Cébu, transport en bateau vers Tagbilaran. Tricycle jusqu’à Loboc, 3 nuits. Découverte des Chocolate hills, balade en scooter, découverte de cascades…et de la vie locale et rurale en dehors des sentiers battus…
Panglao, 1 nuit, plage et « hopping island »…
Retour Cébu par bateau, 1 nuit.
3<sup>ème</sup> semaine : direction Palawan avec ses plages mythiques et ses fonds paradisiaques…
Vol Cébu vers El Nido arrivée vers 13h, 3 nuits : farniente, canoe, snorkeling, plages…
Départ en bateau pour excursion 3 jours /2 nuits avec El Nido Paradise depuis El Nido vers l’île de Busuanga. Arrivée à la ville de Coron, 1 nuit.
Départ pour Manille en avion vers 13h. Manille, 1 nuit, la dernière…snif… c’est passé si vite !!!
Transports :
Nous avons utilisé 4 compagnies aériennes sur place, toutes sont de qualité, les avions impeccables, 2 légers retards, soyez prévoyants si vous avez des correspondances. De plus, attention, certaines compagnies n’autorisent que 10 kg de bagages en soute avec votre billet, vérifiez bien si vous ne voulez pas payer de supplément… En ce qui concerne les liaisons bateau, nous avons pris « oceanjet », rien à dire, confort, propreté et ponctualité.
Pour les moyens terrestres, que dire, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, après, c’est une question de temps et d’ambiance…
Les courses en « jeepneys » sont fixes, 8 pesos par personne, c’est très folklo et je vous le conseille pour être vraiment au cœur des philippins… Il s’agit de jeeps de la seconde guerre mondiale abandonnées par les américains et transformées habilement en transports collectifs grâce à la débrouillardise et l’ingéniosité des philippins. De vraies œuvres d’art que je ne me lassais pas de photographier. Les plus beaux observés l’ont été à Légazpi.
Les tricycles ; sorte de sidecars ; sont très répandus, ils sont variés selon les régions et les courses sont négociables et normalement peu chères…
Les vans climatisés se prennent sur de plus longues distances, prix fixes,
Les bus et taxis… courses plus chères pour les derniers mais négociables…
La gastronomie :
En ce qui concerne la gastronomie, on ne nous en avait pas dit que du bien et pourtant, nous avons trouvé une cuisine traditionnelle de qualité, pas du tout comparable à la Thaïlande mais tout aussi bonne. Ils mangent surtout du poulet, du porc, du poisson, des crevettes, cuisinés à base de sauces variées. Je vous conseille notamment le Kinilaw (marinade de poisson cru), le Karé-Karé (ragout à base d’arachide), l’adobo (marinade à base de vinaigre et de sauce soja), le bicol express (sauce au lait de coco et piment), le pancit (plat à base de nouilles de riz, légumes et seiches ou autre), le léchon (cochon de lait servi surtout à Noël), le porc sisig (je vous laisse la surprise car si je le décris vous n’allez pas le gouter et pourtant c’est excellent !!!)
Pour le dessert, vous trouverez partout le Halo-Halo, sorte de « fourre y tout » à base de glace pilée et de lait concentré mais je ne jugerai pas car n’étant pas « sucre », je n’ai pas testé ! Si vous passez par Légazpi, ne ratez pas la glace au piment, un incontournable!!!
Bien sûr, le riz accompagne la majorité des plats. Sinon, le grignotage est le sport national aux Philippines (après le basket !!!), vous trouverez à tous les coins de rue des stands où acheter du « fried chiken » sortes de morceaux de poulet roulés dans la panure et frits ainsi que des mini brochettes de poulets pimentées. Et, héritage surement hispanique, vous trouverez partout des pâtisseries avec d’excellents gâteaux, ils en sont friands, et que dire des enfants !!!
Le concept de restaurant assis n’est pas très répandu hormis dans les coins touristiques ou balnéaires, les philippins mangeant plutôt sur le pouce au détour d’un stand de rue…
Nous sommes adeptes du local, on a donc joué le jeu de la cuisine traditionnelle et nous n’avons pas été malades…même si on a mangé parfois dans des endroits improbables…
Je ne peux pas clore le chapitre culinaire sans parler de « Jollibee », sorte de fast food philippin, vous en trouverez partout, à mon grand désespoir, nous avons testé le dernier soir pour voir…ils ont adapté le modèle américain aux goûts philippins… pourquoi pas ? En tout cas, les jeunes philippins adorent…
La population :
D’ailleurs, parlons-en des philippins… Je ne m’attendais pas à un peuple si ouvert et généreux. Ce qui m’a interpellée : leur joie de vivre, leur pudeur, leur foi, et leur sens de la famille. Les enfants sont partout, et apportent bonheur et dynamisme… je les ai trouvés très respectueux et bien élevés. Ils sont serviables et toujours prêts à aider… ils vous saluent volontiers et tapent facilement un brin de causette, ils sont curieux et soucieux de savoir ce que vous pensez de leur pays… Ils sont ingénieux, débrouillards, dynamiques, la pauvreté ambiante ne leur laisse pas trop le choix ! Les femmes sont quant à elles très coquettes et très belles il faut bien le dire, toujours soucieuses de leur apparence et de leur coiffure et ce même dans les endroits plutôt reculés…je me souviens d’ailleurs que j’étais en admiration devant leurs cheveux toujours impeccablement lissés sous la pluie battante de Légazpi, moi qui étais plutôt hirsute avec ma tignasse ébouriffée !!!
Leurs 2 passions : le basket et le Karaoké. C’est simple, il y en a partout, dans les endroits les plus improbables…pour le meilleur et pour le pire…
On peut rajouter un attachement particulier aux coqs qu’ils exposent fièrement aux bords des routes. Les combats de coqs sont encore très répandus. Et ces gallinacés vous accompagneront tout au long de votre séjour et de vos nuits. Boules Quiès obligatoires si vous voulez dormir un peu…
Les paysages :
Que dire de la beauté de ces paysages, des rizières à perte de vue, des multiples cascades aux vasques émeraudes, des forêts dignes de « jurassic park », des rivières abritant leur cortège nocturne et féerique de lucioles, des falaises calcaires ciselées plongeant dans un camaïeu de bleus improbables, des plages paradisiaques, des eaux chaudes et translucides, des couchers de soleil inoubliables, une nature riche et généreuse pourvoyeuse de tant de richesses… Le jardin d’Eden existe bel et bien, il est philippin…
Bon, je ne vais pas tout vous décrire car rien ne vaut la vraie découverte et toutes les émotions qu’elle génère… Moi, je suis tombée sous le charme de cette destination de rêve encore un peu méconnue et je souhaite que ce joyau puisse se développer sans tous les travers du tourisme de masse, Boracay où nous ne sommes pas allés en est un bien triste exemple, fermé pendant 6 mois pour cause de pollution.
Les possibilités y sont immenses car énormément de territoires sont encore vierges. Nous n’avons vu qu’une infime partie de l’archipel et nous pourrions y multiplier les voyages sans jamais voir les mêmes choses tant il y a à faire !!! Gageons que les philippins sachent conserver ce trésor et mieux encore, le sublimer…
Le voyage en détail :
Vendredi soir 18 janvier, départ de Bordeaux en « OUIGO » (24 euros/pers avec bagage), on se caille vraiment, vivement la chaleur tropicale !!! Nuit en hôtel F1 à Roissy car notre vol part le samedi matin à 10h15. On a choisi la compagnie Etihad avec laquelle nous avons déjà volé pour la simple et bonne raison que nous avons l’A380, ce superbe avion, silencieux et confortable et croyez-moi, sur une aussi longue distance, ce n’est pas du luxe… Prix du vol : 535 euros par pers AR avec escale à Abu Dhabi. Plusieurs compagnies assurent cette desserte, (Oman air, Emirates, Eva air…, comparez les prix sur Skyscanner…) à vous de voir, mais nous sommes contents de celle-ci… De plus, pour ceux qui ont du mal à voyager léger, nous avons droit à 30 kg de bagages chacun ce qui n’est pas négligeable !!! Nous, on s’en fout, on part en mode sac à dos (12 kg chacun… toujours trop lourd…)
Nous sommes contents de ce voyage, seul bémol, l’escale beaucoup trop longue (7h) à l’aller qui nous a vraiment décalés dans le rythme, et en ce qui me concerne, le mal de dos avec lequel je suis partie a fini de m’achever !!! Car je n’ai pas vraiment pu dormir même à grand renfort d’anti-inflammatoires…
Total : Paris/Abu Dhabi, 6h de vol, puis 7h d’escale, puis 7h15 de vol, arrivée à Manille au terminal 1, le dimanche à 15h30 heure locale.
Après les formalités, récupération bagages, douane, change de monnaie, on sort et on se délecte de cette chaleur qu’on a tant attendue !!! On se dirige vers les taxis jaunes (taxi meter, les moins chers), direction notre airbnb, réservé proche du terminal 3, car nous avons un avion pour Légazpi tôt le lendemain. La course nous coute 300 pesos pour 15 min de route, nous prenons en effet une portion payante plus rapide pour éviter la circulation…
Nous arrivons au « Green and Serene », Newport bvd Pinecrest Residential resort. Grand ensemble d’immeubles gardés avec piscine (8h/22h)… Un vrai bonheur après ce long voyage. Le choix s’est porté là car on peut rejoindre le terminal 3 à pieds (10 min) grâce à une passerelle piétonne, c’est hyper pratique et facile à trouver… Pour ceux qui ont des correspondances, c’est le bon plan…
Le quartier est ultra moderne et très sécurisé, des gardes partout, les rues sont ultra propres, c’est complètement aseptisé… quand on s’y balade on s’aperçoit qu’on est dans le quartier des grands hôtels (Sheraton, Hilton…) du luxe partout, autant dire qu’on est loin du Manille populaire… On cherche à manger, on rentre dans un grand Mall, ultra décoré en l’honneur du nouvel an chinois qui approche… Tout est très moderne, on est plutôt surpris, des boutiques très occidentales nous entourent, on mettra un peu de temps à trouver un restaurant couleur locale… Retour nocturne, les gens nous saluent et nous sourient dans la rue, on a perdu l’habitude… L’appart est très confortable, mais on ne dormira pas du tout à cause du décalage horaire !!!
Lundi 21 janvier, départ pour Légazpi avec « Cébu Pacific » (48 euros/pers). Même très tôt le matin, ça grouille de partout. On décolle avec 1h de retard, un typhon qui passe au large de la côte Est nous amène du mauvais temps… 45 minutes nous séparent de notre destination, fin de vol difficile et atterrissage compliqué à cause des rafales et de la pluie… changement total de décors…On est plutôt en zone rurale. On ne voit rien, même pas le volcan dont je rêve depuis plusieurs semaines… On nous accueille sur le tarmac avec des parapluies aux couleurs de la compagnie, l’aéroport est minuscule, on a une crise de rire devant la taille du tapis roulant qui nous rend nos bagages…
On se rend à notre auberge, « Balai Tinay guesthouse » en taxi (200 pesos). L’accueil est sympathique, style auberge de jeunesse, c’est à la bonne franquette et tenu par une famille de philippins. On dort à l’étage dans une chambre simple mais confortable. On est dans un quartier populaire. Ici, il pleut toute l’année, donc personne n’est vraiment choqué… il va falloir faire avec… Mon mal de dos va nous obliger à commencer doucement et à alléger le programme, de plus, on est un peu naze… De toute façon, ce typhon aura raison de nous, nous resterons 4 jours et nous aurons 4 jours de pluie…sans pouvoir entrevoir le volcan ne serait-ce qu’une seule fois !!! Heureusement, il fait 30°, ça rattrape…
La région de Légazpi n’est pas touristique, nous ne verrons quasiment aucun occidental durant ces 4 jours. Les gens d’ici se demandent d’ailleurs souvent ce qu’on vient y faire … Je crois qu’ils n’ont pas encore bien saisi le potentiel que représente ce volcan… Tant mieux pour nous, car malgré la pluie, je garde un bon souvenir des rencontres faites au hasard des rues. Ce sera la région la plus accueillante que nous découvrirons avec des gens authentiques qui prendront du temps pour nous informer, nous accompagner…
Dans la ville, il y a beaucoup de « Malls » à l’américaine, surement pour fuir la pluie et la chaleur, ils sont d’ailleurs assez chers et toujours très propres et trop climatisés, ça contraste grandement avec la pauvreté ambiante… Nos 4 jours vont consister à prendre nos marques, aller déambuler dans la ville, le port, prendre des tricycles et autres jeepneys pour se rendre à « Lignon hill », « Cagsawa ruins », l’eglise de « Daraga », se faire masser plusieurs fois (300 pesos 1h de massage !!!), se reposer aussi et prendre du temps pour observer comment toute cette vie trépidante s’organise… Car même s’il pleut, il y a du monde partout, des habitations faites de bric et de broc…on retrouve l’Asie dans toute sa splendeur, le bordel ambiant, du vacarme dans les rues, des chiens errants, tout est coloré et tous ces jeepneys tous plus beaux les uns que les autres… Le soir, vers 18h, les trottoirs s’animent avec pleins de stands d’alimentation, ici on mange tôt, il y en a pour tous les goûts… Une frontale peut s’avérer utile car l’électricité n’est pas acheminée partout aux Philippines ce qui confère une ambiance assez particulière le soir venu… Au hasard d’une rue, on tombe sur une messe où nous sommes surpris de la foule amassée là, tout âge confondu, avec des chaises sur le trottoir pour les retardataires…
2 adresses de restaurants :
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« Blackbeard’s seafood » dans un Mall mais très bon rapport qualité/prix.
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« Small Talk » pas très loin de la guesthouse.
Il est évident qu’avec du beau temps notre programme aurait été un peu différent, on aurait surement randonné… Une petite balade « Busay falls », nous a été recommandée avec de belles rizières, avis aux amateurs. A Légazpi, il n’y a qu’un seul loueur de scooter, il a donc le monopole et ce n’est donc pas très bon marché. Cette région pas très développée est très bon marché par rapport au reste du pays. Avec le recul, nous y retournerions mais une journée de moins… Le mauvais temps nous a permis de passer du temps à déguster les plats locaux notamment à notre guesthouse où José, le patron mettait un point d’honneur au partage et aux échanges de bonnes adresses…
Vendredi 25 janvier, on part ce matin à 50 km sur la côte Ouest pour la ville de Donsol où le but est d’essayer de voir un requin baleine… Pour moi, point fort de mon voyage !!!
La guesthouse nous commande un tricycle (50 pesos pour 15 min de course) qui nous amène dans le centre-ville de Légazpi près du SM Mall à la gare routière où on doit prendre un van collectif (12 pers) pour Donsol…
Attention, bon à savoir, ces vans ne partent que lorsqu’ils sont pleins, ça peut donc parfois être un peu long… On paye 100 pesos chacun plus 100 pesos pour nos 2 sacs à dos qui prennent de la place… (300 au total). Nous attendrons presqu’une heure pour le départ… le temps d’aller chiner quelques pâtisseries et d’écrire mon journal…
Le trajet dure 1h30 pour 50 km… la route est plutôt bonne, elle traverse une région rurale faite de collines qui alternent avec quelques petits villages et rizières, c’est très pauvre mais très beau, la végétation est magnifique, il y a de la vie, des enfants qui jouent, des femmes qui lavent le linge au bord de la route, des chiens qui errent, quelques déchets çà et là, hélas… Le temps semble vouloir s’améliorer, la pluie a cessé. La petite ville de Donsol est très animée, là encore pas de touristes, ils sont tous hébergés à 10 minutes de là sur le bord de mer (sable noir) où se concentrent la plupart des hébergements…. Le van nous dépose au centre où nous sommes aussitôt pris en charge par un gentil gars, Sunny, qui nous conduit en tricycle au « Vitton resort » pour 40 pesos.
Ce resort est magnifique, une reconstitution de requin trône au centre de l’entrée, on est déjà dans l’ambiance… un magnifique jardin tropical dessert les bungalows et pour finir la mer à perte de vue… Quel bonheur après ces 4 jours de pluie… et le boucan de la ville ! Une belle piscine, un espace massage et un bar… on ne doit pas être plus de 20 dans l’hôtel, c’est vraiment le paradis !!! Après être allé s’inscrire à 200 m au bureau des guides pour la sortie requin du lendemain, on comate tout l’après-midi au bord de la piscine…
Ici, les gens ne viennent quasiment que pour cette sortie qui consiste à voir des requins dans leur milieu naturel, les fameux « butandings ». Il faut savoir qu’on peut en voir dans beaucoup d’endroits aux Philippines mais pas du tout dans les mêmes conditions…
Le site d’Oslob près de Cébu est un des plus prisés car très accessible (gain de temps) et assurance de voir les requins… et pour cause, on les nourrit !!! Or, je rappelle que les requins baleines sont des espèces sauvages migratrices qui se déplacent en fonction de leur nourriture, en l’occurrence le plancton. Lorsqu’on les nourrit artificiellement, les requins ne migrent plus et deviennent dépendants des hommes pour le meilleur et surtout le pire et développent des comportements anormaux, comparables à des lions en cage… Triste destinée pour un animal si emblématique !!! De plus, le site d’Oslob n’est pas vraiment réglementé, vous serez donc des dizaines de bateaux avec une vingtaine de personnes à bord, tous agglutinés les uns contre les autres au milieu des cris… Je laisse à chacun son libre arbitre, mais quel est l’intérêt de voir un tel animal dans de telles conditions !
Ces procédés sont contraire à mon éthique et je préfère payer plus cher, aller plus loin, mais laisser cette rencontre se faire de manière naturelle et spontanée au risque de ne pas le voir…Malheureusement, peu de touristes font ce choix, espérons qu’ils soient plus nombreux dans le futur…
Il se trouve que le site de Donsol a été repéré il y a une vingtaine d’année comme étant un haut lieu pour le requin baleine, la proximité des mangroves alentours, pourvoyeuses de plancton lui assurant un garde-manger conséquent… Une réserve marine a été créée pour sa protection et quelques pêcheurs locaux qui vivaient de sa pêche ont été reconvertis avec l’aide du WWF en animateurs pour assurer les sorties d’observation… Celles-ci sont règlementées. Lorsque vous arrivez, le bureau des guides vous fait visionner un petit film pour les bons gestes à adopter devant le requin, interdiction de le toucher, de se mettre sur sa route, … du bon sens quoi… après vous être affranchis des 300 pesos/pers de frais de dossier, vous réglez la sortie qui a lieu le lendemain et qui dure 3h. C’est 3500 pesos pour un bateau de 6… 3 sorties/jour, 8h, 11h et 14h. Pas plus de 6 personnes par bateau et pas plus de 6 bateaux en même temps…Possibilité de se regrouper pour ne pas payer plus si on est moins de 6…Vous pouvez louer palmes masques et tubas pour ceux qui n’en n’ont pas pour 300 pesos…
Tout est clair et plutôt bien organisé, une partie des frais est reversée pour la protection de l’environnement et pour les populations locales, ce système me convient mieux car plus respectueux…
La jeune femme appelée Marifa qui nous a pris en charge au bureau des guides en a profité pour nous vendre une sortie « fireflies »…pour le soir même (1550 pesos pour 2). Un tricycle vient nous chercher à l’hôtel, et nous conduit près d’une rivière où nous montons tous les 2 sur une petite banca (bateau traditionnel) conduite par un pêcheur accompagnés d’un guide…Il est 18h, il fait nuit, l’ambiance est particulière, on s’enfonce dans la mangrove à vue, pas d’éclairage… je n’ai d’ailleurs pas vu un ciel si étoilé depuis bien longtemps…On s’approche de la rive et d’un coup le spectacle commence… des centaines de lucioles illuminent les rives, sorte d’immenses guirlandes électriques de Noël qui scintillent dans un silence absolu… c’est féerique et très romantique…Cette sortie est très populaire aux Philippines, vous la retrouverez dans beaucoup d’endroits… Là encore, la protection de cet écosystème permet au plancton de se régénérer et d’assurer nourriture pour les requins… La boucle est bouclée… La sortie aura duré 1h30.
Samedi 26 janvier, c’est le grand jour pour moi, la rencontre qui m’a fait rêver depuis des mois approche, ce n’est qu’une question de minutes… On se retrouve tous devant la plage, on sera 4 bateaux, déjà à 8h il y a énormément de vent, comme souvent à cette période. Notre guide, Denis, nous fait monter à bord… On part vers la droite après le cap, on est tous excités, l’appréhension de la rencontre…On fait connaissance, on s’assure d’avoir bien compris ce qu’il faut faire… Les rives sont plutôt sauvages bordées de belles plages et de petits villages de pêcheurs… Un guetteur est installé sur un perchoir et scrute l’horizon… Malheureusement, après 3 h de navigation, nous ferons demi-tour, tous très déçus, frigorifiés par ce vent qui a forci… Le requin n’a pas voulu de nous aujourd’hui … On a prévu une journée de plus au cas où… on verra bien demain…
Pour ceux qui refont la sortie faute de rencontre fructueuse, pas de frais de dossier… c’est déjà ça !!!
On se repose à l’hôtel et on se balade sur la plage, qui est très agréable mais où la baignade est compliquée par des rochers qui affleurent… on trouve un petit restaurant qui a l’air très sympa, construit tout en bambou ; le « baracuda », ce sera notre lieu de diner, où on dégustera la pêche du jour, apportée fraîche devant le client pour faire son choix… c’est 375 pesos pour 500g de poisson… Pour lui baracuda et pour moi, un illustre inconnu mais parfaitement grillé, face à la mer dans une ambiance reggea… c’est parfait !!! Petit verre de rhum offert par la maison… un bon souvenir…
Dimanche 27 janvier, c’est notre dernière tentative, il faut que ce soit la bonne !!! Le couple de français qui partageait notre bateau est lui aussi revenu… Le vent est moins fort, le temps semble vouloir tourner au beau… On retrouve Denis et notre banca, on semble presque déjà habitués aux gestes à faire… On part cette fois-ci sur la gauche du rivage, le sort semble s’acharner, au bout d’une heure et demi de navigation toujours rien… on est tous le regard un peu vide, dans le vague, plus ou moins résigné… bercé par le bruit du moteur et le roulis des vagues… Plus personne ne parle… quand d’un seul coup, Denis se met à gueuler « ok guys, hurry up it’s now !!! take your mask…everybody seat here and folow me !!! » sur un ton plutôt directif il faut bien le dire… Je me souviendrai toute ma vie de cette adrénaline qui m’a envahie à ce moment précis, sorte de mélange d’appréhension et d’excitation, j’en ai encore les larmes aux yeux…On est tous un peu gauche, on ne s’y attendait plus vraiment, c’est un peu la pagaille pour certains pour mettre palmes masques et tubas sur cet espace assez réduit… On s’exécute rapidement tous avec le sourire et des étoiles plein les yeux, j’avoue, je me sens comme une gosse, je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien… On est tous les 7 assis sur le flanc du bateau qui continue sa route, en ce qui me concerne, je ne vois rien de particulier…mais je fais confiance… le guide est juste à ma gauche et plonge le premier m’indiquant de sauter dans la foulée et ainsi de suite à la manière des parachutistes…
Je m’exécute et je suis Denis sans broncher, je le sens me prendre le coude et me tirer vers l’avant, la visibilité est plutôt bonne et l’eau aussi, c’est à ce moment que sans rien voir venir, je vois cette gueule immense m’arriver par la gauche, je n’en crois pas mes yeux, il est là, devant moi, si je tends ma main, je le touche…Je suis subjuguée par tant de grâce, il semble être aussi surpris que moi et me regarder, mais déjà il poursuit sa route…il est si grand… je suis tellement émue, les mots me manquent pour décrire cette rencontre certes furtive mais si intense… je souhaite à tout le monde d’avoir cette chance de pouvoir observer ce géant dans son milieu, si paisible, sa nage est nonchalante, même s’il faut palmer rapidement pour pouvoir le suivre… Il joue le jeu et se laisse faire quelques secondes, quand il semble en avoir marre, il plonge comme pour nous semer et nous rappeler à notre simple condition d’homme. La nature n’en finira pas de me surprendre et je ne comprends toujours pas pourquoi nous sommes si peu à en prendre soin…
Après quelques minutes, on remonte sur le bateau pour laisser le temps aux autres bateaux de pouvoir également se mettre à l’eau car les groupes vont à l’eau les uns après les autres, donc on n’est jamais plus de 7 près du requin… et les bateaux ne sont pas tous les uns à côté des autres. On retrouvera le requin à 5 reprises, toutes fructueuses où on pourra se remettre à l’eau et le suivre quelques secondes… Lorsqu’on remonte à bord, tout le monde a la banane et est on a la conviction d’avoir vécu une expérience unique dont on se souviendra longtemps…On échange comme des gosses sur sa taille, sa couleur, son regard, sa gueule… On n’en a vu qu’un certes, c’est peu, mais c’était quand même magique !!! Denis nous confirme que c’est un petit, entre 6 et 7 mètres, mais je peux vous dire qu’on n’en mène pas large quand il est à côté… On l’aura finalement vu au large quasiment en face de notre hôtel !!!
La meilleure période pour les observer à Donsol est en Mars, là vous êtes sûr d’en voir plus et des bien plus gros…
Durant le trajet retour vers la plage, je suis comme envoutée, sur mon petit nuage, et je me remémore déjà les impressions et les images… On se quitte avec Denis, en le remerciant d’un pourboire, la moindre des choses, lui qui a rempli pleinement son contrat ; on inscrit un petit témoignage sur le tableau général, car les cases sont bien vides et oui, peu de chanceux comme nous ce mois-ci… Retour à l’hôtel, il fait beau, on est tellement heureux !!! On rencontre un jeune franco-portugais, Marc, qui a fait la sortie requin avec nous, sur un autre bateau et qui a également fait celle d’Oslob, pour lui rien à voir, certes, on les voit mieux à Oslob, mais rien ne vaut cette montée d’adrénaline quand la rencontre a lieu de manière spontanée… Alors, faites votre choix !!! Et surtout, le bon…
On profite de cette belle piscine et on part manger le soir venu au « Woodland », hôtel qui appartient au même propriétaire juste à 400m mais qui est bien moins cher pour à peu près les mêmes prestations… On part demain, déjà, il faut refaire les sacs… Demain on a un avion à prendre à Légazpi pour Cébu, on doit donc assurer l’horaire, on booke donc avec notre hôtel un taxi pour 1300 pesos pour rejoindre la capitale régionale. Pour beaucoup moins cher on peut aller prendre le van à Donsol comme à l’aller, mais vu qu’il part que lorsqu’il est plein, on ne veut pas risquer de rater l’avion…
J’ai bien aimé cet endroit paisible à l’écart des touristes, dommage que mon dos m’ait empêchée d’aller explorer la petite bourgade de Donsol… Je profite de cette douce soirée à écouter le ressac de la mer et le bruit des oiseaux…
Lundi 28 janvier, couvert mais chaud. Petit tour matinal sur la plage, j’observe le ballet des pêcheurs sur leur banca, sur une mer d’huile, c’est très esthétique… On profite de la piscine jusqu’à 11h, heure d’arrivée de notre taxi. On mettra 1h15 pour rejoindre l’aéroport de Légazpi. On est en avance, du coup, on a l’aéroport pour nous…toujours aussi propre et hyper climatisé ! Malgré la petitesse du hall, tout est prévu, des recharges pour téléphones au jardin d’enfants… Nos sacs sont limités à 10 kg chacun pour la soute, il faut dc jongler avec nos bagages cabines pour être dans les clous…On arrive à 21 kg, ça passe sans supplément…Vol avec Philippine Airlines à 61 euros par personne. Attention, passé le sas d’enregistrement pas possibilité d’acheter à manger, seule une fontaine à eau est dispo… On est les seuls touristes dans le hall et aussi dans l’avion, un bombardier Q400 à hélices, 2 rangées de 2, il est minuscule mais apparemment très récent. On nous propose une bouteille d’eau et un gâteau, bienvenus à l’heure du déjeuner… Direction Cébu city à 1h de là pour la 2<sup>ème</sup> partie du voyage !!!
La suite dans un 2ème chapitre…