Amazing Thailand

Forum Thaïlande

Cap sur l’ancien Royaume de Siam. Au cœur de l’Asie du Sud Est et de ses merveilles, la Thaïlande évoque la quintessence d’une culture millénaire, une nature splendide et un peuple accueillant. Une contrée aux multiples facettes, modelée dans la pierre ocre des temples, façonnée par les tropiques, ancrée dans un tourbillon de saveurs.

Bordée par le Myanmar, le Cambodge, le Laos et la Malaisie, la Thaïlande couvre une diversité de territoires et de traditions. Trois visages du royaume se sont dévoilés au fil de mes voyages. Tout d’abord Bangkok, sa capitale, qui cristallise toute l’énergie et la frénésie d’une mégalopole attachante. Le Sud, ensuite, abrite de magnifiques îles où les nuances de bleu et de vert dessinent un décor de carte postale. Le Nord enfin, berceau des royaumes fondateurs du pays est couvert de montagnes et de rizières. Sans plus attendre, décollage pour ce carnet de voyage inoubliable en Thaïlande.

Installée dans le train qui rejoint le centre-ville de Bangkok depuis son aéroport international, je suis plongée au fur et à mesure des stations desservies dans le monde vibrant et fascinant de la capitale thaïlandaise. La mégalopole apparait toujours plus proche et toujours plus imposante avec ses autoroutes aériennes, ses grues et ses tours à perte de vue. Le regard rivé sur la ville qui défile depuis le train, je prends conscience de l’immensité de la cité des Anges.

Arrivée à destination, je sors de la rame climatisée pour m’engouffrer dans la chaleur de cette fin de journée. Les yeux écarquillés, je découvre Siam Square, le cœur de la ville et le centre des centres commerciaux. Les boutiques flambant neuves illuminées de mille feux toisent les petites échoppes aux néons colorés. Les vendeurs ambulants préparent à même la rue des brochettes de viande et des jus de fruits tandis que le flot des voitures et des motos semble ininterrompu le long du boulevard Rama I. Cet enchevêtrement de bruits, de saveurs, de couleurs et de lumières dans une foule dense me saisit au corps. Prendre de la hauteur devient une obsession, vite comblée grâce à l’une des innombrables terrasses rooftop de la capitale. Le souffle coupé par le vertige et par l’étendue de la vue, je contemple le monde vertical qui se dresse devant moi, jusqu’à l’horizon. Des tours, des tours et encore des tours à l’allure élancée vers le ciel, scintillantes de lumières dans la nuit. Un sentiment jusqu’alors inconnu m’envahit. Est-ce l’immensité de cette nature urbaine qui m’impressionne tant ? Ou bien est-ce la promesse d’un voyage qui s’annonce grandiose ?

Les jours suivants ne démentiront pas ma première impression. Bangkok livre son lot de secrets, de joyaux et de délices. Bangkok interpelle aussi par son côté sombre. Curiosité et sens en éveil, la découverte de la métropole s’avère être une vraie aventure.

Mes premiers pas me dirigent vers les fameux temples de la ville, Wat Phra Kaeo et le Grand Palais. Un temple, que dis-je ? Tout un ensemble d’édifices aux dorures chatoyantes, aux faïences multicolores et aux sculptures chargées d’histoire. Des fresques, des représentations de Bouddha, dont la célèbre statuette du bouddha d’Emeraude, accompagnée de généreuses offrandes. Ou encore la non moins célèbre statue du bouddha couché, grandiose par sa taille, 45 mètres de longueur pour 15 mètres de hauteur et entièrement recouverte de feuilles d’or. Si les touristes s’y pressent pour l’admirer et la photographier, le temple Wat Pho est aussi visité par les moines, reconnaissables à leur tenue drapée de couleur orange.

De l’autre coté de la rivière Chao Phraya se dresse fièrement Wat Arun. Symbole de la ville et temple de l’Aube, les dorures habituelles des tours laissent place à de beaux motifs fleuris en céramiques colorées.

Un peu plus loin, dans le quartier des menuisiers et perché au sommet d’une colline, Wat Saket ou Golden Mount offre une vue imprenable sur les toits de la ville. Après avoir grimpé les quelques trois cent marches qui mènent au temple, la récompense ne se résume pas uniquement au panorama de la ville. Loin de la frénésie des rues environnantes, le calme s’impose. Seul le bruit métallique des carillons agités par le vent vient troubler le silence de ce lieu qui incite au recueillement.

D’autres havres de paix et de verdure se cachent aux détours des artères animées de Bangkok. La maison Thompson en est le parfait exemple. Nichée dans un jardin tropical luxuriant et demeure d’un ancien espion américain tombé amoureux du pays, les maisons traditionnelles en teck construites sur pilotis recèlent de trésors. La visite permet de les découvrir, en passant d’une pièce à l’autre, pieds nus sur le parquet patiné et parfois grinçant. Mobilier en bois, belles porcelaines ou encore statues de Bouddha semblent avoir arrêté le temps dans ce décor de film.

La visite de la ville se poursuit à l’abri des regards et du tumulte. Au gré des khlongs, le réseau de canaux fluviaux qui dessert l’ouest de la ville, ce mode de transport permet de traverser l’intimité de Bangkok. Malgré la vitesse de déplacement des embarcations, on aperçoit les commerces qui bordent les canaux, les petites constructions de tôles et les cossues maisons cachées derrière la végétation et les murs couverts de graffitis.

Si les journées sont denses et animées à Bangkok, les nuits le sont tout autant. La ville ne semble jamais s’endormir vraiment. Les quartiers résidentiels s’assoupissent la soirée venue tandis que d’autres, au contraire, sortent de leur torpeur pour se réveiller avec la tombée de la nuit. Bars, restaurants et marchés de nuit accueillent la population locale, expatriée ou touristique qui se retrouve autour de délicieux plats et d’une Singha ou d’une Chang, les bières locales. Les quartiers rouges restent moins sages où s’exhibent filles, alcool, drogues et misère humaine. Parcourir les rues de nuit, sens en alerte, reste une expérience captivante pour tenter de cerner l’identité et les contrastes de cette ville insaisissable.

Après ces quelques jours à Bangkok, direction le Sud et ces légendaires plages de sable blanc bordées de palmiers. Ko Samui et son petit aéroport situé au sud du golfe de Thaïlande sont une porte d’entrée vers cette région prisée. Depuis cette grande île au tourisme florissant, je poursuis mon voyage vers Ko Phangan, petite île au Nord de Ko Samui pour y faire escale quelques jours. Ko Phangan est connue pour ses Full Moon parties, soirées délirantes sur la plage. Mises à part ces réjouissances, l’île conserve une large part de magie et de mystère. En effet, les montagnes et une forêt dense recouvrent plus de la moitié de son territoire, traversé par des routes sinueuses reliant les différents hameaux de l’île. Parmi eux, Haad Salad abrite une magnifique crique préservée au nom évocateur de Pirate Beach. D’après la légende, les pirates accostaient jadis sur le sable de cette plage au secret bien gardé. Depuis, les flibustiers ont déserté les lieux et c’est dans un cadre paisible que le soleil se lève le matin. Les rayons réchauffent rapidement une végétation exubérante composée de palmiers, de bananiers et d’une fastueuse flore qui resplendit, surtout après une averse matinale. Le bruit de la mer accompagne la journée des touristes et des habitants dans cet écrin saphir et émeraude.

Haad Salad n’est pas la seule plage que j’ai eu le bonheur de découvrir. Un peu plus au nord, juste de l’autre coté de la colline qui les sépare, apparait Mae Haad. Une grande plage de sable très clair, presque blanc, borde une eau limpide, idéale pour une baignade et pour caresser le doux rêve d’une vie de farniente. Cette idylle ne serait pas complète sans un dernier coucher de soleil depuis les hauteurs de l’île pour savourer le goût de ce petit coin de paradis.

L’appel du Nord se fait cependant entendre. Changement drastique de décor, me voila maintenant à Chiang Mai, la deuxième agglomération du pays. Une grande ville, certes, mais aux airs paisibles, loin de la fièvre de Bangkok. La chaleur sèche fleurte avec la quarantaine de degrés et écrase la ville. Le soleil déclinant petit à petit, la ville semble reprendre ses esprits avec la tombée de la nuit et avec les préparatifs de Songkran, le nouvel an bouddhique, qui débutera le lendemain. Fête incontournable du calendrier thaï, elle donne lieu à de très nombreuses célébrations aux quatre coins du pays et notamment à Chiang Mai. A l’origine et à cette occasion, les habitants versaient un peu d’eau sur les mains des anciens en signe de respect. Aujourd’hui, ce sont de gigantesques batailles d’eau qui sévissent dans toutes les rues de la vieille ville. Armés de tuyaux d’arrosage, lances et pistolets à eau, touristes et habitants arrosent généreusement tous les passants, scooters et véhicules au son d’une musique pop. Trois jours durant, du matin aux derniers rayons du soleil, les batailles d’eau ne cessent pas pour le plus grand bonheur d’une population en liesse.

Entre les sceaux et les jets d’eau, la visite de la ville s’avère être une étape agréable. Les marchés aux fruits, légumes et épices sont hauts en couleurs. Les stands alléchants de street food proposent d’enivrants pad thaïs, currys et autres spécialités faisant de Chiang Mai la capitale de la gastronomie thaïlandaise. De nombreux temples sont également disséminés à l’intérieur des fortifications de la veille ville, parmi lesquels Wat Phra Singh ou Wat Chedi Luang.

Le plus somptueux d’entre eux est néanmoins situé hors des murs de la ville. Il faut serpenter une route à travers la forêt et arriver quasiment au sommet du Mont Suthep, à plus de 1600 mètres d’altitude pour découvrir Wat Doi Suthep. En son centre, une enceinte toute dorée abrite des reliques de Bouddha. Les tous premiers rayons de l’aurore se réfléchissent sur les dorures qui lui confèrent un aspect encore plus majestueux. Je déambule dans l’enceinte avec les premiers fidèles venus prier, déposer des fleurs de lotus en offrande et allumer des bâtons d’encens. Bien qu’une partie des rites me soit inconnue, je peux ressentir leur caractère sacré et la spiritualité du moment.

Le soleil se lève sur la ville mais ne suffit pas à dévoiler la vue panoramique sur Chiang Mai, enveloppée dans une épaisse couche de brouillard et de pollution. Qu’à cela ne tienne, le retour en ville n’est pas encore au programme. Le mont Suthep renferme de belles forêts et cascades mais aussi la résidence d’hiver du roi, Bhubing Palace. Bâtie dans les années soixante, seuls ses jardins sont ouverts au public. Leur visite, dans la fraicheur du matin est une charmante découverte. Le parc, immense, à l’entretien irréprochable cache notamment une jolie et romantique roseraie.

Après quelques jours à Chiang Mai, je reprends la route vers le Sud pour un retour à Bangkok. En chemin, une escale à Sukhotai s’impose pour remonter le temps. Site historique majeur du pays, la vieille ville offre une multitude de temples à l’architecture splendide, vestiges de la prospérité de la civilisation de Sukhotai à la fin du XVIII<sup>ème</sup> siècle et au début du XVIV<sup>ème</sup> siècle. Après avoir franchi les remparts qui protégeaient jadis la cité, je repère Wat Mahathat, l’édifice le plus impressionnant, domaine de la famille royale. Le soleil du matin brille déjà sur les briques en latérite des temples relevant leur belle couleur brune. Enfourchant mon vélo, j’emprunte les différentes allées pour rejoindre les autres temples qui composent la cité : Wat Sri Sawai, Wat Trapang Ngoen ou encore Wat Sri Chum. Au fur et à mesure de la journée, la chaleur se fait torride et l’ombre des arbres se fait rare. La visite de l’enceinte pourrait se prolonger de longues heures durant à la recherche des très nombreux temples en ruines recouverts de terre et de végétation dans les rizières environnantes.

Il est temps cependant de revenir dans le présent, à la nouvelle ville de Sukhotai située à quelques kilomètres des vestiges historiques pour célébrer le dernier jour de Songkran. Loin des routes touristiques habituelles, c’est un Nouvel An traditionnel et authentique que je m’apprête à vivre. Toute la petite ville s’est réunie dans la place centrale décorée pour l’occasion. Depuis son estrade, le concert de musique bat son plein et les lances à eau des pompiers inondent littéralement la foule qui danse joyeusement. Trempée de la tête aux pieds, je me fonds dans la population, en communion avec la foule, qui sourit, chante et applique une poudre blanche sur mes joues pour me souhaiter une bonne année. Une magnifique soirée, un moment inoubliable hors des sentiers battus.

La dernière étape avant de rentrer à Bangkok répond au nom d’Ayutthaya. A une poignée de kilomètres au nord de la capitale, la fière cité offre une multitude de temples accessibles en vélo. Vestiges d’une époque révolue, ils témoignent de la beauté de son style architectural mêlant grâce et mystères.

De retour à Bangkok pour un dernier jour sur place, il me semble que le voyage pourrait encore se poursuivre, le long des routes escarpées du Nord, au travers des chemins de contrebande mythiques du Triangle d’Or, dans les plages secrètes, les pieds dans l’eau turquoise des plages de la côte sud-ouest du pays ou encore à l’est, vers le fleuve Mékong et le Cambodge voisin. Le tout en profitant encore et toujours des délicieuses recettes thaïes aux saveurs tropicales et épicées. Dans l’avion du retour, la tête plongée dans mes souvenirs, j’esquisse déjà les contours de mon prochain voyage dans l’ancien Royaume de Siam.

Bonjour

A part les sceaux d’eau, c’est écrit comme un livre :slight_smile:
Vraiment agréable à lire, et de jolies photos, sobres

Merci pour ce retour, il est rare que des voyageurs (re)viennent donner leurs impressions après leur voyage. En général, on vient poser des questions, on prend, on s’en va parfois sans dire merci et on n’entend plus parler de rien ni de personne
Donc merci encore

oui jolie description touristique
et maintenant retour a la realité de la thailande et prenons qqes cours d’histoire…
et c’est pas joli joli … cette democrature (voir ‘dessous des cartes’ sur Arte)
vraiment pas joli … donc bien faire la part des choses

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