La Bosnie et Herzégovine en camping car. Kayak. VTT. Plats traditionnels

Forum Bosnie-Herzégovine

Bosnie et Herzégovine : 24 - 30 août 2024

Comment passer une semaine de vacances active en Bosnie-Herzégovine ? Quelles spécialités faut-il absolument goûter et quels souvenirs rapporter ? Ce pays est-il sûr en 2024 et comment les locaux accueillent-ils les touristes étrangers ? Est-il bonne idée de voyager en camping-car ?

Si vous vous posez toutes ces questions, c’est probablement parce que, tout comme moi, vous avez cherché “Bosnie et Herzégovine” sur Google et, sans trouver immédiatement les réponses aux deux premières questions, vous êtes tombé sur des récits de la guerre civile et des mines.
Vous avez alors pensé : « Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’y aller ? Est-ce vraiment sûr ? »

Pas de panique, vous n’êtes ni paranoïaque ni hystérique — l’information pour les touristes est en effet rare, et les souvenirs de la guerre sont encore très présents.

Nous écoutions un podcast historique sur ce qui s’est passé et les conséquences de cette guerre, tout en roulant à travers la Croatie en direction de la frontière “Bogovolia - Hadzin Potok”.
Inconsciemment, je fais le parallèle avec la guerre actuelle en Ukraine, et les larmes montent en entendant le récit du génocide de Srebrenica.

Et voilà que nous approchons du contrôle frontalier.

La réponse est simple : si vous prévoyez de rester dans le pays moins de 90 jours (pour les pays de l’espace Schengen) - vous n’avez pas besoin de visa.
(N’oubliez simplement pas votre passeport).

Alors, bienvenue en Bosnie !

Il n’y a presque personne à la frontière, et cinq minutes plus tard, notre camping-car se trouve déjà en territoire bosniaque.

Encore inconscients de ce qui nous attend, nous empruntons une route en mauvais état en direction du sud. La ville de Bihać est toute proche, et nous prévoyons d’y retirer de l’argent, d’acheter une carte SIM et, bien évidemment, boire notre premiere bière.

Au final, nous y passerons une semaine et ça sera sept jours incroyables, entourés de gens chaleureux et de paysages magnifiques. Et cette-fois ci, les larmes nous monteront aux yeux, quand il faudra quitter ce pays.

La monnaie de la Bosnie s’appelle le “mark convertible” et au début, son abréviation “KM” peut prêter à confusion. Mais on s’y habitue vite et en quelques jours j’ai enfin arrêté de penser aux “kilometres”.

Pendant notre séjour, le taux de change était le suivant : 1 euro = 1,95 KM, ce qui est très pratique — il suffit de diviser par deux pour vite comprendre le prix.

Comme dans n’importe quel pays développé, il est facile de trouver une banque en Bosnie, et un peu moins fréquemment - un bureau de change.
Dans les restaurants, hôtels et magasins, on accepte les cartes de crédit. (Bien sûr, dans les petits villages, vaut mieux avoir des espèces).

Concernant les distributeurs automatiques, j’ai utilisé ceux de l’ASA Banka et de la Raiffeisen Bank qui m’ont rapidement délivré de l’argent, mais avec une commission de 12 KM! (soit 6 euros).
Je vous conseille, donc, d’utiliser ce moyen le moins possible et de retirer tout l’argent nécessaire en une seule fois.

Ou bien, trouvez un bureau de change où la commission n’est que de 1 KM.

Et nous passons maintenant en douceur à l’un des sujets les plus importants : combien coûte quoi ?

Les prix de la nourriture sont moins élevés qu’en France.
Si, en France un bon dîner (entrée, plat, dessert et un verre de vin) coûte aujourd’hui environ 40 euros par personne, en Italie, ce même repas tourne autour de 30 euros, - en Bosnie, cela vous coûtera environ 10 euros, voir moins.
(C’est pourquoi, en Bosnie, nous nous sommes fait plaisir et avons presque arrêté de cuisiner, profitant des cafés et restaurants locaux)

Le carburant est également moins cher mais, malheureusement, pas de moitié du prix:). Le diesel coûte environ 1,30 euro le litre (contre 1,64 euro en France).

Les produits dans les magasins, s’ils sont importés, sont évidemment plus chers.
Mais pour les produits locaux c’est plus abordable.
Par exemple:

Une bonne bouteille de vin local nous coûtait environ 7 euros.
La bière locale est à 0,50 euro.
Une dizaine d’œufs : 1,60 euro.
Le pain : 0,20 euro.
Le yaourt (ou kéfir) : 0,40 euro.

Les excursions, musées et autres attractions ne sont pas vraiment notre truc, mais par exemple, une descente en kayak sur la rivière Una coûte 40 euros par personne (3 à 4 heures de descente) et le rafting revient à 35 euros par personne.

Comme nous voyageons en camping-car, les hôtels ou chambres d’hôtes ne sont pas d’actualité pour nous. Cependant, un emplacement dans un camping nous a coûté entre 10 et 15 euros par nuit.
(Le camping sauvage, d’ailleurs, ne pose aucun problème, et vous avez un large choix sur Park4Night).

Pour pratiquer ce sport, il vous faut quelques éléments essentiels : un kayak, des pagaies, des gilets de sauvetage et, idéalement, une rivière pour tester tout cela.
En Bosnie, pas de souci à ce niveau : où que vous alliez, il y a toujours une rivière qui coule quelque part — grande ou petite, limpide ou non, mais elle est là, toujours présente.

Notre premier choix s’est porté sur la rivière Una : 214 km de long, dont nous avions prévu de parcourir 11 km sur notre kayak gonflable, tout juste acheté chez Décathlon (Le modèle Itiwit x100 et ce n’est pas une pub pour Décathlon, juste un bon kayak: stable et robuste.)

Ce tronçon de 11 km est parfait pour les débutants, sans rapides ni descentes dangereuses. La nature y est variée et des dizaines de canards sauvages vous tiendront compagnie. De plus, il y a du poisson dans la rivière, donc si vous avez une canne à pêche, pas de souci pour le dîner !

Si vous n’avez pas de kayak, vous pouvez facilement en louer un au “Grmusa Kamp”. Cet endroit est génial et en plus, c’est un camping où nous avons passé la nuit pour seulement 10 euros.
Amar, le propriétaire, nous a gentiment expliqué les particularités de la descente et conseillé les meilleurs points de départ et d’arrivée.

Le parcours recommandé est de “Ostrozac Bridge” jusqu’à un autre pont avec les coordonnées suivantes : 44.8964977, 16.0458340.
En général, avec un pique-nique et des baignades, ce trajet prend environ 3-4 heures, mais si vous êtes pressé, vous pouvez le faire plus rapidement.

Nous avons laissé notre camping-car juste sous le pont. Bien que l’endroit ne semblait pas très sûr au premier abord, avec des déchets un peu partout, personne ne nous a rien volé. (En fait, après une semaine en Bosnie, nous avons trouvé que le pays est globalement sûr et tranquille).

Comment revenir au point de départ ? L’auto-stop fonctionne très bien ici ! Sinon, vous pouvez toujours appeler un taxi.

En août, l’Una est peu profonde à certains endroits et il nous est arrivé de devoir tirer le kayak sur des cailloux, mais cela reste rare et pas très gênant.
L’eau est fraîche, environ 18°C, ce qui est parfait pour se rafraîchir pendant les heures les plus chaudes de la journée.

Je le répète, ce tronçon est idéal pour les débutants.

Si vous cherchez plus d’adrénaline et des rapides plus importants, commencez votre parcours depuis Odmaraliste ‘Plandiste’.

Brice, de son côté, a fait une descente sur la rivière Neretva, un peu plus difficile, nécessitant quelques compétences supplémentaires. Le parcours fait environ 25 km, de Glavatichevo à Konjic, et prend environ cinq heures.

D’après lui, même les débutants peuvent tenter l’expérience s’ils contournent quelques rapides a pieds.

La Neretva est incroyablement belle et, même en août, il y a de l’eau ici. Elle a des nombreuses cascades et des canyons, ce qui la différencie de l’Una.

Tout le parcours de Brice a duré environ cinq heures, avec une pause déjeuner et quelques séances photos.

À la fin de sa descente, Brice a rencontré un club de rafting local qui venait de terminer une sortie avec ces clients. Après un rapide échange sur ses origines et ses activités en Bosnie, le propriétaire du club l’a invité à dîner.
Ensuite, ils l’ont gentiment aidé à appeler un taxi qui l’a ramené en toute sécurité à son point de départ.

Je vous conseille vivement d’acheter une carte SIM locale plutôt que de compter sur le coûteux “Pass Évasion” de Sosh. Quant au roaming, n’en parlons même pas !

Donc, si Sosh vous propose le choix entre un Pass Évasion 10 Go pour 29 euros ou un Pass Évasion avec 2h d’appel pour le même prix, mieux vaut opter pour un opérateur local comme BH Mobile qui offrent une carte SIM prépayée avec 10 Go + 3 Go de bonus pour seulement 10 euros.

Je recommande cet opérateur car la couverture réseau était excellente partout où nous sommes allés.

Vous pouvez acheter cette carte dans n’importe quel magasin ou kiosque à journaux et ce, sans avoir besoin de présenter de documents.

L’installation est assez simple, mais je recommande de suivre les instructions fournies en anglais. (Nous avons eu quelques difficultés, mais après avoir relu attentivement la notice et ajusté certains paramètres, l’internet a fonctionné parfaitement).

Si vous comprenez un peu les langues slaves, ce sera plus facile pour vous, car tout le monde ne parle pas anglais et encore moins - le français.
Bien sûr, dans les zones touristiques, l’anglais est courant, mais cela ne va pas plus loin.

Je vous conseille d’apprendre quelques phrases de base avant votre voyage : «Combien ça coûte ?», «Comment aller à… ?», «C’est ouvert ou fermé?», «Poisson, bière, fromage, pain…», «Merci» etc.

Personnellement, j’ai pu me débrouiller avec la population locale car je parle ukrainien et polonais, mais pour Brice, c’était une autre histoire. Il ne comprenait strictement RIEN.

Par ailleurs, beaucoup de Bosniens parlent couramment l’allemand, car nombreux d’entre eux ont travaillé ou travaillent encore en Allemagne.

Vous verrez également beaucoup de voitures immatriculées en Allemagne, en Autriche ou aux Pays-Bas. Ce ne sont pas des touristes, non, juste des locaux qui roulent dans de superbes BMW:).

La règle « confiance mais vigilance » doit s’appliquer partout dans le monde. Ayant parcouru plus de 41 pays, je recommande de consulter les avis d’autres voyageurs sur Google, Park4Night ou TripAdvisor avant de choisir un endroit où passer la nuit ou laisser votre véhicule. (Bien sûr, cela ne vous protégera pas à 100 % contre le risque de vol ou d’agression, mais cela diminuera tout de même les chances:)

Voyager en camping-car avec du matériel coûteux, comme nous avons fait (VTT, parapentes, kayak, équipement numerique…) est un source de stress supplementaire: vous ne savez jamais à quoi vous attendre dans un pays étranger.
Et même … dans un pays réputé ‘sûr’, il y a toujours un risque de rencontrer des personnes mal intentionnées.

Personnellement, nous n’avons rencontré aucun problème dans la région de Bosnie où nous étions: à l’ouest.
Nous avons passé une semaine dans ce magnifique pays et nous nous sommes toujours sentis en sécurité.

Cela dit, j’ai entendu des locaux dire qu’à Sarajevo il y a parfois des vols et qu’une sorte de mafia y opère.

Nous avons traversé Sarajevo sans nous arrêter, car le but de notre voyage était plutôt orienté vers les activités en plein air avec une immersion dans les petites villes de province pour rencontrer les habitants.

En résumé, pour nous, tout s’est passé calmement et en toute sécurité.

Si vous êtes végétarien, il vaut mieux éviter la Bosnie:) Ici, on adore et respecte la viande. Sous toutes ses formes !
Grillée, rôtie, bouillie, à la broche et frite, - plus c’est gras, mieux c’est.

Dans la région sud-ouest, où il y a de nombreuses rivières, on vous servira egalement du délicieux poisson.
Tout cela accompagné d’une salade fraîche. Sinon, la choucroute et les pommes de terre.

Si vous avez déjà lu les premières lignes de Wikipédia, vous savez que la Bosnie faisait autrefois partie de l’Empire ottoman, ce qui signifie, en termes simples, sous l’influence turque.
Par conséquent, le premier plat que je vais mentionner, et que vous pouvez commander presque partout en Bosnie, a des racines ottomanes.

  1. Burek — une tarte traditionnelle (börek) faite de pâte fine avec diverses garnitures: viande, fromage ou légumes. La version la plus populaire en Bosnie-Herzégovine est à la viande, mais nous commandions souvent celle au fromage et aux épinards et c’était vraiment délicieux.

  1. Ćevapi — un plat que nous avons vu régulièrement au menu.
    Comme le burek, le ćevapi a des origines ottomanes et ressemble à un kebab, mais pas tout à fait. En Bosnie et Herzégovine, le ćevapi a acquis son propre caractère et est servi avec du lepina (pain plat traditionnel), des oignons et des sauces spéciales. L’ingrédient principal sont, bien evidement, les saucisses.

  1. Pljeskavica — un plat que j’ai commandé souvent et que je recommande aux amateurs de nourriture bien grasse. Il ressemble à un burger, mais avec du pain bosniaque traditionnel, le lepina.
    La steak haché est un mélange de differentes viandes: bœuf, agneau er de fois porc avec des épices.
    Le pain est frit dans l’huile, ce qui rend le plat particulièrement gras et calorique. Et si cela ne suffit pas, vous pouvez commander le punjena pljeskavica, où la viande est fourrée avec du fromage fondu, style l’emmental.

Oui, la cuisine bosniaque est bien riche !

  1. Čorba — une soupe épaisse que j’ai adoré! (Brice n’était pas vraiment fan). C’est un plat à base de viande ou végétarien, mais dans la région où nous étions, je n’ai pas vu de version végétarienne. Begova čorba est avec du poulet, des carottes et des pommes de terre. Il existe également une version avec du veau.
    Et dans la région de montagne, ou nous etions, nous avons goûté la čorba à l’agneau.

  1. Truite grillée (riba) — Étant donné que nous étions dans une région riche en rivières, nous mangions du poisson presque tous les jours et malgre que ce poisson est élevé dans des bassins, le goût n’est pas du tout de la vase.
    La truite est cuite au barbecue, souvent après avoir été généreusement enrobé de sel pour former une croûte protectrice et empêche le poisson de brûler.
    Servi avec des pommes de terre et des oignons.
    Délicieux !

  1. Viande grillée (Mješano meso) — Comme je l’ai déjà mentionné, la viande est très respectée ici. Agneau, poulet, veau, mouton sous toutes ses formes : saucisses, brochettes, kebab etc. Au nord-ouest, nous avons aussi souvent trouvé du porc.

Mon conseil : soit soyez très affamé, soit partagez une portion pour deux !

Les desserts — Franchement, on en a rarement pris, parce qu’après le plat principal, on était déjà complètement calés ! Mais bon, on a quand même réussi à goûter un dessert que je recommande: le gâteau au miel, le fameux medovik

Quant aux prix, cela dépend du restaurant et de la région (c’est plus cher dans les zones touristiques).
Nous mangions principalement dans de petites cantines où personne ne parlait anglais et nous utilisions Google pour déchiffrer les menus. Voici quelques prix:

  • Truite grillée — 4,5 euros,
  • Salade fraîche — 1 euro,
  • Bière — 1,5 euro,
  • Assortiment de viande grillée — 10 euros (pour deux),
  • Burek — 8 euros le kilo,
  • Ćevapi — 5 euros,
  • Pljeskavica avec salade — 5 euros,
  • Vin local — 1 euro le verre,
  • Medovik — 2,5 euros.

TO BE CONTINUED…

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Bonsoir

Belle histoire, un peu longue mais belle, mais longue… '… mais belle, mais un peu longue, sinon intéressante.

A lire et relire pendant les longue soirées
d’hiver.

Merci tetyana

Christian

très beau contre rendu, j’ai juste souri quand j’ai lu que vous appelez le burek une tarte locale. Je n’avais jamais fais la comparaison alors que j’en mange régulièrement le matin au déjeuner avant d’aller travailler, pour moi c’est un plat à part entière. Il ne se présente pas toujours sous la forme d’une tarte Je le verrai autrement maintenant.

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Merci @tetyana pour ce compte rendu , il y en a peu sur la Bosnie-Herzégovine !

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