Laponie au mois de mars en trafic aménagé

Forum Norvège

bonjour,

je conte ce voyage en peu hors du commun, qui était un compromis original après un voyage en été qui n’avait pas eu lieux à cause d’un plâtre mal tombé… l’idée était d’aller voir les aurores boréales et tous les gens qu’on a parlé avant de partir nous ont dit que c’est difficile si on est pas mobile car si on a une semaine de ciel couvert on ne verra rien. louer une voiture sur place est possible, mais cela coûte en plus des chalets et ce n’est pas une région bon marché.
alors partir en trafic avec:

a pièce maître, le chauffage stationnaire (nécessaire quand pas de prise électrique) une isolation (plus ou moins efficace) des chaines neige type camion aux maillons renforcés (utilisés sur plus de 200km) des pneus neige bien sûr, impossible sans, des pneus cloutés serait mieux, tous en ont sur place, mais impossible de traverser l’Allemagne avec. seule modification: ne connaissant pas la composition d’origine j’ai fait changer le liquide de refroidissement avant de partir. sacs de couchage sérieux et une couette sérieuse. on a eu besoin des deux en même temps une nuit à -14°C avec une panne du webasto… vêtement d’hiver, laine “merino”, etc. à manger pour la moitié du voyage car c’est cher sur place et pas forcément bon.le tout en 2 semaines. le but Tromsø sera atteint et on verra aussi les aurores boréales! l’idée était de monter par la Norvège et de redescendre par Suède car on craignait que la route en Norvège serait plus difficile et longue. en effet cela se confirmera car on inverse le plan à cause d’une météo désastreuse en Norvège la première semaine. le périple ressemble à ça, on voit qu’on a coupé beaucoup de zones touristiques classiques mais beaucoup n’était pas à atteindre (neige) et de plus c’est beaucoup trop vaste. le tour fait 7800km.

jour 1: Tyrol - Kiel, 1000km sans encombres.

La première étape est assez monotone c’est l’autoroute allemande A7 en presque toute sa longueur pour rejoindre Kiel. Comme on part l’après-midi et comme le bateau part à midi il nous faut passer la nuit dans la région de Hambourg. Je repère un grand parking entouré d’arbres près d’un lac naturel à 5 minutes de la sortie d’Egestorf. A notre surprise c’est une aire camping-car, le dimanche matin un retraité vient encaisser EUR7,- à vélo. L’emplacement est sympa, comme il n’y a aucun service c’est quand même cher (l’eau froide est disponible, mais payante).

photo: Notre Trafic sur l’Aire campingcar au Lac d’Egestorf

jour 2 et la nuit qui suit: Traversée en ferry de Kiel à Oslo: 638km tranquilles pour EUR280,- (deux personnes, voiture jusqu’à 2m de haut et 5m de long).

on va d’abord voir notre quai d’embarquement

photo: Ikea sur les panneaux d’autoroute

et visite de la ville franchement maritime, car il nous reste du temps

photo: Musée de la navigation et ancien porte-lanterne de bateau-phare «Kiel»

retour au quai, oui, c’est la bonne adresse:

photo: «Norwegenkai», Quai de Norvège à Kiel

dans la file d’attente:

photo: Notre trafic devant le navire Color Magic

entrée dans la gueule, enfin l’arrière du bateau

photo: Poupe du navire Color Magic lors de l’embarquement en voiture
La traversée avec Color Line est un peu différente des autres traversées en ferry. Prix, méthodes et temps d’embarquement sont à peu près identiques, mais les cabines sont bien plus grandes et nobles. Il y a ainsi des vrais grands lits pour deux personnes et les cabines intérieures ont des fenêtres, même si elles donnent sur la «rue marchande». C’est d’ailleurs cette grande halle intérieure (et certains autres aménagement comme des salles de conférence) qui semblent financer le plus de qualité dans l’aménagement. Ce grand tam-tam commercial peut effrayer au début, mais personne n’est obligé de s’y plonger. Bien que notre cabine donnait sur cette «rue» et qu’au départ on entendait de la musique, la nuit était silencieuse.

photo: Chambre intérieure avec grand lit et fenêtre intérieure sur le ferry Color Magic

temps splendide au départ:

photo: Vue vers la sortie de la Fœrde de Kiel

jour 3: Oslo - Kongsvinger - Lac Siljan: 370km. débarquement rapide, courte visite de l’opéra d’Oslo et direction nord-est et la Suède

nous nous levons exprès assez tôt pour voir l’entrée dans le long fjord d’Oslo, mais la météo montre sont mauvais côté, pluie et visibilité médiocre

photo: Pont arrière du ferry Color Magic lors d’entrée de le Fjord d’Oslo

photo: Approche d’Oslo

mais au débarquement la pluie cesse et au moins on verra l’Opéra sans pluie:

photo: Opéra d’Oslo

ici on voit un bout de ciel bleu au fond!

photo: Rampe sud de l’Opéra d’Oslo et reflets dans la façade de verre

et effectivement, le ciel bleu marine se montre.

photo: Drapeau norvégien d’État contre le ciel bleu d’hiver

visite de la forteresse de Kongsvinger:

photo: Fleuve Glomma et Lac Vingersjøen

nous repartons, paysages composés de forêts et de lacs uniquement:

photo: Lac Veslevatnet gelé près de la frontière suédoise

les routes, assez droites en Suède encore:

photo: Route droite en Suède

vue de notre emplacement le soir. mais premières particularités nordiques: le camion s’était enfoncé de 2cm dans la terre décongelé. Les quelques minutes à rouler pour rejoindre la route ramaient sérieusement, comme si on avait oublié de libérer le frein à main. En fait on s’enfonçait d’environ 1cm en roulant. Les routes dégelés sont donc aussi potentiellement dangereuses.

photo: Lac Siljan hivernal en fin de journée

le matin

photo: Eaux stagnantes et gelées

jour 4: Lac Siljan - Leksand - Tällberg - Falun - Gävle - Norrfällsviken: 572km continuer vers la côte puis remonter l’E4 vers le nord en 1 jour et demi.

visite de l’église de Leksand, on peut y faire rentrer 2300 personnes, aucune idée où les trouver dans la région, faudrait ratisser large.

photo: Tour de guet au feu et église de Leksand

un peu plus loin:

photo: Vu de Tällberg sur le Lac Siljan

…pour arriver à la Grande montagne de cuivre de Falun, site du patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut admirer (sans payer d’entrée, le musée était fermé) un grand trou. Ce n’est pas la mine en soi, ce trou est le résultat d’un grand effondrement en 1687 car on y avait creuse un peu dans tous les sens.

particularité du lieu: la couleur rouge de toutes les maisons scandinaves vient d’ici.

photo: Couleurs de la roche de Falun

photo: Chevalement Creutz à Falun

Pause café dans le Falu Antik & Byggnadsvårds Handel:

photo: Café et petits gâteaux à se servir soi-méme

arrivés à Gävle, une ville portuaire sur la mer Baltique. il y reste un centre historique:

photo: Ruelle du centre de Gävle avec petites maisons en bois

Gävle est une étape pour nous car ici nous changeons de direction, plein nord toutes! Enfin, on ne voit presque jamais la mer le long de cette route sud-nord car elle est toujours situé à quelques kilomètres à l’intérieur des terres. Nous ferons cependant quelques excursions vers la côte.

Dans la région de Kramfors nous cherchons une place pour passer la nuit. C’est une partie très escarpée de la côte, nous espérons y trouver quelque port local pour nous poser avec le camion mais c’est difficile. D’une part il fait déjà nuit, d’autre part, plus on monte vers le nord, moins il y a de petits chemins tranquilles. En effet s’il y a une route elle mène forcément à un lieu vraiment habité. Nous tournons donc en rond sur la presqu’île pour finalement arriver sur le parking du camping de Norrfällsviken, certes ouvert mais nous n’en avons pas besoin. On mange et avant de nous coucher nous essayons encore une route qui fait une boucle au nord de Norrfällsviken. Et surprise, il y a une forêt avec une piste qui mène directement à la plage. C’est une plage nudiste, bien sûr déserte en hiver, on a donc un site avec vue sur la mer. Il faut cependant faire attention, le sol n’est que du sable et si on peut y rouler ce n’est que grâce aux aiguilles de pin qui stabilisent le sol un peu.

jour 5: Norrfällsviken - Bjuröklubb - Pite Havsbad - Luleå Supermarkt - Luleå - Boden: 561km, donc en fin de journée on quittera la Mer Baltique presque au point le plus nordique (Luleå).

réveil le matin:

photo: Vue du trafic sur le Storstrand au nord de Norrfällsviken

visite du village de pêche de Norrfällsviken. ici les baies et fjords sont encore en partie gelés!

photo: Golfe gelé de Norrfällsviken

photo: Maisons à Västerlandet à Norrfällsviken

(la suite: bientôt)

pour finir cette 5e journée: nouvelle sortie vers la mer à Kallviken. rien de spécial là mais c’est sympa quand même, le fjord est couvert de glace:
photo: Kallviken avec glaçons chamboulés par les vagues

photo: Petit bateau de pêche retourné à terre

un peu plus loin:

photo: Phare de Bjuröklubb

pas besoin de faire une grand tour quand il y a un rocher qui dépasse un peu du plat pays.

photo: Phare de Bjuröklubb

photo: Passage du Bjuröfjärden au Bäckfjärden

les routes non revêtues sont bien entretenues mais la voiture en sort forcément très sale. Ce qui est dangereux en hiver et au printemps: en forêt il y a plus d’ombre et là cette piste peut être couverte de neige et de glace, avec des profonds sillons des roues, surtout lors de la fonte.

photo: Route non-revêtue près de Lappviken

on monte de plus en plus au nord, toujours au bord de la mer Baltique:

photo: Phare historique de Skagsudde à Jävre

photo: Glace empilée par le vent sur la plage Pite Havsbad

Le reste de la journée est dédié à rouler. Nous faisons les courses (non sans détours) à Luleå pour ensuite chercher le camping local, un besoin de douche se faisant sentir. C’est un camping classique avec beaucoup de huttes et le tout ressemble plutôt à un hôtel. En sortant de la voiture un bruit assourdissant, le camping se trouve directement au bord de la route principale de Suède (l’E4). Nous verrons encore beaucoup de tels campings en Scandinavie sans comprendre la logique, car il y aurait bien assez de place pour faire des campings tranquilles. Bref une raison de repartir et d’avancer à l’intérieur des terres, donc en changeant e cap pour le nord-ouest maintenant puisque la Mer Baltique tourne maintenant du mauvais côté pour nous.

Nous nous retrouvons à Boden, près du centre sportif et la piscine et bien sûr tout est fermé. Mais il y a un numéro de téléphone et il y a effectivement quelqu’un qui vient pour nous indiquer une place, certes dans une flaque d’eau au milieu de la neige mais on nous dit que c’est préférable là car dans la neige on s’enfonce durant la nuit et il serait impossible de repartir le matin. Bon, ce n’est pas idéal, mais il y a tout ce qu’il faut: douche chaude, cuisine à utiliser, sauna et prise électrique 10 ampères. De quoi se tenir au chaud donc.

le lendemain, voiture bien sale:

Notre trafic au camping de Boden en hiver

jour 6: Boden - Gammelstad - Jokkmokk - Avvakko - Jukkasjärvi Paksuniemi: 420km.

retour de 30km sur nos pas pour ne pas louper le site UNESCO de Gammelstad. le village de petites maisons n’est habité que lors de fêtes religieuses, et c’est toujours ainsi (car interdit sinon)

photo: Entre les maisons du village-église de Gammelstad

on voit qu’on est hors-saison, car il est impossible d’aller voir l’église de l’intérieur, ouverte que lors d’enterrements…

photo: Face sud de l’église de Nederluleå

sur la route du village l’ingrédient principal qui fait bosser carrossiers et sociétés spécialisées dans la réparation et de remplacement de vitrage automobile:

photo: Gravier grossier sur la route

on continue en direction ouest, tranquille au début:

photo: route Riksväg 97

photo: Panneau marquant le cercle polaire arctique

pour arriver à Jokkmokk. cette ville est la “capitale” du peuple Sami. on va voir le musée et on fait le plein (gazole, bouffe, etc.)

photo: Tente sami au musé de Jokkmokk

on voit de plus en plus l’équipement standard des gens d’ici:

photo: voiture avec Chauffage électrique du moteur, phares longue portée et pneus cloutés

à partir de Jokkmokk la route tourne vers le nord et on gagne un peu en altitude, le temps est gris. la route principale reste dégagée, mais à gauche et à droite les murs de neige montent. On ne voit pas grand chose de la route alors on en repère une qui part sur la gauche, assez plate, neige fraîchement chassée et assez large pour pouvoir faire demi-tour.

on attaque en raquettes un affût perché à deux pas de la route mais aussi avec deux mètres de neige…

photo: montée en raquettes à l’affût perché

à l’intérieur c’est clair c’qu’on fait ici normalement: (jakt=chasse)

photo: vue du haut de l’affût perché

le spectacle du soleil qui passe sous les nuages en se couchant est fantastique (mais difficile à rendre en photos)

photo: Soleil sur la tourbière Itnaáhpi

on va aussi faire un tour dans la plaine:

photo: en raquettes dans la tourbière Itnaáhpi

Avant de trouver un emplacement la nuit tombe et nous chercherons une place autour de Jukkasjärvi. Mais il y a encore plus de neige et peu d’accès possibles en dehors de la route principale. Pour finir nous trouvons une place en sortant de la village par l’ouest. Nous mangeons et nous couchons pour nous reposer mais ressortirons les raquettes pour une randonnée de nuit au bord d’une petite tourbière tout près. Pareil que l’après-midi, la neige n’est pas tassée et même avec les raquettes nous nous enfonçons jusqu’aux cuisses. Mais il vallait la peine (et le froid) d’aller voir ce pays sauvage la nuit, n’éclairé que par les étoiles.

photo: Notre emplacement pour la nuit à l’est de Jukkasjärvi

jour 7: Jukkasjärvi - Kiruna - Abisko - Björkliden - Abisko - Björkliden - Abisko - Kiruna - Karesuando: 432km.

d’abord nous restons à Jukkasjärvi, enfin nous retournons au village

photo: Route glacée à l’est de Jukkasjärvi

Ça n’a pas l’air méchant comme ça, mais c’est très glissant. C’est un exploit de l’industrie des pneumatiques qu’on puisse rouler là-dessus, car marcher n’est presque pas possible. Sans 4x4 et sans pneus cloutés, avec un camion, partir de l’arrêt revient à patiner pendant une quinzaine de secondes, mieux vaut que la route soit large et qu’il n’y ait personne en face car on fait des écarts conséquents. Puis, vers les 20km/h, le camion est secoué et tout de suite stabilisé, comme s’il se trouvait sur des rails. Nous avons observé cet effet bizarre plusieurs fois. Ensuite on roule presque normalement jusqu’à 80km/h, on tient les virages pas trop serrés et les freinages doux marchent aussi (éviter le frein moteur qu n’agit que sur les roues tractrices et ce pas de manière équilibré). L’embrassement revient quand il s’agit de s’arrêter complètement. Deux solutions, laisser rouler jusqu’à l’arrêt ou bien laisser faire l’ABS, les deux ont besoin de pas mal de place.

Tout ceci marche dans le plat (fréquent en Suède, moins en Norvège) et quand il n’y a pas de circulation ou d’obstacles tout près. Les tas de neige au bord de la route sont d’ailleurs durs comme du béton, ce n’est pas une bonne idée de les toucher en roulant. Sans pneus cloutés, partir avec un camion de plus de 2 tonnes en monté glacée, même légère, est impossible. Il faut impérativement reculer jusqu’à une portion de route plane et prendre de l’élan si la montée est courte et qu’elle ne devient pas plus forte plus tard, présente des virages serrés, etc. Dans ces cas, et dans tous les cas de descente glacée, il n’y a qu’une seule solution: mettre des chaînes.

Cependant, les routes sont quand-même construites pour y rouler normalement, surtout les routes importantes (enfin, hormis neige fraîche, tempête de neige, etc.). Elles sont larges, sans montés marquantes et irrégulières et en général quand-même légèrement sablés (ce n’est pas du gravier) dans les montés importantes. Mais ceci que dans le sens montée, il nous est arrivé assez souvent de rouler à gauche pour descendre.

en ville c’est encore mieux, faut maîtriser son embrayage là…

photo: oute couverte de glace lisse à Jukkasjärvi

retour aux choses touristiques:

photo: Peintures sames de l’autel dans l’église de Jukkasjärvi

photo: nourriture des rennes

photo: Renne curieux

matériel de construction pour l’hôtel de glace:

photo: Chargeur sur pneus avec bloc de glace soulevé

on en fait des choses de ce genre:

photo: Poisson du bar de l’hôtel de glace de Jukkasjärvi en 2014

photo: Licorne à l’hôtel de glace de Jukkasjärvi en 2014

chambres de glace à -5°C et à EUR380,- par personne et par nuit (ceci dit, rien que visiter coûte très cher)

photo: Décor de glace d’une chambre de l’hôtel de glace de 2014

il est midi, nous reprenons la route avec rien que Tromsø comme but. et les choses se gâtent quelque peu:

photo: La tempête chasse la neige par dessus la route entre Kiruna et Abisko

en vidéo c’est plus clair: https://www.youtube.com/watch?v=0b9B2xU9uwk

quand le vent ne souffle pas, ça fond un peu et forme un mélage neige-glace-eau, qui nous posera encore des problèmes plus tard dans la soirée: https://www.youtube.com/watch?v=atpfFRj0Zqo

Il était clair dès le départ que franchir la chaîne montagneuse à la frontière entre la Suède et la Norvège pourrait poser problème. De Jukkasjärvi nous passons à Kiruna (ville sans intérêt) et continuons ensuite sur un haut-plateau désertique et balayé par le vent sur une route de plus en plus glacée vers Abisko. C’est une station de ski réputée pour son air sec, cependant ce jour là il y avait surtout du vent. La conduite ayant été déjà assez stressante, nous y faisons une pause avant de repartir. Nous n’irons pas loin. Route barrée pour un temps indéterminé pour cause de tempête de neige. En gros le vent souffle tellement fort que les corniches de neige barrent la route. Les voitures et camions attendant sont donc envoyés par très petits convois derrière une fraiseuse à neige. Le problème: la section à traverser ainsi fait 40km de long! Nous apprendrons tout ceci lors d’une deuxième pause encore bien plus longue à l’hôtel touristique qui était plein de monde échoué ici car le train, passant sur la même route, était aussi bloqué, le fort vent ayant balayé quelques containers des wagons. Nous retournons à la queue de voitures et voyons qu’elle n’a fait que s’allonger. Un essai de monter à la station de Björkliden (il devait y avair un camping ouvert) échoue à cause d’une montée enneigée trop en pente.

Dans ces conditions, voulant toujours aller à Tromsø, nous prenons la décision de passer par la route nord, moins haute et qui passe par un bout de Finlande. Cela fait un détour de plus de 300km, dont 150 sur neige et glace. Nous faisons les 100 premiers kilomètres en plus la nuit sur la E45 pour rejoindre Karesuando. Il n’y a pas de photos de ce passage, il tombaient des gros flocons, le camion pataugeait (mais pas besoin de chaînes) et lors du passage de voitures et surtout de semi-remorques en sens inverse on passait dans un nuage de neige d’une vingtaine se secondes. Dans ces situations-là mieux valait s’arrêter et laisser passer.

Après une conduite fatigante de nuit, sur neige avec de grosses chutes de neige en même temps, nous arrivons à Karesuado, village suédois à la frontière finlandaise. N’ayant pas prévu de passer par là nous n’avons aucun plan mais ne voulons plus continuer au-delà de 22h. Alors arrêt au parking de l’église en plein village. Les portières sont gelées, l’arrière du camion forme plus ou moins une grosse corniches de neige. Dans ces conditions là il n’y a plus qu’à chercher une place de laquelle on pourra repartir le lendemain et de mettre le chauffage auxiliaire.

photo: Neige à l’arrière du trafic après 100km de tempête de neige

La soufflerie se met en marche, de l’air frais en sort, puis tout s’arrête avec un message d’erreur. Je redémarre le chauffage mais rien n’y fait. Il fait -12°C et il nous reste juste un peu de chaleur de la route avant. L’erreur affiché est l’erreur standard qui couvre toutes les possibilités («démarrage impossible»). Je n’ai pas la tête à chercher le défaut. Nous sortons donc le réchaud à gaz et faisons du thé, puis quand le froid reprendra on chauffe un repas en boîte. Pour dormir notre couette, nos gros sacs de couchage et nos bonnets nous sauverons.

Le matin, encore somnolant, je pense bien sûr au chauffage, c’est qu’on en a besoin aussi pour le reste du voyage, les campings ouverts se faisant rarissimes si haut dans le nord. Me vient alors l’idée que l’échappement pourrait être bouché par la neige. Je grimpe sous la voiture et c’était pire que ça: il y avait une véritable calotte de glace sous tout le camion, pas très épaisse, mais elle recouvrait tout. Aussi l’échappement du webasto. Avec quelques coups de tournevis la glace tombait du bout de l’échappement et le chauffage redémarrait, non pas sans puer sérieusement, aussi dans l’habitacle. Il redeviendra normal par la suite.

photo: Panneau frontière «Finland 100m»

Ah oui, on visite aussi un peu le village avant de reprendre la route enneigée.

photo: Traces de moto-neige sur la rivière Muonio gelée.

photo: Supermarché avec service Garmin à Karesuando

photo: Baraque de Læstadius (Læstadiuspörtet)

jour 8: Karesuando - Tromsø: 327km. et cette fois-ci on y parviendra

c’est comme d’habitude, ciel dégagé pour la Finlande au moins:

photo: Route E8 rectiligne mais enneigée en Finlande

en Norvège on dévale les 800m d’altitude sur une route heureusement bien dégagée, mais en bas ça ne s’arrange pas, visiblement c’est le reste du temps pourri qu’on avait contourné en passant par la Suède:

photo: Route de neige tassée le long du Sørfjorden

pour la petite histoire voilà la chanson"responsable" de ce voyage, vidéo enregistrée à Tromsø : https://www.youtube.com/watch?v=5rXBNqVbC6g

photo: Tromsøbrua passant le Tromsøysund

photo: Anciens entrepôts portuaires à Tromsø

photo: Tromsø Bibliotek

donc temps maussade. on aura encore quelques déboires à trouver un camping pour retomber finalement sur celui de Tromsø et chantier. mais la surprise sera le jour suivant!

bon j’avais parlé d’une bonne surprise, en effet le matin suivant, reveil frisquet, les vitres sont givrés de l’intérieur:

photo: -12°C au matin en bord de mer

mais s’il fait si froid, il ne peut faire que beau! en effet, au fond la montagne sur laquelle on va monter un peu plus tard:

photo: Notre Trafic au pied du Storsteinen

d’abord visite de la cathédrale. c’est dimanche donc pas à visiter de l’intérieur, chose qui nous arrive assez souvent…

photo: Face nord de la Cathédrale Arctique de Tromsø

on va maintenant voir tout ça d’en haut:

photo: Tromsøbrua vu par la station haute du téléphérique du Storsteinen

en haut pas mal de neige encore:

photo: Aire de jeux sous la neige

et une vue dingue, le temps était meilleur que pour Katie Melua

photo: Panorama hivernal de Tromsø du Storsteinen

je sors le zoom

photo: Cathédrale Arctique de Tromsø vue du Storsteinen

photo: Anciens entrepôts portuaires à Tromsø

l’après-midi on ira dans l’île au fond:

photo: Montages autour de l’Ersfjorden sur Kvaløya

jour 9 + 9,5: Tromsø - Ersfjordbotn - Tromvik - Grøtfjord - Tromvik - Grøtfjord - Ersfjordbotn: 101km (dont 80 avec chaînes).

La journée est belle, la météo annoncé pour la nuit qui vient annonce une nuit froide et claire, idéale donc pour les aurores boréales. Reste à trouver une place propice pour en voir, à Tromsø il y a trop de maisons et d’éclairage, nous partons donc sur l’île au nord-ouest de Tromsø et relié à celle-ci par un pont: Kvaløya, il y a là quelques fjords orientés vers le nord. La route est bonne jusqu’à la bifurcation pour Ersfjordbotn mais alors la route devient une route communale et avec des dénivelés importants dans des zones ombragés et avec de la glace très glissante. Donc il faut mettre les chaînes. Bien sûr 90% des sections qui suivent sont secs et sans glace, mais si tous les 10 minutes il y a un virage glacé que faire? Garder les chaînes et les user fort sur l’asphalte, on les avait acheté pour ça.

On aura une nuit splendide, avec les montagnes éclairés par la lune, plein d’étoiles, mais pas un bout d’aurore boréale. Au moins le beau temps continuera.

nous donc arrivés dans la Norvège des carte postales: #

photo: Kaldfjorden, Buren et Store Blåmann sous un ciel bleu

petites routes obligent:

photo: Notre Trafic avec des chaînes sur la route de Kvaløya

les petites routes sont aussi plus généreuses:

photo: Rennes au bord de la route

la plage où nous passerons la nuit:

photo: Village de Grøtfjord ouvert vers le nord sur le Vengsøyfjorden

on continue encore un peu la route (qui est un cul-de-sac)

photo: Grøtfjorden vu en longueur

photo: Bateaux de pêche dans le port de Tromvik

montagnes escarpées:

photo: Storstolpan et la crête ouest du Hollendaren

et la mer partout entre:

photo: Maisons de pêche

pas d’aurores boréales, mais nous nous entraînons à faire des photos de nuit

photo: Ramnberget, 743 m, photographié la nuit

le matin il faut chauffer aussi le pain pour ménager les dents:

photo: Chauffage du pain en même temps que du café

il fait toujours aussi beau:

photo: Ersfjorden

photo: Bateau de pêche accosté à Nebbesteinen

la suite se joue sur la fameuse E6 qui taverse la Norvége en longueur et qui n’a rien à voir avec la E4 en Suède. ici que des virages, des cols, ses haut-plateaux, des fjords à longer. on n’avance pas mais avec une météo grandiose c’est bien supportable!

jour 10: Ersfjord - Tromsø - Elvevoll - Narvik - Kjeldebotn: 399km.

cette journée n’est que route, les photos sont toutes prises en roulant (par le passager).

photo: Ramfjorden au sud de Tromsø

les conditions de route sont hivernales, mais c’est dégagé et nous pouvons rouler comme les autres avec leurs pneus cloutés:

photo: Vue de l’E8 près de Slettmo en hiver

sur le Høgdafjell (haut-plateau) ça devient moins marrant. En Norvège il est impossible de nettoyer les routes de la neige et de la glace, la méthode est donc de chasser la neige et de racler le reste de manière à former des rayures un peu comme sur une piste de ski fraîchement préparée sauf qu’ici c’est de la glace. Ces petites crêtes cassent et le tout forme une surface assez rugueuse. Tout ceci marche tant que les températures restent au-dessous de 0°C. Au-delà cette surface de glace devient une patinoire.

mais ce n’est pas tout, nous avons la «chance» de tomber dans la plus grande manœuvre militaire de l’OTAN prenant place en zone civile. Les routes était ouvertes, des chars, des tanks et toutes sortes d’autres véhicules chenillés grouillaient dans la nature et aussi sur la route. Ceci entre 40 et 20km/h en colonnes d’une vingtaine d’engins, impossible de doubler.

photo: Convoi militaire de «Cold Response 2014»

vraiment tout se balade sur la route et dans le paysage…

photo: Char norvégien lors de l’opération «Cold Response 2014»

à voir la nature, il a dû beaucoup neiger les jours avant notre passage…

photo: arbres couverts de neige et ruisseau gelé

En roulant la neige et l’eau sont projetés sous la voiture, tout cela regèle sous le châssis et reste collé. Quand il fait un peu plus chaud ou que la carrosserie chauffe, les morceaux se détachent en tombent. Sauf s’ils entourent en même temps des conduites. Dans le cas présent, c’était le tuyau pour le lave-glace arrière qui traînait à lui tout seul un bloc de glace de la taille d’une petite balle de foot. Je m’y suis mis au marteau…

avant de continuer nous prenons une douche (gratuite!) dans une station d’essence et un café (plutôt pour au moins acheter quelque chose, car le réservoir était encore plein)

Fatigués de la nuit précédente à attendre l’aurore boréale, fatigué par le beau temps (il faut sortir, prendre des photos, etc.), fatigués de chercher une place pour passer la nuit nous prenons le parking du petit port de ferrys de Kjeldebotn, à l’ouest de Narvik, au bord de l’Ofotfjorden. Il fait froid, nous dînons, lisons encore un peu, préparons notre lit, excursion pipi derrière un container du port et, chose bizarre, des lumières dans le ciel. Enfin! On avait fait tout le voyage pour ça et on en avait pas encore vu. Nous remettons notre trafic en mode route car le port est trop lumineux, sortons du village, nous arrêtons en bord de mer et armons nos appareils photo.

je ne mets qu’une photo, les autres sont là: Aurores boréales vues de Kjeldebotn

photo: Aurore boréale

Après la nuit des aurores nous nous réveillons tard. Le parking du port de Kjeldebotn était plein de voitures garés là visiblement pour longtemps et en plus le ferry était en révision. Nous explorons les choses simples comme un petit port local et découvrons quand même toujours des choses intéressantes.

photo: Kjeldebotn et le massif du Vargfjellet

photo: Segmentation des plaques de glace sur la mer calme

photo: Couche de glace malléable éclatée par les pierres de la jetée

jour 11: Kjeldebotn - Tranoya Fyr: 126km par très beau temps.

Petite journée de route, le temps est trop beau, la région aussi. La route principale E6 a un passage court en ferry, mais nous sommes hors-saison et il nous faut attendre une heure. Au moins le temps de faire le plein d’eau (chaude). Arrêt obligatoire le long du Forsahavet avec ses îles et les montagnes extrêmement raides des Ofoten.

photo: Route E6 le long du Forsahavet

photo: Stortinden et Valletinden

une vidéo de cette partie de route est disponible ici: https://www.youtube.com/watch?v=RwNGtxwVNcE

nous continuons et voyons de plus en plus de montagnes:

photo: Vue sur la face sud des montagnes des Vesterålen

avant d’avoir une pause involontaire de plus d’une heure, hors saison il n’y pas de ferry tous les quarts d’heure. la route E6 est interrompue ici.

photo: File d’attente à Skarberget pour passer à Bognes

Juste après le passage en ferry de Skarberget à Bognes il faut tourner à droite (chose que nous avons loupé car c’est vraiment la première bifurcation et il n’y qu’un seul panneau bien petit panneau). La petite route vaut la peine pour une petite rando vers les gravures pétroglyphes de Leiknes mais aussi pour la vue retour sur les grandes montagnes.

photo: Abri de bateau en bordure du Tysfjorden

photo: Vue sur le Tysforden du chemin menant aux gravures de Leiknes

photo: Gravures des cygnes entrelassés de Leiknes

photo: Gravure de la baleine à Leiknes

photo: Poisson mis à sécher sur un abri de bateau

nous arrivons à une destination phare de ce voyage, en l’occurrence un phare bien placé: Tranøy Fyr en face des Lofoten. Avec les températures très froides on avait la vue sur tout le flanc sud de cette chaîne de montagnes émergeant de la mer. c’est assez rare, surtout en été car ces montagnes forment une barrière au Gulf Stream, qui génère certes un climat clément sur les îles, mais les enrobe aussi toujours de nuages

en gros notre vue du trafic

photo: Banc près du phare de Tranøy avec les Îles Lofoten en arrière-plan

avec le phare:

photo: Phare de Tranøy et Îles Lofoten

il n’y avait qu’une courte aurore boréale, mais le phare donnait aussi un joli motif la nuit:

photo: Passerelle et phare de Tranøy photographiés de nuit

mais le matin c’était encore mieux!

photo: Panorama avec le phare de Tranøy et les Lofoten un matin d’hiver

nous retournons à “notre” route E6 et le temps splendide nous accompagne.

jour 12: Tranoya Fyr - Saltfjell - Mosjøen: 436km.

photo: Sur le feu maritime de Brennvik

Tout va bien, même sur le Saltfjellet, un haut plateau montant jusqu’à 800 m, couvert d’une épaisse couche de neige. La route est dégagée mais par endroit il reste de la glace (rugueuse car bien raclée cependant). Il fait très froid, -14°C, mais le soleil brille. Nous passons le cercle polaire et redescendons dans la vallée sur Mo i Rana. Ici le temps devient mauvais, mais nous pensons que la partie la plus critique sera passé avec ce fjell. Nous nous tromperons.

photo: Route E6 bien dégagée sur le Saltfjellet en hiver

photo: Grande fraise à neige en action sur la route E6

Nous continuons jusqu’à Mosjøen où nous arrivons dans la nuit et où nous resterons au camping. les campings scandinaves sont assez bien équipés:

photo: dans la cuisine du camping de Mosjøen

Le jour suivant nous visitons hâtivement le centre historique de maisons en bois de Mosjøen. D’une part il nous reste beaucoup de route à faire, d’autre part la météo est franchement mauvaise, un vent froid annonce de la neige. on voit qu’il fait froid:

photo: Maison rouge en bordure de la Vefsna

photo: Anciens entrepots en bois en bordure de la Vefsna

Nous reprenons donc la route, mais pas pour longtemps. Après même pas 100 km accident de camion, route barrée, forte neige, route couverte de neige près de Majavatn. Vu l’excentricité du lieu nous retournons à la gare de Majavatn, là au moins possibilité de sortir, toilette ouverte et chauffé (quoiqu’elle ferme après le dernier train de 13h). Nous attendons là 2 heures en regardant passer les ambulances et les gros camions pour retirer les camions accidentés. Quand une partie de ceux-là repart vers Mosjøen nous retournons à la queue où tout à coup les choses avancent car il y a à cet endroit une route forestière parallèle qui passe deux fois sous la nouvelle route E6 ici. Nous demandons au pompier si on a des chances de passer avec notre camion sans 4x4 et sans pneus cloutés. Il nous regarde très étrangement et nous demande en gros comment on a fait pour arriver jusqu’ici. Bref, retour à la gare et nous chaussons les chaînes. Retour à la déviation qui est effectivement bien en pente. Le premier passage souterrain sous la route marche bien, mais après bouchon. Il faut passer sous le deuxième et là il y a juste après le passage sous la route un virage très serré et le tout dans 20 centimètres de neige fraîche. Ici même les 4x4 avec pneus cloutés n’avaient aucune chance. Mais nous avec les chaînes on était les rois ici, montés sans aucun problème.

photo: Tempête de neige et conditions de route épouventables à Majavatn

C’est après qu’on sera les plus lents car on gardera les chaînes sur 130 kilomètres! Les températures sont légèrement positives, la glace raclée sur la route a fondue et il neige par dessus. Inutile de dire qu’on patauge même avec les chaînes. Nous voyons sur la carte qu’il reste beaucoup de dénivelé à faire alors nous gardons les chaînes jusqu’au moment on l’on rejoint le niveau de la mer. Elles seront sérieusement usées ainsi, car il y a bien sûr pas mal de sections proprement dégagées, mais c’était ça ou rouler au pas et les remonter plusieurs fois. Nous continuons cependant jusqu’à Trondheim.

Comme la route de Mayavatn n’était pas encore assez stressante, nous réussissons l’exploit de rester coincé dans un mélange de neige et de boue au camping de Vikhammer. C’était méchant, il avait neigé sur un sol non-gelé et rien n’était dégagé dans le camping. Arrivé à peu près où je voulais (près d’une borne électrique) j’essaie de repartir et rien n’y fait. Une roue enfoncé de 15 centimètres dans la gadoue à moitié gelée. Nous allons voir le patron du camping qui arrive avec sa BMW 4x4 et qui n’arrive à rien si ce n’est de faire glisser le Trafic jusqu’à 15 centimètres d’une caravane. Mais il ne s’avoue pas vaincu et revient avec une pelleteuse. La corde de remorquage attachée à l’avant du Trafic d’un coté et à la pelle de l’autre il soulève carrément l’avant du trafic d’un demi mètre et me pose ainsi sur l’asphalte dégagé. Nous resterons devant les sanitaires, il y avait là aussi des prises…

photo: Neige sur boue dégelée

mais on voit que le soleil est revenu!

À Trondheim parking payants partout et routes aussi, on vient de recevoir une facture de EUR17 pour 9 différents tronçons et sur place on ne s’est rendu compte que de la moitié. on est photographié et visiblement les pays d’origine leur filent les adresses. normalement pas de risque si on ne paye pas, mais quand on veut retourner on sera sans doute fiché…

les fameux entrepôts bien sûr:

photo: Panorama des Entrepôts le long de la Nidelva

il en reste à retaper:

photo: Ancien entrepôt de la Nidelva à retaper

le vieux pont:

photo: Ancien méchanisme de pont basculant du Gamle Bybro

nous montons à la forteresse, mais la vue n’est pas si grandiose

café étudiant

photo: Anna dans Annas Kafé

photo du centre: Olav Tryggvason sur une grande colonne sur la place Torvet

fermée pour rénovation (de l’orgue…)

photo: Façade ouest de la cathédrale de Nidaros

photo: Statue avec modèle de la cathédrale sur la cathédrale de Nidaros

photo: Descente vers l’église Vår Frue

jour 14: Vikhamer - Trondheim - Ringebu - Oslo - Frontière suédoise - Bagen: 700km.

Le reste de la journée, nous roulons en direction sud, il y a un ferry à rejoindre à la pointe sud de la Suède et la route E6 nous avait déjà démontrée qu’elle n’est pas une garantie de passage. Tout ira bien, plus on approche d’Oslo la route se transforme en autoroute (et elle le reste ensuite). Il reste encore de la neige, mais il n’y en aura plus sur la route. Roulant ainsi il n’y avait quasiment pas de temps pour nous arrêter, la seule visite à côté de la route est pour l’église en bois de Ringebu que nous rejoignons tout juste avant la tombée de la nuit.

photo: Vallée d’Oppdal

sur les montagnes, toutes proches, l’hiver règne encore:

photo: Tempête sur les montagnes au sud d’Oppdal

un arrêt, arrivés juste à la tombée de la nuit:

photo: Stavkirke à Ringebu

Le soir nous avions quelques problèmes à trouver une place pour passer la nuit, ce n’est jamais facile de trouver un coin tranquille la nuit tombée. Finalement nous en trouvons un même en bord de mer à Bågen (Västra Götaland) juste derrière la frontière. À d’autres bouts de routes il y avait des panneaux interdisant les campings-cars, ici non. Par contre le matin quelqu’un passe en klaxonnant, sans doute se sentant gêné pour faire demi-tour ici. Au moins cela nous permet de commencer la journée à 8h. Petit déjeuner rapide et puis nous faisons un saut à Strömstad, ville touristique mondaine mais pas du tout réveillée ce samedi matin. Ensuite nous nous dirigerons sur la côte plus sauvage de Tjärnö et de Saltö.

photo: Notre Trafic au bout de la route en bord de mer

jour 15: Bagen - Strömstad - Saltö - Tanum - Fjällbacka - Sundsandvik Camping: 189km.

Strömstad, ville touristique morte hors saison

photo: Restaurant Skagerack

Saltö est une réserve naturelle dans la commune de Strömstad, nous allons d’abord au bout de la route puis retournons au parking officiel pour traverser l’île sur des sentiers aménagés.

photo: Notre trafic au bout de la route de Saltö

photo: Bateau de pêche à Västra Bryggan

on ce n’est pas encore la bonne saison:

photo: allongé sur les rochers

Au sud de Tanumshede se trouvent les gravures rupestres les plus célèbres de Suède. Le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les sites de Vitlycke et de Litsleby que nous avons visité sont libres d’accès, à Vitlycke se trouve aussi le musée, fermé à cette époque de l’année.

photo: gravure de deux grands et d’un petit bateau à Tanum

photo: Guerriers avec arcs, haches, bouclier et lances sur la dalle principale de Vitlycke

photo: «Dieu au javelot» à Litsleby

le sud de la Suède n’était pas prévu ainsi (on aurait dû venir direct de Stockholm), mais on fait avec, le temps est sympa, plus aucune neige, mais il reste bien sûr froid. donc journées de petits village sur la côte:
Fjällbacka est connu par les touristes pour son aspect de village de pêche typique avec maisonnettes rouges en bord de mer, mais aussi parce que des romans policiers suédois de Camilla Läckberg y ont des scènes importantes. Au mois de mars il n’y a pas grand monde, le soleil est présent, mais un fort vent souffle sur la côte.
photo: Pièges de homard devant une maison de pêcheur
photo: Maisons de pêche rouges et habitations à Fjällbacka
Hamburgsund est un point de départ des ferrys pour rejoindre l’île de Hamburgö toute proche. Rien de spécial ici cependant, mais un grand supermarché pour nous munir de produits suédois et une poissonnerie avec des poissons tellement frais qu’ils ne sentaient pas le poisson. Cette odeur spécifique pas forcément agréable n’apparaît qu’après un certain temps.

photo: Église sur l’île de Hamburgö et maisons de pêche du Hamburgsund

photo: Svenneby gamla Kyrka

Nous longeons encore un peu la côte mais pour continuer plus au sud il faut l’Åbyfjorden et reprende la route E6. Le soir nous restons au camping de Sundsandvik (Hafsten).

photo: au bord du Havstensfjorden

on se croirait presque en … Bretagne

photo: Plage de Sundsandvik

photo: Île de Kråkan dans le Hafstensfjorden

jour 16: Sundsandvik Camping - Mollösund - Falsterbo Fyr - Trelleborg Hamn: 468km dont la plupart sur l’autoroute en ignorant Göteborg et Malmö.

photo: Îlots entre Gullholmen et la terre ferme

Gullholmen est une île sans voitures. C’est bien, mais cela rend la circulation et le parking sur la terre ferme encore plus grande. Nous ne l’admirons que d’en face.

photo: Bateau délabré au sec

Möllosund est un village touristique mort hors saison. Jolies maisonnettes cependant.

photo: Maisons de pêcheurs rouges

photo: Une maison au bord de la Sandvik

Phare de Falsterbo: de l’autoroute puis une dernière sortie sur la pointe sud-ouest de la Suède où se trouve un des plus vieux phares, il date de 1796.

photo: Phare de Falsterbo avec sa maison de gardien

Embarquement à la pointe sud de la Suède, Trelleborg, avec la TT-Line pour Travemünde en Allemagne. Le navire est bien plus basique, même la construction n’a aucun charme. Chose curieuse: le pont à véhicules est à ciel ouvert à l’avant.

photo: Ferry Nils Holgerson de la TT-Line

photo: dans la cale à véhicules sur le ferry Nils Holgerson de la TT-Line

photo: Cabine du ferry Nils Holgerson de la TT-Line

photo: Chaises rangées sur le pont supérieur public en hiver

jour 17: Trelleborg - Travemünde (ferry): 221km. Travemünde - Tyrol: 1000km.

voilà c’est fini, le retour par l’autoroute A7 traversant toute l’Allemagne était simple, le comité d’accueil en Autriche: de la neige… je reste à votre disposition pour toute question relative à ces contrées boréales.

Bonjour,
Un grand bravo pour ce récit captivant et ses superbes photos qui nous ont rappelé de bons souvenirs; en effet nous sommes allés en camping car, mais en été, jusqu’au Cap Nord en 2011 et ce pays est tellement beau que nous y sommes retournés cette année en privilégiant la partie Est : Varanger, Nordkinn. Ce fut un voyage magnifique avec un beau temps exceptionnel. Si j’ai le courage je ferai un compte rendu.
Petite question pratique : nous n’avions pas pris l’autopass.Avez vous reçu des factures de péages ?. En 2011 nous n’avons rien eu.
Cordialement
JPC44

bonjour jpc44,

oui, j’ai reçu par courrier les fameuses factures d’autoroutes par la société epcplc.com. les prix sont les mêmes qu’avec le pass. visiblement mon pays (l’Autriche) donne les infos sans préavis à une société privée. je ne sais pas comment cela se passe avec la France. sur internet il y a des photos accessibles du véhicule de tous les tronçons. en gros ça avait l’air correct.

la même société encaisse aussi toutes les contraventions et là c’est beaucoup plus flou il y a un montant (astronomique: EUR170 pour se garer) une adresse où ça se serait passé (dans mon cas une fausse) et des coordonnées bancaires. un recours n’est possible que par internet, j’ai déposé une opposition et un mail informe qu’une réponse est à attendre dans les 8 semaines qui suivent. je n’ai rien reçu depuis, ni conformation, ni infirmation.

ces méthodes sont vraiment le point noir dans le tableau sinon très beau de la Norvège.

andré

Merci pour l’info. Si je reçois quelque chose de mon côté je le posterai sur le forum.
Bonne journée.
Cordialement

Bonjour,
Comme je trouvais dommage que votre récit se trouve “noyé” au fil des jours dans les autres discussions, j’ai demandé au Routard s’il était possible de créer une rubrique spéciale; ce qu’ils ont fait très rapidement et ont mis votre récit dans cette nouvelle rubrique.
Il ne me reste plus qu’à me mettre au travail pour raconter notre périple.
Bon week end.
Cordialement
jpc44

bonjour,

oui, j’ai été contacté par routard.com pour le mettre en avant avec une photo, le récit sera aussi sur page d’accueil de la communauté la semaine prochaine.
je trouve quand même dommage que l’on ne puisse pas mettre directement des photos dans le récit, voyager reste une affaire des yeux…

andré

Bonjour
J’envisage un voyage similaire au votre, en fin d’hiver… et j’ai dévoré votre récit.
J’ai quelques questions pratiques… je vous remercie si vous avez le temps de me répondre.
-Votre véhicule est-il essence ou diesel? Puissance? Suffisamment confortble? Agréable?
-Les garages Renault sont-ils assez répandus?
-Le chauffage que vous utlisez est-il d’origine, ou l’avez-vous fait installé? Cher? Indispensable?
-Dormiez-vous avec ce chauffage allumé? Est-il sûr (gaz échappement)?
-En hors saison trouve-t-on facilement des campings ouverts (électricité pour chauffage)?
-Aviez-vous un radiateur électrique pour les campings?
-Aviez-vous des chaînes sur les 4 roues? Combien de temps faut-il pour monter ces chaînes? Est-ce compliqué?
Merci pour vos réponses.

bonjour

diesel commun rail. aucun problème aux démarrages. j’avais même la batterie d’origine (mais une de rechange pleine avec…). la puissance ne compte pas sur neige ou glace. ce qui compterai ce sont des pneus cloutés (mais impossible de traverser l’Allemagne avec) et un 4x4 (prix)

garages renault: je n’ai pas fait attention. il n’y a presque que des voitures allemandes. mais ayant été en citroen berlingo en Islande et ayant eu besoin d’une pièce: elle était là en 12h par avion taxi. je ne pense pas que ce soit plus mauvais en Norvège.

chauffage: stationnaire webasto au diesel. EUR600 en occasion sans montage. d’autres techniques sont possibles, mais c’est indispensable, oui (pas assez de camping, rester bloqué par la neige, accident sur la route, etc…)

campings: non, il n’y en a pas assez. par contre électricité partout gratuite. donc apporter un chauffage électrique et du câble (prises allemandes, pas celles des campings)

on a dormi sans chauffage (trop bruyant, pas de problèmes de gaz). véhicule isolé, couette + sac de couchage quand ça n’allait pas. parfois chauffage vers 3h du matin pour se rendormir après réveil par le froid…

chaînes: version 4x4/camion aux maillons plus gros (pour plus de 1,5t). elles s’usent vite. sans 4x4 et sans clous absolument nécessaire. pour les mettre. avec de l’entrainement à deux c’est mis en 5 minutes. il faut s’entraîner avant!

a+ andré

Bonsoir
Je te remercie pour ta réponse. Le prix d’un Webasto me faisait peur. On s’en passera… en plus tu me dis que c’est bruyant (la pub dit que c’est très silencieux) …
On utilisera l’électricité si possible. Pour les situations extrêmes on a un mini chauffage gaz Coleman : à utiliser éveillé et dans un fourgon bien ventilé… on sait faire sans risque…
Quand tu dis qu’il y a de l’électricité partout, tu veux dire dans les campings? Où des bornes mises à disposition du public?
Merci encore.

bonjour,

s’il fait sous -10°C et que tu t’arrêtes pour un pause, t’as froid après 5 minutes. tu te chauffes un café/thé et tu gagnes 10 minutes de plus (et de la buée). dès que tu aères t’est de nouveau à -10°C. si tu vas là où nous sommes allés il n’y a pas moyen d’échapper dans un lieu chaud, il n’y a ni camping, ni bar, ni restaurant, ni village, ni station essence. et même si tu vises ceux-là, tu peux rester bloqué en cours de route n’importe où. alors c’est attendre quelques heures. tu laisses tourner le moteur mais à la fin il ne chauffera plus, les nouveaux diesels c’est ainsi. tu passes sans chauffage si tu as du soleil la journée (effet de serre dans la voiture). mais ça n’est en rien garanti. même si t’as +5°C pendant trois jours et des nuages tu ne sauras plus faire quelle gymnastique pour te chauffer.

les tout nouveau webastso sont paraît-il plus silencieux, je ne peux pas comparer. mais l’effet reste le même, il y a un corps de chauffe et une ventilation qui fait passer de l’air autour. c’est la ventilation et elle seule qui est bruyante. mais tu as des chauffages au gaz (sans soufflerie, cependant avec prise d’air et rejet extérieurs!) qui marchent aussi très bien.

si je me souviens bien on avait 5 campings en 14 jours. il n’y en avait simplement pas d’autres ouverts en cours de route. tous offrent l’électricité. il y a des bornes électriques à certains parkings, mais en général elles sont privées et marquées comme telles. de plus il faut voir si la puissance de ces bornes suffit, leur but et de tenir le moteur à une température minimale et pas de chauffer un habitacle.

les campings ne sont pas indiqués en cours de route (du moins pas différenciés ouverts/fermés). les associations de camping de Norvège et de Suède éditent des guides gratuits (pdf). bien sûr il n’y a pas de liste complète pour trouver les campings ouverts à un moment précis, mais on s’y retrouve. attention plus on va au nord même un camping ouvert ne signifie pas que l’on peut y aller en camion. souvent il faut prendre un chalet…

a+ andré

Bonjour
Merci encore pour ces bons tuyaux… va falloir que je révise ma stratégie chauffage, mais pas de webasto, trop cher et si en plus bruyant… Je vais m’intéresser à ces chauffage gaz.
Merci encore.

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