Difficile de voyager hors de nos frontières en cette triste période de pandémie ! La seule solution pour s’évader est de voyager virtuellement …
Avec mes souvenirs et mes photos, je viens de refaire un long voyage dans les îles caraïbes. Pas seulement un voyage mais bien plusieurs car depuis des années j’ai plaisir à retrouver ces ambiances tropicales entre îles et mer.
D’île en île et du Sud au Nord de l’arc antillais, je vous propose un peu de dépaysement sous les tropiques avec juste quelques souvenirs et quelques photos de chacune de ces îles parcourues lors de mes voyages.
La première partie, "D’îles en îles … de Aruba à Saba en passant par Curaçao, Sainte Lucie, Martinique Gauadeloupe, Antigua et Auguilla", c’est à voir ici :
Voici la seconde partie du périple d’îles en îles … de Saint Martin à Porto Rico en passant par Saint Barth, les îles vierges britanniques et l’île vierge américaine de Saint Thomas"
SAINT MARTIN/ SINT MAARTEN
Cette île, je m’y suis rendu à plusieurs reprises, séjour, escales et retrouvailles familiales … il y a quelques années, des proches y ont résidé, aller les retrouver était alors une bonne occasion de retourner à Saint Martin.
Mais ces voyages datent d’avant … d’avant le passage en septembre 2017 du terrible ouragan Irma. On le sait, dans ces régions tropicales la nature reprend vite ses droits mais concernant les blessures, matérielles et humaines, la résilience s’avère on s’en doute un peu plus compliquée …
Cela dit, je l’aime bien cette île de Saint Martin, d’une part sans doute parce que son nom m’est si familier mais certainement aussi en raison du charme de ses paysages et de ses plages.
Ce territoire insulaire original avec ses deux nationalités, française et hollandaise est doté d’une trentaine de plages … de longs rubans de sable blanc, des baies de rêves et de charmantes criques plus discrètes. Il y en a pour tous les goûts ! Souvenirs …
Une côte aux eaux plutôt calmes en bord de la mer Caraïbes sur la façade ouest et des côtes rocheuses déchiquetées face à l’océan atlantique, à l’Est … mais avec de sympathiques piscines naturelles bien protégées. Idéales pour un moment très relax lors d’une randonnée et si vous avez oublié votre maillot de bain, ici, dans ce secteur isolé, ce ne sera pas un problème !
Parmi les rochers et les sentiers qui s’étirent au-dessus de ses falaises on peut rencontrer de drôles de plantes, toute hérissée d’épines et chapeautées de coquets pompons rouges. Des cactus affublés du sympathique nom de « tête à l’anglais » ou plus moqueur, de « siège de belle-mère » !
Mon lieu coup de coeur à Saint Martin, on le trouve à quelques minutes de bateaux, l’îlet Pinel est un incontournable d’un séjour à Saint Martin.
Quelques centaines de mètres au charme fou, à une condition, y arriver parmi les premiers. L’îlot désert seulement peuplé d’iguanes est très fréquenté en journée et on comprend vite pourquoi : une vue imprenable et un banc de sable qui s’avance dans la belle bleue. Le voici, là, photographié … avant l’arrivée des visiteurs.
Rencontré sur l’îlet Pinel, un vieil habitant !
Direction à présent vers la petite « capitale » de cette Collectivité française d’Outremer. Depuis les hauteurs fortifiées on bénéficie du meilleur point de vue sur Marigot (à peine 3500 habitants).
Au-delà des habitations et en fond de décor il y a la mer et sur la gauche un vaste lagon. Je me rappelle l’avoir vu au ras de l’eau ce lagon bleu lors d’une balade en kayak.
Un bon souvenir de balade rythmée par la pagaie.
Des eaux calmes bordées de mangrove et au milieu du lagon ? C’est la frontière ! Une ligne imaginaire qui marque la séparation entre les deux territoires et les deux nationalités de cette double île. Ainsi avec juste quelques coups de pagaies on peut passer de la France aux Pays-Bas … sans s’en apercevoir ! Original n’est-ce pas ? Comme la frontière est virtuelle et qu’il n’y a aucun douanier, je ne sais si finalement j’avais fait une incursion en terre étrangère ou plutôt, disons dans l’espace maritime hollandais ?
Une des plages parmi les plus fréquentées de Sint Marteen, la hollandaise, est bien celle de Maho bay. Pas pour son calme mais pour son spectacle. Le spot est devenu célèbre, la piste de l’aéroport international jouxte la plage.
A chaque atterrissage, les avions survolent à très basse altitude cette drôle de plage. Et encore plus impressionnant, les moments de décollages des gros porteurs, le puissant souffle de leurs réacteurs fait l’effet d’un ouragan, tout s’envole ! Juste dans l’axe de l’avion, c’est même dangereux, quelques inconscients y ont même été « soufflés » !
Pour ne rien rater de ces répétitifs shows, les horaires des avions sont affichés … pas sur un panneau lumineux mais au bar de la plage, une liste écrite sur une planche de surf. On est bien en bord de mer.
Un autre show dont je garde le souvenir à Sint Marten : le Canaval ! Des festivités très animées, rythmées et particulièrement colorées.
Ces photos on été prises au point de départ du défilé alors que les danseuses et les danseurs se préparaient.
La musique résonnait déjà, histoire de chauffer les participants, d’ailleurs certains commençaient à se trémousser en rythme. En tout cas merci pour les poses devant mon objectif et ces sympathiques sourires !
Une dernière vue de Sint Marteen avec ce panorama de Philispburg, la ville principale de la partie hollandaise de l’île.
A quelques encablures … nous voici entre Saint Martin et Saint Barthélemy avec un splendide coucher de soleil.
SAINT BARTHELEMY
… ou plus souvent appelé St Barth par les initiés ! Mon premier aperçu de cette île fut un enchantement. Une vue aérienne depuis un petit avion alors que j’allais de la Guadeloupe à l’île toute proche de Saint Martin.
Vue d’en-haut mais depuis une basse altitude, l’île est une perle. Toute en harmonie avec son territoire ni trop grand ni trop petit et sa répartition si équilibrée entre baies, collines, plages et côtes rocheuses ciselées … et puis il y avait les teintes, quel camaïeu de bleu tout autour. Le soleil était au zénith, c’est à ce moment là que l’eau apparaît avec ses plus belles nuances.
Vu depuis le sol, St Barth est tout aussi charmante. Ici une vue de la petite ville de Gustavia, à peine 9000 résidents et une marina où sont arrimés tant de bateaux de plaisance. La destination est connue et courue par les riches plaisanciers avec leurs luxueux yachts si imposants. Certains, aux dimensions XXL font penser à un « éléphant dans un jeu de quilles » !
La cité est un port franc où règne un shopping duty free. On peut se laisser tenter et y faire, paraît-il, quelques affaires … à condition bien entendu de mettre sa carte de crédit à contribution ! Bon j’avoue que ce n’est pas le côté qui m’a le plus séduit à St Barth …
J’ai préféré admirer dans cette petite capitale toutes ces coquettes maisons de poupée aux couleurs chatoyantes. Marrante cette boîte aux lettres au « 19 » à l’image des habitations locales.
A Gustavia, en flânant on peut être étonné de voir flotter au vent quelques drapeaux aux couleurs suédoises ? Surprenant n’est-ce pas ? Sauf si l’on connaît un peu l’histoire de cette île qui fut un temps suédoise entre 1785 et 1878. C’est suite à un échange que la France céda cette île des tropiques au roi de Suède, Gustave III. En compensation, la France obtint un droit d’entrepôt dans le port de commerce de Göteborg. Chaque État y trouva son compte : une ouverture commerciale aux Antilles pour la Suède et pour la France, des ambitions d’affaires vers la Scandinavie.
Nous sommes en 1785 ; quelques signatures et le traité est vite ratifié : Saint-Barthélemy devint de ce fait un territoire suédois d’outremer. Quant au village et port de l’île, on lui donna un nouveau nom en l’honneur de sa Majesté Gustaf … ce fut donc Gustavia !
Quelques rues ont encore des doubles noms : un français et un ancien en suédois, la ville est jumelée avec un localité du nord de la Suède et on trouve même à Gustavia un consulat de Suède.
Le plus emblématique monument de ce passé suédois est sans conteste le clocher de l’ancienne église luthérienne (1800). Sur les hauteurs de la cité, le fameux «clocher suédois» est facilement repérable, il domine les toitures et semble émerger de la végétation alentour.
Ma photo représente l’aspect de ce clocher avant … qu’il ne subisse la violence du cyclone Irma en septembre 2017. Mais depuis, il a été rénové, cet iconique clocher le valait bien.
Quittons maintenant la «ville» et prenons la route afin de parcourir l’île. On serpente parmi les pentes et les descentes de mornes (collines) qui donnent l’impression d’être en montagne … ô, l’île n’est pas immense mais paraît finalement bien plus grande que la réalité de ses réelles dimensions, environ 10 km sur 4 !
Direction les hauteurs de l’extrémité ouest de l’île jusqu’à son terminus de Colombier.
Pour jouir de la beauté authentique d’une des plus belles plages de l’île, il nous faut continuer le chemin à pied. Elle n’est accessible que par la mer ou par un sentier. Nous voilà donc partis pour une randonnée pédestre le long d’un chemin tout en pente (à l’aller).
Personne en vue, pourtant on ne peut pas dire que nous sommes vraiment seuls. Des bruits furtifs agitent sans cesse le tapis de feuilles sèches recouvrant le sol. Ce sont des lézards, en nombre, qui se faufilent çà et là ! Des reptiles dont la taille n’a rien d’impressionnant … rien à voir avec les iguanes, comme celui aperçu à un autre moment.
Après environ un quart d’heure de marche, on parvient dans un chaos d’énormes rochers. Entre deux de ces blocs de pierre, le panorama s’ouvre sur toute la côte. De ce parfait belvédère, on domine le long ruban de sable de l’anse de Colombier bordé d’eau bleue.
Plus que quelques dizaines de mètres avant de fouler le sable fin et de profiter des eaux cristallines lors d’un bain relaxant dont je garde encore le souvenir.
Autre plage de rêve à l’ouest de l’île, celle de la baie des Flamands. Une parmi tant d’autres tant l’île est bien dotée sur ce plan-là.
Corossol est un minuscule hameau de la côte sud ouest. Un lieu où résident des familles dont les ancêtres, essentiellement pêcheurs, étaient originaires de Bretagne ou de Normandie.
Je me souviens de ma première visite ici (il y a déjà de nombreuses années …), j’avais alors aperçu, dans l’embrasure d’une porte, une femme âgée portant encore la coiffe traditionnelle de sa région française d’origine.
Là, c’est une nouvelle rencontre. Il se nomme Bernard. On engage la conversation : « Pas de problème, vous pouvez me prendre en photo, on m’a déjà filmé pour des émissions télés … ». Le sympathique retraité en train de réparer un filet de pêche à l’ombre de sa case colorée.
«C’est un épervier, ce filet … les jeunes maintenant ont moins l’habitude que moi de raccommoder les filets pour pêcher … je donne un coup de mains ! « Mais vous savez, les traditions se perdent … » me signale Bernard, l’air désolé.
C’est une route sur les hauteurs d’où la vue est spectaculaire … et l’impression surprenante ! En effet, régulièrement les avions font ici du rase-motte avant d’atterrir sur cette piste, particulièrement courte. Le ballet des avions font ainsi le spectacle. Côté fond de décor, la vue avec la perspective de la du tarmac et de la baie St Jean en arrière-plan vaut aussi le coup d’œil et la photo.
Quant au nom du hameau de Lorient dans lequel nous entrons à présent, il évoque une autre facette de l’histoire de Saint Barthélemy, l’origine bretonne de nombreux de ces habitants.
Ce bourg serait un des premiers quartiers évangélisés par les français ayant émigré ici au XVII ème siècle.
L’église bâtie à flanc de colline a plusieurs fois été détruite, cyclones et incendies, mais elle a depuis subi une rénovation parfaitement conduite.
Plus que son église, c’est sans doute le cimetière local qui attire la curiosité des visiteurs. Des allées de sable (la plage est proche) et des tombes ornées de croix d’un blanc immaculé. Par endroits, les sépultures sont décorées à la manière locale avec un entourage fait de lambis, de gros coquillages à l’intérieur nacré et teinté de rose.
Un cimetière qui je l’imagine doit être désormais encore plus fréquenté par les visiteurs depuis un certain 11 décembre 2017, c’est la date à laquelle a été inhumé en ce lieu notre Johnny national ! Johnny Hallyday, en amoureux de cette île a souhaité ainsi y reposer pour l’éternité.