PYRENEES : Dans la vallée de Luz, de village en village

Forum Midi toulousain - Occitanie

D’abord, il y a ce splendide décor montagneux, entre sommets et vallée. Et parmi cet écrin naturel, disséminés au creux du val ou accrochés aux versants, quelques villages témoignent de la vie des habitants de cette accueillante vallée.
Ce récit est une balade illustrée au cœur des Hautes-Pyrénées, de hameau en village, à la découverte de quelques aspects de cette belle région de Luz-Saint-Sauveur.


Chèze et sa tour

Une fois passées les gorges étroites et sinueuses encadrant la route qui monte vers la vallée de Luz, Chèze apparaît sur les hauteurs, sur la gauche. Comme une sentinelle, voici le premier village montagnard de la vallée.

Construit à 760 mètres d’altitude sur un éperon rocheux, il se présente avec l’aspect typique de ces petits villages pyrénéens.
Quelques habitations en pierres recouvertes d’ardoises autour d’une église romane (remaniée au 17e siècle). Puis un torrent qui dévale les rochers et qui débouche sur un lavoir-fontaine, enfin pour être précis, ils sont au nombre de deux. Bien pratique avant l’époque des lave-linges.


Un pittoresque village mais quelque peu désert en cet après-midi ensoleillée de janvier, on imagine les Chésois … chez eux. En fait, ils ne sont pas très nombreux, 49 résidents ont été recensés ici en 2021.
Le village perché est surmonté par une tour, elle attire et intrigue immanquablement le regard du visiteur curieux. Une vraie vigie à l’entrée de la vallée. Mais est-ce une tour de guet ou … un phare ?

Bon, dans ces contrées d’altitude, il n’y a bien sûr pas de port ni de mer même si je me souviens avoir eu l’impression de voir lors d’un matin brumeux une mer … mais de nuages !

En se rapprochant de cette tour on comprend quelle était autrefois sa fonction. L’alignement régulier de perchoirs et de petites ouvertures témoigne de la taille de ses utilisateurs : il s’agissait de pigeons amateurs de voyages.

Bien rénové récemment l’édifice porte une inscription gravée au-dessus de sa porte d’entrée, on peut y lire sa date de sa construction, c’était en l’année 1776. Le pigeonnier de Chèze constitue donc le fleuron du patrimoine de ce village-hameau.


Viscos et ses carrières

Emjambons la vallée pour gagner le versant opposé et le bourg de Viscos. Plus réellement empruntons la petite route sinueuse pour s’élever vers cet autre commune dominant la vallée … et dominée par son Pic d’altitude, il a naturellement donné son nom à ce village. Le sommet de cette pyramide minérale du Viscos pointe à 2141 mètres.


Sur ces pentes orientées vers l’Est, les ombres assombrissent le paysage dès le début de l’après-midi. Je me souviens de cette visite à Viscos, (33 habitants en 2021) par un jour glacial d’hiver.

Un saupoudrage de neige et de givre tout autour de l’église, des températures négatives et une cascade englacée où un mince filet d’eau parvenait tout de même à couler.


Ajoutez-y la sensation d’un vent mordant … voilà un aperçu de l’atmosphère du moment. Avec ces ombres, tout était gris. Un gris ardoise.

A proximité des habitations, les falaises constituées d’un empilement de plaque d’ardoises ont longtemps été exploitées, un bon filon et un bon débouché utilisé pour la couverture des toitures dans toute cette région des Pyrénées.


Saligos et ses saveurs

A l’image des routes sinueuses de montagne mon parcours est fait de zigzagues, me voilà maintenant à nouveau sur l’autre versant de la vallée, précisément à Saligos.


Ce village doit son nom à la saligue, un mot du patois local qui désigne la végétation qui pousse dans les zones marécageuses des bords des gaves (torrents pyrénéens). Mais ce n’est pas de cette saveur végétale dont je veux parler à propos de ce village.
A Saligos, évoquons plutôt un aliment plus noble et pourtant si courant, le pain.
Au cœur du village est installée une boulangerie traditionnelle. Elle a pris place dans le bâtiment de l’ancienne école communale. Une grande cheminée s’élève au-dessus du toit, elle fume ce matin. Une fournée de pains bio achève sa cuisson.

Poussons la porte … à l’intérieur le décor (ou son absence) vous plonge dans le passé. On pourrait s’imaginer dans une boutique des années d’après guerre. Les deux sympathiques artisans vous accueillent entre pétrin et étals de pains, de biscuits et de viennoiseries.


Question choix, assurément on ne n’en manque pas … la palette de pains traditions ou spéciaux est large : pain rustique, campagne, céréales … pains au levain, de seigle ou encore au sésame …
Bref, difficile de tout goûter !
Je repartirai avec sous le bras deux pains, seigle et sésame. Une mie dense, une croûte épaisse et craquante et une saveur qui fleure bon les traditions d’antan.
Nos boulangers locaux s’attachent à la qualité de leur production : farines bio, levain, eau de source pure des montagnes … temps de fermentation et de cuisson maîtrisés, le gage d’un pain de qualité.
Un détail pour les amateurs qui voudraient goûter à ces produits de la « Boulangerie du Pays Toy » de Saligos. Le fournil est ouvert seulement les mardis et vendredis, les autres jours la vente est effectuée sur les marchés régionaux et dans des boutiques « bio » .

Saligos avec en fond son écrin de montagnes parées de neige en hiver, mon œil de photographe amateur l’apprécie particulièrement sous cet angle : pris depuis les berges du gave à deux pas de la route qui mène à Luz St Sauveur c’est un vrai décor de carte postale, au bon sens du terme, c’est à dire, idéalement composé, à admirer sans retenue.


Vizos et son panorama

Un autre point de vue qui a tout pour me plaire, celui dont on bénéficie depuis le village de Vizos.
A chacun de mes séjours dans la région je me manque pas de m’y rendre, toujours séduit par le panorama qu’offre les lieux de ce petit village de seulement quelques maisons blotties autour de son église (XIIe siècle) dédiée à St Michel.
Photogénique à souhait avec ce clocher qui se détache sur un arrière-plan constitué par les pentes et les crêtes du massif de l’Ardiden.
Cet hiver 2024 au faible enneigement en janvier, l’aspect était sans doute un peu moins esthétique que ce même lieu sous la neige, pris l’an passé.
J’avoue un faible pour la vue capturée après une chute de neige … le blanc manteau sous le soleil va si bien à ce tableau typiquement pyrénéen !


Vizos en hiver, avec ou sans neige, deux aspects et une comparaison entre deux années …

Vizos ne compte qu’à peine 40 habitants, aussi la raison a voulu que la minuscule commune fusionne en 2017 avec sa voisine, Saligos. (si proche … à vol d’oiseau)

Bon, l’ensemble des deux villages ainsi réuni sur le plan administratif ne constitue pas pour autant une grande commune, seulement une centaine de résidents y ont été recensé en 2021 !
Comme de nombreux hameaux des versants de ces montagnes, la route d’accès à Vizos se termine par une place de retournement. La fin du bitume ne signifie pas que le chemin s’arrête là, à seulement 818 d’altitude.
On peut continuer la balade, mais à pied, en randonnant vers les hauteurs ou encore vers le village de Saligos, centre de cette commune.


Le sentier traverse une estive, longe une bergerie. Puis se faufile entre deux trois bergeries (rénovées en habitations) avant de descendre un raidillon, attention les pierres glisses ! Voilà, après une demi-heure environ de balade, on arrive à Saligos, centre bourg.


Sassis et ses gaves

Au creux de la vallée et au bord des gaves, le village de Sassis est un lieu de confluence.


C’est dans cette commune en effet que les eaux du gave en provenance du célèbre Cirque de Gavarnie se mêlent à celles du Bastan, un gave, un torrent donc qui dévale les montagnes en passant par la vallée de Barèges.
La promenade le long du Bastan, bien aménagée, peut mener les marcheurs en quelques minutes jusque à Luz. Une passerelle fait office de pont suspendu pour passer d’une rive à l’autre.


En cet hiver plutôt sec, les eaux de ces torrents serpentent paisiblement entre les galets et les rochers. Un lit de cours d’eau qui peut paraître très large pour un si faible débit mais si nécessaire lors des crues. Il permet ainsi de canaliser des flots puissants et tumultueux.
Comme dans tous ces villages, à Sassis, au centre du village trône une église catholique. Architecture romane du XIII ème siècle, un clocher et des cloches ponctuant les heures et les offices. Des cloches balancées par un mécanisme traditionnel dont des éléments sont encore en bois.


Adossé au mur d’enceinte de l’église et de son cimetière, on remarque une petite fontaine … qui a perdu de sa superbe. Une sculpture en bronze d’un bel aigle s’abreuvant la rendait unique, mais il y a quelques années, l’aigle a pris un drôle d’envol ! Envol ? Non, mais plutôt « vol » … crapuleux, bien sûr


Sazos et son clocher

On quitte le fond de la vallée, direction les hauteurs. Une première étape à 830 mètres au bord du belvédère proposant une jolie panoramique vue sur l’ensemble de Sazos.


Un bref crochet vers la place au centre de cette bourgade de 144 habitants.
Comme j’en ai pris l’habitude dans ce récit de village en village, en vedette, voici une photo de l’église locale.
Une église romane (origine XIIe siècle, remaniée et rénovée …).


Le clocher-mur mérite le coup d’œil et une photo avec un cadrage serré, histoire de mettre en valeur les cloches, il y en a 3, et aussi cette statue.
Cet édifice est dédié à St Julien, protecteur des pèlerins et des voyageurs et également des aubergistes.

Un dernier petit détail à propos de Sazos. Juste en face de l’église on trouve l’incontournable fontaine du village, ici, elle est ornée par une simple sculpture de tête de bélier. Un bélier pétrifié qui est bien en place, ce n’est pas comme l’aigle de bronze de celle de Sassis, l’œuvre n’a pas intéressé les voleurs et c’est tant mieux !


Grust et sa route vers les pistes

Le tronçon de la D12 qui passe par le village de Grust est sans doute le plus fréquenté du secteur … aux heures heures de pointe. C’est à dire lors des week-ends et des vacances d’hiver : dans la matinée pour la montée et en seconde partie d’après-midi pour la descente.
En effet, cette route et ces lacets d’altitude mènent aux pistes de ski de « La » station locale, celles de Luz Ardiden.
Mais avant la glisse et le fun, parlons du village, avec une première vue pour une mise en situation. Elle a été prise au crépuscule depuis la vallée . On aperçoit les lumières de Grust, ce sont les plus élevées du versant, sur la droite.


Ensuite voici l’église du village, enfin les deux !

Une cinquantaine d’habitants à l’année (et bien plus lors des vacances hiver/été!) et deux lieux de culte … l’église Saint-Martin.Tiens ! voici un nom qui m’est familier !
Et une chapelle, Ste Anne, toute en bois. Une jolie frise orne la toiture, quant au clocher, il est réduit à l’essentiel, une petite cloche et une simple croix.

Après … le long ruban de bitume serpente sur les pentes du massif de l’Ardiden.

Grust est bien le dernier village avant la station de sport d’hiver. Seules quelques bergeries d’estives, rénovées en résidence pour vacanciers, bordent la route.
Il y a un temps pour la visite des villages de montagne et il y en a un autre pour la glisse sur les pistes de ski … Luz Ardiden , une station d’altitude (1710 → 2500 mètres) créée en 1966 avec 60 kilomètres de pistes de ski.
Même si l’on ne par plus ici de village traditionnel, je ne résiste pas à illustrer le récit par ces photos :
la station et le bas des pistes et une autre des sommets environnants photographiés depuis la Belle Bleue … une longue piste qui permet de dévaler sur 5 km la montagne et de bénéficier ainsi de panoramas d’exception !


---------> La suite : Village de Luz St Sauveur ----> Esquièze …et autres … à suivre …>

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Oh merci ! Chaque photo, chaque commentaire méritent d’être savourés dans le moindre détail. J’attends avec impatience la suite …

Dans la Vallée de Luz … de village en village (suite)
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Luz Saint-Sauveur et son …

Luz et son … ou plutôt ses … ? difficile de mettre en avant seulement un aspect de cette agglomération, chef lieu de la vallée et cœur de ce pays nommé « Toy ».
On pourrait évoquer son animation commerciale avec toutes ses boutiques dont de nombreuses liées aux matériels de ski, son patrimoine avec son église fortifiée ou ses anciens lavoirs … finalement j’ai envie de débuter la visite par ces quelques détails, à observer si l’on a un œil curieux lors d’une balade parmi les ruelles de la cité.
On y longe quelques belles façades et un assortiment de portes ornées de heurtoirs ouvragés. La ferronnerie de qualité est très présente à Luz : heurtoirs, serrures, balcons, grilles …


Quant à l’église des Templiers, pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour la remarquer, vu son imposant volume, elle s’impose au regard.

Une église catholique édifiée dès le XIIe siècle puis fortifiée au XIV par les Hospitaliers de St Jean.
Passée l’enceinte de remparts, il faut y faire une halte, histoire d’admirer ses ornements intérieurs.

En ce lieu, les plus fervents s’y recueilleront quand d’autres pourront méditer ou tout simplement penser aux nombreux pèlerins ayant fait étape ici … lors de leur pérégrination en direction de la mythique Saint-Jacques de Compostelle.
Souvenir du passage à Luz d’un de nos plus célèbres auteurs français. Accompagnant une fresque de l’église fortifiée, une citation de l’écrivain témoigne de son enthousiasme pour ce lieu : « Ce bourg, ils l’ont nommé Lumière, Luz », signé, Victor Hugo.

L’eau coule à flot dans la cité, les torrents ou gaves, l’Yse et le Bastan sans oublier le Gave de Pau. Ils dévalent depuis les montagnes. En ville ils sont sont canalisés par endroits ; plusieurs lavoirs avaient été aménagés à l’époque où les « machines à laver » n’existaient pas encore.
J’en ai compté au moins quatre dans Luz. et tous ont été bien restaurés … non pas pour la traditionnelle lessive du lundi, mais pour la conservation de ce patrimoine local.

A propos de lundi … A Luz, les lundis matin, c’est jour de marché.


L’ambiance est conviviale autour des étals alignés dans le centre entre la mairie et l’église. On peut y faire ses emplettes surtout de produits locaux : du frais et du bio avec des légumes, fromages, charcuteries ou encore gâteaux à la broche, une des pâtisseries de la région.

Une devinette pour clore ce succin chapitre consacré à Luz. Près le la médiathèque/salle de spectacle de la Maison de la Vallée, on peut découvrir un original four aux lignes incurvées ?
Mais à quoi pouvait-il servir ?
Un indice : il n’était pas utilisé pour cuire du pain ni d’ailleurs pour cuisiner une quelconque préparation à manger.

La réponse … Dans ce pays de montagne, ce four servait autrefois à façonner par la chaleur les skis, des skis en bois !

Poursuivons la balade en empruntant la rue puis la route en faux plat montant vers le faubourg du quartier de Vilenave … là, il y a une église comme dans chaque hameau et juste à côté une bergerie. Ce jour-là, les moutons et agneaux étaient de sortie, ils prenaient un bol d’air frais dans l’enclos attenant à la bergerie. Bêh ! Bêêêh !

Une dernière vue de Luz, cette fois sous une belle couche de neige.


Saint-Sauveur et son pont

Après avoir parlé de Luz, il me faut évoquer le quartier de Saint-Sauveur … l’agglomération se nomme bien Luz-Saint-Sauveur, les deux noms sont toujours associés.


Le bourg de Saint-Sauveur est situé à la périphérie, là où la vallée se poursuit en devenant plus encaissée comme des gorges. Elle chemine ainsi jusqu’aux célèbres parois du grandiose Cirque de Gavarnie.
Saint-Sauveur est une petite station thermale, l’eau y coule donc à flot et passe sous un imposant pont, le Pont Napoléon (1859-1863), le monument local qui enjambe le Gave de Gavarnie.

Un pont en arc dont on doit l’idée et le financement à l’Empereur Napoléon III, séduit à l’époque par le charme de ces montagnes et de ces vallées des Pyrénées.
Un pont dont la fonction initiale était bien entendu de permettre de relier les deux versants des gorges.
Mais l’empereur était loin d’imaginer qu’un jour il serait utilisé pour une tout autre fonction. Il aurait de quoi se retourner dans sa tombe s’il découvrait le drôle de jeux qui s’y déroule en saison estivale !
En effet, des amateurs de sensations fortes utilisent l’arche comme tremplin … pour des sauts à l’élastique ! Environ 65 mètres de plongeon on ne peut plus vertigineux dans le vide, et voir ainsi l’eau du gave de plus près.

Il y a pour ces expériences un peu folles quelques candidats … bon, j’avoue que de simplement regarder le lit du torrent en contrebas depuis la balustrade me flanque le vertige !


Gavarnie et son Cirque

Même s’il ne s’agit plus exactement d’un village de la Vallée de Luz, lors d’un séjour dans la région, il ne faut surtout pas se priver de faire une extension pour aller admirer le somptueux Cirque de Gavarnie. Un vrai must, d’ailleurs son inscription depuis 1997 au patrimoine de l’Unesco en témoigne.

On peut s’y balader dans la neige en hiver mais en saison estivale, la balade/rando est plus facile jusqu’au pied de cette impressionnante muraille. Certains de ces sommets tutoient les 3000 mètres d’altitude, quant aux eaux de la grande cascade, elles chutent sur 280 mètres.
Gavarnie, un cirque, un village montagnard et une station de ski.
Depuis les hauteurs des pistes, au col des Tentes (2207 m) on bénéficie d’un point de vue imprenable sur la légendaire Brèche de Roland. Une faille gigantesque qui entaille la paroi au sommet du Cirque. Grandiose !


Ensuite, en hiver, skis aux pieds on peut dévaler les pistes tracées et damées ou alors, pour les skieurs expérimentés, gagner les sommets accessibles pour dévaler la poudreuse en hors piste.
Comme ces grimpeurs dont on aperçoit les minuscules silhouettes sur cette photo, sur la petite butte à droite mais aussi tout en haut, sur le sommet.


Esquièze-Sère et sa laine

Depuis le centre de Luz, il suffit juste de passer le pont au-dessus du Bastan pour se trouver dans le village d’Esquièze-Sère. En fait, on a vraiment l’impression de toujours être dans la ville de Luz.


Dans cette commune d’Esquièze-Sère je choisis de mettre en vedette les brebis et les moutons. Pour leur élevage dans les prairies mais surtout pour la présence dans cette commune d’un traditionnel atelier de tissage : La Carde.
Une tradition que perpétue ce savoir-faire artisanal depuis … 1891 !

Dans ces ateliers sont tissés des couvertures, des plaids et de chouettes couettes … mais pas seulement. Toute une gamme de chauds vêtements en laine des Pyrénées est ici confectionné avec soin et talent, on remarque que leur style à évolué pour s’adapter à la mode de notre époque.
A voir, à acheter si cela vous tente … et à porter douillettement durant les jours d’hiver.

La boutique est bien achalandée et bien agencée, il est intéressant également de jeter un coup d’œil aux métiers à tisser. Ils se visitent, c’est juste à côté en prolongement du magasin.

Esquièze-Sère, un village et deux noms accolés, le résultat ici encore de la fusion de deux communes.
Aussi, on ne sera pas étonné d’y trouver deux églises.
Celle d’Esquiéze, prise en photo lors de chutes de neige …


… et celle de Sère, sous la neige également.

En nocturne, elle a aussi une superbe allure sous ces illuminations.

Si vous passez dans le secteur, n’hésitez pas à pousser la lourde porte d’entrée … à condition qu’elle ne soit pas fermée à clé.

Le retable de style baroque (XVIIIe siècle) parfaitement restauré vaut la visite. D’admirables sculptures de bois dorées à la feuille d’or encadrent une scène expressive de baptême.
Inutile de préciser la période de la prise de cette photo, la présence de la crèche est un indice …

Dans le village on peut longer quelques belles demeures, d’imposantes façades surmontées de frises ouvragées sous les avant-toits.


D’autres détails sont à observer sur les maisons, il faut être observateur en flânant. Des pierres sculptées ornent quelques façades avec des représentations naïves : scènes religieuses et de la vie ou encore des silhouettes animales.

En se baladant dans la commune on peut tomber aussi sur un ensemble de constructions qui évoque le style des villages de la vallée : des façades décalées, des toitures d’ardoises et une tour qui fait penser à un clocher …


… mais en fait ce ne sont que des résidences de tourisme de« Pyrénées Soleil » !
Bref, reconnaissons tout de même que l’option architecturale de ces résidences contemporaines parvient à les intégrer dans ce paysage.


Esterre et son château

Autre bourgade de la vallée, Esterre. On y arrive en venant de Luz sans s’en rendre compte, les deux communes sont mitoyennes.


A Esterre, au milieu des quelques maisons imbriquées, il y a bien sûr une église. Mais la « vedette » patrimoniale des lieux, c’est le Château Sainte-Marie.
Un édifice médiéval qui trône fièrement sur son éperon rocheux et s’affiche en grand format sur cette fresque murale.

Un des meilleurs points de vue sur le château, celui dont on bénéficie depuis le petit cimetière local.

On doit cette forteresse défensive (XI éme siècle) au Seigneur de Bigorre. De nos jours le château est en ruine, ne demeurent que deux tours et une haute muraille qui les relie.
Passer l’entrée du château comme le font ces personnes sur la photo prise à contre-jour vous ouvre un autre panorama grand angle sur la vallée et sur l’agglomération de Luz St-Sauveur.

Une promenade sympa à Esterre : atteindre à pied la construction depuis le village. Parvenu en quelques minutes sur le versant d’où l’on domine le bourg.

Il y a de cela quelques années, les illuminations nocturnes faisaient rougir de fierté la façade de ce château.


Viella et son berger

V … comme Viella, un village de 84 habitants (2021) situé à l’entrée de la vallée de Barèges-Tourmalet.
Bon, nous ne sommes plus ici dans la vallée de Luz, mais continuer le périple dans ce secteur réserve de belles visites avec encore quelques pittoresques villages perchés à découvrir.


Le bourg de Viella est entouré de bergeries et d’estives idéalement exposées, l’herbe en saison y pousse grassement, les moutons apprécient, parole de berger !
Honneur à cette profession de gardien de troupeaux avec sur l’esplanade proche de l’église une statue. Celle d’un berger enlaçant avec tendresse un agneau.


Entre les maisons blotties entre elles, je remarque un jardinet potager, bien protégé par des murs tout autour. Même en hiver, il y a encore quelques légumes comme ces choux, un ingrédient incontournable de la fameuse soupe béarnaise, la garbure. Elle est, parait-il, bien meilleure lorsqu’elle est préparée avec des choux ayant pris le gel … parole de cuisinière locale !
Est-ce sous l’effet du réchauffement climatique, on voit ici une plante déjà en fleur même en plein hiver ?

En levant les yeux vers les hauteurs, on est impressionné par l’aspect de ce versant à proximité des maisons du village. Tout un pan de montagne s’est effondré ! C’était en avril 2018, une grosse frayeur pour les habitants avec la survenue de ce gigantesque éboulement.
Pour un peu on pourrait penser que cette avalanche de rochers est prête à menacer les habitations ? Mais c’est l’effet photo qui « écrase » les distances ! Cependant ce mouvement de terrain a provoqué quelques fissures sur les murs des constructions du village …


Sers et son oratoire

Un peu après Viella mais sur les pentes opposées de la vallée, voici le village de Sers, un hameau d’un peu plus d’une centaine d’habitants.
Comme dans de nombreux villages de montagne, la population locale a tendance à décroître au fil des années. Imaginez, il y avait en ce lieu plus de 340 résidents permanents au recensement en 1806. Bon, lors des vacances, le lieu s’anime un peu avec la présence des résidents secondaires.


Des habitations étagées s’alignent sur ces hauteurs avec au centre une église, évidemment.
En montagne, on a souvent des envies d’aller toujours un peu plus haut. Ici, justement c’est l’occasion de faire une randonnée vers un promontoire qui domine village et vallée.

Une petite demi-heure de grimpette permet d’atteindre cet oratoire et la croix de Saint-Justin, un des premiers évangélisateurs de la Bigorre au Moyen Âge.
Les contemplatifs moins intéressés par l’aspect religieux de ce patrimoine apprécieront certainement la vue, imprenable sur les environs. Une table d’orientation décrit avec précision les sommets et les villages alentour.
Idéal pour focaliser son regard sur un autre village, Betpouey, la prochaine étape de ce récit.


Betpouey et son clocher mur

On s’éloigne de Luz mais la vallée de Barèges-Tourmalet est séduisante comme tous ses petits villages de montagne dont Betpouey.


Depuis ce point de vue la silhouette de ses habitations se détache sur un fond de versant enneigé.
Et en point fort, le clocher de l’église du village. Un joli clocher-mur du XVI ème siècle avec un pignon à redent. Redent ? Un terme qui désigne la forme en marches d’escalier visible de chaque côté du clocher.
Avec une telle situation, cette tour aurait servi autrefois de tour de guet, histoire de surveiller l’arrivée dans la vallée d’éventuels intrus …
L’église est dédiée à St Sébastien mais elle est nommée Saint Laurent … vous me suivez toujours ?

Un simple croquis à l’encre de ce fameux pignon à redent fait à partir d’une de mes photos.


Barèges et ses bergeries

Après le village tout en longueur de Barèges, une station à la fois thermale et de sport d’hiver, j’ai à chaque fois une « coup de cœur » en scrutant ces pentes. Toujours séduit par le point de vue sur ces bergeries étagées sur le versant gauche de la route qui mène vers le col du Tourmalet.
En toutes saisons, leur aspect donne une véritable composition de carte postale, au bon sens du terme.

Je me souviens d’y avoir rencontrer un berger barègeois qui regrettait avec nostalgie d’être un des derniers de ces pâturages d’altitude …
Il accompagnait son troupeau de moutons d’une bergerie à l’autre alors que les premières neiges d’automne venaient de saupoudrer de flocons ces prairies d’altitude.

Toujours plus haut … mais en hiver, la route du Tourmalet a son terminus, elle s’achève au lieu-dit Tournaboup, 1750 mètres, juste au bas des pistes de ski.

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Le clap de fin de ce récit approche mais avant : Lumières ! En vedette, ces deux derniers tableaux de la charmante vallée de Luz, vallée de lumières, s’il en est.
Un ciel flamboyant lors d’un crépuscule teinté de rouge …

… et des centaines de spots dorés pour illuminer le cœur de la vallée alors que la nuit s’installe.
Coupez !

         Jean Saint-Martin -- Vallée de Luz-Saint-Sauveur –- Janvier/Février 2024
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Merci Mado pour ce message … concernant la suite, elle est en ligne avec la seconde partie du périple au coeur de ces montagnes et vallées.
Bonne balade :grinning:

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