Bonjour,
Pour permettre aux indécis de faire un choix, voici quelques éléments et photos de nos passages à Oaxaca en avril 2022 et 2023.
Nous passons les divers conseils pratiques similaires pour tout le pays mais à Oaxaca comme ailleurs, on peut changer directement des euros aux horaires d’ouverture des bureaux de change dans la rue. Comme nous voyageons en famille, nous restons sur des hôtels 2-3 étoiles et nous devons choisir les restaurants pour que tout le monde y trouve de quoi manger. On utilise souvent l’avion en vols intérieurs pour profiter un maximum. Comme vous avez pu le lire partout, le Mexique, si on veut un peu de confort et manger au restaurant autre chose que des tacos, n’est pas un pays bon marché. Il est moins cher que l’Europe (et que la zone touristique autour de Cancun/Tulum) mais n’attendez pas de miracles. Comme beaucoup de monde, on prépare pas mal à l’avance en surfant sur Internet mais on se laisse un peu de liberté avec le programme pour rentrer en contact avec les habitants, en oubliant caméra et portable et en discutant dans la rue avec beaucoup de monde (donc on n’a pas de photos de tout ce qui a été vu). Il y a forcément un fossé entre eux et nous et nous achetons un petit quelque chose aux enfants qui amènent des poupées ou bracelets (et arrivons souvent avec des gâteaux et autres friandises) ou nous laissons une petite pièce à celui qui a pris de son temps pour nous guider et nous amener à l’endroit prévu.
Le Mexique a été très marqué par le COVID. En 2022, beaucoup portaient encore un masque dans la rue, il y avait du gel HA un peu partout, des prises de température pour rentrer dans les magasins, des pédiluves et parfois même une aspersion avec on ne sait trop quel produit pour rentrer dans certains restaurants. En corollaire, les accès à certains musées et aux recoins de certains sites archéologiques étaient fermés car la distanciation à 1,5 ou 2m n’etait pas possible !
En 2023, la vie a repris au Mexique post COVID : plus de masque obligatoire (sauf dans certains musées) même s’il y a des messages partout qui disent le contraire (comme dans les bus par exemple) et qu’il ne faut pas baisser la garde car le COVID est toujours là. On a d’ailleurs vu plus de masques dans la rue à Puebla qu’à Oaxaca. En corollaire, des magasins ont réouvert à Oaxaca et même s’ils ouvrent toujours vers 9h30, ils sont encore ouverts après 20h. Mais les magasins ne sont plus forcément aux mêmes endroits ce qui rend difficile le repérage avec les guides ou google street.
La ville est à 1500m d’altitude donc c’est un peu frais l’hiver, surtout la nuit ou après un orage mais la température est très supportable (on avait connu le gel en février à San Cristobal). La journée, on comprend qu’il y a le désert tout autour et le soleil est très présent.
Attention, Oaxaca a changé depuis les élections de 2022 : plus sévère sur le stationnement, moins de vendeurs à la sauvette (ils sont là mais jouent à cache-cache avec la police), plus de tentes sur le zocalo… même s’il y a encore des manifestations (comme chez nous, sans les casseurs), on sent une pression pour retrouver les touristes. Nous avons d’ailleurs rencontré pas mal de touristes mexicains qui venaient passer des vacances à Oaxaca, haut lieu de la gastronomie mexicaine (quelques français sortis du Bus après Monte Alban et avant de repartir mais c’est anecdotique et un ou deux altermondialistes qui se sont échappés de San Cristobal mais ne sont pas restés). Oaxaca ne vise pas encore le tourisme international, même si l’environnement s’y prêterait bien : super accueil, toujours un mot gentil (portez-vous bien)… Les habitants n’arrêtaient pas de nous demander pourquoi on venait chez eux, combien de temps, si ça nous plaisait, si on mangeait bien… Bref, on sent une volonté de devenir une zone alternative au Chiapas pour les étrangers. Pas mal de tour opérators locaux vous proposent des journées autour d’Oaxaca (et même des aller/retour dans la matinée) : attention car sur les blogs ce sont souvent des circuits organisés avec surtout des visites de magasin et des dégustations de Mescal…
Pas encore de WIFI partout comme à Merida mais on se débrouille sans problème.
On a aussi noté le maintien de la tradition « gay friendly » de cette ville qui doit aussi lui valoir bon nombre de touristes locaux. Ça tranche avec le reste du Mexique.
Nous avons eu un peu peur en organisant le deuxième voyage car le vendredi saint est férié au Mexique mais peu de magasins et restos ont effectivement fermé ou fait le « pont ».
Pour changer les euros, le plus intéressant était un box au rez de chaussée du consulat américain sur la rue piétonne (nommé plaza sto domingo avec un Oxxo et un café Bruluja mais aussi une boutique sympa au fond et une galerie d’art juste derrière). Beaucoup de boutiques prennent la carte Visa (mais le taux de change est plus bas qu’avec du liquide sur place).
Un arrêt aux offices de tourisme (petit box sur la place de la cathédrale mais il y en a d’autres) et on repart avec un plan complet et pas mal d’infos (il y a toujours des travaux, des dernières minutes…).
1- Y aller
Depuis Cancun, il y a quelques vols directs. En 2022, on est arrivés à l’aéroport avec Volaris (arrivée houleuse car le pilote a loupé le premier atterrissage et a failli aussi louper le second essai – on a pris Aeromexico pour repartir).
Depuis Mexico il y a beaucoup plus de vols avec Aeromexico (ce fut le cas en 2023).
Le transfert entre les terminaux 1 et 2 de l’aéroport Mexico se fait gratuitement en Aérotrain si on a les billets (ou un mail de dossier) pour le vol suivant (contrôle à l’accès porte 6 du T1). Sinon, il y a un bus payant (ou des taxis mais c’est à moins de 2km).
L’aéroport semble proche de ma ville sur une carte mais le trafic et l’état des routes amène bien 30 minutes de trajet.
La première fois, nous avions réservé un transport qui nous attendait à la sortie de l’aéroport car nous arrivions en soirée (mais c’était 50€).
La seconde fois, nous arrivions le matin et avons préféré tenter le taxi (la couleur est différente suivant la ville d’origine : jaune pour Oaxaca, marron et blanc pour San Bartolo…)
A notre arrivée à l’aéroport d’Oaxaca, nous avons eu la surprise de ne pas trouver de taxis (on aurait dû s’en douter car l’hôtel nous avait dit qu’il ne pouvait organiser que le trajet hotel/aéroport mais pas l’aller). Un taxi jaune est arrivé et n’a pas voulu nous prendre car il n’avait pas le droit : soit on utilise les collectivos à 180 pesos par personne - billets dans le terminal - soit on a réservé un taxi privé sur un site américain ou européen - vers 50$. Ou alors, comme nous l’a dit un autre taxi, on sort de l’aéroport à pied et là tous les taxis vous attendent pour 250 pesos (4 personnes + valises) pour aller au centre-ville. Comptez bien 30 minutes de trajet + 10 minutes de marche pour sortir de l’aéroport. On n’a pas eu de taxi jaune de Oaxaca mais un blanc et marron de San Bartolo (on a évité les bleus dont les tarifs sont aléatoires).
Nous avons préféré ne pas louer directement une voiture ou de s’hasarder avec des bus qui ont des chances de nous laisser près d’abastos le soir car on ne connaissait pas la ville. Et nous avons eu raison : le stationnement dans Oaxaca est très restreint et aucun parking n’accepte qu’un véhicule y reste plus de 24h sans bouger (même celui de l’hôtel Trebol). Et dans la rue, c’est écrit 10 heures maxi. En plus, Alamo (et Europcar) ont une succursale rue Matamoros, ce qui permet de louer juste quand on en a besoin (prévoir à l’avance car ils n’ont pas de parking et font venir les voitures « just in time »).
Il y a aussi des bus mais on est à 6h de Mexico et encore plus loin des autres villes !
Le terminal ADO est au Nord, près du périphérique. On y trouve des boutiques pour se restaurer et il est très bien organisé, les bagages sont bien suivis… Il y a aussi la compagnie AU mais le confort est un peu plus spartiate.
2- Se loger
Comme nous voulions profiter du Zocalo : il y a de la musique tous les soirs (pas que le mercredi – trompettes, percussions, marimba mais aussi des musiques plus actuelles) et des artistes ambulants (danse, cracheurs de feu…). C’est très mexicain mais les oreilles européennes doivent s’habituer à un niveau sonore très élevé.
Nous avons donc choisi dans les deux cas un hôtel près du centre.
La première fois, bénéficiant d’une super remise liée au redémarrage post COVID, sous étions à l’hôtel Trebol : très bon choix dans l’hyper centre (face au marché Benito Juarez et à côté du Zocalo) mais très calme grâce aux patios centraux qui coupent du bruit de la rue. Les petits déjeuners sont offerts (et assez copieux avec chaque jour 3 plats différents), les chambres sont suffisamment grandes et équipées et le personnel est vraiment super. Il y a un parking (limité à 24h mais renouvelable chaque jour à 2 pâtés de maison – 500m à pied).
La seconde fois, nous avons réservé un logement à la Posada Catarina (325 calle aldama). Nous avions une grande chambre pour 4 à moins de 2000 pesos.
Pas de bouteille d’eau dans la chambre, pas de coffre-fort ni de clim (mais c’était très supportable avec 17 la nuit - 30 la journée) et nous avions une chambre dans un patio situé loin de la rue (chambres 101 à 106 et 201 à 206). Un peu sombre mais très calme. Une terrasse de l’hôtel donne la vue sur Oaxaca et l’auditorium, pas de petit déjeuner ni de repas possible mais on est à 100m de l’angle entre le marché du 20 Novembre et celui Benito Juarez. Attention, le check-in est à 15h et pas avant ! On a quand même pu se changer et avoir accès aux sanitaires pour se rafraîchir avant de repartir pour notre première journée à Oaxaca. Hôtel propre et bien situé même si certains sur Internet se plaignaient de l’eau chaude (pas de problème), de l’obscurité (si on veut éviter de mourir de chaud et on a déjà fait des hôtels sans fenêtre à Tuxtla ou à San Cristobal sans que personne ne le signale) et du bruit pour les chambres situées sur le devant (là OK). Pas de parking mais on peut s’arranger avec un hôtel proche (via la réception).
Il y a une laverie au 301 mais ils ne prennent pas les sous-vêtements : il faut utiliser soi-même la machine à laver (mais on est au Mexique et tout peut s’arranger).
3- Y manger
Oaxaca est réputée pour sa gastronomie, donc pas de crainte à avoir.
De plus, beaucoup de restaurant offrent la wifi pour pouvoir envoyer les photos ou pour peaufiner le programme des visites.
Pour le petit déjeuner, il y a beaucoup de pâtisseries « françaises » à Oaxaca (la première rencontrée est sur la route de l’aéroport – ils ont bon goût ces Oaxaquenos !), nous avons testé la boulangerie française Tartamiel calle trujano (petit déjeuner ouvert avant 8h) : beaucoup de jolis gâteaux de pâques, poussins et nids et de la pâtisserie « comme chez nous ».
Le plus renommé est bien entendu Boulenc. Si vous êtes perdus, vous verrez des gens faire la queue à partir de 8h15 : c’est là !
Il y a une pâtisserie au 205 et le resto au 207 Porfirio Diaz dans une petite cour tranquille. Pour le petit déjeuner, il faut arriver avant l’ouverture sinon on attend sa place. Le croissant aux amandes chaud est divin (le pain au chocolat - chocolatin - aux amandes n’était pas dispo lors de notre séjour), le pain perdu est également très bon, les hot cakes surprenants avec des framboises dedans. Le café est puissant (ils en vendent - du local) et il y a plein de jus. Comme dans beaucoup de restos, il y a une carte des desayunos jusque 13 ou 14h puis une carte avec des « vrais » plats pour le midi et le soir. Il y a un four à pizza au milieu de la cour et vous ne serez pas déçu. On est moins dans la cuisine traditionnelle mexicaine et plus dans une autre cuisine plus durable et un peu plus internationale mais il y a du guacamole, des oeufs… Nous avons testé le matin (ouverture à 8h30) et le soir : pas déçus, bon accueil, bonne cuisine à un prix abordable.
On a essayé Mayordomo pour le dernier petit déjeuner (seul qui ouvre à 7h du matin) : bien adapté pour prendre un chocolat et un pan Dulce ou pan de Tlacolula à tremper dedans (comme le font les mexicains dans la salle), moins pour un vrai petit déjeuner (service long et cher). On a quand même ramené du chocolat avec la promo certains jours de 1 paquet gratuit pour 3 achetés.
On en parle peu, mais le chocolat chaud se fait avec de l’eau (il y a du lait aussi mais c’est moins local). On hésite car pour nous, européens, le chocolat chaud est fait avec du lait mais une fois ce blocage dépassé, le gout du chocolat est très différent et pour quelqu’un qui l’apprécie, on retrouve tous les aromes sans la « pollution » du lait (à condition qu’il soit bon bien entendu et c’est le cas dans cette région).
Autre bonne adresse Pan:am Calle Abasolo, là aussi une boutique à emporter et un resto dans le patio avec des déjeuners jusque 13h30 (et ce sont des plats). La cuisine est plus mexicaine avec pas mal d’épices mais il y a aussi des croissants au jambon et d’autres plats plus internationaux. Là aussi bon accueil (mais fermé le lundi) et prix raisonnables.
Un cran au-dessus, il y a Maguez y Maiz (5 de Mayo, au coin qui donne sur Santo Domingo). On dresse la table devant vous, on bouge la chaise, on met la serviette sur vos genoux… Le prix s’en ressent avec rien en dessous de 500 pesos mais comme partout il y a le petit déjeuner jusque 14h avec par ex les oeufs bénédictines à environ 200 pesos et qui peuvent caler un estomac européen le midi sous 30°C. Cadre très joli avec un patio qui peut se couvrir, le four a tortilla allumé dans un coin pour préparer les crêpes à la demande, service au top… Mais pour le soir, il vaut mieux réserver car c’est plein.
Des mexicains rencontrés à Boulenc nous ont parlé de Tierra del sol (juste derrière sur Reforma) mais nous n’avons pas eu le temps de tester (une jolie rencontre de mexicains ayant étudié au lycée français de Mexico et qui étaient déjà venus en France - plein d’infos sur les coins à éviter au Mexique, même si pour eux il n’y a pas de problème pour aller à Acapulco - mais pas à côté - et qu’il ne faut pas louper la Basse Californie au moment des baleines).
Partout nous avons pris une jarre d’agua del dia pour éviter les refrescos sucrés et gazéifiés (on a eu du Jamaica - fleur d’hibiscus - mais aussi du citron/concombre, du melon, du maracuja…).
Pour se nourrir le soir, nous avons testé Mayordomo (sur le zocalo et dans l’andador touristico – ailleurs ce sont plus des pâtisseries/snack avec du bon chocolat), Terranova (aussi sur le zocalo avec au fond des snack pour le midi), chili guajili (calle hidalgo, un concept burger king à la mexicaine), la cafeteria del jardin (zocalo) et le comedor Margarita (rue du 20 novembre, près du marché Benito Juarez). On est vers 100-150 pésos par personne pour un plat sympa d’Oaxaca car c’est un endroit où on mange super bien avec une variété de plats énorme (même si le mole négro a été choisi à plusieurs reprises). Les tlayundas sont des crêpes sans viande (chaude, voire légèrement croquantes suivant la cuisson) : il faut ajouter le petit supplément, sinon c’est haricots, oignons et fromage. Les chapulines (sauterelles) passent très bien si elles sont petites et assaisonnées piment et citron (ou oublie leurs pattes et leurs yeux qui vous regardent dans l’assiette…). Les piments farcis au fromage sont délicieux et la viande fine cuite à la flamme (asado) à un super goût. Le mole negro est bien entendu très typique. Il y a aussi l’alambre (mélange de viande, jambon, fromage, oignons, poivrons poelé), les memelitas et les plus classiques tacos, enchiladas verdes et guacamole. Le mezcal est assez fort mais en effet ne donne pas mal à la tête comme la Tequila et le bon (reposado ou anejo) n’a pas ce ver qui est ajouté pour faire parler les touristes… On a souvent des rondelles d’orange et du sel de gusano avec (il faut bien en faire quelque chose si on ne le met pas dans la bouteille - on trouve ce ver séché sur certains étals du marché Benito Juarez). Il y a aussi toutes les déclinaisons avec des fruits.
Les glaces chez La Michoacana sont à ne pas louper (32 pésos pour 1 boule)
Il y a aussi la nieve : glace à l’eau très désaltérante (parfois coupée aussi avec du Mezcal).
Pour le midi, quand on était en promenade, on passait chez Oxxo pour les enfants (hot dog chauds, sandwiches…) ou dans les supermarchés Cheddraui par exemple (plats et pizzas à manger sur place pour l’équivalent de 2 ou 3€ par personne). Sinon, il y a de quoi manger dans chaque village traversé.
Sinon, il y a un domino’s pizza en bas de la rue piétonne !
4- Visites
Pour se déplacer, nous avons usé nos chaussures dans le centre de Oaxaca (ça se fait très bien), pris le bus parfois (pour Tlacolula par ex) et loué une voiture sinon. Étant habitués à la conduite au Mexique, nous n’avons pas été surpris : les feux en hauteur après le carrefour, les « cada uno » s’il n’y a pas de feu, les rues à sens unique qui obligent à bien se repérer si on ne veut pas faire 3 tours, les topes parfois traitres, les chiens qui vous courent après, les autoroutes à 2 voies où on passe sans problème à 4 et les limitations de vitesse tolérantes (on n’est pas à Cancun)… Après, l’état de certaines routes, y compris le périphérique de Oaxaca, limite la vitesse tout naturellement (et à certains endroits, des gens demandent la propina car ce serait eux qui entretiendraient la route). Les routes des vallées sont cependant très roulantes et permettent de rejoindre rapidement les villages mis en avant par les guides (et les autres qui sont souvent un peu à l’écart de la route où s’arrêtent les bus).
Il y a aussi pas mal de petits taxis sur la base de scooters avec des places assises pour terminer votre voyage. Nous étions trop pour y rentrer confortablement mais il y en a dans chaque village.
Pâques au Mexique reste une expérience inoubliable avec beaucoup de cérémonies en début de semaine et un point culminant le vendredi. Dès le vendredi matin, les saints et les autels sont cachés (les visites d’églises sont donc d’un intérêt limité). La messe du vendredi saint est souvent en plein air un peu partout vu le nombre de fidèles et il y a des reconstitutions et des processions dans chaque quartier. Nous avons assisté à Ocotlán de Morelos à une reconstitution du vendredi saint, avec le procès, la vengeance des juifs, le chemin de croix et la crucifixion (sans clous mais réelle avec des cordes). Très prenant. Le soir à Oaxaca, il y avait la procession du silence avec les pénitents qui portaient leur croix (une vraie, plus ou moins lourde suivant les péchés et parfois avec aussi des chaines au pied) sur plusieurs km. Là aussi très prenant, avec ce bruit des croix trainées par terre dans un silence absolu. Puis le dimanche c’est la fête, encore des messes sous chapiteau vu l’afflux de monde, des pétards, de la musique…
Oaxaca centre
Rufino Tamayo est très présent dans cette ville et a beaucoup œuvré pour la culture en général. Une expo temporaire était présente en 2022 dans les rues avec des œuvres qu’il avait collecté mais le musée Tamayo était lui fermé en 2023 pour travaux.
Concernant Oaxaca, le museo de las culturas (dans le couvent Santo Domingo) a réouvert (fermé en 2022 pour travaux), nous avons assuré la visite en arrivant le jeudi car les WE sont souvent chargés (info obtenue en discutant avec les mexicains qui visitaient - on a attendu 1/4h seulement) et nous avons fait la visite en sens inverse en commençant par les temps modernes pour finir avec les zapothèques et la fameuse tombe 7 de Monte Alban. C’est très riche et nous ne nous attendions pas à cette vision très complète de la région (et pas que de l’époque zapothèque). C’est vraiment à ne pas louper à Oaxaca. Il y avait une expo temporaire sur les Xolos (Xoloitzcuintle chien nu mexicain préhispanique dont l’espèce a failli disparaitre et qui semble sortie du danger récemment - photos de Diego Rivera et Frida Kahlo + pas mal de poteries anciennes). On nous a regardé bizarrement quand on a demandé un ticket pour prendre des photos : personne ne le prend mais tout le monde filme et photographie. Des mexicains nous ont dit que les smartphones étaient utilisables gratuitement sur tous les sites et qu’à part arriver avec du matériel pro pour faire un film, il y avait une large tolérance… On a fait notre BA à l’INAH pour le reste du séjour. Il faut bien prévoir 2 heures de visite au moins si on veut aussi profiter de l’architecture du couvent et de la vue sur le jardin (pas de visite quand nous y étions : c’est en plein soleil sans ombre !).
Pour le reste d’Oaxaca, le temple à côté est toujours aussi magnifique avec ses décorations dorées.
L’église Santo Domingo en effet ne paie pas de mine de l’extérieur mais est superbe à l’intérieur avec toutes ces dorures et la chapelle de la vierge,
Nous avons suivi le cortège de 2 mariages (dont un gay, certainement lié à la forte tolérance zapotèque au « 3ème » sexe). En effet les grosses boules blanches, les personnages de 3m de haut qui représentent les mariés, les danseurs de carnaval avec leurs habits faits de lanières de tissus qui volent, les danseuses avec les paniers sur la tête et pour un, les danseurs avec la coiffe traditionnelle de la danse de la plume et cette petite fiole dans un tissus rouge. Ces mariages font partie de la tradition d’Oaxaca mais plus pour les gens un peu plus riches que la moyenne. L’âge des mariés en témoignant alors que dans la rue (mais c’est aussi le cas dans d’autres états), les jeunes femmes indiennes d’à peine plus de 15 ans ont déjà un bébé qu’elles promènent dans leur dos.
Plus proche du Zocalo, il y a la cathédrale dont le parvis est finement décoré (l’extérieur a été nettoyé en 2023) mais à l’intérieur plus banal. Nous ne savons pas quelle en est l’origine mais les consignes à l’intérieur de l’église sont aussi écrites en français.
Nous nous sommes fait refouler 2 fois de l’institut des artisanat (ARIPO) : soirée privée et une fermeture anticipée… Dommage car vu de la porte ça semblait intéressant !
Si vous allez à Monte Alban, vous pouvez économiser vos pas pour aller à l’auditorium afin d’avoir une vue sur la ville, sinon, pourquoi pas (c’est sur la route principale pour sortir depuis le périphérique Nord).
Le coucher de soleil depuis le centre ville est aussi super photogénique.
Côté Street art, deux zones sont à ne pas louper :
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coté Xochimilco avec la remontée du vieil aqueduc depuis le centre-ville (c Vigil et tamayo), y compris de l’autre côté du « périphérique » jusqu’à retrouver ce vieil aqueduc. Street art plutôt « branché ».
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côté Jalatlaco, plus mexicain et squelettes avec principalement les rues aldama et hidalgo.
Nous avons visité le musée de la philatélie (pas d’expo spécifique mais une salle avec ambiance poste ancienne et des timbres, soit rares, soit mis en valeur dans des portraits ou un jeu d’échec), le musée du textile (avec masque) un peu décevant, le centre culturel San Pablo (avec masque) avec une expo d’affiches et de photos suivi d’un passage dans la Plaza Los Paraguay, havre de verdure et de tranquillité en plein cœur de la ville et une expo à l’entrée sur le détournement de l’art préhispanique avec des dieux imaginaires.
Bref, il faut marcher, se promener, discuter et c’est ce qui fait la richesse du voyage !
Tlacolula :
Le marché du dimanche est gigantesque. En 2022 nous y sommes allés le jour de la fête du Mezcal avec donc des tentes, animations de danse et musique… En 2023, pas de fête mais très grand marché. Bref une vraie immersion dans la vie locale. Il y a de tout sur ce marché : alimentaire, vêtements, jouets d’occasion, outils de bricolage, vis et boulons… Beaucoup plus de poteries/souvenirs qu’à Ocotlán mais marché très typique avec au milieu le marché couvert où les barbecues fonctionnent en permanence. On y trouve bien entendu beaucoup de Mezcal, en bouteille ou en cubi avec tous les parfums possibles, y compris scorpion ou gusano. Nous avons choisi l’espadin de Santiago de Matatlan pour faire plus naturel…
On a bien entendu aussi gouté au Pulque (qui ressemble à de la bière avec un arrière-gout de fruit) et au Tepache plus local (mais qui ressemble aussi à de la bière).
Beaucoup de fruits : fraises, framboises, mures, ananas, mangues…
Pour y aller, nous avons pris le bus. En plus des lignes habituelles (dont une passe par le magasin Coppel du périphérique Sud), il y a aussi la compagne ATSA qui est sur le périphérique au niveau du marché d’abastos et qui vous laisse sur la grand route (terminal ATSA, accès facile depuis le centre-ville - Calle Zaragoza - retour par une autre compagnie qui part de la gare routière de Tlacolula et il faut descendre au Coppel pour aller dans le centre-ville - 20 pesos/pers dans les 2 cas). Le bus part quand il y a assez de monde et il y a une bonne heure de route. Pour revenir, le terminal est à l’entrée du marché de Tlacolula (départ tous les ¼ h suivant le nombre de personnes présentes, à la mexicaine quoi !).
L’église est richement décorée avec une très belle chapelle au fond au plafond tout ciselé et doré.
Outre le marché, il y a un zocalo très calme en face de l’église et un marché couvert très coloré et enfumé par les nombreux barbecues qui préparent les steaks grillés à la flamme ou les saucisses.
Bien entendu, on s’approche de la terre d’origine du mezcal, il y a donc de l’agave planté un peu partout et des « usines » visitables via les tours opérators locaux.
El Tule :
charmant petit village qui est maintenant contourné par la voie rapide (il y avait déjà un petit contournement mais là on ne voit vraiment plus le village). Le centre est piéton et très calme avec un petit marché couvert alimentaire (sympa et pas cher) et quelques boutiques d’artisanat un peu plus loin. L’arbre est vraiment imposant (et son petit frère de l’autre côté est déjà bien) mais la sérénité et le calme de ce centre-ville mérite plus qu’un arrêt minute photo. On prend une nieve et on s’assoit pour profiter du calme.
Mitla :
Attention à ne pas rester sur l’autoroute qui contourne Mitla.
Le site est complètement dans le centre-ville (qui n’est pas sur la route principale où il y a les bus) et est très différent de ce à quoi on pouvait s’attendre. Il n’y a pas de grande pyramide ni de jeu de pelote mais on y retrouve les motifs « grecs » zapotèques et la couleur rouge. Le site s’ouvrait au compte-goutte (petits groupe COVID) et l’intérieur de la pyramide où il y a les colonnes et les différentes tombes étaient fermées. L’entrée se fait par le Nord, pas très loin de la place où il y a le « grand » marché des artisans et le parking gratuit. On se promène dans un premier enclos avec l’église (intérieur accessible gratuitement par un autre endroit pas loin) et de nombreux cactus avant de ressortir, traverser un second marché d’artisans et rentrer dans la dernière partie du site avec les fameuses colonnes. Il y avait des études en cours, avec un français qui y participait. Ils cherchaient à voir s’il y avait quelque chose sous les pyramides avec des mesures électriques (le chercheur était d’ailleurs étonné que Mitla ait été choisi car c’est un site « à part »). Le site était donc un peu encombré mais on a pu discuter ainsi de ce site, de la place qu’il pouvait avoir (lieu de repos = cimetière ?)…
L’architecture est très intéressante avec des bas-reliefs ciselés et cette couleur rouge omniprésente. On a vu des touristes mexicains, des écoles mais pas les bus de touristes comme à Monte Alban.
Dans les boutiques : vêtements tissés ou brodés, chapeaux, alebrijes… à des prix bien plus bas que dans Oaxaca. Il nous a semblé voir un rapace avec l’intérieur des ailes blanc dans cette région (ni un vautour noir comme à Hierve, ni un zopilote).
Nous avons fait l’impasse pour Teoltitlan pour rester plus longtemps à Mitla. Comme toujours, nous avons un gros programme et il évolue au fil des rencontres et coup de cœur. De toutes façons, nous n’avions pas prévu de ramener de tapis… (ou nous l’aurions acheté à Oaxaca près de Santo Domingo).
Hierve el agua :
On avait essayé d’y aller par l’autoroute payante (60 pesos) mais elle était en travaux donc direction le chemin de montagne en terre.
Bien indiqué depuis la route principale dans Mitla, on passe par une fabrique artisanale de mezcal avec le cheval qui tourne encore la roue en pierre avant d’arriver au « péage » de Xaaga (15 pesos par personne) et à la disparition du bitume ! La jolie voiture va se couvrir de poussière et il faut compter 40 minutes pour les 15 km qui restent. Xaaga est devenu un site de tissage pour les villages environnants (village très pauvre donc à la main d’œuvre moins chère) mais en parlant avec les villageois, il n’y a pas vraiment de boutique dans le village : il faut rentrer dans les maisons et proposer d’acheter… On se perd donc dans ce village aux rues en terre (avec quand même des topes) avant d’en sortir pour aborder la montagne. A part l’état de la route (il vaut mieux une voiture intermédiaire qu’une petite citadine et ne pas y aller s’il pleut), le paysage est superbe, une grande montée où on voit toute la plaine par laquelle on est venus, une descente plus abrupte et on est presque arrivés. Quelques panneaux, des virages à angle droit comme dans tout village mexicain qui se respecte, un point de contrôle où on a dû mettre du gel hydroalcolique dans la voiture et on arrive à l’entrée du site (50 pesos par adulte). Il y a quelques boutiques pour grignoter ou acheter un maillot de bain (certains se baignent dans les bassins) et on descend vers le site (à droite ou à gauche car il y a 2 cascades).
Celle de gauche (en étant à l’entrée du site) est très étendue avec des lieux de baignade, plusieurs zones ou l’eau s’est pétrifiée et une petite résurgence. Mais de là on voit la seconde cascade, plus abrupte et photogénique. L’accès à celle-ci se fait dans une petite foret. On peut aussi descendre au pied de ces cascades mais le chemin est long (compter une heure). Et en haut de cette deuxième cascade, on comprend le nom du site car la résurgence fait vraiment penser à de l’eau qui bout.
La vue sur les montagnes est superbe et il y a des vautours qui profitent des courants porteurs (et des lézards qui ressemblent au queue de fouet normalement plus au Nord). Ce n’est plus la plaine qui nous a amené jusqu’à Mitla.
Attention aux coups de soleil car même s’il y a un petit vent et qu’on est en altitude, ça tape fort ! On nous avait conseillé d’y aller le matin pour la lumière mais même l’après-midi on n’est pas aveuglés par le soleil.
Là aussi quelques touristes étrangers mais beaucoup de mexicains.
Monte alban :
Site majestueux qui domine la ville d’Oaxaca. On contourne abastos avant de se retrouver sur une petite route de type montagne (il y a une autre route plus rapide par l’autre côté qui rejoint la route de Mexico via un complexe de supermarché à l’entrée d’Atzompa et la fin du péripherique mais c’est moins pittoresque). Donc, on monte, on trouve l’embranchement, le parking, l’entrée du site et… on ne voit rien. Il faut en effet aller tout en haut de la montagne pour voir ce plateau majestueux et là c’est superbe. De nombreuses pyramides (on peut monter sur certaines), quelques petites tombes accessibles (mais pas toutes, de même le musée à l’entrée du site est fermé à cause du COVID), les « dessins » des danseurs, typiques de ce site et un des jeux de pelote où on ne retrouve pas les anneaux mayas (deux écoles s’affrontent : un but central ou des petites niches servant de but dans les angles). Visiblement pas de scènes de massacre collectif comme chez les mayas à l’issue de ce jeu.
C’est un endroit où on a rencontré beaucoup de bus touristiques étrangers mais comme l’accès est théoriquement limité, on n’en a pas souffert comme sur les sites du Yucatan. Il y a des marchands sur le parking, des guides un peu partout et même des vendeurs de statuettes dans le site. On est donc bien sur un spot touristique de la région ! Mais il en vaut la peine…
Même si du site on voit Arrazola et que sur google il y a une route : impossible de la trouver (il faut un bon GPS car ce sont plus des chemins sans vraiment de panneau indicateur). On s’est perdus dans Atzompa et en demandant, tout le monde nous a conseillé de repartir par Oaxaca et Xoxocotlan (là il y a des panneaux). On a donc réduit notre promenade prévue ensuite…
On a appris plus tard que beaucoup de chapeaux d’Oaxaca étaient fabriqués à Atzompa…
Arrazola :
Soi-disant berceau des alebrijes (c’est écrit sur la petite place surnommée andador turistico). Surprise en arrivant, beaucoup de boutiques fermées. Était-ce un dégât collatéral du COVID, des célébrations des 490 ans de Oaxaca ou des suites de l’expo qui avait eu lieu le WE précédent ? On est donc rentrés là où c’était ouvert et après 15h il y avait un peu plus de monde. Il faut bien rentrer un peu partout car il y a beaucoup de boutique et même un mini supermarché (alebrijes autochtonos – Sosa - accès en tapant à une porte de garage ou par l’arrière en bus). On a alors découvert qu’il y a Alebrije et Alebrije ! A l’origine, ce sont des cauchemars que transformait Pedro Linares (de Mexico dans les années 30) en figurines de papier mâché. Ces personnages sont arrivés dans les années 80 dans la région d’Oaxaca où on faisait déjà des figurines et masques en bois, plus précisément chez Manuel Jimenez d’Arrazola. Les Alebrijes ont alors changé de matériau (et de région). Après Arrazola, San Martin Tilcatete s’est aussi mis à en faire puis on en a à Ocotlan et dans tous les villages alentour (ce qui amène des discussions sur la nécessité de restreindre la zone des Alebrijes).
Le film Coco a terminé l’œuvre en ajoutant une mode internationale envers ces figurines (et pas mal de petits Dante et de Pepita sur les étals).
Ces figurines sont de tailles très variées et aussi d’inspiration très diverse : certaines sont juste peintes, d’autres ont comme une âme quand on les regarde. Côté peinture, même si la plupart sont maintenant à base d’acrylique – le vernis est uniquement pour celles qui seraient mises en extérieur, on a des peintures simples, d’autres avec des motifs plus travaillés et enfin celles avec les motifs zapotèques plus ou moins petits. Toute cela amène des prix de 5 à plus de 3000€ (pour celles qu’on peut ramener dans les bagages).
On est bien entendu allés voir l’atelier de Manuel Jimenez au sud du village. Il préparait une exposition à Guadalajara. Un autre atelier Jimenez est au centre du village avec là aussi des œuvres particulièrement fines et évoluées mais il y a aussi Oscar Carrillo (qui est maintenant près de la grande sauterelle – on a longtemps discuté avec lui mais pas de coup de cœur partagé, même si un toucan était sympathique) et la casa de la iguana (plus magasin). Chacun a ses thèmes (beaucoup de paon et colibris dans les petites boutiques) et sa façon de peindre. Difficile de donner des localisations car les boutiques changent et il faut se promener en attente du coup de cœur et de l’Alebrije qui vous parle. Le village est quand même petit.
Pour la fabrication : du copal humide (vert) car il se travaille bien pour dégrossir la forme. Il est ensuite séché (s’allège beaucoup – un Alebrije ne pèse pas très lourd, sinon il est mal séché et se crevasse), trempé 15 jours dans l’essence pour éliminer les insectes, les trous et fissures liés au séchage sont rebouchés avec de la résine (normalement de copal – qui sert aussi d’encens pour les cérémonies - et des petits morceaux de bois sec pour les plus gros) puis polis très finement (touché type peau de pêche) et seulement ensuite il y a la peinture. Donc plusieurs mois pour le faire sérieusement… Après, la pièce est soit d’un seul tenant (les plus chères), soit avec des agrafes métalliques (là aussi une différence de prix mais il faut bien regarder pour ne pas se faire avoir) soit elle est démontable car les pattes de sauterelles ou les ailes de colibris – ou des petits Dante - ne sont pas taillées dans la masse (et on comprend pourquoi).
Bref, c’est une affaire d’artisans, plus ou moins sérieux et plus ou moins habiles pour les dessins : on n’achète pas sur catalogue ou pour revendre en France, il faut discuter et s’il n’y a pas de pièces brutes, c’est un revendeur. Ne pas avoir peur de rentrer pour regarder et ressortir sans rien : un sourire et un petit mot suffisent.
Bien entendu, les figurines de 4-5 cm à moins de 100 pesos (à part pour certains artistes) sont plus des petits cadeaux à ramener, faites rapidement et peintes rapidement aussi, mais ne sont pas vraiment des Alebrijes…
San Martin Tilcatete ou Tilcatete pour les habitants :
Autre style d’Alebrijes et autre style de village. 2 km à l’écart de la grand route, un village avec beaucoup de rues en terre, assez étendu et où il faut rentrer chez les gens (qui du coup allument la lumière ou mettent les ventilos en route) pour voir leur travail. Là aussi on a vu des Alebrijes en cours de fabrication un peu partout mais le style est très différent avec beaucoup plus de signes zapotèques que de personnages simplement colorés. Le prix est aussi un peu supérieur, encore plus quand on va chez la référence : Jacobo et Maria Angeles (ceux qui ont Voces de Copal à Oaxaca). Le prix de base est vers 500€ pour un travail de qualité et bien fini. Mais ils ont des apprentis qui travaillent sous l’œil du maître à des prix plus abordables : tout est affaire de gout et de coup de cœur là encore. Du coup, les prix montent un peu aussi alentour (beaucoup sont autour de l’église en centre ville, là aussi avec un andador touristico désert) mais la négociation est de rigueur. Les œuvres sont également toutes signées (pour la revente on nous répond à chaque fois). On sent aussi une inspiration plus zapotèque pour les thèmes (dont Nahual et Tonal) et les frises qui ont une signification particulière (4 types de dessins) mais aussi des artistes qui travaillent sur commande (Una inspiration de mi vida – Familia Fabian Mendez - c del Tanque) et ce dernier ajoute aussi des chaussures à certains de ses Alebrijes comme marque de fabrique (et il y a une belle collection de masques au fond de la cour).
Comme pour Arrazola, à part les quelques « majors », donner des noms ou localisations est très difficile : il faut y aller et prendre son temps.
Pour y aller, restez sur la 175 à la sortie de San Bartolo (ce n’est pas forcément la plus grande route mais c’est tout droit) et ensuite il ne faut pas prendre la déviation et suivre Ocotlan.
San Bartolo :
petit village traversé par la route 175. Les œuvres en barro negro ne sont pas moins chères qu’au marché Benito Juarez, il y a juste un peu plus de choix. Là aussi, le prix est lié à la finesse des dessins. Il y avait une danse de la plume sur la place derrière les grandes lettres (pourquoi ???). On y passe pour aller à San Martin donc pourquoi pas, sinon…
Ocotlan de Morelos
Accès sans problème en voiture depuis Oaxaca - moins d’une heure et parkings privés pas loin du zocalo pour quelques pesos l’heure. Marché le vendredi dans le centre : moins touristique que celui de Tlacolula, plus mexicain avec les animaux, les poissons séchés ou fumés, les fruits vraiment pas chers, les boucheries avec des chasseurs de mouche… Un peu d’artisanat sur le zocalo et des T-shirt dans le marché couvert mais on se sent plus dans un marché local tourné vers les habitants. On y a trouvé des babioles made in china comme partout.
Nous avons visité le palais municipal au Sud du Zocalo avec la peinture murale de Rodolfo Morales sur l’histoire de la région et bien entendu la cathédrale de couleur bleue, très bien décorée à l’extérieur mais aussi à l’intérieur avec peintures au plafond et joli autel. Une petite chapelle sur le côté à la gloire des martyrs vaut aussi la visite. Après avoir grignoté sur le marché, nous avons mangé une pizza chez Lidos Pizza sur le coin nord ouest du Zocalo : de bonne qualité et pas chère (vendredi saint, on a essayé de ne pas manger de viande et le poisson séché ne nous a pas convaincu).
Cuilapam
Comme nous avions déjà visité Tilcajete en 2022, au lieu de revenir directement à Oaxaca, nous avons bifurqué vers Zaachila à partir de l’intersection où la 175 et la 131 se rejoignent (merci google street car pas facile de trouver ce raccourci). Nous avions cependant profité du « spectacle » à Ocotlan et vu l’heure tardive il a fallu choisir entre Zaachila et Cuilapam. Le site de Zaachila étant petit avec seulement une tombe intéressante et comme nous ne savions pas si l’accès avait été autorisé (l’INAH avait été très stricte post-COVID et les tombes condamnées sur beaucoup de sites, même en 2022), nous sommes passés devant pour arriver à Cuilapam avant la fermeture - avant 15h30 (billets - 16h pour le site). L’église sans toit est impressionnante, très grande (et issue de la phase d’évangélisation car les indiens ne voulaient pas rentrer dans des lieux fermés). A côté, il y a une église fermée plus conventionnelle et un couvent (seul dont l’entrée est payante - mais tout le site ferme quand même) où on retrouve une architecture similaire à celui d’Oaxaca en un peu plus petit. Il y a une expo de quelques bas-reliefs préhispaniques, une peinture des saints et martyrs, d’autres peintures murales en noir et blanc (qui mériteraient une petite restauration) et surtout beaucoup d’éléments sur Vincente Guerrero qui a œuvré pour l’indépendance du Mexique en 1820/30 et fut fusillé à Cuilápam en 1831.
L’ensemble du site est à voir quand on passe à Oaxaca. Les tour operator locaux en profitent pour aller à Arrazola mais comme nous l’avions aussi fait et ramené assez d’Alebrije…
Sur la route du retour, après Xoxocotlan, on trouve un Cheddraui pour faire quelques courses (l’hôtel ne fournissant pas de bouteille d’eau). On y a trouvé du Jarritos en bouteille de 2 et 3 litres et les refrescos étaient aussi dans des contenants similaires. Pas très bon pour la santé future des mexicains (même s’il y a des avertissements sur ces bouteilles avec trop de sucres et d’édulcorants à ne pas donner aux enfants) ! Notre fils a été surpris par les machines à laver (15 kg avec des programmes de moins de 30’) et des cuisinières qui ne rentrent pas chez nous. Côté nourriture fraiche, des fruits et légumes, des fleurs d’hibiscus séchées, de la viande et des poissons comme chez nous mais des pâtisseries aux couleurs et formes très surprenantes.
Etla :
Nous sommes aussi allés à ETLA pour visiter le Castillo de Los duendes (65 Morelos). Un château magique très coloré avec des fées, licornes, lutins, rois et reines. On y retrouve son esprit d’enfant et notre fille a beaucoup apprécié. L’auteur était présent et nous a dit qu’il voulait garder son âme d’enfant et que tout sortait directement de son coeur. Le château est parti d’un projet scolaire il y a 14 ans et il s’agrandit en permanence. Très frais et dépaysant. Il fallait appeler pour avoir une visite mais on a sonné à la porte et on nous a ouvert. Visite en espagnol très intéressante avec beaucoup de pièces différentes mais toutes féériques et magiques. 50 pesos, une bonne heure de visite. Nous avons été émus par cette visite et par l’auteur. Le château est visible depuis la route 190 (non payante), dès qu’on le voit, on rentre dans Etla et on se gare le long de la route sans problème.
Pour ceux qui veulent compléter, il y a le site El Mogote juste à côté ou Huijazoo au Nord. Pour le premier, il n’avait pas encore été nettoyé (site gratuit dont l’entretien repose sur la bonne volonté de la municipalité) et nous ne savions pas si l’accès aux tombes était autorisé pour le second. On voit aussi des statues monumentales de Benito Juarez sur cette route 190. C’est vraiment l’enfant du pays qui a beaucoup oeuvré pour le Mexique.
Atzompa
Nous avons choisi pour le deuxième passage de visiter le site d’Atzompa. Site étonnant car juste en face de Monte Alban avec une vue sur la plaine d’Etla (et les invasions mixteques), une vue sur Monte Alban et Oaxaca et une histoire un peu complexe entre les deux sites (il y avait une population mixteque au départ). Les pyramides et constructions s’étalement sur plusieurs niveaux de la colline avec même une carrière où étaient extraites et taillées les pierres de construction. On y trouve aussi un très grand jeu de pelote (45m), bien plus grand que ceux de la voisine d’en face, jeu zapothèque donc sans l’anneau maya et avec des buts. On passe ensuite près du contrôle d’accès de l’époque avec la maison des maîtres (et des religieux + guerriers) avant d’arriver sur l’esplanade tout en haut de la montagne : la Plaza. Une grande pyramide et d’autre édifices autour dont un en L de 70m. Les panneaux nous disent qu’il y a encore aujourd’hui des rituels qui s’y déroulent.
Ce qui est intéressant et qu’on peut distinguer la façon de construire ces édifices pour qu’ils résistent aux tremblements de terre (et c’est très bien expliqué). On a aussi des éléments sur la vie des habitants autres que les seigneurs, guerriers et prêtres avec des cultures en terrasse, des tombes « classiques ». C’est une visite complémentaire à celle de Monte Alban, site plus tournée vers les dieux et la grandeur des pyramides.
Ils ont également retrouvé un four similaire à ceux des producteurs de Mezcal mais qui semblait servir à la cuisson des poteries.
Accès au site plus facile en passant par le KFC/Macdo et le complexe de magasin Plaza Bella à l’embranchement vers Monte Alban, puis suivre Atzompa / La canada et tourner au panneau qui indique le site. On monte ensuite dans un désert avant d’arriver à la barrière. Nous n’avons pas payé d’accès mais il y avait un guichet INAH fermé. On est redescendus par l’autre côté sans voir de panneau qui indiquait l’accès au site (et on a reconnu là où on s’était perdus l’an dernier en cherchant le raccourci vers Arrazola - qui est en fait sur la route Atzompa/La Canada). Atzompa est renommé pour ses poteries : il y en a partout !
5- Shopping
Il semble que le COVID a bien modifié les boutiques, entre celles qui ont tenu et celles qui ont été remplacées et celles qui ne durent pas longtemps de toutes façons… Nous avons parfois cherché en vain certaines échoppes citées dans les blogs de 2-3 ans. Difficile donc de donner des « bonnes adresses » dans ce contexte. Entre 2022 et 2023, beaucoup de nouvelles boutiques avaient ouvert donc le meilleur truc est de se promener et de regarder. Il faut souvent rentrer dans des patios pour découvrir ces boutiques : il y a parfois une plaque sur la rue principale mais comme les noms sont parfois différents de ceux des guides et notre premier passage dans la rue piétonne (outre le fait qu’il était 9h30) a été très rapide avant de voir des portes s’ouvrir et donc de nous amener à recommencer notre promenade.
En plus, nous avons toujours été bien accueillis avec des mots gentils, des explications et même si nous n’achetions rien, nous repartions avec le « Portez-vous bien ». Super ambiance, super mentalité !
Attention, on est loin des zones touristiques car avant 10h, il n’y a pas grand-chose d’ouvert et après 19h, pareil (sauf la restauration).
Lors de notre première visite, la ville fêtait ses 490 ans avec des animations, petits marchés, expositions dans les rues… Nous avons pu profiter de boutiques éphémères qui étaient toutes tenues par des artisans des villages environnants. Ceci nous a permis de voir la richesse et d’appréhender toutes les différences entre les différents villages au niveau de couleurs dominantes et des dessins sur les vêtements (il n’y a pas que Teotitlan ou Ocotlan qui produisent des vêtements – Santa ana del Valle, San antonino castillo, Mitla, Hidalgo Yalalag…). On est dans une zone encore plus riche et diversifiée que le Chiapas. On y retrouve les robes longues brodées, les longues jupes, les sacs… Tous différents car faits à la main !
Pour notre deuxième visite, comme c’était Pâques, il y avait deux autres marchés d’artisanat « temporaires » où nous avons fait nos achats (poterie d’Atzompa par ex) : un au niveau du jardin etnobotanique (il était là l’an dernier pour les 490 ans de la ville) et un sur Calle de la constitution.
Concernant les marchés que nous avons testés : abastos est peut-être sympa le samedi (pas testé) mais sinon le reste du temps, passez votre chemin c’est de la mauvaise qualité ou du besoin local (plastiques, pièces détachées par ex). C’est quand même à l’écart de la ville et nous ne nous y promènerions pas la nuit…
Le marché du 20 novembre était quasi uniquement alimentaire (avec une rangée de barbecue à l’entrée Est), comme les rangées Sud du marché Benito Juarez. Le soir (19h), ces marchés sont fermés et des petites boutiques se montent dans la rue pour permettre de se restaurer (tlayunda pour la plupart).
En deuxième, il y a le marché Benito Juarez avec beaucoup de sacs tissés (typiques de la région) et qui peuvent avoir des boutons pression pour se fermer. Sinon, on trouve un peu de tout (barro negro, alebrijes, des pinatas, du mezcal, du café, des tissages, T shirt, robes, chemises, mole, chapulines…) mais aussi des animaleries (hérissons, poissons exotiques, lapins, chiens…), des marchands de paquets cadeau… Très éclectique et dépaysant.
Pour le shopping, on a aussi testé le mercado des artesanias au Sud-Ouest du marché du 20 novembre (rue Zaragoza).
Il ouvre quand il ouvre et ferme quand il ferme. Les petits souvenirs ont été achetés à la boutique qui fait le coin Nord Est du marché. Sinon pas mal de tissages de qualité souvent bonne et moins cher que dans les boutiques du centre (plus cher que dans les villages mais c’est une autre histoire). Il y a aussi quelques alebrijes et figurines. Donc, à ne pas oublier (venir après 10h et avant 17h pour voir le maximum de box ouverts).
Il y a plein de boutique autour des deux marchés et des étals éphémères dans la rue entre les deux marchés : vente de bijoux (souvent du plaqué – même chez Oro de Monte Alban - mais aussi de l’or 10 ou 14K et de l’argent), vente de coques de téléphone et autres prises (acheter un USB/prise mexicaine est très utile), de la vaisselle en plastique (dont la boite pour réchauffer les tortillas au four micro-ondes)… On a quand même eu des doutes sur l’origine de certaines productions (pas toujours du local).
On a été surpris par une adresse à côté du marché, Calle 20 novembre 408 : el milagrito. Initialement une fromagerie mais ils vendent de tout (y compris des poteries) à des prix très compétitifs.
En 2022, il y avait des tentes autour du zocalo et sur la place de la cathédrale. Variable suivant les jours (plus le WE qu’en semaine) avec tout comme qualité et des prix encore abordables. On voit parfois la famille derrière qui tisse et coud : c’est vraiment de l’artisanat pour certains. Mais avec les élections, il y a eu du changement mais il reste encore quelques vendeurs sur la place de la cathédrale (T shirt, magnets, bracelets…).
Le soir, beaucoup de marchands déambulent dans les rues (au gré des patrouilles de police) et proposent un peu de tout. Une fois que vous avez bien les prix en tête et que vous savez reconnaître la qualité des produits, il y a des trucs sympas. Comme partout, on est quand même des touristes donc les prix sont parfois un peu sur-évalués mais on arrive rapidement à un compromis pour quand même leur permettre de vivre (attention, c’est valable pour Oaxaca et les boutiques : dans les villages, ceux qui vendent dans la rue sont pour la plupart vraiment dans la misère donc gagner 20 pesos sur une poupée n’est pas vraiment quelque chose qui rend fier !!!)
Autre boutique : Huizache (même si le magasin nous est apparu plus petit en 2023 qu’en 2022 et que des boutiques avaient envahi le Rez de chaussée au long de la rue). Le concept est intéressant (coopérative de familles), il y a un peu de tout mais nous avons trouvé les prix exhorbitants (après être allés dans les villages bien entendu – quand on voit le prix en Europe, on relativise - mais il n’y a que là que nous avons trouvé des bracelets en barro negro par exemple).
Ensuite il y a la casa de las artesanias rue Matamoros : bien moins cher mais avec un choix plus limité. Beaucoup de vêtements et d’alebrijes. Il y a un métier à tisser au fond qui fonctionne et on peut parler un peu (on y trouve des choses qu’on ne voit nulle part ailleurs même si c’est un peu plus cher - par ex, on avait vu une poule en barro negro à l’aéroport de Mexico qu’on a retrouvé seulement ici).
Il y a également le marché Tianguis un peu au dessus du couvent Santo Domingo (Plazuela del Carmen alto) avec pas mal de « vrai » artisanat.
Une autre adresse : la bijouterie Judith Arriaga, toujours dans la rue piétonne. On avait des doutes sur l’origine des bijoux dans certaines grandes chaînes comme « Oro de Monte Alban » donc on est allés chez cet artisan, pas beaucoup plus cher.
Nous avons trouvé des T shirt un peu déjantés à Karani art (rue piétonne) et des vêtements plus sympas dans une maison bleue « Mestizo » sur cette même rue (andador turistico).
On a aussi acheté chez Oaxaquiando, dans le bâtiment du consulat des USA sur l’andador turistico. Seul endroit où on a trouvé des Tiliche (personnage représentant les travailleurs avec les bandelettes colorées, un chapeau de paille et un long nez). Il y a plein de boutiques un peu partout près du temple Santo domingo…
Enfin : Voces de Copal (galerie d’alebrijes de Maria et Jacobo Angeles dans la rue piétonne) : pas de surprise car la qualité est là même si le prix est aussi un peu plus élevé que dans les boutiques plus locales (et encore…). On achète sans arrière-pensée et en plus on regarde les petits bijoux exposés à l’entrée (thème qui change en permanence, en 2022 on était sur l’horoscope avec des figurines de 3-4 cm finement ciselées et peintes).
La boutique était un peu moins riche en alebrijes en 2023 et ils se lancent dans les bijoux, ce qui réduit la partie alebrijes. Beaucoup d’oeuvres de Luis Sosa d’Arrazola.
Sinon, grosse poussée des boutique Ay Guey avec des vêtements colorés et délirants.
Côté habits plus classiques, Cuidado con el Perro (chaine qu’on trouve un peu partout) a des habits un peu déjantés et très abordables.
Comme vu dans les blogs, nous sommes passés à la mano magica (jolie boutique), fe y lola (plus contemporain) et à la boutique de tissage de Teotitlan à l’angle de Santo Domingo… Bref, il y a de tout pour tous les goûts !
Si on doit faire le « à ne pas oublier de ramener » : les vêtements tissés ou brodés (attention, certaines couleurs font très Mexique mais vous allez les porter en Europe…), un bracelet rouge pour éloigner le mauvais sort, un chapeau soit coloré soit typique de Oaxaca (sombrero avec un écureuil sur l’étiquette – c’est un chapeau et pas le sombrero des mariachis), un objet en barro negro (tête de mort par ex), un alebrije, du café, du chocolat (et si vous avez prévu un repas rapidement du mole negro – frais vendu en sac) et si vous avez de la place un tapis de type Teotitlan (attention, c’est lourd).
De même, le nombre de voyages aidant, nous préférerons maintenant ramener quelques souvenirs de qualité que d’entasser tout et n’importe quoi dans les armoires (et on n’achète pas pour faire un bénéfice en revendant en France). Pourquoi on en est arrivés là : on vient de retrouver un hamac acheté à Merida lors de notre premier voyage en 2003, toujours dans son sac !
Finalement, la région d’Oaxaca était un bon choix. La culture zapotèque bienveillante (même si la civilisation a été dominée ensuite par les Mixtèques puis les Aztèques puis les européens) est toujours présente. Nous n’avons pas tout fait ni vu mais l’ambiance et l’accueil font qu’on y retournera sans hésiter !!!