Carnet de voyage petit écrin des Australes Rimatara

Forum Polynésie française

Levé tôt, sacs sur le dos direction la station de taxi Vaima. La ville de PPT est déjà en effervescence.
Les bus déversent leurs flots d’habitants venus des districts de Tahiti pour y travailler.
Quelques minutes d’attente et le taxi nous conduit en 10 minutes sur l’aéroport de Faaa.
Les formalités d’enregistrement effectuées nous pouvons maintenant attendre le décollage en prenant notre petit déjeuner.
06h 45 l’avion prend de la vitesse et s’élance vers le ciel azur.

Une heure 45 plus tard la voix de l’hotesse nous informe que la descente vers Rimatara est en cours, regagnez vos siéges et attachez vos ceintures en vue de notre atterissage iminant.

Les Australes Ile de Rimatara.

Avant d’entrer dans la salle des arrivées et départs, les branchages de rara sont en chauffe et dégagent la fumée pour la purification des âmes.

Les retrouvailles avec notre hôte, sont emplies d’accolades, parés de colliers de tiare, tout en odeur des îles, nous montons en voiture, il fait beau et chaud en cette mi janvier.
Installés à table, autour d’un gargantuesque petit déjeuner, pain, beurre, confiture, fruits papaye, pamplemoussses, mangues, poisson cru, riz, tarot.

Ainsi vitaminés, c’est parti pour une premiére escapade, histoire de reprendre un peu nos marques.

Direction le village d’Amaru à pieds, par la route de ceinture. En cours de marche, une pause à l’épicerie située à l’entrée du village.
On flane dans les rues, le temple, la mairie, le centre artisanal vide de ses artistes aujourd’hui.

La plage, les vagues viennent se fracasser contre la barriére de corail, les embruns rafraichissent l’air.

Un petit snack, propose quelques paninis, hamburgers.
La premiére rencontre avec un touriste résident de Tahiti, arrivé par le même vol que nous et l’occasion de discuster avec lui et la patronne du snack.
Les vies des uns et des autres sont étalées. Pas toujours facile lorsque l’on désire s’installer sur une petite île, même lorsque l’un des deux est polynesien. Aprés les déboirs rencontrés il y a 13 ans et les galéres durant les six premiers mois, le couple à pris ses marques et vit en harmonie ici avec la nature.

On s’en retourne vers le village d’Anapoto, à travers la végétation gagnons l’une des deux anses, pour nous poser sur le sable.

Le levé à 04h00, les 7 kilométres de marche commencent à avoir raison de nous.
Pas de vieux os ce soir, aprés le diner, morphée nous enveloppe et rien ni personne ne pertubera notre nuit.

Levés, parés pour cette nouvelle journée, sous un soleil éclatant, nous partons à pied à l’opposé de la veille vers le village de Motuaura.
A peine quelques centaines de métres parcourus, les premiers cris des ura,
splendides perruches colorées arrivent à nos oreilles.
Elles se délectent dans un noni fleuri en bord de route, pour notre plus grand bonheur.

Les kilométres s’enchainent sous la végétation, beaucoup de pauses pour admirer les abords, les fleurs, les champs de culture…

Nous entrons dans le village par la route intérieur, des splendides flamboyants, illuminent le site.

La plage de Motuauira en forme de demi cercle, quelques familles profitent des rayons du soleil, nous les imitons en posant nos paréos sur le sable.

Dans ce petit lagon, il y a aussi des personnes dans l’eau avec masques et tubas, trainant une caisse en flotaison.

Nous sommes interpellés:
-Ia Orana, vous vouliez manger au snack ce midi. Nous demande un couple qui se dirige vers le lagon.
-Oui biensur
-Je suis fermé aujourd’hui. on va chercher des algues et oursins. Si tu veux mercredi je vous en ferais gouter.
-Avec plaisir.

Au village de Mutuauira on peut se poser à table pour le déjeuner, ce snack propose des plats à base de poissons, viandes et d’excellentes tartes à la papaye meringuées en dessert.

Nous resterons encore un peu pour observer tous ces plongeurs remontant les herbes marines dans leurs paniéres flottantes, avant de prendre la route coralienne intérieure et gagner le snack d’Amaru, ou il est possible d’acheter et emporter quelques sandwich, paninis, pizza.

Retour par la route cotiére, six kilométres d’alternance de plages aussi diverses que variées, petites criques aux formations rocheuses,vastes langues de sable.
Côté montagne, histoire de dire, car ici le point le plus haut est à 82 métres, cocoteraies en grande majorité.

En chemin des vini capucins joueront à virevolter sur notre passage dans les herbes hautes.
Les cochons sauvages nous scrutent avec méfiance avant de prendre leurs pattes à leur cou et s’enfoncer dans la végétation protectrice.

Dimanche, le petit déjeuner est servi un peu plus tard.
La table est ornée d’une grande feuille de bananier, ou s’étalent les victuailles, mérou, thon, ana,poisson cru, gateau de tarot, pain coco, fri fri, fruits pamplemousse, papaye.
Un petit déjeuner tahitien . Prés pour affronter la journée.

Parés de leurs plus beaux habits la population du village se dirige vers le temple.
A notre arrivée des dizaines de personnes attendent l’heure de l’office, nous saluons une à une les femmes assises sur les bancs prés de la salle.

Une grande partie des hommes est installée au centre de la place, à l’ombre du grand arbre centenaire.
Le grand tambourin en guise de cloche fracasse l’atmosphère, dix heures sonnante, toute l’assemblée se léve et entre pour prendre possession du temple.

Les chants mélodieux aux rithmes des yukuléle, guitares s’élevent dans la salle,
suivis d’un préche en Polynésien et reprise des chants entrainants.
Une deuxiéme partie de préches, puis des chants stridents à capela.
La cérémonie s’achévera au bout d’une heure par des chants accompagnés des instruments musicaux et des balancements des corps regagnants la sortie.

Nous partons pour déjeuner par une piste intérieure de l’île et passer le reste de la journée sur la plage de Mutuauira.

Cette nouvelle journée, c’est à vélo que nous sillonerons l’île, occasion de faire la connaissance des forces de l’ordre, la gendarmerie.

Longue discussion en leur compagnie, puis direction le quai ou quelques pècheurs attendent le moment opportun pour la mise à l’eau de leur embarcation.

Malgré les brises lames, la houle qui s’engouffre est assez forte.
Après plus d’une demi heure d’attente à scruter la mer, le petit bateau flotte dans la rade.
Il faut encore un peu de patience pour sortir de cette protection et gagner l’océan.
Attendre que la série de vagues se calme, et pousser le moteur à son maximum.

Notre tour de l’île continue ainsi le restant de la journée.

Ce matin nous nous rendons sur l’aéroport, non pas pour prendre un vol, mais rencontrer l’homme providentiel.

-Ia Orana, nous cherchons Y.
-C’est moi

Lui exposons la raison de notre venue.Se rendre aux grottes.
Longue réflexion de sa part.

-Oui, alors quand?
-Mais quand tu peux, nous sommes disponibles, n’importe quel jour.
-Ah! bon, alors mardi, jeudi.
-Ca tombre bien on est mardi.
Long silence, s’en suit.
-C’est bon.
-Oui! super, mais quand?
-Maintenant.
-Parfait alors.

Il nous fait entrer sur la piste, en attendant qu’il se change, deux chaises sont sorties et mises à l’ombre pour patienter.

Sous un soleil de plomb, nous arpentons la piste, avant de la traverser et de s’arrêter devant le mur végétal qui longe les 1700 métres de piste.

Un trou à peine visible s’en dégage, l’entrée de la grotte s’ouvre à nous.
Il faut descendre,vers les entrailles de la terre, dit comme cela ça peut parraitre exagéré, c’est le cas, environ deux à trois métres.
La cavité ressemble a une mini grotte que l’on peut observer sur Rurutu.
La visite se poursuit dans une salle que l’on atteint en rampant, par un goulo d’un métre cinquante de longueur.
La légende du géant réfugié dans la grotte, nous est comptée.

Taanini, Teao Maroro - Rimatara - Tahiti Heritage

Aprés une heure trente en compagnie de notre guide et avant de prendre congé de lui, il nous propose de se rendre sur la stéle érigée en hommage aux sept marins disparus et décédes, lors du nauvrage du bateau, se rendant sur Rimatara pour la construction de la piste de l’aéroport.

Longue balade par les collines, sur les pistes ocres intérieures, les Ura n’auront de cesse, de pousser leurs cris, nous en verrons en nombre, souvent en couple.
Le pito atteint, nous sommes au centre de l’île, ici beaucoup d’arbres de nidification pour les petites perruches, la végétation est dense, mélange de bambous, cocotiers, pins, arbres fruitiers…

Aujoud’hui un avion va se poser sur Rimatara, deux délégations à bord, l’une, des officiels du gouvernement et maires des Australes, acteurs syndicaux et environnement, en vue de l’élaboration d’un projet d’intercommunalité des îles Australes.
L’autre pour la rèunion de la communauté protestante qui se tiendra la semaine prochaine.
Les membres de toutes les Australes commencent à arriver aujourd’hui et vendredi jour de l’autre vol de la semaine, les délégations notamment celle de Rapa
arriveront par le bateau de lundi.

Effervescence sur le petit aéroport, nous avons pris les vélos pour suivre les cérémonies qui se déroulerons au village d’Amaru.

Les musiciens, toéré, tambourins, pu (coquillage) sorte de corne de brume, s’exècutent à l’arrivée des passagers, qui seront véhiculés à bord de plusieurs voitures vers la plage d’Amaru.

Nous prenons de l’avance à bord de nos vélos et arrivons au village alors que le cortége à son tour arrive sur la plage.
Les invités se rendent au bord de l’eau face à la passe ou les premiers missionnaires posérent pieds à terre sur Rimatra.

Le rara est allumé et la fumée de purification se dégage sur toute la plage.
Le pasteur de Rimatara ouvre son discours de bienvenue, les musiciens frappent sur les instruments.
Les arrivants sont couronnées comme il se doit.

Plus loin les officiels gouvernementaux se font attendre.
La délégation arrive enfin, s’installe.
Levée des trois drapeux, Rimatara, Polynésie et France.

L’ensemble des enfants de l’école, toutes classes confondues du primaire à la sixiéme, entonne l’hymne Polynésien, suivi de celui de la France.
Puis les blablas, remerciements du maire, vice présidente de Polynésie, et un haut gradé des forces de la marine.

La photo de groupe et pour cloturer, un buffet offert à tous, y compris aux enfants dans la cour de l’école située en face de la mairie.
Fait marquant, à signaler les enfants dans un calme incroyable en rang par deux quittent la place de la mairie,sans bruit pour gagner la cour de l’école.

Durant tous ces jours passés ici, nous irons de découvertes culinaires en découvertes gustatives.
Algues marine, rori (comcombre de mer), oursin crayon, chips de Tarua (tubercule) , chips de manioc…

Cette journée, sera tranquille 7kms de marche aller retour pour se rendre sur la plage.
Obervation des noddis attelés à piquer sur le sable les brindilles d’aito, pour y confectionner leur nid.
Dans le ciel azuré ponctué de voile blanc, les pitetae (sternes) tels des cerfs volant se laissent porter par les alisés d’altitude.

Allongés sur la plage de la baie des vierges Réré toa. On se remémore la légende qui entoure ce lieu :

Déclarer sa flamme à la promise, il faut faire preuve de dextérité.
La vahiné sur son rocher, devait sauter dans le tourbillon formé par l’eau, sans se mouiller les cheveux.
Le valeureux soupirant dans l’eau, avait pour mission de la rattraper avant qu’elle ne soit entrainer dans la profondeur du lagon.
Ainsi le mariage pouvait être consommé.
Si par mégarde la tentative se trouvait veine, le débouté devait céder sa place à un autre homme, au grand désespoir de sa bien aimée.

Mais cette légende qui nous fût contée est bien différente de celle officielle:

Tamarii a Tara, Bain des vierges à Rimatara - Tahiti Heritage

Samedi matin, au levé direction la paroisse pour le petit déjeuner, ou nous sommes conviés. L’ensemble de la population protestante de Rimatra et des autres îles Australes,est déjà en place.

Toujours aussi gargantuesque, ça commence toujours en musique et par des chants, ponctué par un discours des diacres de Rimatara, remerciant les invités, donnant le programme à venir. La musique reprend.
Les invités des îles à leur tour, remercient l’accueil et le repas par la voix de leur pasteur.
Une fois le petit déjeuner terminé, l’orchestre cessera et à son tour passera au buffet.

Marche,pour le restant de la journée.
A peine les premiers cent mètres sur la route de ceinture, un panneau signale une succession de virages, qui nous fait sourire, le bas côté arbore plusieurs hibiscus, c’est là que la pause s’impose, un Ura se délecte en sautillant de branche en branche.
Une nouvelle occasion de dégainer les appareils.

Il est tout de même joueur, il le sait, ses couleurs lui permettent une totale dissimulation, il faut le suivre avec attention, pour ne pas le perdre dans cet enchevétrement de vert et de rouge.

On poursuit notre route en long et en large.

Nous croiserons sur notre route des chévres, non pas celles de monsieur Séguin.
Elles sont atypiques, à l’image de ces boucs, souriants du village d’Amaru. Rasé de prés, et barbichétte taillée au cordeau.

Et celles ci, bavardes, poussant des mé, mé, à n’en plus finir. Elles se prélassent dans l’herbe sous les cocotiers, profitant d’un ombrage bénéfique.
Des cheveulures au vent, coupes années 60, tombant sur les yeux.

Une nouvelle soirée se prépare au village d’Anapoto, autour des arbres centenaires les hommes discutent.
Les femmes sont elles en compagnie des nombreux enfants ou à finir de préparer le diner pour toute la communauté.
Six heures, les musiciens en place, le pu (pou) souffle l’ouverture du diner.

En trois quart d’heure le repas est plié, nous restons en compagnie de nos hôtes et quelques autres personnes à discuter, avant que le soleil ne disparaisse à l’horizon,la nuit enlace le village. Nous regagnons seul notre hébergement, laissant les
mamas finir de ranger et préparer les festivités du jour à venir.

Dimanche matin, deux offices auront lieu, le premier à 06h00, trop tôt pour y assister, le second comme tous les autres dimanches à 10 h00.
Levés et petit déjeuner pris, nous n’avons pas été à la paroisse le prendre car l’heure annoncé de 4h00, faisait bien tôt pour nos yeux. Rigueur ne nous en est pas tenu. Nous passons les voir vers 08h30, pour prendre des nouvelles, voir ou en est le four tahitien, mis en chauffe la veille pour le déjeuner de ce midi.

Il mijote toujours dans son trou, les marmites en fonte emplie de victuailles. On nous en énumére quelques unes, poissons coffre,
pieuvres, tarot…

Les hommes préparent le poe banane, en étalant la pate sur des feuilles de bananiers, avant de replier le tout en formant de grosses papillottes.
Vient le tour du plongeon dans les grandes bassines bouillantes chauffant sur le feu de bois.

Ouverture du four programmée pour 11h30, qu’à cela ne tienne, nous planifions cela est faisons un tour sur l’île.
A notre retour, le four a déjà été ouvert plus tôt que prévu, dommage.

L’office se termine, les paroissiens ainsi que leurs hôtes des îles voisines, sortent solennellement de la salle de culte, colorent la place de leurs habits et se positionnent en ligne, formant une longue file ou chacun salue ceux sortis avant eux, pour prendre place à leur tour dans ce cordon humain.
Tous les enfants ont revétus l’uniforme du CJA, centre des jeunes artisans de Rimatara.

Que faire un dimanche, lorsque le soleil chauffe la terre, alors que beaucoup préfére la sieste réparatrice, nous optons pour la plage.

La journée se terminera par un diner…léger!. En polynésie ça doit bien exister, oui biensur.
Un plat unique et des bananes en dessert au cas ou.
Des dixaines de bacs métalliques, contenant du chao men (pâtes chinoises,légumes et poulet), pouvant nourrir à ne pas mentir des centaines de personnes, sont posés sur le buffet.

Aujourd’hui effervescence sur le port, la goelette partie de Tahiti 15 jours plus tôt, aprés avoir fait escale sur les autres îles Australes, largue ses amares au large de Rimatara.

Depuis 05h30, les premiers passagers en majorité membres de la communauté protestante de Rapa ont débarqués et ont été pris en charge.
Les conteneurs sont débarqués par barge sur le quai.
Nous arrivons aux alentours de 09h00, un ballet incessant de voitures, pick up, camionettes, déposent de tout et refont le plein de matériaux, denrées…

C’est aussi pour nous le moment de se préparer à quitter Rimatara. Nous regagnons tranquillement notre hébergement.
Une halte au snack pour se substenter.

Comme un au revoir, les ura, se sont donnés le mot, en chemin je les entends pousser leurs petits jacassements.
On délaisse les vélos sur le bord de route pour foulée la cocoteraie. Elles sont là, pas moins de quatre couples perchés sous la cime des cocotiers.
Elles ne sont pas très haut et cela permet de les observer au mieux. Deux nous surprennent en s’envolant à deux métres au dessus de nos têtes. Joueuses jusqu’au bout.
On ne peut pas rester indéfiniment ici. En scelle sous le cagnard, reste que quelques centaines de métres à rouler, pour rejoindre le faré de nore famille d’accueil.

Notre hôte vient nous chercher.
Ce matin elle a récupéré les deux seuls touristes présents sur le bâteau et descendus à terre à 07h00.
Ils devaient se trouver avec elle pour des activités, mais leur préférence après le déjeuner, s’est portée pour la plage et la baignade.

Nous allons également embarquer sur la Goelette pour rejoindre Tahiti en un jour et demi et deux nuits à bord.

Ils ne répondent pas au klaxon du véhicule. On part à leur recherche.
Lovés sur la petite plage secréte. On les héle pour leur signifier notre présence.

Le dernier conteneur a pris place sur la barge qui se dirige vers l’embarquation pour être hissé à bord.
Après les au revoir, à notre tour de prendre place sur la structure métallique recouverte de bois.
La mer est calme, c’est sans chahutement que nous passons de quai à océan, vers le large.

La passerelle du bâteau est descendue, avec prudence, nous montons les marches vers le pont. Les deux barges sont hissées à leur tour. Une demi heure plus tard, les amarres sont levées et le bateau prend la mer.

Ce transfert je l’avais préparé de métropole non sans difficultés, car les rotations n’étaient pas encore connues.
Mes mails restés sans réponse, jusque un jour de décembre,une réponse arriva.
Je pu enfin planifier une éventuelle réservation, ou l’on me proposa une cabine lagon.

C’est sur Tahiti quelques jours avant le départ du bateau vers les Australes, que je me rendi à leur bureau sur les quais de Motu Uta, pour régler en CB la prestation. Il est aussi possible de payer sur les îles avant d’embarquer,mais en espéce.
Finalement nous apprenons que le bateau dans le sens PPT/Australes et vis et versa, ne transporte pas ou peu de passagers.
Alors ainsi, nous prenons le dortoir assurés que nous serons seuls.
Seulement en dortoir, nous l’ignorions, c’est la troisiéme classe et les repas se prennent avec les membres de l’équipage assez tôt, pour laisser ensuite place aux touristes des cabines lagon et suite, on ne mélange pas les serviettes et les torchons. Ce fût une belle découverte.

Nous aurons donc durant toute la traversée la chance de cotoyer ces hommes et femmes, de discuter de leurs conditions de vie de marin, de leurs îles, leur projet…
Ces colosses, dont certains frolent les deux métres, masses imposantes de la nature, visages burinés par les embruns et les dures conditions de navigation. Ils ont pour certains sous leurs airs bourrus, des coeurs magnifiques.
L’humour avec eux fait parti de leur quotidien, ils sont attentionnés.
Ils sont cash et nature, ils rotent sans complexe, mangent avec les mains, prennent un verre mais boivent à la carafe et quand l’un deux laisse la table un peu sale, rappellent le contrevenant qui s’exécute, mimant qu’il va lécher la table pour la rendre propre.
Ceux sont des rires assurés.
Ambiance bon enfant.

Les repas sont pris respectivement pour le Pdj, déjeuner et dîner à 05h00, 11h00 et 17h00. Ca déroute un peu, mais finalement on s’y fait. De bonne nature, nous nous adaptons tant que possible à toutes situations.

Point important, nous ne fréquenterons pas le dortoir durant la traversée, l’hotesse rencontrée le matin sur la quai de Rimatara, nous indique que du fait de peu de passagers, elle nous octroie une cabine lagon. Belle attention de sa part.

Le jour décline sur le cercle bleu océanique, comme tracé au compas, dont le point central est la goelette.
Même si le soleil descend à la proue du bateau, l’orange lumineux éclaire l’ensemble des limites du cercle, sans distinction de points cardinaux.

Je regarde l’horizon, en me demandant et remémorant tous ces jours jours passés là bas sur cette petite masse terrestre, qui a disparue de mon champ de vision, mais si présente encore dans mon esprit et à tout jamais.

Toute la navigation s’est faite sur mer sereine, ce qui a contribué à apprécier la quiétude de cette traversée.
Le tanguage de cette masse usée, fatiguée par les ans, n’a pas faillie à notre engagement de voyager, une fois de plus différemment. Mais qu’en aurait-il été, si le ciel avait versé des larmes et l’océan soulevé la houle?

Nous n’avons pas eu de contact avec les deux touristes, leur table était dressée avec nappe, verre à pied à chaque repas.
Leurs plats servis à table, à l’instar des notres, plateaux suivez la rampe et servez vous.

A notre réveil le dernier jour, le bateau est amarré au quai de Papeete.
Le ciel est bleu, l’équipage est la tâche depuis 05 h 00.
Nous descendons la coursive et partons vers d’autres aventures.

A bientôt

Précédemment

Archipel des Australes, authentique indomptable - Polynésie française - Forums Routard.com

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magnifique recit, merci.

Bonjour Kri…

Je te remercie de ton attention et te souhaite une bonne continuation.
Au plaisir

christian

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