Ayant vécu vingt cinq ans en Guyane et au Brésil, dans la région de Belém, voyageant dans toute l’Amazonie, je vous fais part de mon expérience. J’ai subi je ne sais combien de crises de palu, qui entraînaient une indisponibilité de trois à six jours. Une fois seulement, il y a eu des complications qui ont nécessité une hospitalisation.
En revanche après cette dernière crise, j’ai suivi un traitement préventif sur les conseils d’un médecin français qui l’avait programmé pour quelques mois afin que je me “refasse une santé” sans risque de repiquer trop vite au truc, qui ne se transmet que par les moustiques.
Cela a été une catastrophe: migraines, dépression avec idées suicidaires, foie en loque, problèmes de vision, j’en passe et des meilleures.
Aussi, j’ai cessé et je me suis adapté en faisant surtout très attention de ne pas me faire piquer le soir et la nuit, moment où les anophèles sévissent. Cela implique des répulsifs, une moustiquaire de lit (ou une chambre fermée donc climatisée), l’emploi d’insecticides, etc. La fréquence des crises a considérablement diminué avec ces précautions, et chacune était “gérable”… d’autant plus que si je supportais mal le traitement préventif, je réagissais bien au traitement curatif pris sur une durée courte.
LA DENGUE QUI EST TRANSMISE PAR D AUTRES MOUSTIQUES EST UNE SALOPERIE BIEN PIRE A MON AVIS.
Les médecins (ou même les infirmiers et agents sanitaires, dans les coins reculés), que ce soit au Brésil, en Guyane ou au Suriname connaissent très bien le palu, et de ce fait le soignent fort bien (et pour cette maladie qui est une “cause nationale”, on soigne gratuitement tout le monde, y compris les étrangers touristes, pour éviter la propagation: un malade dans une zone avec des moustiques, et un mois après il peut y en avoir des dizaines). Cela ne revêt pas du tout sur place le caractère angoissant que ça a en France, quand on revient avec un palu “importé”.
Cela dit, en cas de fièvre, de frissons, de nausées, etc. il faut consulter très vite, même dans un poste de santé isolé. Et même des années après, retourné en France, en cas de fièvre inexpliquée il faut signaler que vous avez été dans une zone impaludée: il y a de (très rares) cas d’incubation extrêmement longue.
Cela dit, c’est un conseil difficile à donner, que de ne pas prendre ce traitement. A vous de voir, surtout que votre état de santé est peut être particulier, que vous avez des points faibles connus de votre médecin qui imposent une protection maximale, parce que vous supporteriez très mal le traitement des crises, par exemple.
En revanche, vaccin contre la fièvre jaune impératif, d’autant plus que des cas récents ont été signalés, même dans le district fédéral de Brésilia.
Les indications données par le site diplomatie.gouv.fr peuvent vous donner une idée des précautions à prendre. Mais en vertu du principe de précaution, elles sont tellement restrictives qu’on se demande où on peut voyager^^ Même en Suisse, au Luxembourg, en Allemagne, il y a des restrictions.
A ne pas négliger donc, s’en inspirer mais sans se prendre la tête.