Les yeux encore dans le flou, le jour n’a pas pointé ses rayons, quand nous arrivons sur l’aéroport de Faaa, pour nous envoler vers l’archipel des Marquises.
Un vol de 3h30, attérissage sur l’île d’Hiva Oa, en fin de matinée.
L’avion longe la côte, une cascade se jette dans l’océan.
Nous sommes attendus par notre hôte.
Ce carnet nous emméne pour commencer sur les îles du sud de l’archipel des Marquises, il est le fruit de plusieurs séjours dans cet archipel.
Alors, veux tu que je te dise, gémir n’est pas de mise aux Marquises.
La route empruntée est bordée de pins et d’arbres tropicaux.
Quinze minutes environ nous séparent d’Atuona le village principal. Ce qui frappe, c’est l’effervescence qui règne au sein du village, énormément de monde aujourd’hui. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Première halte au musée Gauguin et espace Jacques Brel. Le musée regroupe des toiles du peintre réparties dans plusieurs salles ainsi que des objets ayant appartenus à l’artiste.
Un homme nous interpelle, avec comme objectif de nous apporter des explications sur le musée, il s’agit d’un guide bien connu ici, avec qui plusieurs excursions sont prévues.
Sachant que nous arrivions, il est venu à notre rencontre et a passé l’après-midi en notre compagnie, nous apportant tout un tas d’anecdotes sur Brel et sur les fouilles menées bien des années auparavant lorsqu’il était jeune, pour retrouver des objets de la période Gauguin.
Puis nous pénétrons dans la maison du Bonjouir qui était occupée par Gauguin pour y peindre ses toiles.
L’espace Brel situé à côté, est l’occasion de découvrir Jojo l’avion Beech Craft Twin Bonanza, sur le quel Brel volait. Cette espace retrace les différentes étapes de sauvetage et rénovation de l’avion, laissé en total abandon plusieurs années après le décès du chanteur.
Direction le cimetière, situé sur les hauteurs du village, ici repose les deux personnages précédemment cités.
La première tombe est celle de Brel, bien entretenue, en pénétrant dans le cimetière à quelques mètres, celle de Gauguin.
Du cimetière, l’on aperçoit sur les hauteurs une grande croix blanche d’antan éclairée et dominant tout le village, on y accède par la route longeant le cimetière, puis à gauche par une piste en terre.
Ici il y a un point de vue panoramique sur Atuona.
Nous prenons congés de Jean, la route nous méne vers le village de Ta’aoa, à 15/20 minutes d’Atuona.
Nous sommes logés dans un grand faré, la terrasse domine le petit village avec vue sur l’océan.
Ce soir est prévue une soirée sur le port d’Atuona, en l’honneur des voiliers arrivées sur l’île.
A 8 h 00 ,c’est à bord d’un pickup, dont la benne a été aménagée avec des banquettes et toitures, que nous partons pour le village de Puamau.
Nous passons par Atuona et aprés 10 minutes de route, nous nous rendons ensuite à pieds sur le site du Tiki souriant.
Ce site est facilement accessible, un portail ferme le chemin qui descend, sur sa partie droite, un passage permet de le contourner. Au bout de 5 minutes de marche, le chemin se sépare en deux, il faut le suivre sur la droite. Une vingtaine de pas, nous prenons à droite à travers la végétation, encore 5 minutes de marche pour apercevoir le tiki.
Nous continuerons notre route en direction du nord, puis bifurquerons à l’Est. Tout du long, notre guide nous fournira nombre d’explications sur la recherche des sites archéologiques de l’île, la création des axes routiers….
Après avoir laissé l’aéroport sur notre gauche, la route devient piste, bien qu’en court de travaux sur l’ensemble de l’île pour bitumer l’axe routier, certains tronçons sont encore en piste.
Nous arriverons sur Puamau là où la route s’arrête, vers 12 h 30. Déjeuner au snack restaurant chez Marie Antoinette, un menu unique est proposé tous les jours sur réservation.
Après déjeuner, nous passons quelques instants sur le site archéologique en face du restaurant.
Ce site n’est pas entretenu et se trouve envahi de végétation.
Nous reprenons la voiture pour le site Ipona. Sur ce lieu se trouve les plus grands tikis,3 mètres de hauteur.
Nous ferons ensuite un tour dans le village, en bord de plage, sur le quai.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêterons au village Mahoe, son église, on y trouve également d’anciennes habitations laissées à l’abandon. Cet endroit à une allure de village fantôme.
Cette matinée nous la passons avec un membre de la famille de nos hôtes. Venu nous chercher avec son fils en pick-up .
Nous nous rendons sur le site archéologique d’Upeke pour 2 h 00 h environ de visite, enfin c’est ce qui était prévu.
Ce site est à proximité du village, à peine 5 minutes de voiture – 1.8 kms.
Notre guide nous fournit une multitude d’explications sur le site, les plantes médicinales, les légendes, les anecdotes sur Brel …
La visite terminée, nous rentrons à pied au village, face au site, nous prenons le sentier sur la droite en légère pente, tout en discutant nous arrivons à un réservoir de retenue d’eau, à gauche le chemin s’enfonce dans la forêt.
Nous traversons la petite rivière et sans la perdre de vue, en remontant le flanc de la montagne, nous grimpons jusqu’à une cascade.
Nous avions rendez-vous avec Jean à 13 h00, il est 13 h 30. Ce dernier connaissant notre guide, le sachant un tant soit peu bavard - un concours serait à organiser pour déterminer un vainqueur entre les deux- vient nous chercher avec son pick-up.
Un déjeuner rapide sur le pouce et nous prenons la route pour le site des pétroglyphes Tehueto de la vallée Tahauku.
A la sortie d’Atuona, juste avant le port, on bifurque sur la gauche, on s’engage dans la vallée par une piste étroite et caillouteuse, un passage dans le lit de la rivière et plusieurs kilomètres plus loin, nous sommes stoppés par une clôture. Commence alors notre marche en longeant la clôture, puis à travers une végétation d’opui et autres plantes tropicales, qui peu à peu laisse place à la forêt.
Nous arrivons au pied d’un énorme rocher, ou l’on peut admirer des pétroglyphes.
En poursuivant notre marche nous retrouvons un chemin, que nous suivrons, mais bientôt stoppés par une nouvelle clôture mise en place par le propriétaire du terrain qui n’est autre que l’ex maire, sur lequel se trouve le site des pétroglyphes qui nous empêchera d’aller plus loin.
Nous ne pouvons que remercier cet ancien élu pour l’aide apporter au développement touristique de son île.
Nous ferons un arrêt chez Jean, pour découvrir qu’également à ces heures perdues, il s’adonne à la sculpture sur os.
Il nous offre deux beaux avocats qui ferons une entrée pour le diner du soir.
De retour sur Ta’aoa, après la douche nous décidons d’aller faire un tour à pied au village.
La maison étant sur les hauteurs nous dévalons la côte jusqu’à la route.
Dimanche est journée morte dans ce petit coin de l’île, la roulotte est fermée, nous visiterons l’église, une pause face à l’océan, puis nous longeons le rivage, la marée est haute, les vagues se fracassent sur la plage de galets.
Direction le port d’Atuona, Cap sur le motu Hanakee, à la sortie de la baie d’Atuona.
Les plongeurs bouteilles, se mettent à l’eau à la pointe sud du motu, le bateau ira ensuite au nord du motu pour ceux désirant faire du snorkeling, cette partie protégée des vagues est plus calme.
La visibilité est bonne, 3 raies seront observées en PMT, en plongée bouteille la visibilité est plus réduite, mais plusieurs belles raies sont observées.
Tout le monde remonté à bord, direction sud-ouest, plusieurs dauphins feront leur apparition le long de la côte, s’ensuit la traversée du canal du Bordelais plus mouvementée en direction de l’île de Tahuata.
En approchant de la côte de Tahuata, l’eau se fait transparente, la visibilité est excellente et les fonds sont visibles du bateau. Les plongeurs se préparent et c’est dans une mer calme, à l’allure d’un lagon bleu turquoise, qu’on se met à l’eau.
La plongée fut un régal des yeux, des raies manta gigantesques, poissons à foison, murène, les fonds sont bien différents de ceux des autres îles de Polynésie.
Le bateau longe la côte pour s’ancrer dans une petite anse, après s’être jeté à l’eau, nous gagnons à la nage une magnifique plage de sable blanc, ou nous passerons une petite heure à profiter de la plage, faire un peu de snorkeling.
La navigation reprend, après quelques minutes de mer, une nouvelle baie bordée d’une belle plage de sable blanc sur laquelle un bungalow bambou ouvert sur 3 faces faisant face à l’océan s’offre à nous.
Sur la plage 3 personnes nous font signes, le bateau se stabilise à quelques mètres du bord en évitant le ressac.
Les robinsons se mettent à l’eau et nage vers le bateau, il s’agit de personnes venues passer quelques jours loin du tumulte de Tahiti pour 2 d’entre eux, la troisième étant basée sur Nuku Hiva.
Nous quittons cette baie en direction du village de Hapatoni, en chemin nous apercevrons des dauphins batifolant à quelques encablures de la coque.
Sur le quai du village, les locaux s’activent à entasser les sacs de coprha, en prévision du passage du cargo le Taporo.
Une promenade au village, avec un arrêt au stand des artisans.
En reprenant le cours de la navigation, nous débarquons au village principal Vaitahu.
Peu d’animation mais croiserons quelques autochtones. Belle église.
Un personnage retiendra notre attention, un homme en compagnie de sa truie (décédée depuis), humour et rire assuré. Quelques légendes marquisiennes sont dispensées.
Vers 14 h nous reprenons place sur le bateau et nous retournons sur la plage des 3 robinsons appelée Hiva Hiva.
Un déjeuner pantagruélique nous attend, perroquet, poisson licorne, chèvre coco, poisson cru, riz, poe banane.
Une heure après, reprise de la navigation non sans avoir pris le bain obligatoire pour regagner le bateau, lentement longeant la côte, dauphins, mantas nous accompagnent.
Sur les flancs de montagne se succèdent chèvres, chevaux sauvages.
Cette nouvelle journée sera consacrée à la randonnée. On roule et s’enfonce dans la vallée jusqu’au village de Hanaiapa.
Ce village appelé aussi village fleuri, est splendide, tout du long des arbres fruitiers, des arbustes colorés, des fleurs, en parallèle de la route une petite rivière ou pousse le cresson, les maisons sont colorées et les jardins entretenus, un véritable havre de paix.
Nous débouchons sur la plage de galet et de sable noir, ou au milieu de la baie trône le rocher tête de négre.
Nous nous garons au bout de la baie face à l’océan. Une fois passé le pont en béton surplombant la rivière à environ 50 mètres un petit sentier remonte dans la forêt de Kokuu, cette forêt est exclusivement composée de ces arbres, dont les graines permettent de faire des colliers.
Le chemin pentu, de pierre et de terre battue est assez large, mais sans grande difficulté, rien à voir avec de l’ascension. Une première halte au bout de ce sentier, plateforme dégagée avec sur notre gauche la côte d’Hiva Oa, ou l’on peut observer la cascade se déverser dans l’océan.
Après nous être désaltéré, reprise de la marche, sous un soleil se faisant de plus en plus chaud, le sentier est en partie ombragée, ce faisant nous arrivons devant une clôture dressée par les propriétaires des terres que nous allons fouler dans la seconde partie de la marche.
Le paysage qui s’offre maintenant à nous, est des plus arides, rocher, terre de cendre,
quelques troupeaux de petits bovidés s’évadent à notre passage vers les flancs de la falaise.
La descente vers la baie sur un sentier de chèvres, parfois assez étroit et à flanc de montagne commence.
L’arrivée sur la baie se fait à l’ombre des cocotiers, la plage de sable blanc de Hanatekua, appelle au rafraichissement, malgré que les vagues s’y cassent avec force.
Sur la partie gauche un mur de roche naturelle laisse place à un petit bras d’eau calme.
Après plus de 3 heures de marche, nous nous posons face à cette baie sous un faré de bois et de bambou, pour le déjeuner. Après avoir ouvert plusieurs cocos bien désaltérantes, nous déjeunons les pieds dans l’eau assis sur un tronc ou à même le sable, à l’ombre des cocotiers et nous nous laissons emporter au gré des légendes et
chants entonnés par Brian et son ukulélé.
Nous devions au départ de Hanatekua, faire un retour par mer, mais les conditions météorologiques semblaient être défavorables pour le pilote de la pirogue.
C’est donc à pied en empruntant le même chemin que nous regagnions la vallée Hanaiapa, en 2 heures.
De retour à la maison, une bonne douche est bien appréciée avant de passer à l’apéro et de descendre pour 19 heures au village à la mission protestante, ou nous sommes attendus pour le diner.
Munis de nos lampes frontales nous descendons dans le noir jusqu’à la petite église du village.
En se rapprochant, des chants et des tambours se font entendre, au son de Mai Mai, Mave Mai, Mai Mai Mave Mai, nous nous dirigeons vers la maison ou les chants accompagnés de gestes de bienvenus nous invitent à nous rapprocher.
Après les présentations, nous aurons le droit à une initiation de chant du cochon, orchestré par les hommes Marquisiens.
Le diner se passera dans la bonne humeur, rejoint plus tard par d’autres membres de la famille.
Changement d’hébergement, nous prenons possession d’une chambre sur les hauteurs d’Atuona.
Le vent souffle fort, de gros nuages sont en formation.
Mais de belles éclairdies arrivent à percer. L’air ambiant est lourd et l’on sent que la pluie ne tardera pas à tomber.
Nous parcourons à pieds une partie du village d’Atuona, déjeuner au seul snack, situé en bord de mer.
Après quelques courses, sous un soleil de plomb , nous regagnons à pieds notre hébergement.
Pressés d’arriver, nous prenons la premiére route qui serpente vers la montagne. Comme nous ne sommes pas sur à 100% de l’itinéraire, nous hélons une voiture qui descend. Confirmation est donnée, ce n’est pas le bon chemin.
Allez courage nous redescendons et reprenons la route qui longe le littoral. A la suivante sur notre gauche, on grimpe, grimpe, chaud, chaud est l’air, deux pauses plus tard, la maison nous ouvre ses bras.
Vite à la douche.
La pluie et les rafales de vent, finissent par tomber durant la nuit.
Au petit matin nous partons pour une randonnée équestre.
Le ranch est situé sur les hauteurs d’Atuona, avec une vue dégagée sur la baie .
Les chevaux scellés, en compagnie des chiennes et de leurs jeunes chiots, nous prenons la route des montagnes, à travers les forêts, plateaux ou du haut des sommets nous pourrons admirer les vallées et montagnes nous entourant.
Les chevaux sont comparables à des horloges, galops, trots, ou au pas, tout a été possible.
De retour au ranch, on desselle les chevaux et après le brossage des bêtes,
nous nous dirigeons vers le petit atelier, ou une citronnade fraiche nous attend.
Extraordinaire sortie en compagnie d’un personnage exceptionnel.
Six heures du matin, le taxi devant nous déposer au port doit arriver.
Six heures cinq, personne. Pas mort d’homme.
Mais quand même, si à dix, il n’est pas là, je téléphone.
Et bien à dix- Allo, Kaoha Nui ( bonjour en Marquisien), on t’attend.
Ah tu es prêt?
Oui.
D’accord j’arrive.
Dix minutes d’attente et elle arrive, cheveux ébouriffés, limite en petite culotte.
Je me suis endormie, heureusement que tu as appelé.
Entiérement d’accord et heureusement que j’avais eu la présence d’esprit de lui demander ses coordonnées téléphoniques, lors de notre rencontre dans le village, la veille.
La pluie s’invite ce matin, le ciel est bas. Sur le quai la navette maritime attend les clients du jour.
Nous serons 15 à prendre place pour cette traversée, vers l’île de Tahuata, puis Fatu Hiva ou nous nous rendons.
La traversée se déroule au mieux, malgré la pluie, qui aurait pu laisser penser que les conditions de mer seraient houleuses.
Aprés 50 minutes on touche Tahuata, descente express d’un passager et le bateau reprend le large.
Des dauphins viendront de temps en temps ammener un peu d’animation.
La somnolence se fait sentir, sur les siéges plastique on se cale comme on peu.
Parmi les passagers un bébé de moins d’une semaine, le papi et la maman rencontrés sur Tahiti à l’aéroport, regagnent Fatu Hiva.
Tous les accouchements se font sur Tahiti, pour palier aux éventuelles difficultés.
A peine au monde ce petit bout, vient de voyager en avion et prendre pour la premiére fois le bateau durant plusieurs heures, sans broncher.
Sa vie sera dictéé par ces modes de transports, il en a déjà fait sien.
On débarque sous la pluie aprés 04 h 30 de navigation, Edna est là pour nous accueillir comme il se doit. Très communicative, souriante.
Moins de cinq minutes pour arriver chez elle et sa maman Norma, un personnage, elle met tout le monde à l’aise,nous présente sa maison, faite comme chez vous, là le frigo, la cuisine.
Elles ont ouvert en décembre dernier un restaurant ou quelques jours par semaine,
elles servent des plats locaux. En parrallée une pension de famille décorée avec soins par Norma.
Délicate attention, des fruits, pamplemousse, mangue, jus de fruits, café nous sont offerts en bienvenue.
Après notre installation, quelques enjambées dans le village encaissé dans la vallée d’Omoa. Un tour sur la rive ou les vagues noires, chargées de sable, viennent s’échouer avec fracas sur les rochers.
Une petite riviére s’écoule vers la mer.
Beaucoup de scultures sont disposées tout autour de l’esplanade des festivités.
On remonte la rue principale, bordée de farés de part et d’autre, la poste, la mairie, un ensemble d’infrastructures pour la jeunesse.
Il fait lourd, quelques gouttes de pluie continuent de mouiller l’asphalte, la chaleur remonte, pesante.
Fin d’aprés midi le soleil reprend des forces et vient illuminer la vallée, demain sera peut être ensoleillée,
il est temps d’envisager le programme.
En attendant la nuit réparatrice, l’heure de l’apéro sonne la récréation.
Organisé durant le dîner, nous partons ce matin, pour arpenter la piste entre Omoa et Hanavave en 4*4.
Quelques éclaircies sont présentes ce matin.
La route bithunée finie par laisser place à une piste de terre, quand la pluie commence à se déverser sur notre chemin.
La terre ocre rend le parcours cahoteux et très glissant, avec méthode et professionalisme Teina guide son bolide qui glisse sur la boue.
Nous ferons plusieurs haltes pour admirer tant bien que mal les montagnes enrubanées de nuages.
Les cimes sont cachées, mais la beauté des lieux un peu impactée par ce temps, nous projette de beaux panoramas.
Nous avons gravi la montagne et la descente toute en boue , finie par s’ouvrir sur l’horizon et le village d’Hanavave.
Nous bifurquons sur la droite pour entrer dans la forêt et commencer notre marche vers la cascade de Vaieenui.
Le sentier est bordé de fleurs d’hibiscus, traversée de la riviére à gué.
Puis nous nous enfonçons dans les profondeurs de la végétation.
La pluie redouble d’intensité, quand soudain le grondement de la cascade arrive à nos oreilles.
Gigantesque, elle projette du haut de la montagne des tonnes d’eau qui s’écrasent dans la vasque.
Un souffle puissant écume le lieu, des rafales de vent font voler toute cette eau jusqu’à nous.
La riviére s’est gonfflée, entre notre passage de l’aller ou l’eau nous arrivait au dessus des mollets, la traversée retour, atteind le haut des cuisses.
Qu’importe nous sommes déjà trempés comme des soupes, il nous faut regagner l’autre rive.
Au village d’Hanavave, nous sommes attendus par une famille d’artisan, pour déjeuner.
Gentil accueil ici aussi. Le menu concocté est à base de poisson cru, chou lait coco épais, fai, viande de boeuf, riz, poe banane et fruits.
La pluie joue avec nous, elle cesse, on en profite pour une escapade sur le quai, mais elle refait jaillir ses larmes.
On se remet à couvert.
Elle finie par se calmer et c’est par la mer, à bord d’une petite coque alu, que nous allons être maintenant livrés aux vagues de l’océan. Avant de quitter la rade, une priére est dispensée, ce qui nous laisse perplexe.
Vingt minutes plus tard , nous débarquons sur Omoa, soulagés.
On peine a décoller ce matin, la musique et les chants de l’église, se propagent dans la ruelle, entrainant, comme sortis d’un transistore. On écoute assis à l’ombre sans penser à autre chose. Lorsque la cloche sonne la fin de la messe, nous reprenons nos esprits et partons vers le fond de la vallée pour une randonnée de plus de 10 kms.
Le soleil est au rendez vous, la progression est lente, on profite des paysages. Faire son marché est chose aisée, pamplemousses, bananes, citrons, bordent le chemin.
La petite route, laisse place à un sentier de terre qui s’enfonce en serpentant, tout en prenant un peu d’altitude.
Malgré la moiteur, la végétation procure par moment un peu de fraicheur.
C’est dégoulinant que nous retournons au village, pour prendre un sentier qui nous ménera au site des pétroglyphes.
Deux grosses roches ornées de dessins scultés représentant, poissons, hommes,singes.
L’activité de cette aprés midi, est l’arrivée de la goelette Le Taporo, venue de Tahiti pour livrer les îles Marquisiennes.
Ancrée en dehors de l’anse, la barge mise à l’eau transporte jusqu’au quai les fûts de carburants, les bonbommes de gaz et diverses marchandises.
Une grande partie de la population s’est massée ici, en attendant que leur commande soit déposée à terre, ou bien pour déposer des marchandises devant être acheminées vers les îles Marquisiennes ou vers Tahiti.
A l’ombre des amandiers, le responsable du fret du cargo, enregistre les dépots.
C’est une effervescence incessante qui se déroule sous nos yeux, le tractopelle muni de chaines aux extrémités crochues souléve les filets de fûts, de la barge au quai.
Ce qui nous parrait simple comme faire un plein, se révéle ici bien compliqué. Pas de station, chacun commande son carburant.
Une fois débarqués, les fûts sont chargés sur les pick up, ou bien sur les petites coques alu, qui rejoindront l’autre baie de Fatu Hiva.
Deux heures plus tard, le quai retrouve sa tranquilité que seules les vagues viennent troubler.
Nous partons tôt ce matin, avec les membres de l’association Manu, luttant pour la préservation des oiseaux et particuliérement le monarque endémique de Fatu Hiva. Il restait 19 spécimens recensés sur l’île en 2023.
Trois expats et quelques hommes de Fatu Hiva, soit environ une douzaine de personnes est impliquée sur le terrain, dans ce difficile labeur, poses de piéges à rats noirs, chats sauvages, mais également piéges pour les moustiques, car ils se sont aperçus que les juvéniles piqués par les insectes mourraient de la malaria.
Dur labeur, qui parrait vain devant l’étendue du territoire à couvrir. Ils travaillent sans relache, avec une conviction hors norme.
Nous entrons sous cette couverture végétale en traversant les gués de riviéres, nous gravisons les sentiers de pierres et de terre glissante.
Un sifflement, jumelles collées aux yeux, un jeune mâle se pose prés d’un nid.
L’observation est de courte durée, nous continuons la marche, les scientifiques vérifient les piéges, caméras.
L’une d’elle restée avec nous grimpe aux branches, pour déposer dans une petite mangeoire, quelques vers.
La pluie commence à tomber, lorsque nous regagnons la route menant au village. Un torrent s’abat sur nous, la route commence à ressembler à un petit ru. Les boues chariées de la montagne recouvrent le bitune.
Un abri de fortune sur le bas côté, quatre poteaux, deux toles en guise de toit. Cela fera l’affaire.
Trempés jusqu’au os, malgré nos imperméables, nous patienterons durant 45 minutes dans l’attente qu’une acalmie revienne. Le soleil timide pointe, on commence à réentendre les oiseaux.
Mais un fracas prend le relais, comme une tempéte. En contre bas la riviére, si paisible s’est transformée en un véritable torrent, chariant tout sur son passage.
Plus bas, en cheminant, alors que le soleil refait sa totale apparition, sur le petit pont que l’eau boueuse frole, deux hommes, crochétent les cocos charriés par le courant et destinés à nourrir leurs cochons.
Un troisiéme que nous n’avions pas aperçu tout de suite, se trouve en amont de la riviére, dans les vagues et le courant, attrapant lorsqu’il le peut à main nue des cocos et les jetant avec force sur la rive.
Nous les laissons poursuivre leur ramassage et gagnons tranquillement notre hébergement sous un soleil de plomb.
Ce matin, le soleil se décroche de la montagne, les rayons réchauffent rapidement l’air,l’océan scintille.
Sur la place des festivités bordant la baie d’Omoa, les artisans préparent leur table et sortent leurs créations.
Un paquepot est attendu.
Avant la cohue, nous flanons pour admirer les objets et discuter avec ces habitants, qui d’arrache pied travaillent le bois, la pierre, l’os et le tapa (écorce d’arbre réduite en feuille pour ensuite être peinte).
Marie, que nous avons déjà croisée à plusieurs reprises lors de nos balades, fait partie des artisans exposant leurs productions.
Sur place elle nous montre sa façon de peindre cette écorce, à partir de pinceau de fabrication maison.
Une tige de branchage sur laquelle des cheveux sont tissés.
La navette du paquebot commence ses accostages, des dizaines de touristes s’engouffrent dans des pick up.
Une colonne de véhicule prend lentement la route qui serpente vers les hauteurs en direction de la baie d’Anavave.
Toute la matinée une déambulation et animation se créent dans le village.
Le petit musée regorgeant d’objets artisanaux anciens est ouvert pour l’occasion.
Situé dans une vielle maison coloniale, on peut y observer bon nombre de plats, penu (pilon), casse tête, lances…
Pour l’occasion, des mets locaux ont été mijotés par la population, pour qu’un grand nombre de visiteurs puissent également découvrir l’un des plats traditionnel, la chévre au lait de coco.
Les deux snacks sont également ouverts, ce midi nous nous posons à table, alors que la pluie fait une bréve entrée, mais suffisament abondantes pour rincer tous contrevenants, n’ayant pas d’abri à proximité, une aubaine pour nous.
Un aprés midi, ponctué par les jeux des enfants, qui en ce mercredi aprés midi, n’ont pas cours.
Alors que les croisiéristes regagnent peu à peu le quai, quelques surfeurs s’emploient à quelques exibitions sur les vagues sombres .
L’océan est serein ce matin, on tente à bord d’une embarcation de pécheur, une sortie vers les grottes Hanakau et Vaipo.
La côte déchiquetée, laminée par l’érosion, se découpe en strasses horizontales. La végétation est quasi inexistante.
Un instant nos yeux quittent le bleu de la mer, pour le bleu du ciel ou beaucoup d’oiseaux marins tournoient au dessus de nous, entre les fous à pattes rouges et les majestueuses frégates .
Aprés une demie heure de navigation, nous sommes plus exposés au vent et une petite houle s’est formée.
Nous nous rapprochons de la côte, en vue la grotte d’Hanakau, grande arche ou le bleu turquoise s’expose au rayon du soleil.
Il s’agit en faite d’une arche, ouverte de part en part.
La navigation retour, est d’un tout autre accabit, la mer s’est formée, des creux plus imposants font ballotter la coquille d’alu, le village d’Omoa refait son apparition. L’océan se renforce avec des creux plus importants.
La décision est prise de regagner le quai d’omoa et d’annuler la visite de la grotte de Vaipo sur Hanavave.
Pour notre dernier soir, nos hotes ont prévus un diner sur la plage ou plutôt sur la route bordant la baie d’Omoa.
Tout est chargé à l’arriére du pick up, tables chaises et nourritures.
Plusieurs membres de la famille se joignent à nous, frére, belle soeur et enfants.
Eclairés par le lampadaire solaire, nous passerons encore une excellente soirée, en leur compagnie.
Effervescence encore ce matin, un nouveau paquebot, s’ancre face à la baie.
Tous les artisans s’activent à installer leurs stands.
Mais les autorités du navire jugeant le débarquement trop périlleux pour leurs croisiéristes, larguent les amares.
Avec philosophie chacun range et repart vaquer à ses occupations.
Il est aussi temps pour nous, de plier bagages. La navette maritime arrivera avec 20 minutes de retard. La mer est démontée.
Passage par la baie d’Anavave, une occasion de voir la baie des verges et ses aiguilles de la mer.
Le bateau reste au large, l’annexe est mise à l’eau.
Les membres d’équipage, véritables professionnels, jouent avec la houle, pour débarquer par groupe de deux, les passagers. D’autres embarqueront en se cramponnant, valsant aux rithmes des vagues.
Le trajet vers Tahuata va durer quatre heures. Les corps sont balancés de droite à gauche, d’avant en arriére.
Certains trouveront plus reposant de s’allonger à même le sol.
Les vagues cognent la coque avec force.
A suivre, séjour sur l’île de Tahuata, avant de gagner le nord de l’archipel Marquisien.
christian