Namibie-Botswana Octobre Novembre 2021

Forum Namibie

J’ai fait un premier post dans ce forum pour un retour d’expérience, où je parle de loueur, de cartes, d’appllis, de campings, etc…
Et j’ai promis de faire un “vrai” carner de voyage. Alors je me lance…

Mardi 19 Octobre 2021

Lever matinal chez notre fils Gautier, qui habite près de l’aéroport de Marseille.
Malgré sa journée chargée, il nous emmène à l’aéroport, Marion et moi, et ramène la voiture chez lui pour nous éviter de payer six semaines de parking…
Vol sur Francfort. Aéroport énorme, assez lugubre car le trafic reste manifestement limité, on a une journée à attendre.
On rejoint Antoine, qui arrive de Paris, Michel et Marie Thé de Bruxelles et on attend 9h du soir pour embarquer.
Avion comble, pas de possibilité de s’étendre, nourriture infecte.

Mercredi 20 Octobre 2021

Arrivée vers 8h du matin à l’aéroport, temps mitigé, mais il fait bon.
Douane et police assez long, nous demandent où on loge ce soir, on dit qu’on ne sait pas, mais comme ils insistent, on montre la réservation de Sesriem pour dans huit jours, et ca passe.
On repère le chauffeur du loueur, change d’argent liquide, achat de cartes SIM, ça prend bien deux heures et on part vers Windhoeck.
50 km de route pour arriver chez Advanced Car Hire, notre loueur (que je recommande, voir sur ce forum le sujet “6 semaines, retour d’expérience”).

On passe deux heures à se faire expliquer le fonctionnement des deux voitures, des tentes, et à écouter les recommandations, dont une est très importante : respecter les limitations de vitesse ! Georges, le chef, nous explique qu’il peut surveiller à distance la vitesse, et que si on dépasse, plus d’assurance qui marche. Et que, en plus, il y a de plus en plus de contrôles de vitesse par la police.

Comme nos voitures sont des “vieilles” (2014 et 2015), il y a quand même un certain nombre de traces sur la carrosserie. On prend donc tout en photo, pour éviter que ça nous retombe dessus quand on ramènera les voitures. En fait, ça servira pas du tout, car on les ramènera beaucoup plus abimées et que Georges ne dira rien…
Deux roues de secours et beaucoup de matériel de camping dans les voitures, plus beaucoup de places pour nos affaires. Mais ça rentre. Et ça rentrera de mieux en mieux avec le temps !

Vers midi, on part déjeuner dans un centre commercial proche, et là, on commence par se perdre sur le trajet… Gros stress… et on finit par se retrouver sur le parking.
Courses dans un supermarché gigantesque, style Auchan ou Carrefour.
Vers 16 heures, enfin prêts à partir pour de bon.
Mais on n’a pas eu le temps de décider où on allait.
Un quart d’heure d’étude de T4A (la carte Tracks for Africa sur le téléphone) et sur iOverlander, et on décide de viser Farm Heimat, à 130 km au Sud Est. Faut par trainer, car il fait nuit tôt !
Trajet via B6 vers l’Est, on repasse devant l’aéroport, puis on oblique vers le Sud Est via la M51, puis D1492 et D1471.

Au départ de la capitale, les Jaracandas violets et les Bougainvilliers rouges sont en fleurs. Rapidement une savane couleur blé mûr devient omniprésente, nous entrons dans le Kalahari, on est vraiment en Afrique. Les routes promettent d’être longues et rectilignes, la plupart du temps simples pistes, mais bien entretenues.
Surprise qui s’avèrera durable, sauf dans les réserves et parcs nationaux, tout est clôturé. On l’avait lu, mais ca surprend quand même quand on le voit en vrai
Entre les clôtures divers animaux apparaissent : ici un mâle Steenbok, là un phacochère En fin d’après-midi le ciel changeant donne de belles lumières.
Heimat farm enfin, nous arrivons dans une ferme où l’âne concurrence la voiture.
Décor à la Bagdad Café, accueil chaleureux du fermier, premier montage des tentes dans le vent.
Un coucher de soleil qui ne s’invente pas, cette fois on y est.
Discussion sur l’itinéraire du lendemain.
De la pluie est annoncée, elle commencera à tomber pendant la nuit, juste après le riz au curry et thon préparé par Antoine.

J’ai un peu de mal à comprendre comment ce système fonctionne, j’espè-re que la suite va bien être enregistrée. Bref, continuons.
Jeudi 21 Octobre
Réveil à 6heures, mais on paresse et on attend 7h pour se lever. Il a plu dans la nuit.
Douche chaude, petit déjeuner, puis très long pliage des tentes. Il faut compter une demi heure, mais à la fin, ça se fera en 3 ou 4 minutes… Pliage des tables et chaises, remballage de tout dans les voitures, c’est compliqué, mais là aussi ca ira de plus en plus vite avec l’expérience.
Le fermier, quatrième génération dans cette ferme depuis l’arrivée de son ancêtre comme colon allemand au début du 20ième siècle, nous donne un certain nombre de conseils d’itinéraires et nous montre ses albums photos. C’est un vrai namibien…
Départ vers 9 heures vers le sud, on passe pas loin de Arnhem Cave, mais la description des guides ne nous enthousiasme pas, et une grosse étape de prévue, donc on fait route au sud par la M51 puis la C23.
Beaucoup de vent, grosse chaleur lourde, 35° à l’ombre : nous sommes bien dans le Kalahari.
Au long du trajet, on voit des pintades, des écureuils, des autruches et dans le ciel des aigles, le tout au milieu des clôtures omniprésentes.
Au bord de la piste peu d’arbres, mais beaucoup sont chargés avec des gros nids de “tisserands sociaux”, ces curieux oiseaux collectivistes, on dirait que des peaux d’ours pendent sur les arbres.
On en verra régulièrement, sur les arbres comme sur les poteau télégraphiques !
A midi, après 200 km de pistes, on trouve un acacia épineux pour un picinic un peu à l’ombre, sur la ridelle arrière de la voiture. Le ciel se couvre, belles lumières de soleil entre les nuages noirs.
Après la halte de midi alors qu’on roule toujours au soleil, le paysage devient très sombre à l’horizon, éclairs et orages se rapprochent. D’un coup, c’est pour nous, on essuie un déluge de pluie et de grêle. Non, je n’exagère pas, des gros grêlons, un instant on a peu pour le pare-brise. La voiture fuit, l’eau goutte dans l’habitacle.
On roule dans une petite vallée (on est sur la D1318 puis la D1033) entre deux cordons de dunes, et l’eau se met à couler sur la piste, on commence à être vaguement inquiets si ça continue à tomber comme cà.
Et aussi soudainement qu’il était arrivé, l’orage s’éloigne, le soleil revient. Les couleurs sur le sable orange des dunes qui bordent la piste sont superbes. Les tortues sortent par dizaines boire dans les flaques d’eau. Il faut slalomer sur la piste pour ne pas les écraser.
On passe Strampriet, Gochas et nous visons DuneSong Breather, au sud de Gochas pour camper, mais en arrivant, le propriétaire, très gentil, regrette de ne pouvoir nous accueillir en camping, je n’ai pas très bien compris pourquoi, je pense que c’est surtout une location de chalets. Mais il nous invite à boire le café, on abrège car il se fait tard et il nous faut trouver un camping.
On repart vers Koes, à une trentaine de kilomètres, où il y a un camping et un hôtel d’après iOverlander. Ca nous fera une journée à 500 km de pistes…
Arrivés sur place, le propriétaire, très chaleureux également, nous montre l’emplacement du camping, noyé sous 10 cm d’eau, et il nous dit “pas de problèmes si vous voulez, mais je vous conseille plutôt mon hôtel”. C’est vite décidé… Et on dine sur place…
Avec le propriétaire, fermier-chasseur-hôtelier, longues discussions à l’apéro sur la chasse, la nature, l’élevage… Il a 7 000 moutons en liberté sur un domaine qui s’étend jusqu’à 100 km au Nord. Et il s’est lancé dans le poulet (de qualité précise-t-il). Tout est exporté un bon prix. Trois fois par an il part avec une vingtaine de saisonniers (dont il parle la langue, le nama), pour “récolter” une partie des moutons qui sont dépecés, conditionnés et préparés pour l’exportation…
Grand chasseur, à son actif figurent 350 chacals, 35 léopards et quelques “erreurs”, caracals et autres félins protégés tirés “par mégarde”. Tous naturalisés le long du mur du salon ou sous forme de peau tannée sur les canapés. On ne parle pas des Oryx et des Koudous, tirés pour être mangés.
Petit verbatim que nous n’avons pas voulu contredire vue la carrure du bonhomme : “les éléphants ravagent tout”, “nous n’avons plus de place pour eux”, “Greenpeace nous emmerde”, “Les animaux sauvages ? nuisibles ou comestibles” et autres affirmations de cet acabit….
On est bien en Afrique…

Dimanche 24 OctobreLever pas très rapide ce matin. Réveil par les oiseaux, bonne douche chaude car la nuit a été fraiche.
Antoine est persuadé avoir entendu des hippopotames cette nuit, on a des doutes. Mais avant le petit déjeuner, il repart à la chasse (photo !) de la huppe d’Afrique, qu’il réussit à avoir.


Pliage des tentes (je vais arrêter de le dire, c’est tous les matins pareils…), dernière contemplation du fleuve depuis ce beau resort.On quitte ce petit paradis, et, après un nouvel arrêt de courses au SPAR, on suit les kilomètres de vignobles plantés le long de la rivière Orange, avec, sur notre droite du caillou et du sable. Beau contraste.

Au retour en France, j’ai découvert que le parc au Nord de la route était superbe, mais, lacune de la préparation, je ne l’avais pas repéré avant et donc nous suivons bêtement la piste principale. Dommage, ça sera pour la prochaine fois.La piste suit plus ou moins le fleuve, s’abaissant parfois à quelques mètres de l’eau. On en profite donc au milieu de la matinée pour sortir les maillots de bain et passer une demi-heure dans l’eau. Elle est excellente, juste ce qu’il faut pour rafraichir, pas mal de courant donc on fait attention, mais c’est tellement bon. A quelques mètres, en face, c’est l’Afrique du Sud, devant nous le massif montagneux noir strié de blanc, quelques arbres pour le décor de verdure, moment magique.
La piste continue dans la vallée, avec pas mal de virages, de montées et descentes abruptes à chaque petit affluent, et toujours ces superbes contrastes entre les pierres noires, les roseaux et le bleu du fleuve. On s’arrête souvent pour photographier les oiseaux, et à un moment donné, un petit groupe de singes, des verbets, nous regardent de près, sur le bord de la piste, sans fuir, attendant un fruit ? Une maman avec son petit accroché sous elle.
Il faut ensuite laisser le fleuve filer vers Oranjemund, on décide de ne pas y aller alors qu’on l’avait envisagé, mais ça ferait 200 km de plus en aller-retour et nous avons envie d’arriver ce soir à Lüderitz. On oblique donc vers le Nord, toujours sur la C13.
Par une montée plein de virages, on accède au plateau de Rosh Pina. On passe devant une mine qu’on croit d’uranium, on nous dira après que c’est une mine de zinc, gros ilot industriel dans cet océan de sable et de cailloux. Il suffit d’ailleurs de regarder sur Google Earth, c’est écrit !
Après Rosh Pinah, bonne surprise, c’est du goudron sur 160 km jusqu’à Aus, on en profite.Arrivée à Aus, ville coquette et fleurie, mais déserte (on est Dimanche !), rien n’est ouvert, sauf, heureusement, le poste a essence pour faire le plein.
Picnic super salade riz avocat tomate à l’ombre de grands siloé devant une école, en pleine ville. On prend l’ombre où on la trouve !Après le café (on fait un thermos de café le matin au petit déjeuner, et comme cà on a du café tous les jours après le picnic !), à l’Ouest toute par la B4 direction Lüderitz.
Un peu après Aus, vers 15 heures, en sortant un peu de la route principale, on essaie d’aller voir les fameux chevaux sauvages, et on trouve des autruches ! Le point de vue est magnifique, mais pas de chevaux, il n’y a pas d’ombre, il fait 40°C à l’ombre, donc on ne s’éternise pas et on rentre dans les voitures (un peu) climatisées.
La route traverse de grands plateaux mi cailloux mi sable, quelques oryx et autruches sur le bord de la route.
120 km jusqu’à Lüderitz, au début ça roule bien, mais rapidement un vent de sable tempétueux se lève et rend le paysage fantomatique. Tout devient jaune pâle, les contours des dunes s’estompent, on est obligé de beaucoup ralentir.

Arrivés sur Lüderitz, on vise le Shark Island Campsite identifié sur iOverlander, au bout de la péninsule. Barrière sur la piste, on trouve un gardien qui nous dit que le camp est plus loin, mais fermé, et sans date de réouverture ! On met l’information sur iOverlander, et on repart dans l’autre sens. La ville est déserte, on essaie un bivouac en bord de mer de l’autre côté de la baie, mais ce n’est pas terrible avec ce vent. Il fait presque nuit, on retourne en ville, on tourne un peu à la recherche d’un autre camping (Backpackers) et on se fait aborder par une grande blonde athlétique dans une fiat 500, dans un anglais rocailleux typique des afrikaners, qui nous propose sa guesthouse dénommée “Obélix”.
Sur l’insistance des filles, on finit par faire une croix sur notre fierté de campeur, on la suit, et on se retrouve tout seuls dans l’hôtel.
Michel profite des réticences d’une partie de l’équipe pour se lancer dans une rude négociation et on arrive à un prix très raisonnable. On va pouvoir dormir au chaud, à l’abri du vent qui souffle toujours !Coucher très tardif (22h30 !) après apéro whisky gin et picnic dans la cour de l’hôtel, mais à l’abri du vent. Très bonne nuit, on recommande Obélix !

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