Si Miami a pour principaux atouts touristiques, sa célèbre Beach (of course !), son quartier historique au style Art déco sans oublier son ambiance festive jusqu’au bout de ses nuits … il est un autre lieu immanquable pour les visiteurs séjournant en Floride.
Situé un peu à l’écart de Miami beach, le Wynwood district est devenu en quelques années un séduisant quartier tout dédié au Street art et à l’art contemporain.
Entre deux séances de farniente sur le sable, un détour par Wynwood vaut assurément le déplacement.
Dans ce récit, je vous propose un bref aperçu de ce que l’on peut y découvrir, principalement avec une série de photos. Car évidemment, le Street art, c’est avant tout visuel.
Alors Go ! to Wynwood …
Nous voici à présent au nord de Downtown Miami, sur la NW 25th Street au cœur du fameux quartier de Wynwood. Afin d’éviter si possible le désagrément des moments de forte affluence de visiteurs, nous entamons la balade de ce Street art district en un tout début de matinée.
Le must de la découverte, c’est le Museum of Graffiti : le Wynwood Walls, précisément au n° 2520, un véritable musée à ciel ouvert où sont « exposées », entre autres créations artistiques, les œuvres murales d’artistes de renom.
Comme cet espace n’ouvre qu’à partir de 11 heures, cela nous laisse tout loisir pour flâner tranquillement dans le quartier … Ici, la plupart des façades sont agrémentées de fresques murales et autres graffitis, même celles des simples hangars ou commerces.
Et déjà voici une scène qui attire mon œil de photographe (amateur !) : une murale avec en point fort une silhouette vêtue de rouge … qui s’accorde avec celle, en rouge également, d’une passante traversant la rue.
J’aime bien saisir ces instantanés où se superposent une scène dessinée et figée avec celle plus réelle et dynamique d’une vraie personne. Virtuel et réel, un bel effet de contraste … et d’harmonie.
Wynwood a en fait plusieurs facettes. En complément du célèbre musée de plein air et des nombreuses galeries d’art moderne, c’est bien l’ensemble du quartier qui s’avère être un immense pôle artistique où s’expriment les graffeurs.
D’avenues en rues, de carrefours en immeubles, il faut prendre le temps de se balader (et presque se perdre !) pour apprécier la diversité de cet art urbain, haut en couleur, en représentations et en messages. Les murales et les graffitis ont définitivement revitalisé ce secteur de Miami ainsi totalement transformé en un lieu hyper tendance et donc très fréquenté.
Là, une fresque où l’on reconnaît une façade de style classique Art deco … comme il y en a tant sur Ocean drive à Miami beach.
Un peu d’histoire … A l’origine, ici ce n’était qu’un secteur de hangars et d’entrepôts … tombés au fil des années en désuétude, quelque peu à l’abandon où il valait mieux ne pas s’aventurer surtout en soirée. Autant dire qu’il n’était pas vraiment sécure de s’y promener !
Mais tout a changé après les années 90 avec le projet ambitieux d’un homme, Tony Goldman, un promoteur qui en réhabilitant progressivement les bâtiments a su en faire un centre d’art urbain contemporain dont la réputation va bien au-delà de la Floride.
So Welcome to Wynwood. Ici donc, lorsqu’on arrive on vous souhaite la bienvenue sur une fresque, comme il se doit.
Cela peut sembler surprenant mais ce sont les fresques de papillons géants qui captent d’abord mon attention … une impression de légèreté et de nature au sein de cet urbanisme au béton envahissant. Encore un certain contraste.
D’autres papillons, monstrueux et esthétiques, sont aussi exposés … enfin peints, un peu plus loin et attirent mon regard.
Probablement là, des morphos au bleu éclatant ou encore celui-ci multicolore, un monarque ? valorisé par ses brillants reflets
.
Des oiseaux s’affichent également sur ces murs-façades, bien que leur taille soit XXL on ne les entend pas chanter dans cette jungle urbaine.
Voilà dans cette « volière/basse-cour » originale peut être mon préféré. Un élégant paon dont les longues plumes de la queue immense encadrent cette porte de hangar. Bonne idée pour valoriser ce bout de mur vertical.
La vie en rose avec ici un pink buiding montrant l’iconique flamant rose floridien
Le monde sous-marin s’affiche aussi, on est au bord de la mer à Miami. Plongeons le regard dans cet univers aquatique.
A proximité, c’est le côté face de la cool attitude de Floride avec le roi Dollar, dominant et témoin du bien connu sens des affaires du pays, de la ville … et témoignage d’un train de vie local où le quotidien est particulièrement cher, une parenthèse : on ne fait pas d’économie lors d’un séjour à Miami !
Culture urbaine oblige, place ici au Hip Hop, la break dance et le rap avec ce shop spécialisé.
Beaucoup de portraits, remarquablement réalisés ornent de nombreuse façades. Des visages expressifs, en maxi format. Des inconnus ou quelques célébrités ? J’avoue cette ignorance … sauf pour celui, ici, plaqué au sommet de cet immeuble-tour.
Mais si, je le reconnais … c’est Messi, le célébrissime et talentueux footballeur argentin qui depuis 2023 termine sa carrière dans l’équipe locale de l’Inter Miami. Pour quelques dollars, vous l’imaginez !
Des teintes vives au Noir&Blanc avec par exemple cette façade zébrée aux lignes et motifs géométriques. Ok, c’est un garage parc de stationnement et un ensemble de galeries boutique d’objets de luxe et d’art.
Au détour d’une rue, rencontre avec un vorace alligator … ils sont très présents en Floride et particulièrement au cœur des marécages des Everglades du côté du delta de la Miami river. Bon, celui-ci a une expression qui peut faire peur … mais rien à craindre en l’approchant et en le photographiant.
Pardon aux artistes graffeurs et autres muralistes de ne pas les citer, mais pour certains on peut voir tout de même leur signature dans un coin des photos.
Bref, vous l’avez compris, je ne suis pas un vrai connaisseur de ce monde artistique du Street art … je ne vais donc pas la surjouer en donnant l’impression de décrypter les différents styles comme pourrait le faire un critique, restons humble et regardons avec une intéressée curiosité toutes ces œuvres.
Justement à propos des auteurs de ces fresques, je me souviens lors d’une précédente visite ici il y a de cela quelques années avoir assisté à la réalisation d’une de ces murales.
L’artiste, bombe aérosol à la main était juché sur une nacelle, la haute dimension du tableau le nécessitait, impressionnant et vertigineux.
Celui-là en revanche a bien les pieds sur terre, sur le bitume … très concentré, pâte aux doigts, pour réaliser des motifs en relief sur ce poteau.
Le quartier de Wymwood est désormais en perpétuel chantier, fresques murales, graffitis, sculptures … et constructions-rénovations des bâtiments. Les grues en sont des témoignages.
La notoriété de ce quartier d’art contemporain ne cesse de progresser. Fréquenté donc par les vacanciers en séjour dans la capitale floridienne mais également par les spécialistes, artistes, stylistes et graffeurs.
Le pic d’affluence ici est sans aucun doute durant le rendez-vous annuel d’Art Basel, chaque mois de décembre, l’édition américaine de la Foire d’Art contemporain (de Bâle).
Revenons à ce matin, on s’aperçoit à présent qu’une file d’attente se constitue devant les grilles du Musée de plein air : des visiteurs curieux, des étudiants et des scolaires. Un traditionnel school bus jaune stationné devant l’entrée de Wynwood walls le laisse supposé.
Le coup des 11 heures approche et donc l’heure d’ouverture du centre. Il y a quelques années l’entrée de cette enceinte était encore « free », à présent le plein tarif adulte est de 12 dollars … c’est ainsi !
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La renommée du « Musée of Graffitis » n’est plus à faire, sa visite est bien entendu le moment fort d’une excursion dans ce quartier de Wynwood.
A l’entrée une étonnante big statue vous accueille. B … comme Baby et/ou B comme Bodybuiding. Tout en muscles et vert comme un « ET », il s’agit de l’œuvre (kitch, un peu) et pleine d’ironie de Ron English avec son Baby Hulk. Un baby qui a tout d’un géant !
Loin de moi de faire ici un compte rendu exhaustif de toutes les créations artistiques présentées dans ce musée à ciel ouvert (avec quelques salles intérieures quand même) ; non, il s’agit juste là de quelques vues et d’impressions d’un visiteur intéressé.
Sur la droite une première grande fresque : d’étranges créatures qui semblent vous sourire dans un style « smileys », des courbes et de vives couleurs.
Une présentation qui semble intéresser ce couple de visiteurs lisant la pancarte d’informations à propos de son auteur.
Ainsi, chaque murale ici possède sa fiche afin d’en savoir un peu plus sur l’œuvre et son dessinateur. Pratique et informatif.
On continue d’ouvrir l’œil … en flânant d’espace en espace et surtout de mur en mur.
Focus à présent sur les nombreux visages exposés … enfin dessinés ! en grands formats.
Respect en particulier pour ce célèbre visage (ci-dessous) et cet homme de paix, le déterminé et persévérant Nelson Mandela. Un courage et un destin exceptionnels et toute une vie à lutter contre l’apartheid.
Une galerie de portraits aux styles multiples s’affichent sur les murs, dans l’enceinte du Wywood Walls et même au-delà … sur les façades et les tours alentours. Ainsi cela ajoute une impression d’espace d’exposition encore plus vaste.
Un cadre urbain de constructions et de béton avec ici une ouverture au centre de cette fresque-façade. Derrière le mur, la nature avec cette bambouseraie luxuriante et verdoyante.
L’imaginaire de Nature se complète par des représentations animales.
Un lapin bleu tout guilleret et au gros cœur, plus loin c’est un énorme oiseau, bleu aussi sans oublier cet étrange spatule.
Expos extérieures et Expos en salles.
Pénétrons en passant une porte dans l’univers (entre autres) des tableaux/affiches de Peter Tunney.
Un néo-pop artiste créateur de peintures/collages/aphorismes réalisés avec des emballages et des journaux.
« Love life » même si le monde est souvent « mad », fou, fou !
Autre style artistique avec ces portraits. Un aspect tout en contraste, du B&N.
En fait ce sont des visages gravés. On le constate facilement en s’approchant de cette murale, c’est en relief.
Là, un bel effet 3D avec ce dessin réalisé au sol. Selon l’angle de vue on observe un impressionnant effet de relief virtuel. Bluffant !
Même si ma photo n’apparaît pas aussi parlante que la vision réelle vue sur place. J’aurais sans doute du prendre un cliché dans le sens inverse, là alors, l’effet de profondeur paraîtrait probablement plus évident.
Cette exhibition de fresques s’avère être un spot photos apprécié par les visiteurs. Garder un souvenir photo à tout prix de cette visite … et pour tous, le décor se prête parfaitement aux selfies .
Je reste discret avec cette personne, juste une vue de dos. J’ai trouvé que sa tenue, style chemisette hawaïenne fleurie, s’harmonisait parfaitement avec cette murale à l’atmosphère exotique.
Dans ce musée, pour réaliser ces œuvres murales, le pinceau n’est certes pas l’outil le plus utilisé par les dessinateurs/peintres/graffeurs. Non, les dessins et les graffitis, ils se créent à coups de pulvérisations de bombes aérosol.
Ici, un de ces aérosols apparaît en mode géant et en négatif comme sur une radiographie.
Pour rendre la visite ludique et interactive, une bonne initiative est proposée aux visiteurs : exercer leur « talent » en s’essayant à cette technique de peinture. En effet on peut toucher du doigt la réalisation de graffitis …
Me voilà maintenant faisant la queue pour tenter l’expérience. Quelques minutes d’attente pour réaliser pendant juste 3 minutes un ersatz de graffiti.
Les amateurs sont brièvement briefés au maniement de ces aérosols colorés avec surtout le bon conseil concernant la juste distance à respecter, entre la bombe et le mur. Une condition pour réussir son « œuvre ».
Bref, comme on peut facilement l’imaginer on ne se décrète pas artiste talentueux en quelques minutes …
Ci-dessus, mon dessin fleuri, sans aucune prétention, évidemment. Mais la tentative est amusante et complète bien une seule visite passive à seulement contempler les murales.
Des fresques murales et des sculptures/assemblages originales à l’image de ce singe.
Patchwork de couleurs vives, amoncellement d’objets on ne peut plus variés et surprenants …
c’est 100 % récup et particulièrement réussi.
Ce gros primate est figé ici en quatre murs. Pour accentuer cet effet de liberté contrainte, je me suis plu à le photographier ainsi : une version d’un pauvre singe en cage … derrière des barreaux !
Dans mes souvenirs émerge la vue d’autres singes du quartier photographiés lors d’une précédente visite de Wynwood. Des singes qui avaient pris de la hauteur ainsi perchés en hauteur et représentés sur ces cuves industrielles.
Quittons l’aspect jungle pour se transposer virtuellement en « by night » en ville. Au cœur du trafic et des illuminations, tout en reflets, avec cette scène arrosée.
Me vient une idée en observant cette fresque … d’autant que j’ai aperçu auparavant quelques parapluies à disposition du public, dans un coin d’une salle.
L’idée ? Me mettre en scène au devant de la murale et arpenter (virtuellement) cette avenue, protégé sous un parapluie.
Une immersion participative et créative dans cette atmosphère nocturne pluvieuse … Virtuel et réel, j’aime ce contraste. Nuit humide sur la murale et pourtant à l’instant de cette prise on étouffait sous le soleil de la mi-journée de Miami !
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Sans conteste, un tour à Wynwood est un incontournable lors d’un séjour à Miami. Découvrir ce quartier où le Street art est à l’honneur vaut bien de quitter momentanément la pourtant si plaisante grande beach.
Jean Saint-Martin – Miami – Wynwood - Avril 2024